Âme en Vérité

1. La vérité doit être simple.
Ceci est lourd de sens.
Le dire simple est difficile tel un nœud à démêler.
Quand la vérité est dite elle devient évidente.
Non dite la vérité est pesante.
Une pensée légère relève de la même vérité exprimée.
Au cœur des vérités contraires nous demeurons interdits.
La vérité unique se tient dans l’âme vivante, brûlante en ce lieu ou en tous lieux.
Corps et âme sont deux en vérité.
L’âme ne peut se tenir que dans la vérité.

Un corps sans âme ressemble à la cendre ou à la poussière.
Sans forme, sans substance, identité ou volonté, insignifiante, sans orient, elle ne forme aucun corps et se décompose sans fin, à l’image de ce qui n’a pas d’existence.
Pour que commence à exister un corps, il faut un corps existant qui s’en nourrit.
Le Mystère est cette union du corps en poussière et de l’âme en lumière.
Nous sommes en poussière. De là, l’âme est malheureuse. Une âme ayant perdu son corps, un corps ayant perdu son âme.
Voir le corps et l’âme afin de les rassembler.
L’âme ne doit pas demeurer dans la souffrance par cette absence.
Ce serait une âme morte comme un corps mort.

L’homme est séparé plus que tout autre de son âme.
Ce mot n’est pas vain.
L’âme de l’Homme et l’âme de Dieu ne font qu’un.
Le corps des hommes est en poussière s’ils ne renouent avec leur âme.
Ils se font souffrir. Leur Dieu devient l’absent, celui qui manque et demeure dans le silence.

Dieu s’il est Un, s’il est dieu est aussi infini et multiple dans la poussière qu’il rassemble et dont il se nourrit.

Nous ne commençons à vivre qu’avec l’âme qui nous regarde au plus près. Sinon demeurons poussière. Par une infinité d’âmes une seule nous ouvre la porte. Nous n’entendons qu’une voix à la fois, n’aimons qu’une voix en chaque moment singulier qui nous ouvre des infinis.

Nous nous trouvons dans le nœud des temps, ayant été avant.
Nous serons dans la mesure où la séparation d’avec notre âme immortelle n’est pas consommée.
Notre âme hors de ce corps, vit dans ce corps. L’âme se nourrit de la vie de notre âme charnelle et de notre corps mortel.
Penser que tout se tient ici. Qu’ici est le lieu ou se rassemble le corps et l’âme. Par tous les corps en présence, toutes les âmes de ces corps.
Ce qui nous donne vie n’est pas absent mais est dans l’infini et le multiple qu’il nous incombe de rassembler. Effectuer cette union selon les petits mystères et dans le grand.
C’est simple et périlleux. Perdre notre âme dans ce moment et devoir la rechercher ailleurs.
Si nous n’épuisons pas toutes nos possibilités.
Si l’âme en son lieu éternel veut de notre âme en ce lieu périssable qui la rejette. Profonde énigme.

Toute rupture est malheureuse, pleine de sens dans son non-sens.
Malheur si nous aggravons notre décomposition. Là, en ce lieu du mort, Rien ne peut plus nous suivre. C’est au fond. Il ne peut pas aller plus loin sans devoir se détruire lui-même. Dieu étant aussi le fond.
Nous serions mort et dieu serait mort à nos côtés. Comme si l’univers tombait en cendre. Plus rien ne pourrait naître, ni exister.
Ton dieu mort c’est à toi de le ressusciter.

Le corps humain en cette terre est âme de chair. L’âme humaine éternelle en son royaume est d’une autre chair, d’un autre corps. L’un ne vit pas sans l’autre. L’âme éternelle, immortelle, rompt avec les corps commettant des actes mortels irréparables. Elle est malheureuse de cette rupture, fatalement, comme de la folie de corps nés pour rien, des souffrances vaines, de toutes ces morts inutiles.
Avant de mourir nous devons retrouver notre âme, la mort n’aura plus le même signe. Nous ne pouvons aggraver notre mort, succomber plus loin dans la nuit sans que cela soit négatif pour le monde. Cela entraîne les âmes dans leur totalité qui n’en peuvent plus pour leur propre survie, par ces liens vivants qui les enchaînent.
Nous devons comprendre en quoi consiste l’acte de sauver les âmes et par qui cela seul peut se produire.

Âme en naufrage, pénétrée du sentiment dramatique de son état, prise en tenaille dans un piège. Âme plombée. Désespérée. Prête à succomber.
Cela touche toute l’humanité, sur cette terre et en ces corps comme un seul corps. Comme une seule âme dans cet infini.

Le pire est l’âme morte. Sachant l’âme immortelle, la mort d’une âme est un événement qui ne passe pas, qui ne peut pas se produire. Nombreuses sont les âmes au bord de la rupture.
Les hommes ne savent plus rien de leur dieu. Comme si leur dieu ne leur disaient plus rien. Ou comme si les hommes étaient prisonniers d’un nœud qu’ils ne savent plus défaire. Dans cet imbroglio du monde. Enfermés dans une tombe.
Âme inanimée, âme en cendre.

