Conte à régler
Mise au point sur la mer
• 1 Le réveil dans un monde obscur et confus
Elle s’éveilla sous la pluie. Le navire secoué par les flots allait de-ci de-là au gré des humeurs du vent. Parfois, à travers un nuage apparaissait le halo du soleil, pâle, presque malade. La Nef était encombrée de mille objets déroutants, insensés, formes inconnues, matières solides, et sans rapport les uns avec les autres. Parmi ceux-là certains lui semblaient capables de retenir son attention comme si elle avait déjà vu cela ailleurs …
Au milieu de l’embarcation un sac transparent contenait des coquilles vides aussi peu
différentes entre elles que des idéogrammes chinois, des hiéroglyphes, une cursive gothique ou un poème irlandais mélangés à des tablettes mayas.
Étaient-elles lourdes ? Nul ne le savait ; ce qui l’inquiéta c’était de savoir ce que contenaient ces coques avant d’échouer comme elle comme un débris au milieu des flots et de la tempête.
Ainsi commença son enquête. Comme chacun sait que tout objet porte
l’empreinte de ce qu’il a subi, il lui fallût extraire une à une ces coquilles vides et en retrouver leur précieux contenu mais où chercher ? Certains lui évoquaient un passé ou un
futur au contour imprécis, beaucoup plus flou. D’autres lui parlaient d’une Langue : »Non, se dit-elle, pas de retour en arrière possible, pas de recul, je ne devrai mon salut qu’à ces
choses-là. » Et continua sa recherche. Elle vit le mot chercher, dédoublement de
« cher « . Allons plus loin.
La pluie ne cessait ; aucun son ; aucune image ; nulle voix ; elle faillit pleurer, crier,
appeler de l’aide, qui ? Naufragée elle n’avait plus de repère que
ces délirants objets dans sa misère, alors elle se mit à sortir par poignées entières ces
coques vides et absurdes et cela lui dit : »abkhazes kolkhozes soukoumi géorgie turkmène
kurde grec. »Tiens, grec elle connaît elle se souvient de quelque chose de beau de
brillant ; elle aurait prononcé doucement pour que les souffles mauvais ne l’emportent : »Olympe » et reprit sa course au sac : « sik tamoul tigre lion bud mac traffic
stop ! »
Enivrée par ces mots comme des myriades d’étoiles qui se heurtent et se disloquent dans les ténèbres à tout jamais elle se calma et reprit ses esprits : »voyons s’il n’y a pas des
mots doux des mots d’espoir contenus dans la genèse secrète de ces « noix ».
Parmi cette foule se blottissait ce petit vase en verre soufflé peint de circonvolutions
dorées mais si fragile, si fragile*. En soi c’était un miracle encore présent dans la tour- mente du navire. Elle n’osa l’ouvrir de peur d’effrayer celui qui en sortirait. Elle ne le fera
que le moment venu quand il n’y aura plus d’espoir.
La nuit s’approche et pour l’heure les flots se sont apaisés. Elle se mit à penser aux
hommes et se dit : »que font-ils au juste ? Quelle épouvantable oraison funèbre émettent-ils sur mon Nom ?
Ils ont peur de perdre cette vie d’ici. Ils sont pris. Ils sont perdus. Ils ont fermé les voies du ciel. Ils ont mis des loups sur le chemin, des épouvantails, des morts, des menaces et tendu des filets, des poisons, des fausses nouvelles, des armes exterminatrices. Déguisés ils convoitent la terre quitte à la tuer dans son cœur son or, gavés. Mais la Terre a engendré des fils, légions d’anges et sans danger car il ne faut pas qu’elle se « noie » dans sa coquille de noix. Marchant sur les eaux elle entendait l’assourdissant vacarme de métal résonnant dans des couloirs vides ; un forgeron ou mille tapent, creusent , brûlent leur vies couverts de poussières , vulcains épouvantables asphyxiés jusqu’au cycle suivant dans le soufre, le
cuivre, l’uranium , au fond des mers froides les mains brisées par la glace ; elle voyait les
humains qui s’épuisent pour ne pas mourir et avoir des enfants , être encore présent dans le flot des vivants, dans la foule qui attend dans ce circuit absurde, dans cette nuit blême et silencieuse aux tambours qu’un soleil s’illumine et qu’un navigateur apparaisse appelé redouté et sans effroi , un témoin direct de là-haut de ce lieu impérissable que chacun niche en son cœur, enfoui sous des siècles de torpeur, de génocides, de larmes et de labeurs de mots et d’histoires qu’on ne raconte plus parce qu’on n’ a plus le temps car le temps s’épuise aussi et qu’il est l’heure d’aller se coucher sans avoir
résolu ce soir la révélation du miroir hormis la chimérique télé.
Malgré tous ces complots autour d’elle, souillée, salie, brûlée par l’immonde, elle
berce ses petits innombrables, ceux qu’il lui reste à l’abri épargnés par le fléau pervers.
Communs ou propres il est des mots dociles et doux, secrets, comme des refuges ou des arches de Noé d’une époque neuve. On n’ose même y toucher car la pensée déjà l’effleure et pourrait soulever le voile. Elle entendait pleurer ici ou là des larmes
d’innocence, de vases brisés, d’enfances meurtries, de pères et mères aux abois,
désemparés face à l’horrible déluge insensé des bombes. Elle connaissait ces dieux laids qui se faisaient la guerre inoubliable, impardonnable en jetant des humains dans le feu. Ces dieux que jadis peut-être elle avait adoré comme ses enfants et qui s’étaient éloignés d’elle, ne l’avait pas écoutée ni sagement suivi son modèle de douceur, de patience, de lucidité, d’ouverture à toute chose et tout être. Elle reconnaissait à peine ces enfants méchants, violents, horribles et terrifiants par leur peur profonde de l’inconnu, de l’amour et leur absolue absence à l’Amour.
De ceux-ci et de ceux-là quand même et malgré tout elle en éprouvait un inconsolable
chagrin, de ces vies perdues quand jamais ou si peu que cela devient dérisoire, rien ni personne ne se rassemble autour d’un foyer de chaleur et d’abondante lueur. Elle savait palpitante aux cœurs rouges empoisonnés, que les vagues se mourraient, que les vents n’étaient plus que rage ou impitoyable dessèchement de sable, désert avançant sur des cohortes en fuite ; elle savait et faisait tout en secret pour retourner les âmes
vagissantes au bout du ventre bleu.
De sa frêle barque aux multiples énigmes elle engendra un chant , véritable mélodie des
canaux souterrains originaux, continué depuis Orphée jusqu’aux derniers génies de la composition fondée sur pi la porte, chant interrompu par le son des canons, mêlé de siffleuses sirènes, ces petits cœurs si ridicules aux dents acérées ; son chant demeure et
s’étend dans le lointain souvenir comme un rappel à ne pas dépasser la frontière paradoxale des choses qui n’existent plus, à se reposer dans son creux principal, son nid original, une matrice pure et délicieuse tel un fœtus enflammé d’humides humeurs roses et
orangées.
Elle sentait planer sur l’onde la plus grande menace la prison de verre fermée, préparée par une armée blanche en furie, répandue, muette, impénétrable, mâle d’impuissance à transcender l’éternelle jouissance ; espions, voleurs de trônes et d’enfants, vitrificateurs d’étoiles épouvantés d’euthanasie, chercheurs de naissances orphelines, voilà l’enfer Orphée.
Une ligne se continue se courbe tel un ballet dansant, perfection d’envolée colorée
aux oiseaux, langages des sources vitales comme des coquillages, spirales, l’eau y circulant, à voir puis avoir, sillage blanc doré. Tous ses sens furent mis à vif ! Sans être écorchés comme ils le sont par ces instruments de torture des nerfs auditifs, des circuits cérébraux-spinaux, jeux irréflexifs au bord de la foudroyante rupture que rien ne ré-
pare.
Toujours seule dans ces flots, réveillée par ces passagers de terre qui l’appellent et
qui lui font ainsi qu’à madame Butterfly des ohé-ohé bouche fermée pour lui dire : »non ne
meurs pas ! ton fils sera à toi et ton époux te sera rendu ! »
Ce n’était qu’une des fins possibles mais il y a des humains qui veulent changer le
cours de l’histoire ; qui ne pensent pas que cela soit clos sur une tragédie et qui tels des
enfants pleurent de joie quand s’aiment en fin ceux qui sont faits l’un pour l’autre et qu’ils
trouvent l’éternel Arepo.
Nous ne sommes pas désespérés.
La raison se mélange à la voix ; c’est l’instant du silence qui s’impose et laisse couler librement les flots. Au fond de son navire qui épousait l’eau, entourée d’algues, d’herbes, de verbes et d’images dans cette douce attente entre deux oreillers doux, à demi-somnolente elle se laissait bercer entre le rêve d’Ophélie mourante ou celui d’Ulysse errant sur la mer et confiait à cette étoile de diriger son bateau à l’aide des courants car ce jour elle le savait favorable. Elle savait qu’elle venait d’échapper une fois de plus aux monstres abyssaux dont elle ne cherchait surtout pas à connaître la genèse ni à voir si une quelconque lueur émanait de leur regard, le cercle de leur bouche trop énorme
s’imposait et emportait le moindre nerf, la moindre goutte de sang puis engloutissait tout
d’un seul geste abominable. Il fallait immédiatement pour éviter l’échec s’attacher au mat, aux matelots, aux mots, au sens vivant dans son océan : beauté rationnelle, vérité, pérennité parfaite d’un Père omniprésent, ayant ordonné que ce qui vit sous terre vit sous terre et que ceux qui peuplent la surface n’ont pas destin à être enterrés.
Ainsi sauvée il lui fallait continuer sa route mais savait-elle jusqu’à quand, seule mais consolée par la sublime constellation, un peuple entier présent et vivant partout.
Elle savait -le savait-elle vraiment ? – qu’il lui faudra toujours donner un sens, ouvrir une voie, trouver le mot, comprendre l’alter-ego, celui qui se situe aux confins extrêmes, (impossible voyage sans amour) qui te serre la main ou que tu effraies, qui te hait
ou qui ne te comprend jamais parce que sans doute tu n’as pas franchi l’océan qui t’en sépare. Voilà une route aux combien d’écueils et de cadavres hurlants du fond de la mer que l’histoire a oublié et qui reste inscrite dans la peur collective -curieuse peau- et dans l’espoir d’une découverte fabuleuse et finalement libératrice pour tous, y compris nos amis animaux, nos compagnons des forêts et les pierres.
