Corps étendu

C’est étrange d’être dans un corps, de faire corps avec ces mains et pieds, ces viscères, ce cerveau et ces nerfs tendus qui se questionnent, inventent et se créent. Puis savoir notre dissolution dans ces infinis. Serons-nous dispersés, n’ayant plus de regard, de perspective, de lieu d’où nous pourrions contempler sans souffrir de séparation ou de rupture, parmi des éléments indifférents, comme dans un océan sans voix ? comme si nous n’allions pas retrouver un autre corps aussi tangible, aussi réel et même plus puisqu’il ne serait pas de la même matière, de la même pesanteur. Comme si nous n’allions pas retrouver tous ceux de nos mémoires, avec lesquels nous avons vécu, aimé surtout, avec lesquels nous étions déjà dans une sorte de fusion cristalline et génératrice. Voyez, notre esprit, c’est un corps étendu au loin.

Il faudra bien Noël

Il faudra bien que ça passe, que cessent ces passés, ces chocs entre les mondes différents, ces mauvaises volontés. et les mensonges qui animent le monde. Il faudra bien retrouver la vérité, la vie vraie.

Comme une graine semée en terre doit voir le jour, croître à la lumière, de même que ses racines s’enfoncent profondément.

Nous avions tous les outils sous la main, les mots, les noms, les nombres, afin de voir ce que sont les choses et ce que nous sommes. Sans confondre le nom et la chose.

Et puis, j’en oublie des moyens dont nous disposions, les terres, les matériaux, les formes de la nature, les entités angéliques, les sonorités et les températures, les dilatations de l’air, les images, les eaux qui servent de miroir. les danses et les transes, les messages, ces aliments pour l’esprit.

Ce qui nous fit naître.