Face aux maux les dieux n’interfèrent pas, ne pèsent jamais dans le cours des événements du monde. Le monde survit grâce aux interventions précédentes des dieux par ceux qui les entendirent et appliquèrent les lois sans transgression, ni rigidité.

Passage étroit de la Vérité. Couloir par lequel la lumière arrive comme un mince rayon
au lieu où je suis presque mort. Nous ne naissons pas du mort. Nous fumes depuis toujours et
dès lors que je reçois cette lumière tout revit en moi, je revis dans le monde qui reçoit cette même lumière. Dans la nuit je ne vois pas la lumière que les autres ont reçu. Tout m’apparaît mort de la mort qui me mine, qui n’est pas fictive.
La mort qui apparaît est une mort effective. La mort jamais nous sauve, elle nous emporte. Elle accomplit son rôle sans tenir compte de notre drame. À nous d’y faire face en fonction du vivant et non du mort.
Cela ne vient que si nous l’avons demandé, si nous avons fait appel dans notre naufrage qui fut le notre. Comme un refus de notre mort définitive passant par l’agonie, une souffrance ne trouvant pas son terme.
Rien n’est anodin dans la mort. Le drame déborde du cadre de notre personne, de notre corps, de notre âme singulière, il déborde des temps.
Ce drame ne doit pas se produire.
La vérité doit être simple pour toucher les âmes simples.
Elle ne nous dispense pas d’efforts, de peines, de maux, et de bonheurs.
Découverte elle est donnée à profusion.
Tombés en poussière, il nous revient de chercher ce qui délivre et rend heureux les dieux. En nous, et hors de nous.

2. Se rendre heureux à volonté, savoir le bonheur et sa négation. Le bonheur des choses fausses, celui des inconsciences ou des stupidités, ce bonheur monstrueux des avides, des moqueurs et des arrogants assis sur leurs certitudes n’est pas vrai. Comme si cela se pouvait dans l’erreur, l’errement ou le faux. C’est un bonheur qui oblige à une fuite en avant. Un bonheur trompeur, un malheur tapi dans les profondeurs qui cause du malheur autour de lui. Le malheur est notre bêtise, notre fermeture. Nous pensons mal. Nous n’avons pas conscience de la portée de ce que nous pensons, ou croyons.
Nous pensons la mort comme une fin du conscient, ou comme le début d’une libération de la conscience. Les extrêmes sont possibles. Croire dans l’un ou l’autre revient au même. Notre sujet, être conscient, nous manque. Les effets dans le monde découlent de cette façon hasardeuse de prendre l’au-delà. Et de penser que l’au-delà ne serait pas là. Qu’il est soit dans le néant : il n’y a plus rien après notre mort, ou qu’il y a Dieu ou le salut après la mort. Ce qui rend les choses et les hommes de ce monde injustes et malheureux. Le bonheur ne tombe pas par hasard.

3. Rien ne tombe par hasard. Même s’il y a une part de chance, une part imprévisible livrée à l’incertitude, à l’indécidable. Ce n’est pas elle qui nous fonde. Des signes se sont présentés sur le chemin qui nous interpellèrent. Parfois nous étions sourds, parfois entendions.
Imperceptible subtil, surgissant de façon subreptice, en catimini, discret et secret, répété comme des jeux de correspondances. Impossibles et surtout inutiles à prouver, ces choses s’adressent de façon unique à chacun d’entre nous. La Raison plus forte et plus distante que la rationalité et la logique humaines qui en dépendent.
Rien ne nous ment dans cette évidence de la Nature. Si nous la refusons c’est par fausseté et déviation de ce qu’elle nous donne. Très lourde cette négativité porteuse de masques que nous pourrions prendre comme figure du réel, un réel mortel, un malheur qui nous obligea à de façon terrible si nous voulions survivre. Le bonheur dépend de notre volonté. Ceci ne nous dispense pas du malheur. Nous devions connaître le mauvais pour connaître le bon.

4. Faire la distinction entre ces deux pôles du monde, nous sommes dans ce monde qui se présente à nous scindé en deux. Ce n’est pas pour se laisser choir et sous prétexte de relativité abandonner cette espoir d’unité en notre intérieur et cet extérieur qui nous mine et nous soumet à ses impératifs.
Nous serions otages d’un monde définitivement atroce, d’autant plus abominable que nous en avons connus des délices indicibles qui se dissoudraient dans les cendres et la poussière. En allant dans ces lieux de souffrance qui ne sauraient trouver de terme heureux.
Ceci relève du juste dont nous n’avons comme choix que de le vivre par nos pensées, nos paroles et nos actes.