Elle songeait, balancée dans sa coquille de noix entre les temps passés comme nostalgiques et dorés, des temps où l’on voyait des hommes s’élever dans les airs, des temps pharaoniques ou du côté de Sumer où les rêves, les présages, les oracles et les prières allégeaient les fardeaux des jours et des travaux, malgré les ombres répétitives et grandissantes chaque jour jusqu’à ces cycles-ci. Entre des temps futurs imaginables,
écoles fleuries de desseins et d’enfants souriants de brefs rires innocents, gais et légers
ou de gens graves des songes passés évoquant l’ombre totale comme un lointain souvenir,
entre deux Ages il y a si peu de différence, pas plus qu’entre un beau et laid visage ; où
est la nuance, où est la correction qui donne de la grâce à la disgrâce et des ailes au
plomb ? C’est un léger souffle imperceptible, serait-ce ce fil si fin allongé jusqu’à la source,
un cheveu doré, une étincelle contenant un lutin, ou un elfe.
On dit du mal, on dit du bien tout se mélange et finalement il ne reste rien.
Autour d’elle tout un entre-lac sacré s’était tissé à son insu car il l’aurait effrayée si
elle l’avait aperçu à son réveil, fragile et seule dans le silence ; réveil des morts réveil des
âmes à qui on souffle dans les oreilles un appel vers l’au-delà des vagues, au- delà des
montagnes et des terres ; une grande trame adorable tissée de vocalise fines que les méchants n’entendent pas, colorées de sucres et de miels exquis, savoureux, nés dans des palais brillants, d’or et d’argent, fermés pour les arrogants et les vaniteux, dessinée comme une plume de paon, arc-en-ciel de la vraie modestie, du grand cri, de la vraie Mode, trame aux mots énigmatiques à deviner, à relier les uns aux autres qui se répondent d’un bout à
l’autre, d’un tipi à une chaumière, d’une grotte à un naufragé volontaire, une âme dans
l’Âme, une voix dans la Voix, un jeu de perles comme des petits pains, perlimpinpin
ou poudre d’étoiles. Ainsi décidée à vivre, renée, véritablement revivifiée comme par l’enchantement de la fée Viviane, elle posa la question aux quatre vents : »quel va être le sens de mes actes ? »
Attachée entre deux portes closes dans le vide elle imagina une noce un hymen nouveau et un nouvel anneau parcourant la Terre en boucle sur les étoiles, chemins divergents
pour les uns et les autres. Une séparation pour une réparation des astres, une préparation à goût de forges, d’enclumes ici, de pesantes et âpres pierres là, de masques et combinaisons étouffantes ailleurs, de temps lourds et infinis. Et autre espoir malgré sa minceur un rayon céleste, la Jérusalem nouvelle aux oiseaux enchanteurs et aux robes légères de fête, ouverte sur des champs de verdure, comme une symphonie longue et vaste étendue aux échos lointains où rien ne se mélange mais où tout est réponse et sourire, flûte et pépiement, sonnette et langoureux violon, résonances accompagnées de tam-tam messagers sourds qui traversent les airs, près de l’astre chaud illuminant nos corps et nos écorces. La quête nouvelle était lancée inflexible, obligée d’arriver sur l’autre rive et elle de se tenir à ces îlots à-demi engloutis, aux yeux humides, fatigués et navrés par la déroutante époque faite de solitude surtout, d’écœurement prolongé et d’un bal intransigeant et aigre, parsemé de vieillesses et de maigres tristesses. Il y avait tant de monde sur le pont qu’elle en éprouvait une plus grande désolation ; rien ne riait vraiment et il semblait bien que tout cœur fût malade, en rupture, au bord du bannissement, âmes en exil.
Alors il lui fallût user d’une ruse digne du serpent à plumes, un pavé dans la mare, c’est
à dire se jeter à l’eau saumâtre au bord de l’égout et du fleuve incendié, ainsi tambourinant sur ses cuisses, pauvre et minable volatile aux poils fous et aux écailles pelées comme ces formes ancestrales du continent Mu et déchu , agiter mille oripeaux de tendresse pour annoncer le firmament aux jeunes souriantes, aux anciens vénérables et raides
comme les drapeaux d’une guerre démodée, parmi les cris forts ou heureux d’enfants
proches du sauvage, du féroce. Ton cheval savait que son pas battait au rythme des pierres de la terre. Tu peux reprendre ce joug plus vieux que tes os. Admire-toi dans ses yeux sous son œil si délicat qu’il te cligne un clin d’œil unique complicité et plaisir au porteur.
Un jour il y aura tant et tant de gens, êtres, anges, à célébrer autrement dit à rendre célèbre, à faire entrer au panthéon vivant, même les morts sauf leurs cendres. Imaginez-
vous, pensa-t-elle, que votre histoire est derrière vous comme des traces effacées par la
mer sur le sable, non, elle est en face, un mausolée, une pierre sacrée d’où vous aller rayonner activement d’émanations luisantes, odorantes, mouvantes et permanentes ouvertes sur les myriades de branches d’arbre, d’un certain Arbre de Vie.
Ce jour, accroché à un rameau chérissez-le dans sa respiration amoureuse, savourez
ses instants même si douloureux car ce sont les aiguillons du Réveil. Eurydice, entends-tu
la plainte du vent ?
Nos deux voix ne font plus qu’une, écoutons.
• 2 La révélation de l’amour vivant
Sous le menton près de l’oreille
Aux veines fines et bleues
Le cou ouvert
La nuque en arrière
Cheveux étirés à l’extrême
Comme une corde de rappel
Corps hurlant nés d’un grand cri
Laves en ébullition
Deux volcans jamais éteints
Ils s’unirent nus et uns
L’unique étreinte est
Le premier souvenir de la capitale
Majuscule d’un Être flamboyant
Rayonnant d’ors et de cinabre vif-argent
Le baiser de la bouche aux humides lèvres
Immensément ouvertes sur l’infini
Voie lactée des rêves non-clos
Aux insaisissables trajectoires
De fusées cosmopolites sorties des temps
Ce baiser
L’énigme pure
Presque l’original Myste
Familier banal râle soupir
Pieds confondus jusqu’aux plus petites racines
Ton baiser
C’est un serment du ciel
A qui appartient le cep
Champion exploitant l’osmose de ton corps
Par la constante analyse de l’humeur
Et la constante synthèse des essences
Encore jeune aux blancs cheveux
Toujours nouveau et tout noueux
Comme un restant d’immortalité
Son truc immanent
Écoule la sève et vient
L’arôme noir écartant le voile
Puis jette un petit pont entre les branches
Les Bulles vagabondes
Gouttes d’eau qui font l’onde
Se croisent et s’ouvrent
Petites, forment des monts
Aux rencontres difficiles et amères
Zones d’ombres presque insatisfaites
Aux bouches closes d’une jalousie
Mesquine
Douleurs mal assumées de transitoires plaisirs
fugaces
Sous la peau jeune de la prime jeunesse
Sagesse tu accouches des enfants
A la calme retenue
Et aux larges sourires
Aux sens enflammés discrets
Son Odeur sa fleur au bout de rameaux
Légers envolés
Délice du printemps
Enivrante nous lie
Par les mains l’un à l’autre
Comme les branches multiples doubles
De l’Arbre libre de la nuit
Il n’y a plus ni toi ni moi
Il n’y a plus qu’un habit noué
En ballet dans les cieux
A l’errance achevée
La mouvance multiformée
Présence accomplie et dépliée
Ou le sommeil conscient
Fait nos corps d’un autre âge
Au dieu de la découverte
Au dieu dont le mot
Avale le mensonge
Et réduit la poussière
Cascades de bonheur
Ouvertes sur les vingt-deux arcanes
OM s’y baigne
Mais où commence -t-elle ?
Ses yeux marrons peut-être
Sous une paupière égyptienne
Clef et voile d’Isis
Coquille des premiers âges
A la beauté parfaite
Suite numérique simple
Qui n’hésite à aucun moment
A se lover et s’étirer
S’agrandir et revenir si près d’un lieu connu
Déjà exploré en caresser le profil
Afin de le dédoubler
Coquille de l’huître que la mer aux mains douces
Recouvre de fines pellicules
De calcium d’iode de sels et magnésium
Sans trop
Car cela pourrait l’user prématurément
Combien de tours dans le rouleau
Au gré du flux
Comme une trompette d’océan ?
Inlassablement partie et revenue sans cesse
L’onde de la mer étalée sur ce lit
D’où s’est extraite la côte
Galets ronds du genou
Offrant généreusement ce silence
Où glisse l’eau en épousant sa ronde ;
Sais-tu quand cela commença ?
Allez chercher la genèse dans le ventre
Rond de la lune pourquoi pas ?
D’une lune imaginée
Sûrement
Une pleine lune des âge reculés
D’avant la Terre et d’avant l’océan
Une lune des premières brumes
Quand nous n’avions que des mains lucides
Pour caresser la membrane souple et ferme
Il ne fait aucun doute
Nos larmes trouvent leur repos
Dans la harpe des Naïades
Et des muses de la mer
Un repos virevoltant
Tournant des hélices
A l’écoute religieuse du vieux Triton
Père des grenouilles
Et des excitantes voyelles
Sœur des voyous
Dis donc où commence la première image
De ce long scénario au métrage si long
Que l’impatience nous gagne
Et ronge nos os
Se plaint-il ?
Qui a mal ?
Qui a mal à quoi ?
Il s’est probablement retiré au plus profond
De sa douleur inexprimée
Son grand cri sourd
Sonne ailleurs mais nous ne l’entendons
Ce son est tombé dans le vide absorbant
Sa souffrance
Et nous en avons retiré Rien
Puisque nos oreilles aux coquillages morts
N’entendent pas les échos en provenance
De l’Abîme
Peu Importe ….
Les larmes et les peines sont à tout le monde
Quand vous êtes déchirés
Nous sommes tous dans une station
Debout
D’attente dans une gare
Bizarre
Aux détritus gras aux mégots rougis
De maquillage de femmes en détresse
D’un mari qui n’est pas revenu,
Tapant d’une pointe d’aiguille au pied
La terre d’impuissance.
Quel est ce cercle-là ? Cercle de minuit non.
Certes non
Cercle des petits matins au souvenir tendre
De croissants chauds quand nous prenions
Nos pieds dans nos mains
Et qu’au fond
Il était si doux si gentil inoffensif
Sous son aspect de cloporte mal peigné
Le désespoir n’est pas possible.
La pire des putains joue à la maman
Et à la poupée
Te déshabille te chatouille
Te picote les reins de ses ongles endoloris
Pour te réveiller Pinnocchio.
