Où est le début ?

Quand on se sait ligoté par un système, on peut se révolter pour le changer. On impute à leurs détenteurs, la responsabilité des maux et des chaînes, comme si nous n’avions pas notre part dans la conception, dans la production du système et de ce qui s’y passe. Cette organisation de la société résulte de l’ensemble de nos choix, de nos envies, de même que de nos faux ou vrais besoins, de nos erreurs également mélangées de vérité. Cela devient un fait accompli, cette machine dotée de sa puissance et de son inertie, de ses classes et divisions du travail. Comme dans une fourmilière, ou une ruche avec sa reine et ses faux bordons. À quelques nuances près, la tête profite bien de sa position dominante, sans rendre au corps les éléments ou clefs de sa propre liberté, de ses choix éclairés. Arrivant dans un ensemble contraignant, plus ou moins impérialiste, au moment de choisir sa vie ou son destin, ses activités en fonction de ses goûts ou de ses talents éventuels, il est commun de croire qu’on n’a pas le choix, qu’il faut s’adapter ou qu’il faut tout révolutionner de cet ordre qui nous précède, fabriqué de toutes pièces sans notre consentement par les anciens.

Par où commencer le moindre changement ?

À force de négation, est-on certain de rencontrer un point positif ? On sait, quand on est jeune que tout ce qui se présente est mauvais, que ce monde n’est pas bon, pas trop bon disons, pour devoir s’y plier. Mais on ne sait pas ce qui nous attend et que nous allons devoir créer de nous-mêmes, ou pour le moins avoir un rôle et une place dans le jeu créateur. Ne pas s’en tenir à suivre les directives qui nous asservissent sans contrepartie effectivement justes. On sait que ce n’est pas juste. Ou alors on ferme les yeux sur ce que le monde nous donne comme salaire, faute de mieux. Et les basses besognes ne manquent pas qui aliènent et altèrent les conditions collectives, ou qui sont carrément malheureuses par la corruption qui domine, à laquelle nous sommes peu ou beaucoup participants.

On ne peut commencer un changement sans s’examiner soi-même, sans se culpabiliser pour rien, ou se glorifier pour peu. Mais il est probable qu’il ne faut rien attendre de la tête ou du sommet, qui ne manquera pas de nous le faire payer plus tard, si nous l’avons fait céder aujourd’hui. Puisqu’il se sent investi d’un devoir, d’une raison, d’une supériorité.

C’est comme si les maux et les biens remontaient de la nuit des temps.

Et puis, il y a tellement de séries très énigmatiques qui se présentent au cours d’une vie, que cela me laisse sans voix.

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