5. Ni Dieu Ni Maître
Il n’y a plus ni Dieu ni Maître
Essaye donc de maîtriser quelque chose de ce monde et d’en avoir un angle divin ou merveilleux. Un angle ou plusieurs qui tiennent sous les coups des forces destructrices, déceptions, déchirures et trahisons, les événements te réduisent au silence. Le monde n‘a que sa face noire à présenter et dresse son drapeau comme unique horizon. Pourtant, il est bon ce noir, non pour demeure mais l’affirmation de quelques plans supérieurs qui feront ta liberté et la densité d’un bonheur qui t’appartient.
Va donc au fond du puits pour voir qui s’y trouve.
La femme son puits si profond, cet abîme de délice ressemble à celui que l’on creuse pour en tirer l’eau qui irrigue les jardins.
Puits d’où nous venons, comme un canal ou un couloir où coule la sève. Colonne montant jusqu’aux cieux d’où nous descendons. Lieux sidérant des désirs et des amours, des tempêtes qui déchirent, de tous ces sentiments brûlants qui nous traversent et des espoirs naissants.
Cieux lieux éthérés, espaces dont nous n’avons guère de mémoire étant donné le peu de ce rien qui nous reste.
Appelles-les cieux par opposition à la dimension terrienne des choses, analogiquement aux cieux sur nos têtes et l’infini nocturne.
Affirmes que tu viens de cette totalité infinie, non de cette nullité. Dis au moins que ceci est vrai pour tout ce qui précède la genèse des corps, par ces ensemencements dans le monde organique, ces semences d’étoiles, ces flux d’eaux aux origines inconnues.
S’il y a l’eau, il y eut aussi le vase pour la contenir par ces atomes, ces tourbillons de photons dans ce fantastique ballet.
Et nous, matières dans ce bal questionnons la matière. Comme une mère noire.

6. Nous ne manquons pas de nous tromper. La vérité ne peut pas se tromper, ni tromper. Elle n’est que pureté. La vérité est sans erreur, ou n’est pas. De même que la beauté est sans laideur. Difficile de penser ce monde comme s’il n’y avait pas de laideur, ni d’erreur. Il faut aller au plus profond pour trouver de la beauté dans la laideur, et de la vérité dans l’horreur ou dans l’erreur. Celui qui demeure prisonnier de la laideur, ou de l’horreur, qui succombe sous le poids de ses erreurs, ou de celles du monde, peut-on dire qu’il est heureux ou malheureux volontairement ? Comme celui qui souffre, si rien ne vient éclairer sa souffrance. De telle sorte que sa conscience s’élève au cours de cette existence. Que la conscience prenne conscience d’elle-même, de ce qu’elle est et sorte de cet état d’inconscience qui la plombe et la sépare d’elle-même.

7. Cela arrive comme un envoûtement sans fin. Des hommes en proie aux malheurs, la souffrance sauf en quelques uns qui y échappent. Des choses tragiques, douloureuses, comme si nous n’arrivions pas à nous délivrer. Pourtant le vrai, le beau, tout cela fut exprimé. Sidérant que nous puissions vivre dans ce déni du vrai et croyons dans des mensonges.
Terrifiants par les productions sinistres qui en sortent et vicieusement font croire que la situation est bonne, que tout ira de mieux en mieux dans le meilleur des mondes. Dans des mains diaboliques qui passent fatalement invisibles.
Je songe à cette terre aux confins des univers des hommes qui agonisent sans trouver en eux les rivières qui les apaisent, les rendent lucides et heureux. Nous serions broyés dans ces amas rocheux, écrasés de peines et rendus à l’état de pauvres démons malheureux en résumé des millénaires.
Ceci serait notre unique vérité dans les faits sans rémission possible. Que sont devenus les splendides archanges que nous étions ? Seraient-ce eux qui de nos jours règnent dans ces hautes tours écrasant les pauvres et les contraignant au prix de leur sang sans la moindre lumière, demeurant prisonniers des heures et des peines, des peurs et des larmes. Sans voir pourquoi, sans la moindre ouverture, devant vivre sous drogues, tous ces subterfuges qui les tiennent otages justement des erreurs, les leurs incluses.

8. Ce qui fait défaut tient à la vérité qui n’est pas exprimée et maintient le monde dans cet état de soumission à ces puissances sombres.

9. Expression corporelle, théâtre des corps en mouvement étant comme parole, parler est acte, écrire, peindre, tailler toute expression est en acte.
Il ne doit pas y avoir de séparation dans les mots et les actes.
Sinon c’est un mur menteur. Non il n’y a pas erreur. Il y a dévoiement de la vérité pour des finalités troubles, des intentions inavouables qui se croient maîtres du jeu.
L’humanité traîne son boulet depuis la nuit des temps. Et nous voilà rendus à une échéance apocalyptique, un passage difficile. Moment où la confusion est grande. Tout se révèle. Mais il nous manque ce qui fait une synthèse de sens, et nous sauve.

10. Pas de salut si les cieux et les yeux ne s’ouvrent pas.
Alors voilà. Pour pouvoir voir il y a le feu et il y a l’eau, un baptême par l’un et par l’autre afin que nous vivions.
Voir où cela nous conduit si nous savions. Savoir de quoi seraient faits nos jours, comment nous pourrions assumer les temps et tenir. Il est toujours question du bonheur comme un horizon indépassable, et très satisfaisant. Autorisant l’existence sans sombrer. Le contraire de l’interdiction – êtres frappés d’interdits – parce qu’ils font mal ou sont mal dans leurs peaux.
Ce ne sont pas les mots qui vont pouvoir grand-chose si les actes ne suivent pas et ne renversent les positions. Prendre le pouvoir ne va pas changer les choses. Rester sans pouvoir non plus, nous serions paralysés, tétanisés face aux horreurs qui se déroulent sous nos yeux.