Dolorès était un prénom d’ange porteur
De quelque chose, assurément de quelque
chose étrange
Pour Je ne sais quoi on t’étrangle
On te colle des tringles
En fer
Au travers des membres
Comme autant de sondes
Pour un sinistre projet que
Le savant cinglé avait mijoté
Dans ses éprouvettes de bébés en attente
Il joue à la mort à la vie
C’est le fléau de la balance
Au jour la nuit
Et au tunnel sombre en plein Paris
De Londres à Alger
Quand chantent les pigeons piégés
Par son chantage abject
Si les chansons américaines
fredonnées sous les jupes libérées
Les blues dans les caves voûtées
De fumées bleues de gauloises
Les yeux embués de tous heureux
Et amoureux ne vous rappellent rien
Suivez le fil, sortez
Livrez-vous à la peau si lisse de la Terre
Malgré l’aridité
Malgré les secousses tremblantes
Et la Terreur.
Suivez le courant ivre, montant
Le temps des cerises et des pommes d’argent
Sur les joues roses des gens,
Vous trouverez toujours
Toujours un Adam nu qui attend
Qui tend sa pomme d’or de Satan
Pour que deux lèvres la goûtent
En suce la sève aux mille lieues de rêve
Et la fasse entrer dans son palais aux Anges,
Seul palais seule Église
Seul lieu de commune union
Conte de fée
À l’or étincelant ruisselant
De fidélité
Grâce aux cœurs unis
Totalement réconciliés par le dernier
Décret secret de l’État.
A l’ignoble le denier.
Surtout pas aux chiens
Ni aux chats,ni aux rats massacrés
Ni aux malfrats qui ont perdu
Leur père et mère
Au cours des derniers combats
De hordes sauvages
Quand Maria pleurait et aimait dans ces cages
Aux fauves, grises,
Aux odeurs d’urines et d’océans morts
Conquête inassouvie de l’ombre et des enfers.
Allez, va, vague fantôme de la nuit sans âme,
Retourne dans ton antre
Ton royaume ténébreux
Tu n’as plus cours sur cette terre
Tu n’as plus besoin d’investir les bourses
De Tokyo à New-York ou à San-Francisco,
L’heure est à Tous saints et intouchables
Invulnérables, immortelles citadelles
Et tours imprenables,
Comme limpides cités remplies de lumière
Faites elles-mêmes de lumière
Une et inviolable
Va ! Car le verbe est là !
Ai- je le temps de vous dire ce que mon cœur pressent ?
Je ne suis plus inquiet au cours des silences.
Une fumée m’enveloppe
Et j’attends. Car il est temps, il s’attend à tout, au pire, comme à l’heureux délire.
Rose Blanche de mes nuits
Tourbillonnant pétales de folie
Braises au cœur du firmament
Des pieds à chevelure d’argent
Que j’aime comme l’i aime.
Pénélope mourant à mon chevet
Sans bruit la nuit m’appelle
Par l’oreille endormie d’or
Affole mon cœur-cheval dehors,
Au galop, puis au pas s’endort.
Un souffle ténu, minuscule
Une chanson alarmée
Un coup de feu
Crient à ce moment-là :
Sauve toi ! Sauve ta vie !
Sors des flammes et du feu de l’enfer !
Emporte la dans tes bras évanouie
Sur une île quelconque déserte
Qui sera ton Royaume
Et que tu peupleras
Sang bleu et blanc
Nymphe enfant des limbes
Mise au ban.
Que douces sont tes marbrures
Rond, ton lait m’illuminant
Et je ne suis que ton bébé de bois
A la tête carrée, ressuscitée .
Tout fait signe Tout crie
Comment échapper
C’est Bête dit-on
Et difficile d’abandonner
Sa peau de Bête.
Quelle drôle de noce avec l’Ange.
Je suis défait.
Ici, c’est un mouroir
C’est le fond du puits
D’où jaillira toute nue
L’âme enfouie de la Terre
Faite de mille petites âmes
Comme un conte de la nuit.
C’est d’ici que les cendres seront étincelles
Puis bulles, boules bien belles sur l’onde
Bouches aimantes
Pleines comme des pommes
Débordantes de sève, Eve vivante,
À la rencontre de tous les astres morts de l’univers,
Dont ne subsiste dans le lointain que l’écho
D’un cri oublié
Un appel désespéré
Un formidable épouvantable Je t’aime.
Je dis : Dieu fait l’Amour !
Alors fêtez l’Amour.
Mon Dieu, l’histoire.
Ici et là, il lance ses imprécations aux étoiles
Appuyé sur les foules
Qui comprennent le sens du soleil.
Impitoyable Sang qui coule
Fleuve en cours d’extermination
A durée déterminée
Sans emploi ni terre à cultiver
Espoir, miracle, espérance et prières mélangées
Quand sont les mains réunies
Les deux mêmes mains d’un Gémeaux.
Soleil illuminant, inondant
Arrosant les jardins d’espérance
Soleil d’Eau d’au-delà les nuages
Jaillissant dans des fontaines amusantes
Par la bouche des amours, ces petits anges !
Alors, patiemment, doucement
Au rythme voulu par la chose
Par la rose
Dans les temps nouveaux qui s’annoncent «bruyamment»
En trompettes et tambours
De chaînes en chaînes
L’humus transfiguré en arôme adoré
S’élancera au -delà des mondes
Une aventure ronde
Autour d’une table
Comme une ronde
Un anneau d’or
Un anneau de Dieu
Tout ça c’est une histoire d’I-store ; rideau.
• 3 Toi
Les mots ne pourront jamais me donner
Les courbes de tes hanches, Égyptienne amphore
Ni la musique retracer le chemin des loups
Aux yeux vigilants dans les bois,
Et les couleurs faire respirer l’éther azuré
Aux poumons remplis d’espérance
Ou de rêves en explosion aux confins
Des nuits étoilées.
Les mots sont semblables à des coquilles vides
Et comme des bijoux accolés font une légère
Poésie finale.
Ou alors, ce sont des semailles
Au creux d’une terre en attente
Des jours meilleurs du Printemps
De l’humanité pour devenir ensuite
Une chanson simple aux oiseaux
Un baiser sur tes cheveux
Sur ton front
Sur le pli doux de tes lèvres
Où je me sens rempli de Toi
• 4 Cheminer à deux
O belle plume du chasseur inquiet
D’images
Renaîtras-tu
Légère fragile
Facile et limpide
Coulant lentement sur les rives
Sur les rêves hors des tourments
Un vin vieux délicieux du bout des lèvres
Une main tendue qui se lève au vent
Comme un adieu comme un enfant .
Perdus dans le lointain
Il ne nous reste rien
Disparus entre ces astres
que pouvez vous imaginer
D’autre que la terre
Qui vous manque cruellement
Dans son jeu délicieux
Né des cieux.
Dans son Eau comme un miroir
Vous pouvez voir
Et commencer
A enfoncer vos premières racines
Vous étendre et jaillir en cime …
C’est une Mère et une Amante
Une Sœur et une Fille
une Fée que la sorcière cache
Et d’autres visages dans ces collines.
Innombrables bêtes
Têtes toutes aussi têtues
Obstinément à vivre ainsi c’est heureux .
Et vous qui remplit la vôtre
Et de quoi ?
Déchirantes cités et civilités
Régulièrement explosent
Sinon tous ces petits peuples
Livrés à la nature simple
Vivent si peu jusqu’à leur mort
Mais ici mais par là
Il y eût il y a
Une Voix un Signe un cri des cieux
Une étoile peut-être en voyage
Un appel également afin de sortir
De notre sommeil millénaire.
Qui donc m’appelle pour aller où ?
Sinon au profond de moi-même …
Signer un acte de naissance éternelle.
Parce que la mémoire s’égare ou s’effraie
Parce qu’elle s’encombre de chimères inutiles douleurs
Parce qu’elle se distrait au lieu d’aller d’un trait au milieu
Parce qu’elle crée un milieu qui se corrompt se raidit figé ou mort
Parce qu’elle n’est pas pure comme un diamant
Elle trompe et illusionne.
Un nouvel âge d’Homme va souffler
Une boîte rouillée va s’ouvrir sur des trésors d’ Or nouveau
Grâce à une clef dorée
Après l’ombre couvrante une naissance
Pas de statue de sel.
Il y a l’acte primordial
Vide, cela exprime l’enfer
Plein, de quoi, de toi, de moi
Flamme dans le feu.
Parfois la nuit
Rien que la nuit de demi- sommeil
Elle apparaît à celui qui est seul
Aimant épuisé de frapper à la porte.
Elle enveloppe les cœurs infortunés
Dans son manteau immaculé
Et donne son lait, la Terre.
On dit : »nul n’échappe à son Destin »
Et on lui dit : »qui es-tu ? »
C’est son chouchou son nombre premier celui qui ne peut mourir, son aîné.
Et puis son peut apercevoir des cohortes d’errants qui parcourent les univers livides, hagards, ayant égaré les clefs du retour les miroirs où ils devaient s’incorporer. Puisqu’il ne
s’agit en définitive que de trouver notre Corps.
L’heure du décalage à soi-même
C’est tout ce qui est « inapproprié »
Laissez couler laissez aller
Les fleuves imperceptibles à leurs sources
Laissez aller les fleuves à l’océan
Pour le saler, allez, allez alléluia.
Le trésor ressemble à tes yeux
Où brille la flamme douce et la chaleur
Il ressemble encore à tes mots d’amour
Et de douleur vaincue
Longue plainte dans la nuit
Qui s’élève telle une vapeur
Lente et continue
Un voile, sorte d’ivresse où l’encens l’emporte.
Ce sont des mains libérées qui se balancent
Dans l’air ou dans l’eau.
Mon dieu tu voles tu t’élèves
Et léger tel un papillon tu viens d’accomplir
Un superbe parcours
Et tu te reposes jusqu’à la prochaine marche.
Tes yeux s’ouvrent de temps en temps
A celui qui attentif rêve à l’apparence absence
Et ils parlent de quelque songe bleu lointain brillant
D’une pierre blanche nacrée couronnée d’outremer
S’ouvrant elle aussi sur quelque or lumineux
Noël bleu sous le givre
Une étoile bordée de roses
Guirlande nuageuse finement suspendue
Est-ce cela ce rêve qui s’annonce tous les ans
Après les pesantes chaînes forgées
Derrière la pluie grise
Les murs rongés de mousse
Et les herbes molles.
