Au nom du pire

Comme si le pire était nommable. On est dans le goudron, la boue, les poisons mortels. C’est une inversion du meilleur, qui nous piège, qui nous met face à nous. On ne sait jamais jusqu’où cela pourrait aller, dans ce lessivage absolument désolant. C’est un mur. Et même un mur logique. Logique du pire, issu du meilleur.

On peut concevoir le meilleur, ce n’est pas impensable, ni irréalisable. Dans ces moments, on sait, sans avoir besoin de trop en parler, cela se fait tout seul, nous traverse comme l’amitié, l’amour, la joie, le rire. Ça devrait être la vie normale, délivrée des pesanteurs.

Mais on sait que ce n’est pas tout à fait ainsi, on mesure l’ignominie des actions destructrices générant des malheurs, une chaîne sans fin, une folie assassine.

J’imagine ces fanatismes parcourant les siècles et les millénaires, persuadés de leurs certitudes, sûrs de leurs biens fondés, et voulant l’imposer aux autres, forcément exclus de ces vérités. Cela se fait toujours comme ça, on fait mal au nom du bien, et le pire au nom du meilleur. Du meilleur vers le pire il y a de nombreux degrés, et un flux allant dans un sens, une dégradation, malgré tous les instruments logiques, intelligents, les sciences, les signes et croyances qui peinent à inverser le courant.

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