Dans la tourmente nous sentir totalement nus et impuissants, ne pouvant adhérer à rien.
Depuis le temps que ce rien règne sur les esprits, les effets dans le monde sont moins glorieux que leurs énoncés.

Si un homme fait appel à un autre pour le soutenir, il se peut aussi que d’autres firent appel aux dieux pour arriver à un même résultat.

Mais le silence des dieux est impressionnant.
Pourtant il y eut nombre de signes. En tous lieux et tous domaines, touchant les cœurs.
Nous avons oublié en quoi consiste le cœur humain. C’est un grand Mystère, ce cœur qui va du tien au mien, qui nous foudroie sans que nous y prenions garde. Emportés jusqu’au cœur de toutes choses et tous les êtres habitant ces univers.
Nous n’entendons que battre le notre dans ses profondes inquiétudes.
Le cœur ne peut vivre sans ce feu dont nous ne sommes pas la cause. Mais nous l’avons éteint pour ne pas trop souffrir, éloignés de la grâce, de la chance, des amours heureux, des moments joyeux et innocents, des fêtes où nous étions en fusion avec la totalité vivante.
Nous avons fait appel à plus grand que nous, pensée plus grande des sages, romanciers, génies artistiques, prophètes, hommes christiques. Ceux ci sont là pour peu qu’on se donne la peine d’aller en quérir.

Même dieu absent, nombre de paroles en tiennent lieu. Comme sourcier.
Si nous restons immobiles et figés, si nous ne sommes pas réfléchis, persévérants, attentifs, actifs, si nous sommes crédules ou butés, quels changements pouvons nous espérer si ceux-ci ne commencent en nous-mêmes selon les réponses et ce que nous vivons en ce monde ?
Nous n’attendons pas que les autres commencent.
Nous ne pouvons rien commencer sans avoir une idée du sens et des buts que nous nous assignons. Il nous faut une vue sur les points d’arrivée même floue.

Où sont ces images des futurs possibles si nous ignorons les facteurs déterminants ?
Pensez bien qu’il ne peut s’agir en vérité que de vous dans une autre position qui vous rappelle à la vie. La question du sujet est entièrement en cause dans ce qui lui arrive. Je dis en cause ; je ne dis pas porteuse de toutes ses responsabilités face à ce qui lui arrive. Ni fautive.

Qui peut ranimer la flamme si ce n’est quelqu’un qui sait ? Un initiateur ranime ce feu.
Acte magique selon nous. Acte sidérant.
Songe qu’une âme ranimée se trouve face à son propre abîme. Enflammée et brûlée ; embrasée de braises chaudes qui révèlent les possibilités infinies de celle-ci, ou de l’esprit inclus dans cette âme, comme dans toutes. Les les pensées sont là, avec leur erreurs et leurs imperfections. On s’inscrit dans le flux qui nous est spécifique et dont témoignent tous les textes, d’ici et d’ailleurs. C’est pourtant nous qui faisons notre composition, de nous-mêmes.
Pas d’aliénation dans ce baptême par le Feu. Seulement des liens qui se tissent et nous donnent à penser.
Le Feu nous restitue Dieu. Dieu n’est rien si nous ne sommes pas, nous ne sommes rien si Dieu n’est pas.
Le Feu est véhiculé par la Parole.
Quel est ce hiatus dans la chaîne des événements ? Malade, tu appelles un médecin qui vient de loin et à qui cela coûte d’effectuer le déplacement. il va donner de lui-même en sachant que tu ne pourras le payer en retour vue ton extrême indigence. Comme il n’est pas avare de ses soins, il n’attend rien d’autre que tu recouvres la santé ce qui le met en joie de te savoir guéri. Or, il se trouve que tu replonges, tu réitères les mêmes erreurs dont tu ne veux te défaire, préférant le vice à la vertu, du fait que la vertu t’oblige à une certaine austérité tandis que le vice te donne de suite du plaisir dans les flammes. Comme sont les addictions et autres stupéfiants aux effets fulgurants. Dieu est comme cette héroïne, mais elle ne t’affecte pas. Cela illustre le choix qui ne tient qu’à notre volonté ou courage et non à celle d’un être extérieur à nous. Nous devons être libres.

11. Cette liberté obligée est un paradoxe. Nous ne sommes pas libres dans nos égarements, si nous n’agissons qu’en fonction de ce que nous croyons. Nous ne pourrons être heureux que dans cette liberté retrouvée, délivrés du poids de nos erreurs, en allant jusqu’au bout du voyage qui nous fonde.
Est-ce au philosophe de nous dire ce que serait dieu ou ce qu’il ne serait pas ? Il lui est facile de voir les multiples contradictions dans la forme et dans le fond exprimés au sujet des dieux et de n’y voir que faiblesses humaines se raccrochant à ce qui le rassure, ou lui permet d’espérer. Comme si Dieu n’était qu’une illusion afin d’endiguer nos angoisses ou combler le vide.
Dieu est sans image et sans mot. Dieu est Chemin, Verbe, ou Vierge, ce qui laisse ouvert les portes au lieu de les fermer. Et puis, il reste au-dessus de Tout cette dimension du Mystère qui repousse ses limites au-delà du raisonnable. Nous obligeant à une certaine humilité face à l’indicible.