Nous ne parlerons pas des soufres
Ni des ravages
Ni de ces fumées oxydantes
Nous irons puiser à la fontaine volonté
A la source lumineuse Amour
Au bon goût de noix et vin nouveaux
Cette richesse propre de nos mains
Ordonnatrice incalculable
Pour préparer les blés d’hiver
Les bûches de janvier
La paille des chaise cassées
Et les poussières disparues.
C’est comme ça le nouvel or
Le sourire revenu sur ton visage
Aux millions fatigués
Et quand ton corps se remplit d’ardentes
Impulsions rythmées par la danse
Levant les bras à l’air et à l’océan musicien
Et que tu fais un ou une sur un pas continu de
nuances.
Allons apprendre la leçon de Noël
Quand prisonniers désespérés
Regroupés gelés et sombrés
Dans la nuit inconcevable
Puisqu’on nous l’a malapprise.
C’était la mauvaise farce bi-millénaire
au goût aigre d’une coupe amère
Pleine, horrible.
Il faudra bien que le Noël bleu sous le givre aux fins nuages suspendus sous les étoiles brille d’un éclat de roses.
C’est à chacun d’apporter, roi mage,
A chacun, Jésus, ses mains et son courage.
Dans les forêts du nord nous attendent
Les boules rouges et blanches
Offrande de la nature aux pauvres
Parure ultime avant les frimas
Dernier manteau de soie
Dernier cadeau de l’Ange.
« Libérez- nous »entend-on partout
De quelle manière, dites.
Comment sinon en allumant la bougie
Délicieuse reine de la nuit
En claquant dans nos mains
Et chercher une certaine élévation
Concrète de nos corps contenus
De minerais d’ossements
De doutes à peine sûre
Hésitants pris dans la séparation
Et le peu d’osmose
Par les sourires et les regards
Aux éclats tristement ternis de larmes.
Ah petite graine givrée tu sais.
Pourvu que le soleil remonte encore
Sa énième course avant, avant …
La pourriture.
Sans visage et sans voix
Extrême fadeur
Tubes fluos du néant
Sons éteints du chaos
Un rire une sorte de ricanement détérioré grinçant
Une lame de poignard au cœur
Un voile noir sur la douceur
Aboutissant nulle part d’orgueil
Au delà du cynique du narquois
Machiavélique
Au delà des maux qui tarissent la source
Et le ballet céleste
Cet au-delà comme une infraction
Qu’on n’a jamais pu dénoncer
Apposons lui une barrière infranchissable
Car il n’a rien d’humain de divin
C’est le hors-jeu l’innommable.
Mon dieu je ne sais plus dire ton nom
Je ne connais plus ton prénom
La mémoire volontairement effacée
Alors je cherche un groupe une assemblée
Un couple.
Pas de doute le couple c’est la coupe
L’univers en rotation forme un couple
Équilibré qui-é-libre quiet et libre.
Qui sait ?
Je sais où se trouve le bonheur
Quand on marche sur les rives
A deux ou à plusieurs
Amoureux
Hors de cette marche lente
A deux pas semblables
Et aux yeux dans le même regard
La même aventure solaire
Sur le sable et la mer
Cheveux mêlés aux vents
Tous les cheveux longs des gens
Tous les cheveux blancs légers
Quand le pain n’ est plus l’inquiétude
Et que se taisent les machines
Nous allons vers la Transparence
Et vers l’illumination réelle
Nous cheminons vers les étoiles
Situées exactement en toi.
Bientôt nous allons nous refléter
L ‘un à l’autre mieux que le soleil
Alors un soleil humide
Nos voix auront l’ allure et le mouvement
De longs rubans, de caresses lancées sous le vent
Nos voix se toucheront.
Je sais où se trouve le bonheur
Si vous n’avez pas peur
Si vous n’avez pas peur de l’Amour.
• 5 La visiteuse blanche
Quel est donc ce chemin sinueux d’où remontent les vieilles blessures l’irréparable
brûlure sur ce duvet de la Colombe ?
Terre à terre
Corps à corps
Eux luttèrent
Et luttent encore
Afin de former leur Image
Obtenir une identité claire
A travers les murs épais d’un labyrinthe
Ou l’épreuve d’un laboratoire
Remplis d’épines et couronnant les fronts.
Ils et elles étaient tombés sur la terre
Puis devenues la proie de l’ombre
Se sont inventé quantité de songes pour laisser couler le temps
En espérant un retour aisé subconscient
Mordant ici soignant là.
Le comptable au dessus d’eux
Veillant attentivement notant tout
Enregistrant les mots les faits
Pour nous les rendre par surprise
Notre liberté notre volonté
Tant que l’Homme est à terre
L’avenir reste ouvert et
L’espoir se perd sur le chemin de l’enfer
Ce n’est pas un fruit de mon imagination
C’est une obligation
Une sanction une punition
D’avoir déchiré les ailes du Créateur
Les vôtres de même.
Comment voulez vous vous élever démunis à la rue sans foyer
A qui la faute ?
La culpabilité, malades paralysés
Dans ces cercueils automobiles ivres d’abruties bêtises
Sourds à tout cri, effrayés
Par le moindre bourdonnement de Dieu sauf
quand il vous protège de son long manteau blanc
Chaud calme silence de la neige
Sous vos pieds tremblants terrifiés d’enfermements
Il souffre pour vous
Il est soutien ou suppôt de Satan.
Il n’y a pas de doute
L’édifice final se construira
Sur une base de granite
Une pierre parfaite et bénite
Ici pour ici, là-bas pour là-bas
Ce sera un assemblage de voix
Un chant jusqu’aux cieux
Qui ne le dérangera pas, le Vieux et lui rendra sa joie
La première quand il nous vit naître de ses limbes secrètes.
Adorable crucifère violet noir et vert ourlé de franges humides roses
Lieu de naissances et de clairvoyance comme
un vaisseau sagement arrimé au port et ses longs bras, ses yeux et ses cheveux.
L’important c’est le cheveu, brun
Celui qui semble aller dans tous les sens et qui se déplie, se mélange aux tiens.
Corps croisés en greffe primordiale
L’acte amoureux est un rêve inconscient
Unique dans une matière primordiale
Une terre meuble comme un océan.
L’acte ouvrant la porte sacrée
Résumée d’étoiles et d’espaces entre les astres
De tant de gens et de genres.
Qui est absent à cette heure là
Dans ce creuset étrange de deux ?
Il y a tant d’échos et de voix comme un miroir de mouches.
Avons nous assez de temps pour tout entendre
Et discerner dans ce flux ce qui pourrait être l’image de nous-mêmes et un, non
plus femme et homme de celui qui ne peut nous leurrer car voici nos racines, voici nos
origines dépouillées de masques.
Nous voici dénudés à l’extrême hors de toute honte
Nous ne sommes pas criminels.
Il y a des jours de transcendance offerte
Pour se souvenir à jamais
Du chemin de croix en croix
Bête et ange confondus en fusion
C’est à dire une première fusion sur un plateau équilibré
Sans risque d’éclatement de s’écrouler
Juste et tempérée.
Deux vases versant leurs liqueurs
Et leurs eaux à eux -mêmes
Et aux confins aveugles
Cela fait un Sacré Nœud.
Difficile d’imaginer
Impossible à traduire en langue humaine.
Le passage des coupes n’a pas atteint l’extrême altitude d’une communion cérébrale cérémonielle au jeu de miroir où la réflection se mélange et s’unifie.
Il y a du vide à franchir, de l’amour et de la raison à forger. Sauts d’obstacles à venir au
cours des siècles (quotidiens)
Allons, pas de panique : la Terre endormie sentira bien souffler sur elle l’haleine de son prince
Ce qui est ici voilé comme là sera dévoilé.
Où est le crime impardonnable en haut comme en bas :
Destructrice immixtion
Intrusion
Der-angement
En dehors des plans.
Mon île
Je cherche sans doute une île entourée d’oiseaux bleus
Où mon âme puisse s’étendre.
Parfois je l’ imagine îlot tropical au milieu d’habitants
Naturels courant sur le sable
Vivant de musique d’océan et de vent
Quelques Tam-Tam empruntés au battement
Du cœur pour les centrer sur ceux de la Terre
En commun
Ou rappeler le grondement premier du Père
Et de l’ interdit inscrit dans le son du tambour
Le code infini et muet chacun situé au milieu de son île
Le saisit, puis chemine au rythme des jours, des saisons
Des cheveux qui blanchissent, des naissances
l’ Allégresse
Et qui sait qui sait ?
Des visiteurs venus d’étoiles
Comme des Apparitions sereines
Apportant aux exilés leurs yeux, leur Art
Sous forme astucieuse de Signes de petits signes
Tout est blanc jusqu’au lieu central
Au dessus des têtes quelques monstres bruyants
Heureusement cachés par les nuages
Afin de ne pas violer leurs espérances
Leur innocence
La Terre se chargeant elle-même d’apporter sa tourmente
Vagues de trop chaud et de trop d’eau
La communauté restante en cercle fermé a des
désirs d’évasion et de recherche d’aller au-delà
De l’océan inconnu…
Dites pour voir quoi ou qui !
Un monde absent automatisé
Un univers glacé de robots au sang figé des serpents
Et où l’Amour a fui asphyxié assassiné dans les rues
Animaux massacrés dans les forêts
Où l’Homme n’est qu’une horrible Bête !
…
Soit l’infernale machine auto-mourante soit le cercle Zen au zénith aux gens en paix
Un rêve. Un souffle d’une seconde, rempli seulement d’un regard sur l’horizon comme un
hunier au sommet du mât. Pour connaître les hommes ont moins besoin d’étendue horizontale que verticale.
Une bête blessée attaque de toutes parts
Elle se sait finie, elle voit ses derniers instants
Tel un tigre touché par les flèches, rugit, bondit
Tue tous les hommes à sa portée indifféremment.
Il est couvert de neige
L’arbre seul de la nuit
Et laisse des traces effarées
Au milieu de la chaussée
Des maisons toutes closes et éteintes sauf une
Les chants indiens lui rappellent
Quand il était là-bas au milieu de ses frères
Mais aujourd’hui
Il les a perdus de vue
Et lui-même admire cela seul.
Échos rebondis de silence
A la chaleur cachée
Énigme au ventre de la femme
Voile pudique d’hiver sur le désir qui n’ose
s’avouer. Vaincu par les temps sauvages
Et terrifié d’absence ou bien qui sait quelle présence
Chuchotant comme flocon de neige
Qu’il faut rester tenir tête
Aux forces concentriques de la nuit noire.