12. Restons sur terre, voyons pourquoi le feu et l’eau sont nécessaires, non seulement pour nous abreuver ou nous chauffer. Tout n’est pas matière, la matière seule est inerte si elle ne rencontre pas un autre type. Celui-ci se consume en vain s’il ne retrouve pas la source. C’est comme ce jeu du féminin et du masculin. Du créateur et du récepteur. Récepteur que nous voyons comme créateur, et créateur comme récepteur. Il y a entre les deux des émissions qui les concernent en propre qui ne viennent que de là, dans une séparation permettant toutes les actions. Comme le soleil inonde la terre, celle ci répond au soleil qui semble très indifférent. Cette nature déploie des montagnes d’énergies, grâce à l’eau qui constitue la plus grande partie des organismes vivants. Le moindre insecte s’acharne dans son existence, la plante, l’arbre, poursuivant leurs constructions. Comme les coraux fantastiques architectes du calcium.
Il y a continuité de tous les organismes sur cette planète étonnante. Et le soleil reste silencieux, comme primaire et brut. Matière première, aboutie, achevée, fruit dément développant un feu terrible. Comme s’il était né de cerveaux assez bien informés des équations du nucléaire et des masses critiques au sein des noyaux atomiques.
Tout cela donne à penser. Nous peinons à croire que ses jeux furent gratuits. Que les nombres qui tombent ne sont que des correspondances improbables de cailloux, qu’il n’y eut derrière ces constructions de cirques d’étoiles que des circonstances en masse, arrivant ensuite à des calculs savants pour en rendre compte aux ignorants. À la rigueur si nous étions aussi primaires que le soleil, cela ne serait pas trop dommageable, puisque nous aurions devant nous assez de longues années pour nous questionner sur notre fin. Mais nous avons devancé la fin des étoiles et nous avons précédé la naissance de cet univers ci. De la même façon que nous étions avant d’être et serons ensuite, sans présumer de l’état final.
Sauf que le feu porte cette fin de façon certaine. Baptiser par le feu revient à avancer ta mort. Et ne peut être que le fait d’un dieu ou d’oiseau-soleil plutôt christique. Ce n’est pas pour tuer l’homme mais pour qu’il comprenne son au-delà. En arrivant jusqu’à cet endroit de son être.
Ce feu christique est comme la masse critique en fusion, elle exige l’eau pour compenser sinon il serait infernal.
Mais l’eau sans feu, ne donne rien non plus.

13. Je suis assez peiné par celui qui impute au Maître en Esprit les intentions les plus troubles. Comme si ses intentions n’étaient que d’établir un rapport de domination, subjuguer pour subjuguer. Alors que si un joug est effectif, ce n’est en aucun cas une fin en soi, à moins d’avoir comme maître quelque homme douteux et indigne. Serions-nous si naïfs que nous serions tombés entre des mains très sales parées de beaux habits ? Il fut dit qu’on ne peut juger l’arbre qu’à ses fruits.
Le problème du monde tient au très grave déséquilibre qui profite aux plus malins. Monde ayant tout d’un monde maudit, toujours en demande d’eaux et parfois en excès emportant des foules.
On dit l’homme libre, mais il est très esclave. Croyant choisir ses chaînes pour se délivrer. Ne demandant que très rarement des lumières, ou n’y croyant pas ou plus. Chacun s’en tenant aux siennes, mais l’absence de vision est patent.
Ainsi, il manque cette eau. Comme si c’était une boule de cristal. Autorisant les intuitions favorables dès lors que l’intention est limpide et bonne. Cela relève de l’art, d’un art vivant, d’une acceptation de l’irrationnel et du subjectif. Tout comme les œuvres d’art nous apportent leurs lumières, une véritable source multiforme.
Prenez la Beauté comme source de Vérité. Comme Source ou comme Signe.
L’œuvre d’art nous parle, sans que nous ayons besoin d’en parler plus sur elle. Elles existent en nombre sans limite. Ce n’est pas quantitatif. Ce sont des qualités illimitées.
De même que la nature recèle des formes infinies et imprévisibles, l’art possède ces vertus là, selon toutes les matières employées. Dans cette multiplicité artistique quasiment infinie dont les hommes font preuve, il y a une unité.