On dirait que la civilisation a causé ses ravages mortels dans le village aux esprits prisonniers qui restent y dormir comme autant de fantômes épars ombres jolies flottant en
véhicules ferreux
Monstrueux
Serrés dans des principes hors des lois de la
vie.
Mais le rythme aux horizons transcendants qui frappent dans mon cœur
Résonne et sourdement gronde pour rappeler le chemin des chiens
Peu importe si la mort emporte les sangs quand nos âmes évadées les survolent et
planent tel l’aigle sacré malgré le froid la bise glacée.
Qui va venir
maintenant
hormis la visiteuse
blanche …
Quelle armée d’arriérés nous fîmes !
Combien laid et tarés nous fûmes !
Ô resplendis à nouveau céleste Luz.
Parodie maladroite d’un éminent poème ?
L’eau, les mots circulent, reviennent
Passent et coulent encore.
Saisons de l’esprit ainsi va la vie.
Qu’en pensent ma dame oiselle
Et mon beau dame oiseau
Eux qui sont si près de leur heure de naissance ?
Qui courent dans tous les sens
pour assouvir leurs sens ou pour le retrouver
Dans la tragédie d’une enfance échouée des absences du fil conducteur et édificateur
Père et mère confondus
D’urgence dans un monde en chaos.
Tous les morts n’ont pas le même sourire
Je t’ignore folle impudique
Même si tu veux voler mon manteau pourpre
Même si tu tires dans mon dos silencieuse
Entre chaque mouvement d’aiguille
Tu n’auras rien jusqu’ à la dernière seconde à
l’ultime goutte puis après …
Je t’offrirai sans compter, pourquoi ris-tu ?
Mon évanescence teintée de musc
De poivres, de violettes et d’encens sans fins.
Tu joues à te cacher, cesse !
Tu auras l’éternité pour te baigner seule
Nue, livrée dans la flamme qui ne meurt.
Nous aurons l’éternité pour nous baigner nus
Délivrés dans la flamme qui ne meurt.
Bleues vertes oranges violettes ou grises les
sphères d’ici sont des lieux de séparation
plus ou moins selon leurs ombres.
J’aimerais avoir un cœur d’enfant
Être un cœur pur assez pur
Mourir comme une fleur qui fane
Ou une flamme
Ne plus voir ces choses qui bougent
Et qui sont si immuables, impassibles, présentes et fuyantes
Choses de la terre, des éléments primaires
Ce corps d’homme comme illusoire
Et tout ce qui est et qui n’est plus déjà
Ce qui est sans âme, sans souffle, insensé
Comment donc puisque l’âme c’est le tout ?
J’aimerais comprendre ce qui se passe
Vous avez raison vous avez tous raison
N’en parlons plus. Je ne sais rien
Je ne sais plus rien
Je ne crois plus rien
Je ne vois encore moins.
Heureux ceux qui glissent, qui se grisent
Et tout dérape.
Tout n’est qu’absence, fatigue et solitude,
Mort dans la nuit.
Il est seul avec ses blessures avec son cœur aussi pur
Si pur que cela fait peur ; ça fait des pleurs ou
des fleurs.
Un petit bonheur conscient du malheur
Une petite fée consolante parfois rassurante
J’exagère la tragédie
J’assombris trop de choses le noir me broie
Et je me laisse emporter dans ces courants
d’ennuis sans amis.
Lui, jamais, même assailli par les ombres
Et Elle, que dit -elle ?
Je l’imagine ou la devine
Elle plane sur les ondes bleues célestes
Elle allaite et elle tète …
Ce sont des yeux et des cheveux
Un regard peut-être doux.
Je suis devenu aveugle et la nuit me cherche.
Je ressemble de plus en plus à un fantôme de
moi-même en promenade sur le cours anormal des choses, vertes herbes, terres et pierres, objets divers et silencieux.
Je croyais que le café était bon
Que la cigarette était bonne
Mais il me manque des bonbons à vous offrir.
Il y a des prénoms difficiles à prononcer
Et à entendre par ce qu’ils ont d’incompréhensibles.
Les morts qui les recouvrent de leurs cendres
Ont terni l’éclat brillant de ses yeux, laissé seul et mal aimé.
Peu de chose à dire sur une descente de
cime …
La montagne respire peut-être mieux l’air de
là-haut plus propice à la méditation
Aux nuages où Ève vient
Seul espoir sur cette Terre effarée et folle
Où vais-je donc,
Dans ces champs rasés nus villes arides chercher refuge ?
Qui ouvrira la porte sur ce nouveau rêve d’age
d’or encore ?
Parler si peu de choses banales dites simples
derrière un ultime masque de confiance et de
connivence à demi mot, et le temps fuit tellement vite, lumineux, sereinement jusqu’à son accomplissement.
Jusqu’à son but et son origine un échange, un regard expriment l’univers qui se réalise sous nos yeux.
Cela est !
Un grand moment d’absence
Une vacance large béance
Un oubli mais où étais-je
Où était-il celui qui me connaît
Que je hante et me hante
Ombre de moi-même
Source et lumière
Une image vient nous réveiller
Nous sortir de la terre sombre.
Une mère chatte joue corps à corps avec son fils
…il n’y a pas d’œil crevé!
Des oiseaux passent et s’élèvent comme s’ils
étaient Sa respiration.
Un autre plus inquiet suit une ligne droite, messager. Le renard doit savoir nager pour
trouver quelque proie ; flamme orangée dans les bois, il suit son chemin seul traqué couvert d’épines mais il ne pleure pas.
Une mouche m’appelle au creux de l’oreille, me fait sursauter pour me réveiller,
m’exciter ; que dit – elle ?
Tu es si belle
Un rêve vivant rose
Et ta bouche est si douce
Tes courbes parfaites font le ballet sublime divin
Ultime expression de sa main
Fleur humide aux mille nuances
Le silence se remplit d’une mélodie lointaine et discrète
Qui envahit l’espace et ma vision.
Partout les hommes ont des frères, mais peu qui ne te fassent souffrir, trembler et t’apportent du soleil.
• 6 Tous les moments de solitude
Voilà : quand vint ici Dieu, les hommes lui ont dit non. Et ceux qui timidement, assaillis de doutes et de craintes, ont perçu quelques lueurs peuvent dire : »Je sais. »
On ne peut rien dire tout seul on ne peut que constater la solitude et l’ abandon l’absence de ceux en qui l’on confiait son âme.
Ils se sont enfuis d’une crainte des mots, dits.
Ils ont laissé le temps œuvrer pour l’oubli et l’indifférence s’affairant à quelques menus travaux déjà écroulés mais j’ai un chat tigré qui veille sur moi et qui m’appelle.
Alors la lune un certain soir me raconta l’histoire de quelqu’un de nu dans le noir.
S’est revêtu d’autre chose de froid
Si peu d’amis, des pauvres enfants
Une épouse dans la crise aiguë
Vraiment une grande désolation
A cause d’une folie ou une folle
Dans quelque palais identique à celui
Qui fit couper la tête
De Jean-Baptiste !
Fer de tous les côtés
Puis le chaos précipité
Le passé demeure comme une prison
Il n’est pas tout passé ni épuré
La fleur qui pourrait s’ouvrir bientôt offrant au ciel ses pétales heureux et son sourire rayonnant est un peu bannie des hommes de quelques hommes et femmes dont les crocs acérés sont prêts à dévorer la Terre et l’innocence
Ce sont les dernières vagues déferlant dans nos cœurs pour la paix.
Imaginez la Terre sans oiseaux
Sans étourneaux sans moineaux
Imaginez la sans blaireaux
Ou bien sans éléphants
Et sans enfants
Sans Père et Mère
Mon Dieu je pleure
Un peu en silence
Mais j’y pense.
Rien que cela : Retrouver nos âmes.
Dans l’encens ou les sons pleins de sens,
Où les vitrines transparentes de nos corps emprisonnés s’immiscent au travers de ces pierres dures comme des guerriers vains.
Allons nous échapper à ça : Le passage
du voile …
Si peu de pétales au bord de la fleur qu’il est comme impossible de nommer la délivrance, qu’il ne faut rien redouter …
Tout exprime le choix vraiment toutes les voix unies vers le cœur émouvant résonnant
tremblantes y trouvent leur part, la bonne part.
Si ceci est incompréhensible c’est que cela provient des limites froides et mortelles
du dernier chaos broyant nos espérances ; sauf si les ânes nous aiment.
Racontez moi l’histoire de son cœur …
Il y a au fond de notre cœur une pensée muette une fleur ouverte pour celui qui l’effleure.
Nos cœurs gardant la distance le respect le froid et la chaleur en dehors des corps et des auras car ce n’est pas comme cela que vous pourrez nous approcher et percer nos secrets offerts.
Cela ?
Un gros boum éteint entre deux boum-boum des cailloux qui flottent en feu épars,
des billes aux entre- chocs créateurs d’un primate velu … Qui signe son origine puis pro-
mène son corps dans le désert interstellaire pour toujours, meurt et oublie ses innombrables créatures dans le froid ou le brûlant.
Et maintenant où est la foi ?
Il n’y a pas de mot ni d’Image fabriqués
d’avance pour ouvrir la Porte
Il s’agit peut-être d’un très long tunnel aux parois incertaines ,noires parfois et souvent encombrées de difficultés surtout quand on ne voit rien au bout
Un silence, une mort, être seul ou presque.
Dans des ricanements et des visages clos
ou effrayés, et pourtant …
Il ne se moque de rien ni même de ce qui
semble vain ou futile.
Mais il n’aime pas Tout également et surtout pas les hypocrites et les puritains et ceux
qui font semblant d’aimer.
Vois et n’oublie pas : Il est dans ton cœur et il attend sa révélation éclatante pour le
temps de ta naissance.
Puis quand l’œuvre s’accomplit il se fait
plus discret, prend ton apparence et t’offre un Ange
Comme unique compagnon de tes instants dans cette même solitude qui fût la sienne au cours des siècles d’ignorance et de folie de guerres couvrant la Terre des siècles de mort et de gouvernements de brutes ceux qui dirigent la vacuité des corps vidés d’Amour d’imagination, de zèle, dépecés d’intelligence créatrice.
Remplis ta coupe de ce bouillon
Des milliards ne se commandent pas
Il n’y a que Toi et il n’y a qu’Elle
Pour décider du chemin des efforts et des fêtes des liens et du reste.
Un songe disparu, effacé, n’ayant jamais été
Nuage évaporé dissout à l’extrême et sans recours
Nous sommes l’illusion aujourd’hui d’un Être
Rien que l’illusion vite dissipée
Par les ombres qu’elle crée.
Il n’y aura plus de naissance ni de voyage
Rien qu’une bulle qui éclate
Et les mots n’y pourront rien
Et l’Amour n’y pourra rien
Non plus.
Mais la barrière noire à franchir pour sombrer
dans les fleuves du Styx de l’oubli total totale-
ment fini est déchirure, douleur, horreur, enfer sans issue.
Nous vivons dans un monde en déroute
Les murs s’effondrent et couvrent de poussières le sol qui se décompose.
Que reste-t-il sous nos pieds, du sable, mouvant et tous nous risquons de nous y enfoncer comme dans un cauchemar irréversible engloutis à jamais.
C’est la base même de l’édifice organique qui est en jeu, la base minérale et atomique,
grand puzzle d’objets et de pensées, secoué
sur tamis ; les liens sont fragiles, les forces élémentaires remises en cause par l’esprit humain.
Ainsi se déchire le drap le voile éternel de la création, expression néfaste des anges
qui ont choisi la nuit comme éternelle demeure
Par peur,
Alors que tout leur était offert
Enfants capricieux destructeurs d’eux-mêmes holocauste de la Terre.
A force de désordres provoqués,
De ruptures, de renversements de sens, d’excitations forcenées de la douleur et du
plaisir, le dément-ciel provoque le suicide, l’angoisse, la stérilité, le divorce, le crime qui
s’organise, et la révolution -lisez l’histoire -, le doute et finalement un malheur collectif et
sans issue.
Sauf si les cœurs conscients s’animent autour d’un foyer retrouvé, d’une même lumière
ardente et pure, d’une table particulière et frappent à la porte du souvenir ancestral demandant l’eau et le pain et y apportant leur volonté de paix et de vie, leur amour
constructeur.
L’Amour est bien venu, pourquoi serait-il repoussé, rejeté, banni, cloué, crucifié, tu ; si
vous frappez à sa porte, de même l’Amour répondra et ouvrira sans aucun doute et inondera vos cœurs et vos corps malades des vertus éternelles et immortelles tel un grand guérisseur
Une onde fondamentale, bonne, une émission d’ondes, un vrai bain de lumière céleste, plus beau que le soleil, plus pénétrant et doux ; armée d’anges accompagnant vos
œuvres et soulevant vos pierres.
Il est grand temps d’agir sur ces bases si nous ne voulons pas être broyés par l’implacable machine.
Jamais la Terre n’a été autant blessée,
meurtrie à travers ces peuples d’Amérique.
Ça, c’est anormal ! une honte !N’aspirer qu’à vivre et se retrouver déchiré par des brutes inconscientes assoiffées de sang et de larmes, affreux monstres brisant la beauté, la jeunesse, la vie, la nature généreuse, et malgré cela garder confiance, continuer son chemin, est-ce vraiment possible ?
Il y a des musiques particulièrement tristes de cette mémoire, aux horizons brûlés
derrière soi cadavres d’enfants et d’épouses aimées sous des éléments devenus hostiles par
le chaos engendré.
Gouffre du désespoir et de la solitude, des larmes inconsolables au cœur totalement mort.
Non, le cœur où nous trouverons ces flammes dispersées et que le miroir magique
ne permet pas de retrouver facilement, ce cœur vaillant continue de battre quoique faiblement et tous nos morts s’y retrouveront ; d’ailleurs c’est déjà commencé puisque nous sommes à l’écoute les uns des autres et que nous partageons la même souffrance amère et le même dénuement, sans doute comme une vaine attente d’un train qui ne vient pas, une pièce vide et en fait peu de vivants qui dansent au soleil et lui font un hymne magnifique pour s’y contempler et voir briller dans les yeux des enfants Sa flamme souveraine, son éternel été souriant, qui est la mienne et que Je te donne.
Seigneur et Souverain, comment continuer dans le sens sans ta Main ?
A demi inconscient, terrassé, me voici titubant sur des idées et des mots en dehors des
lieux communs incompréhensibles, n’ayant qu’à peine un lien avec moi-même et me posant la question : Où suis-je en fait dans cet amas de chair pétrie en proie à des inquiétudes et à des blessures, en attente de quelque réponse d’Amour, consolation chaleur et regard, ayant l’âme morte je peine à signifier le naufrage et cela effraie le passant.
J’ouvre mon cœur un trésor saigne.
Ce soir la musique a des larmes éteintes lointaines et profondes, un grand cri à ceux
que j’aime comme quand on doit partir pour un monde différent, retrouver peut-être de
nouveaux amis, mais je veux oublier et l’étroitesse du couloir est ainsi qu’enfermé dans
notre perception cela devient un tombeau sans vie et sans espoir.
Alors que des fleurs auraient pu enchanter nos heures et illuminer nos nuits en transe,
en danse au milieu de bras amis, d’éclats de rires comme des cristaux, milliers du reflets
de soleil et fruit d’une civilisation aux oiseaux vraie et vraiment vivante, dénudée des oripeaux de la pensée électorale, de la peur du vide, des sournoiseries mesquines de désirs
creux mouillés pervers, fruits pas défendus mais souillés, orgiastiques plaisirs d’une bête
d’outre-monde possédant l’azur, au prix de larmes, à cause d’inconscience et de folie.
Que cela cesse !
Il y a bien d’autre rêves à réaliser. Ils sont inscrits partout, gravés ; entendez vous ces
sons ? Nouveaux venus et bienvenus, sons de paix et de joie, de fête et de champs aux bisons courants, sons de courses rapides sur des terres d’indes et d’ailleurs rythmées d’échos brillant aux gorges profondes, instrument comme une voix d’homme, enfin l’Homme !
L’homme qui se retrouve tout humain,
tout doux, tout amoureux tout comme le fils de Dieu.
Je t’aimais trop et si mal vraiment
Je suis parti j’ai tout quitté décidément
Une folie mon âme une folie étrange
Une âme morte astre éteint état d’ange
Je t’envoyais une pâle lueur un reflet argenté
Du soleil à peine voilé
Et de loin je te voyais
Sublime danseuse belle fée belle dame
Tes ondes bleues blanches
Comme tes hanches
M’arrosaient de douceur et de vie
Puis un jour, lequel, une nuit, laquelle ?
Il y a eu une absence un silence
Une voix éteinte effrayant de froid et de solitude.
Demain je signerai la Paix
Celle qu’il faut pour les gémeaux
Malgré les hurlements, les cris de douleur, le sang, les flammes, l’ennui mortel, et malgré
les prières limpides comme celles de l’apocalypse de Jean.
Car tout est cosmique
Même notre Amour.
C’est un réseau inextricable de sentiments confus, un cœur d’enfant battant sur un rêve
noirci par le temps, recouvert de colère, d’espoir inquiet comme si l’argent apportait l’ineffable bonheur.
Ils sont nombreux dans la grisaille à espérer ainsi sortir des immeubles ternes, de la
conserve froide et sans goût dont ils s’en foutent, dégoûtés. Car ta bouche est limpide
Amour.
Tes cheveux je veux les embrasser
Jusqu’au plus profond de toi-même où je vis.
Et nous courrons fous et enfermés, guerriers malades et écœurés.
Ces révolutions sont-elles des fêtes où je te trouverai resplendissante sur un chemin des
îles où la décadence est inconnue le Siècle inconnu
Et où, seule la danse au rythme de nos corps sonne l’heure, la bonne heure.
Je ne veux plus de cris d’enfants torturés de douleurs, je veux voir ces petits raconter leurs rêves comme autant de contes, de naïvetés divines et de joues roses, heureuses, baignées dans ces nuages bleus de la tendresse et du zézaiement gais d’oiseaux auréolant les couronnes d’azur et d’or, malgré tous ces bobos comme des blessures de guerre, d’une
guerre achevée, un jour libéré après la nuit, après les murs clos dans le vide.
Ayez pitié des petits ils n’ont pas construit la terre et le Christ est leur soleil.
N’obstruez pas la lumière du soleil avec des mensonges. Car ses rayons sont aussi des épées qui transpercent les ombres.
• 7 la main qui nous tient
Il est venu
Il est venu il n’y a pas si longtemps, et sans lui, misérables chiens hurlants au beau
milieu d’arbres en feu, errants comme des fous, la Terre, princesse de l’onde bleue, roulerait, absente à tout, une folle égarée dans la nuit plus légère qu’une cendre éparpillée dans le néant qu’on oublie.
Puis il est revenu encore amoureux de cette promesse, une caresse qui jamais ne
cesse ; à genoux conscient de sa mort contenue dans le fruit défendu, confiant dans la sagesse malgré le stress et la détresse, malgré les trésors cachés que l’on tresse tapis dans
l’ombre, aveugles, cœurs livrés et meurtris dans des corps tuméfiés qui se méfient, si
peu, de tous ces pièges tendus jusqu’au dernier, celui où la raison éclate, engendre la folie et tout ce qui s’ensuit.
Lui, il ne peut contenir la folie, la fiole vénéneuse, irrémédiable poison dissout à l’extrême bord, au confins du possible, de l’imaginable, du non-sens sans retour qu’il laisse dans le silence, qu’il faut lui chuchoter pour ne pas perdre haleine, ainsi qu’à une morte les
mots du chemin de lumière. Certainement que de sueurs froides dans le dos de l’univers n’ont elles pas coulé craignant de voir emprisonné l’Amant, empêché de livrer ses secrets,
l’Amant assassiné mille fois au cours des siècles, laissant la veuve, l’araignée tisser sa
toile de misère, son linceul.
Et aujourd’hui dis-moi si l’histoire s’achève, dis-moi si notre âme se repose dans
ses bras, chaud soleil et bonne Eau.
J’en reviens toujours à mon aimée à la complice de mes jours et de mes nuits, ô
belle incomprise, poupée fragile effrayée par la croix qui se brise, par Osiris cassé en mille
éclats, spectacle horrible où tout n’est que poussière et cendres répandus dans le néant.
Mais non ! il faut agir au plus vite !
Ne désespérons pas de trouver la racine qui soigne enfin comme un ancêtre vénérable
druide, qui de loin donne le signal du départ et la direction nouvelle ; nous attendons.
Rien n’est perdu ni brisé malgré les heurts, erreurs et les provocations. J’ai vocation au miracle et à l’ouverture merveilleuse.
Même si les jours pleurent comme aujourd’hui et n’apportent rien que l’apparence des
choses ordinaires de l’existence monotone, d’automne, de vitres closes, des enfants dans
l’obligation, des rues désertes, des faits divers ennuyeux et insaisissables dans la fumée quotidienne.