14. C’est cette unité qui nous intéresse. Comme on rassemble les morceaux divers d’un puzzle dès que manque une pièce on en perd le sens, on ne peut que le présumer. Sait-on a priori ce que cache l’infime détail manquant ?
Un tout ne supporte pas une faille. Les systèmes totalitaires le savent en voulant que tous s’y rallient et ne pardonnent pas aux récalcitrants. Étonnant besoin d’unité qui persiste en tous les domaines. Comme pour un orchestre jouant une symphonie. S’il y a des voix discordantes, il se peut qu’elles fassent partie de la partition, qu’elles soient intentionnelles.
Il existe un Tout surplombant les parties qui est doué d’intentions ignorées par les parties. Mais peut-être pas ignorées par toutes les parties, qui peuvent avoir une connaissance de certaines parties de ce tout et peuvent aussi prendre la leur comme étant celle du tout.
La Vérité, comment trancher ?

15. La terre est comme un tout, un corps entier relié aux autres corps et à l’univers. Si ce corps est maladif, souffrant en ses membres, il est juste que certains en appellent à une guérison, et que d’autres s’investissent dans cette mission de dispenser des soins. Nous n’avons pas vocation aux même actions. Nous ne sommes pas tous inspirés par les mêmes désirs et mêmes amours. Nous ne sommes pas égaux dans nos talents respectifs et dans la conscience ou dans nos perceptions. Nos mémoires sont également très variées. La conscience aiguë des drames et de leurs implications n’est pas donnée à tout le monde, de même que la connaissance des moyens pour résister face à la dégradation des esprits et des corps. C’est ainsi, et ce n’est pas une sinécure pour celui qui veut contribuer à sauver ses âmes du naufrage, à condition d’avoir idée de l’âme et non des conceptions erronées.
Dire qu’il y a unité des âmes peut sembler farfelue. Que partant de là, les naufrages d’une seule concernent toutes les autres. Probable aussi qu’avant d’avoir idée de l’âme faut-il savoir en avoir une et la tenir vivante entre toutes. C’est une question de vibration en phase entre la terre vivante et l’homme vivant. Se sentir vivant, ne peut pas être identique à se sentir mort. Se sentir vivant offre un ressenti de l’omniprésence du vivant. Avec une nuance de taille dès lors qu’on approche les morts vivants dans des corps agonisants dans leur âme. Comme momifiés ou très profondément séparés du vivant.
Depuis les temps que les hommes prient les instances divines afin de leur redonner vie, de les guérir miraculeusement, de leur rendre la lumière dans leurs temples et autres sanctuaires, nous voyons bien que les choses ne changent guère et que nous sommes toujours dans ce même et triste état. Des groupes se forment et s’assemblent, mais cela ne touche que des ensembles qui s’affrontent les uns les autres ou s’enferment dans leurs convictions en rejetant celle des autres contraires aux leurs.
La vérité a du mal à se trouver une dans la diversité des expressions.

16. Dans ces conditions qui pourrait pour le moins nous la rendre ? Disons en moi ? Faire en sorte que j’y perçoive cette unité même si celle-ci demeure encore à l’état dispersé chez les autres dans cette apparence d’union mais si pleine de contradictions dans les faits et les opinions.
Il existe, c’est heureux, des auteurs qui ont su rassemble les morceaux. Mais comme si cela peinait à se réaliser et imprégner le monde sous emprise de forces négatives, peu sensibles aux drames, guerres et désastres. Accabler ces êtres là perdus ne risque pas de nous sortir de ces mauvais pas. Il faut entrevoir une dimension supérieure et s’y rendre. Pas seulement dans nos Images, Mots, Idées, Thèses, mais que ceci fasse Médecine. Et que chacun soit médecin, c’est à dire porteur absolument responsable de son âme-corps. D’ailleurs c’est ce qu’on observe au sein de la nature, chaque être assume pleinement sa vie toute en soutenant celle des autres dans leurs rares défaillances.
Pour cela la Nature nous sert de support intelligent. Et même d’épreuve à devoir subsumer jusqu’à son terme.
La Nature n’ayant pas donné des lois par hasard ni pour les chiens. La moindre des choses eut été d’en respecter les règles à ne pas trop transgresser pour des finalités hors nature, très décalées dans une autre. Nous en perdons la notre dans ces conditions. Ce qui n’est pas une une chose relative. Si c’est relatif, c’est pour ces entités arrivées au bout, dans un absolu. Ce serait un rendez vous manqué de notre destin.
Imaginez qu’on nous envoie sur Mars et que nous rations notre cible. Nous pourrions errer pendant quelques millions d’années dans ces espaces désespérants.

17. C’est selon ces métaphores spatiales que certains hommes prirent la mesure de l’urgence, de cette humanité et de cette vie sur terre parcourues de folies. Mais il fallut qu’ils furent dieu pour nous, et pour nous remettre dieu en nous-mêmes. Sans mentir.
Parce que la Vérité non seulement a besoin ne ne pas être erronée, mais elle ne supporte pas non plus le mensonge, même si celui-ci est vrai.
Dire vrai et mentir, ce n’est pas antinomique, dans la mesure où le dire n’est pas en adéquation avec le pensé ou le faire. Il n’y a plus de mensonge si c’est pensé et si cela rentre dans le fait, selon les possibilités.
Humainement rien n’est impossible, mais lequel parmi les possibles est bon si tout devient mauvais ? Les conditions mauvaises ne peuvent pas rendre les hommes bons. Les nœuds inextricables nous enferment sans moyens d’en sortir. Et la violence s’instaure. Ou la résignation. Situations de misères dès lors que la réalité réside dans des pauvretés ou dans des excès furieux. Nul n’est à l’abri d’une possible déchéance. Même les meilleurs. Surtout ceux qui se pensent au-dessus de tout.
Si Dieu n’est qu’une invention humaine, elle a du plomb dans l’aile et ne risque pas de prendre effet dans le monde, selon les attendus des préceptes énoncés. Cela reste lettre morte.