Quelle chaîne de causes, en effet !
Un trou où je m’abîme et me damne, vertigineuse chute de l’âme.
Mais, miracle, dame du printemps, fleur blanche, tout renaît.
Un milliard de chutes ? Non ! Quelques
unes, une seule peut-être qui se répète hélas,
se transforme obstinément mais demeure
identique, voilà l’histoire :
Un jour, on arracha une plume à notre
Père. Si lourde, elle nous emporta au-delà de
sa céleste demeure. Cette plume, résumé de
toute la création et de ses secrets, c’était aussi
notre Vie. Elle ne pouvait vivre qu’au lieu de
sa naissance sinon elle-même mourrait et
nous avec et tout ensemble. Choix décisif impérieux : To be or not to be.
Nous n’avons de particulier, d’individuel,
de triste Ego, que la manière honteuse et fortement personnalisée d’arracher cette plume,
comme ceci ou comme cela. Cela nous crée, disons, un masque unique, un style peut-être,
un stylet ou un stylo. Qui sait ?
A chaque moment des existences nous sommes renvoyés à terre par Elle-même afin
d’effectuer le lavage nécessaire, la purification salvatrice et rédemptrice…ou la descente
aux enfers.
Parce que Tout ce que nous avons de commun est Bien.
C’est sous le masque.
Quand Dieu nous créa, Il se créa et devint le créateur, libérant d’un coup lui-même et sa
création.
(Ça mériterait des explications )
L’histoire des hommes n’est qu’un parcours circulaire afin de connaître et reconnaître notre royaume, promeneurs solitaires et angoissés à l’idée de nous égarer dans ces
nuits glacées et de ne pas retrouver le Sommeil conscient, prisonnier des miasmes obligés d’un organisme complexe malade parfois amputé quand la pourriture est trop grande.
La pourriture ? Ce qui n’est pas à sa place ; un désordre comme un voile noir, l’erreur mathématique, l’incompréhension du projet initial sagement fondé, passionnément, dans la bonne humeur d’un tout uni et collectif ; une baignade dans le maelström des sentiments ; quoi encore ? Pauvres petits mots creux.
Pauvres petits mots creux comme des noix
Écrire, en somme, c’est prier, invoquer une puissance, laquelle, la tienne, la mienne,
pour que l’œuvre originale que nous sommes ne meure pas, ne soit pas affectée en proie
aux malheurs ; tel est le sens du chant, de la poésie, d’une forme de notre cœur, pierre
taillée ou toile peinte.
L’apo…
Nous vivons des temps extrêmes où l’Amour souffre et pleure. La destruction de la Terre et des hommes ne fait pas partie du Jeu créateur, ce n’est qu’une partie nulle et malheureuse effaçant le songe initial ; imaginez :
L’Être secrète au loin des formes torturées les observe, les plonge dans l’incohérence ou dans l’intelligence rasant la motte de terre, puis à force d’uranium les brûle, grâce au pétrole les asphyxie et finalement les laisse agonisant sur la grève en proie aux maladies aux guerres à la misère, inconscients révoltés bruts comme des cailloux, sans issue autre
que le néant par la mort collective et individuelle, sans lien avec les étoiles et les forces
océaniques de l’espace, naufrage total d’une planète malade de cette maladie suicidaire ou
créatrice des empires ignobles.
Quelques rescapés font des fleurs ou des lettres d’amour au bon dieu, mais rien dans les
couloirs officiels froids et sans fondement.
Rien pour offrir sans partage la Parole au peuple et la vérité – complot du silence.
L’apocalypse exprime un rêve ancien, un songe aux étoiles, un œil ouvert comme une
cité nouvelle toute douce, confiante et sereine, belle, plus belle, cristalline et pleine,
rayon blanc immaculé couvrant la terre, rayon de paroles calmes et chaleureux Présent, très présent.
Parfois manifeste comme une ponctuation.
La main paisible qui s’impose sur la rondeur de la planète ne retire aucun choix,
mieux, elle en révélera d’infinis, de subtils, pourvu qu’ils aillent toujours dans le sens de
la fécondité quelle qu’en soit la forme, alliée à la Mesure.
L’apocalypse n’est pas à mes yeux un nuage toxique qui prolifère et génère des milliards d’inutiles bactéries.
Suivant notre volonté exprimée de gré ou
de force, nous ne subirons plus aucune infernale torture et les rayons de la nuit -y en a-t-il
vraiment ? -passeront sans nous blesser retournant dans le vide.
Les âmes grises, les âmes
Combien de fois avons nous joué à nous
griser, à nous jeter de l’ombre ?
Tout au fond des gorges l’écho amer rigole et résonne de rires comme des râles moqueurs.
Tu vieillis camarade, tu es passé si près d’elle sans la voir, à chaque fois qu’elle s’offrait radieuse ouverte plus belle que l’orchidée, grande jusqu’au sommet rond de son crâne fier, front à l’éloquence muette où la justesse scintille sans plisser, sans reculer et brise les craintes ; à chaque fois ou si souvent tu y posas le voile terne oubliant le serment
original et céleste de ton âme avec elle ; alors si tu veux que JE t’aime prends soin de la
déshabiller d’un doigt léger, souffle de la caresse, un cheveu seul la couvre et la retient
près de ta mémoire et de tes mortes pensées.
C’est ainsi.
Ton unique recours en justice et ta liberté.
Regarde bien ces beaux yeux de la nuit on dirait une planète habitée peuplée d’extraordinaires sages, humains accomplis et résolus d’un savant projet, au fait des meilleurs repas de la Table comme les dieux de l’Olympe.
Ont-ils des défauts ces dieux ? Pas plus que toi quand tu leur tires sur leur vêtement de
feu.
Tout est là
Chaque jour qui se lève
Dit que tout est là
Surtout si le soleil après son absence
Ose revenir réchauffer nos terres
Reflets doux de la neige, des nuages
Tout brille à nouveau
Alors n’allez pas donner aux humains un autre paradis qui n’existera jamais
« Vraiment celui-ci est un enfer plutôt souffrances et déchirures chimères de l’éther gouverné par un tyran le diable même dévorant tous ses enfants . »
Ainsi voient-ils les cieux
Mais le soleil quand même soyez raisonnables
Que vous espérez, attendez, redoutez, et le
Fils du soleil guide des jours ponctuant d’un tic-tac quotidien jusqu’à la phase ultime, est-il vain ?
Il ne vient pas ici casser l’espoir, ni rompre le blé, ni tarir, que veut-il dire exactement ?
Épousez la Terre et le soleil aussi …
Un mot
Je reste sans voix. un mot s’en va
détail banal insignifiant
une absence dans le corps de la mémoire
soulève la trame fragile des pensées
Il y eût des jours même d’un je absent
qui voulait retrouver son nid
Et ce fût impossible
la folie
puis la foi
non, d’abord la foi, ensuite …
Le chemin, les épreuves, la main.
Le retour éternel ? ou l’éternelle condamnation à la solitude ?
Souvenir : »le chemin du Père n’est pas le
chemin du Fils mais le Fils est le chemin du
Père. »
Ni le Fils ni le Père n’aiment l’autre chemin et les hommes doivent pourtant passer
par le Fils pour aller à leur Père.
Et le démon t’enserre, mais tu ne veux
pas de ces armées ni de la bave.
Babioles, bricoles, enfantillages
un mot s’en va.
Toi aussi tu ne l’aurais pas cru.
Errance
Où aller sinon intérieurement à la rencontre des morts la nuit. Composer une musique pour n’être jamais entendue. Œuvrer
pour personne. Si. Peut-être un fantôme perdu. Œuvrer pour œuvrer. Cependant dans le
désordre, la révolte des anges, en rébellion,
qu’est ce que c’est ? On dirait rien.
Vierge Nue
Que j’aime ses nombreux visages où en
ombre chinoise j’aperçois des lueurs des reflets des odeurs tout un paysage la nuit sous la
lune et je n’ai pas peur.
C’est une grande porte ouverte sur son
corps comme une béatitude avec cet amour
fort si fort qu’elle porte au plus profond des
yeux noirs et sévères un appel éternel à la fusion appel à l’inflexibilité jusqu’aux fins extrêmes de la main.
Qu’elle est belle irréelle un songe
Je rêve et m’évanouis à ses pieds
La vierge, noire et indicible.
Ironiquement nous la voulons humaine
Et quand elle est humaine nous l’espérons
divine.
Sur quel pied se fera la danse…
De quel côté ira la balance…
Mon cœur penche…
Et la côte m’attire heureuse
Je veux tout et plus encore
Ta vie et dieu. Ton corps et âme.
Son cœur est son âme et c’est mon âme,c’est
ainsi je n’y peux rien puisque c’est la dame.
C’est elle seule qui peut insuffler le mot
juste la pensée exacte, nous donner la force et
le courage d’être, de naître et de persévérer
dans le Sens ; c’est elle qui prend nos corps
morts et les transfigure les réanime inlassablement quand nous l’appelons ayant touché
le fond.
Elle est la muse et la mémoire, elle est
Psyché et qui encore.
Penchez-vous, vous verrez ses cheveux
d’or, ses fleuves d’azur et ses étoiles au firmament argenté parcourant les océans.
Le passeur
Tout ce paysage mille fois décrit si mal-
adroitement me revient sans cesse c’est
étrange oubliai-je quelque chose au cours du
Très long Pas, du très long passage, celui qui
se trame (ou se tresse) à l’intérieur d’un œuf
noir qui ouvrira bientôt sa porte sur les couronnes d’où nous apercevrons aisément Chronos et son regard savant compter les petits
cailloux que nous avons su ramasser dans la
forêt sombre et immense et inquiétante comparable à ses cheveux blancs frisés de serpents et de loups – l’éducateur, l’initiateur fort.
Quel dieu se cache encore derrière …
Il a pourtant révélé tous ses visages possibles…et nous a réveillé au son de son cor
alarmé et apeuré lui-même de perdre son Fils
adoré aventurier sauveur du genre humain ,
du Génie présent dans cette ignoble Boue en
cours de merveilleuse Transsubstantiation
Millénaire.
« Pour qui est mort tout est mort »
Ainsi la fleur qui allait naître et éclore au
soleil ne pourra répandre son arôme ni son
bonheur dans le jardin des pensées, au milieu
du rayonnement bleu, là où coule une source
limpide transparente et présente comme un
lieu béni un paradis des fleurs des arbres des
roches de l’eau de l’air humide chaud, une
amazone, une terre souple, confiante, purifiée.
Ô
Ô Terre, femme, amour
Que dieu fasse en ultime recours
De ton corps en flamme
et de ton âme exilée
Vivre sa bouche doucement
Une mère heureuse près du berceau
Des grelots des carillons joyeux
Des cloches au loin dans les campagnes
et une heure nouvelle.
Je sais la séparation douloureuse
Les coups les chocs et la meurtrissure
la venimeuse porteuse des enfers.
Fuyons prions prenons au bord du chaos les
reliques utiles et la vie divine.
Nos cœurs dans nos mains et notre amertume
Nous reviendrons dans des millions d’années
recommencer ce cycle quand toute âme aura
retrouvé la totalité de sa nuit.
Mais aujourd’hui, demain, où irons nous
si nous perdons cette innocence et cette folle
espérance teintée de tendresse, un regard
complice des amours éternels.
Un sauveur ?
Un sauveur, mais pour qui donc ?
Des apôtres, et pour qui aussi ?
Sages constructeurs philosophes
Musiciens poètes peintres de l’etc.
Guérisseurs clairvoyants justes juges
Apothicaires et sages femmes
Épiciers et boulangères
Toutes et tous sont sauveurs d’âmes perdues et des noyés des abîmés des malchanceux ; c’est pour cela qu’il est venu et revenu
comme un gardien de l’au-delà pour effacer la
différence entre les enfants du ciel, pour qu’il
n’y ait plus d’histoires mais juste une volonté
créatrice ensemble en continuité et que tout
devienne légendaire enfin !
Parce que la légende c’est de l’histoire re-
couverte d’un voile d’innocence, de l’histoire
inoffensive et non désespérante ; elle offre un
rêve et ouvre en quelque sorte l’autre porte…
Contes, évangiles et épopées de partout
Que les inspirés reprennent la Parabole…
Car il ne faut pas mourir.
Nous devons arracher le droit d’exister afin de
faire naître le divin enfant.
Finalement tout serait déjà dit
Un parchemin quelque part sur les routes
des destinées, un peu au hasard ,retombées
sans importance
Comme s’il n’y avait pas d’étoiles
Ou bien des mots comme des gribouillages qui passent, tag dans la rue, vite
oubliés hormis la haine naissante et évidente
et les coups les griffures sur les visages une
grille noire un poignard dans le dos et Dieu
qui n’existe pas …
Une épée
Pourtant il y eût un jour des marins qui,
souriants et amusés, observaient l’océan des
étoiles tels des veilleurs , des guetteurs d’horizon et de voyageur comme ces capitaines de
navire scrutant le vide apparent pour entendre
la voix quand même, et certainement.
Ils auraient pu fouiller le Hasard des
quantas… Le hasard des rencontres dans la
rue ou celui qui décide de tel nœud sur cette
branche ou telle pierre, telle veine blanche sur
la corps de la terre.
Mais les étoiles appartiennent à l’océan et
nos corps sont en expansion ; nous avons une
origine énorme…
Et avant d’être nous étions …Autrement.
Nous avons ou nous allons faire un saut,
un jour, un saut dans un autre être.
Et le Christ ? A-t-il quitté sa place ? C’est
impossible.
C’est un rayon, une épée qui t’est offerte
afin que de la boue qui t’emprisonne et t’opprime naissent des générations d’âmes : genèse permanente des souffles.
• 8 Renés
Réveille-toi un matin avec un visage neuf
Tu as fait un choix, un bon ?
Vas où tu veux avec ta liberté ton amour
Comment douter avec le ciel bleu
Ou certains soirs de lune ?
Chaque nuage révèle la vérité
Qui s’y cache, une brume, une nuée ;
Est-il possible ce cri lointain
Qui revient
Un écho perdu dans les montagnes
L’appel du désespéré
Sans doute la malédiction proférée
hurlée de l’intérieur
Demeure encore active hélas
Aucun voile blanc transparent
immaculé d’extrême bonté
Ou de douceur ne vient apaiser
la fureur aveugle et la haine.
Le jaillissement de la lumière sort d’un
cercle de frères et de sœurs qui s’aiment, s’en-
tendent et veulent réaliser leur Dieu.
Faire vivre l’amour.
Savoir vivre.
Renaître avec la bénédiction.
Être enfant de dieu avant d’être citoyen
ou bien être l’époux de la vierge ?Cela est prétentieux déjà ?
Mais voilà. Un homme sur la montagne
chemine, est sur la cime, contemple les horizons et ceux-ci lui appartiennent ne faisant
qu’un avec eux.
C’est vrai les mots s’entrechoquent
et ce sont les maudits qui maudissent
on a beau être sourd les sons sont là.
Tout fuse partout
Tout file et s’envole
Papillon fragile
Un soleil auréolé de brumes matinales
chuchotait derrière un arbre
son lait blanc et sa douceur
un instant lent s’élevant de patience
pour devenir rougeoyant et triomphal.
Ils ne s’en préoccupent guère
indifférents à la splendeur
seulement inquiets de leurs misères
agacés par les accrocs quotidiens
broyés par l’usine inhumaine.
Quel poème écrire quand on a perdu de-
puis des millénaires la corde harmonique qui
nous reliait aux étoiles que nous comprenons
en dedans.
Notre étoile ineffable intérieure.
Les sons sont inaudibles, la mélodie difficile à reconstituer c’est une langue maternelle
première comprenant les dialectes de la Terre
exigeante, quasiment hermétique elle soulève
énormément de voiles en même temps qu’elle
questionne.
C’est une grande fresque
une immense symphonie
un grand concert presque
en harmonie
dont le la résonne
depuis
l’origine de la nuit
pour que l’homme raisonne
et trouve enfin
Celui qu’il fût .
Nous avons plongé dans la mort
rejeté mille fois l’Amour
nous avons été mis au ban des vivants
et cheminé parmi les ossements
âmes errantes alarmées de cris
de nos morts indifférents
malheureux dégoûtés de l’absence totale
dans le vide total
une seule larme dans l’océan.
Il y eût pourtant des mains partout présentes tendues en prière des mains blanches
de désespoir qui s’accrochaient en pleurs sur
les branches de l’Arbre vivant parmi nous,
l’arbre inconnu petit soldat aux yeux bleus
apeurés par l’impossible amour et l’effroyable
solitude
Nous devrions sortir
nous délivrer échapper
retrouver le Son originel
contenant mon Père
mon frère
ma mère ma sœur et
mon aimée, mon amie
éternelle amour
comme l’expression
transparente et dorée
du plus pur cristal
finement ciselé
Ce petit vase dont j’ai déjà parlé mais dont je
n’avais pas sorti le contenu …
Ce petit vase, cette coupe merveilleuse
bouillonnant de vie et d’amour, source de résurrection et de bonheur éternels vous la
connaissez désormais : *
Celui qui passe
qui est le nœud
qui ouvre le chemin
ou le ferme
qui porte la croix du monde
et la parole
qui dit : »Je suis la Vie je suis l’Amour
je suis la vérité. »
Simple et patient
Homme et Dieu
comment le nomme -t-on?
Qui a versé l’eau.
Qui a joué avec le Joker
et substitué nos fausses cartes
qui a donné les clefs
qui a effectué la transfusion dans nos cœurs
c’est l’œuvre d’un homme et de dieu par tous
les hommes.
Les quatre grands fleuves se rejoignent et n’en
forment plus qu’un avec l’obligation impé-
rieuse de choisir …
le Bien …
• 9 En fin
Regard éteint un grand vide
Un appel à l’aide ou un silence
Attention cela se précise
Nous sommes hors des faits ordinaires
Dieu ne jette pas l’Amour dans le vide
A l’écho absent, pire, dans la nuit.
Si tu ne fais qu’une morsure sur son cœur
Et ne vaincs la hantise ténébreuse
Du dragon fou de rage
Comme un chien mauvais.
Un serpent venimeux nous anime
Obstacle aux bonheurs, étau, fers, pieux profonds
Dans notre mémoire endolorie des temps passés
Rien n’est fini ni ouvert
Sauf parfois quand un sourire ou une caresse
Sincère
Un petit mot d’espoir se pose sur son cœur,
Porteur !
Qui meurt ? moi !
Pourquoi ? Pardonne-moi !
Rien ne peut être dit nous sommes muets
S’il pouvait y avoir juste une lueur
Non cela n’est pas ne peut pas
C’est ainsi ce lieu noir protecteur
De nos rêves et de notre lieu le meilleur
Mais ici l’autre demeure mobile
Habitée d’un nombre différent et souple
Racine
Faut-il l’extirper pour faire l’arbre ?
Ceci est gravé nous partirons d’ici
Puisque c’est une élévation comme un élevage
Rien ne sera effacé de ces images
Entrées dans le grand programme enregistré
Nous y reviendrons chercher quelques braises
pour allumer des feux dans l’organisation .
Alors, pardon.
Ne me jetez pas au feu du malheur
Ni moi ni lui ni elle ni personne
Épargnez nos cœurs tremblants
Je sais que le Passage est méchant
Est-ce le passeur qui est ainsi ?
Gardien du Royaume, oui
Il faut passer sans trépasser de suite.
Quel cauchemar d’enfant !
Une ombre sur un rêve
Ce sont des générations entières qui défilent dans la rue, prisonniers de cet enfer et
cela remonte jusqu’à nos gorges malades ;
nous n’arrivons pas à crever l’abcès, le notre,
terrassés par le néant, mis à terre.
Coupés séparés aucun son ne dépasse la
limite étroite de ton corps cerné de clefs, fermé sur l’autre et sans lien, ceci est effrayant,
alors que fais-tu ?
Quel va être ton acte définitif ?
Celui qui te sauve et tous ceux que tu approches
Un acte en profondeur, nocturne d’amour, sûr.
Puissant et aiguisé comme un acier trempé
Ton Âme dans tes yeux
Sur ta bouche sur ton nez
Respire
Calmement
Surgit du fond foudroyant illumine les bas
cieux
Elle continue sans lâcher sa course à la nuit
des temps
En sachant l’ouverture elle continue et tient et
perce
L’ombre enveloppée de noir, elle continue.
Sa pensée fusionnée de glaces et de feux
S’élève jusqu’aux confins du visible
Emportant les mémoires collectives
Dans un autre espace un autre temps
Un autre rêve et la fin de tous les cauchemars
De ces errances comme des erreurs.
L’impérieuse obligation de vivre s’impose
Indiscutable un voile, la beauté,
Ce voile véhicule et passe miraculeux
Sur ta peau, ton poumon et tu respires
Bonheur amoureux de partout et de tous
Même si cela t’apparaît comme une tyrannie
Il faut cela, la vie.