18. Mais le moi, le sujet mordu, qui le mord ? Il y a obligatoirement une altération dans le sujet. Je ne crois pas que nous soyons disposés à nous infliger des souffrances pour le plaisir. Il se passe dans le creuset de notre existence, des événements, des faits marquants, des moments clefs qui sont des jalons pour nous orienter, ayant un rapport très étroit à notre mémoire, en lien avec la connaissance, l’inverse de toutes ces ignorances qui nous sont des signaux d’appel quotidiens, nous retenant de disparaître.
Si nous avons vu le jour, ce n’est pas pour disparaître et retourner dans la nuit profonde de nos tourments, de nos malheurs ou détresse.
On peut nier l’existence de la souffrance et la considérer comme illusoire. Penser que seule l’illusion génère la souffrance, cela ne la résout guère, ni nous épargne ces maux si nous ne touchons pas au réel. On peut aussi décréter que l’âme est illusoire, qu’elle n’est dissoute dans le fantastique des images relatives ou des représentations qu’on a du réel, des conditionnements mentaux, des idées fausses et que ce voile posé sur nos yeux est cause de tout, comme une information fausse. Et pour solution il ne resterait que le Silence capable de tout remettre en place. Or nous ne manquons pas de causer. Et causer des souffrances.

19. Un baptême c’est précisément pour s’en sortir, par l’eau ou par le feu. Les deux contenant des lumières dans les actes dispensés. Mais dire qu’eau et feu sont strictement identiques est un peu osé. Même si l’on sait que tous corps ne procèdent que de leur combinaison, de leur ordonnancement, nous ne voyons guère ce qui décida de ces arrangements.
La matière qui se voit elle-même et qui pour ça prélève des éléments qu’elle met à part et sur lesquels elle pose une chape de plomb, c’est assez limite comme proposition, assez scandaleux pour ces êtres qu’elle ferait souffrir, vivre et mourir pour son simple plaisir. Tout ne serait qu’inconscience.
Que ce soit moi qui par plaisir m’inflige une souffrance ou la matière qui ferait de même pour le sien, il y a du plaisir et de la souffrance qui ne sont pas réductibles au même état, si le moi n’arrive pas à les dépasser, et n’alimente que l’un et l’autre, puisque de façon tout à fait pragmatique on en connaît la limite commune et mortelle. Il y aurait donc cette mort comme un mur infranchissable. Jouir dans ce monde puis mourir, souffrir puis mourir. À part ça rien, comme si ces deux états savamment mélangés ne donnaient pas grand-chose à celui qui en est victime ou en profite.
Dieu bourreau, tel un sadique n’ayant aucun sens sauf celui de nous infliger des souffrances gratuites, pour un plaisir dont cet univers serait lui-même totalement inconscient, cela ne se peut. Nous serions alors définitivement seuls dans ce désert destiné à sombrer dans l’inconscience, seul avec notre souffrance, malgré les consolations éphémères et impossibles à faire porter à un autre à notre place.
C’est faux, il y a amour, compassion, charité et pitié, et nous pouvons nous mettre à la place de l’autre, non pas de façon absolue, mais suffisante pour que Tout se tienne, se maintienne en vie.
Souffrance et plaisir sont destinés à nous rendre conscients, à la condition de ne pas demeurer pris dans un de ses états, le plaisir poussé à l’extrême étant facteur de souffrance et la souffrance poussée à ses limites nous conduisant à la mort.
La vie n’a d’autre but que de nous rendre conscient en sachant ce qu’elle nous assigne, comme bornes, comme substrats vivifiants, du feu pour souffrir et de l’eau pour jouir. Tout cela pour image.

20. Nous sommes bien surpris de voir combien l’Ange et la Bête font bon ménage et savent aussi être très discordants.
Éros et Thanatos, ne formant qu’un aux extrémités exceptionnelles et non comme vérité commune.
Comme si tout n’était que de l’ordre des niveaux de conscience qui nous arrivent ou auxquels nous arrivons selon notre volonté et nos efforts.
Le néant n’étant pas par définition, nous n’y aboutirions pas sans une immense peine. De même nous n’aboutirons jamais à l’être absolu, celui-ci étant un inatteignable, même pour ces figures des dieux, persistants dans leur être. De quoi se sentir découragé et sérieusement affecté si nous croyons qu’il puisse y avoir un achèvement des êtres dans un absolu. Un repos éternel qui serait un point final au sein d’un alpha et oméga bouclé.
Tout au plus s’agit-il d’un moment dans une continuité, qui à vrai dire ne nous intéresse pas à cette heure, reportée bien trop loin pour nous toucher. Comme le nombre infini des étoiles nous donnant le vertige et nous faisant chuter.
Ce qui est là est tout à fait précieux, la seule chose dont il convient de prendre vraiment soin, sans oublier Celui à qui l’on doit cette conscience d’être.
Celui, Cela, l’Ange, la Bête, ou Dieu, peu importe son Nom ? Je ne sais à l’instant. Je le sus dans celui de l’éternité. Ni plus ni moins que ceux à qui cette éternité s’est présentée, véhiculée par l’eau et par le feu.

21. Ce monde est faux, il est odieux, jusqu’au plus profond de ses pensées assassines ne pardonnant rien, infesté de sa puissance de trahison, de ses âmes noires qui sont telles des serpents sous la pierre aux apparences les plus pures. De sa fausseté le monde est victime de lui-même par tous ceux qui ont le moindre pouvoir d’irradiation, de radiation, d’exclusion et de promotion de leurs dogmes, dans des contradictions dont ils font étalage marchand. Dans cet état il ne peut que s’achever comme vitrifié, pétrifié, se desséchant momifié. Emprisonnant les âmes dans un cercueil aux vitres de surveillance pour vérifier que le feu ne s’éveille en ces derniers vivants. Ceux qui ont encore une certaine innocence, ou espérance de voir la terre enfin heureuse, reliée aux êtres de l’univers. Plus simplement ceux de la terre. Dans la mesure où toutes ces formes vivantes sont nées des intentions et pensées des archanges n’habitant pas cette demeure mais y ont développé leur science en acte dans la nature. Tout n’est que leur chant. Et fut pour notre chute prévisible entre toutes choses, Chute qui est le degré zéro de l’homme. Sous ce niveau, nous avons là les entités noires des abysses, enfers non symboliques, mais tristement réels dans leur geôle de géo, là. Âmes incarcérées dans leurs corsets de pensées étriquées qui s’agrippent comme des forçats à leurs vocables défunts de cryptes. Ils voudraient nous faire croire que ces lieux sont aussi sublimes que le royaume céleste des âmes délivrées, ayant rejoint le centre et l’éternelle demeure, la plus haute et merveilleuse des hommes esprit. En vérité ces esprits forts sont porteurs des amertumes les plus aigres de leur impuissante stérilité qu’ils projettent dans le monde en accélérant les chutes collectives. Puisqu’ils en sont bénéficiaires, ils veulent que tous en profitent au lieu de questionner leur folie, la cause de leur faillite. Pour les diables en leurs demeures, il est patent que le diable n’existe pas. Et que tout s’avère pure merveille, qu’il faut néanmoins préserver dans son fonctionnement sans rien changer dans le fond et des énoncés, des principes qui nous précèdent et ne peuvent être que pure vérité des anciens à leurs yeux.
Quelle robe, quel linceul pose-t-on sur la colombe, lors de ces jugements d’ignorance terrifiante et immonde dans son mensonge et ses mots. Ceux-ci étant comme des couperets se tiennent sur le fil des croyances hypocrites savantes et doctes ignorances. Accablant le pur et l’innocent, le naïf et premier homme que chacun d’entre les hommes contient dans sa psyché de lumière et d’eaux. Le démon pose alors sa griffe mentale sur le mental, et l’accuse de tous les maux. Et même d’être le facteur ennemi de lui-même dans son mental défectueux s’aveuglant.

22. Où il est question de Fils. Et du Néant.
Ce mot désigne le seul impossible, rien n’est impossible. Le néant est une possibilité. Si nous le voulions, ou le croyons, nos machines tourneraient pour des siècles encore dans le sens de cette pulvérisation, s’anéantissant, ou plus exactement se décomposant, se déconstruisant sans jamais atteindre son but, cette démence. Comme tous ceux qui poursuivent cet objectif contraire à l’ordre des vivants. Veulent-ils ces inconscients simplement nier le fait qu’il y a quelque chose plutôt que rien ? Ils révèlent par là leur négativité absolue, leur révolte inexprimable luciférienne, la démesure de leur orgueil voulant tous les pouvoirs. Ici ou dans tous les autres mondes. C’est ainsi que s’instaure la négation pour s’affirmer. Un non définitif et bouclé.
Pris au mot de cette absence Dieu nous laisse face à nous-mêmes et seuls dans nos œuvres. Nous édifier de nous-mêmes afin que nous sachions et reconnaissions tout de nous-mêmes, et non selon une volonté extérieure à la notre. Extérieure n’est pas le mot, Autre serait plus juste. Nous avons aussi en notre intériorité cet Autre dans l’Un.
Ces images ne sont pas à prendre au pied de la lettre, mais en Esprit. Exercice pouvant causer des confusions.
Tout devient limpide dès lors qu’il sort de la bouche du Fils. Qu’il soit Homme ayant transcendé son humanité ou Dieu étant venu en quelque Homme. Tout cela se passant par ce couloir, ce canal historique ne faisant nulle histoire.

Eric Le Ny, été 2019