Face au vide

Prologue.

Qu’il est difficile de restituer le fil de sa pensée dès lors qu’elle est contradictoire avec la pensée admise. Contradictoire dans le fait de s’affirmer par opposition. Non pas sur tout mais sur des points bien précis qui donnent sens à tout, ou pour le moins à certains mots qui font sens, qui seraient assez décisifs, par ce qu’ils impliquent dans nos croyances et nos espoirs, dans notre vision du monde et des moyens pour y faire face. Si elle est contradictoire en elle-même, c’est plus gênant, parce que le lecteur ne risque pas de s’y retrouver, or ce n’est pas le but, nous n’écrivons pas pour le plaisir de fabriquer des mots qui s’alignent et seraient vides de sens. Nous écrivons pour rendre notre intériorité lisible, et intelligible, en premier lieu pour nous-mêmes. Puis pour autrui de la même façon que nous avons pu nous nourrir de textes qui furent limpides et nutritifs. Alors, vous me direz pourquoi rajouter d’autres mots si certains furent suffisants ? C’est bien parce que rien, jamais, nulle part, ne peut nous suffire, que rien n’est jamais définitif en ces formes, textes ou ouvrages, édifices ou statues. Nous nous tenons dans la permanence des choses à créer sans cesse. Exactement comme un jardinier sait qu’il va devoir se remettre à jardiner à chaque saison,  bêcher, ensemencer, soigner et récolter. Cela dans le but de tenir vivant le jardin et nourrir sa famille.

Ici, la démarche est semblable. Nous nous sentons légèrement en prise avec le monde et ses idées, ce qui anime le monde et le dirige. Et puis nous sommes différents dans nos histoires respectives, nous ne pouvons pas adhérer d’emblée à ceci ou cela, et nous sommes seuls à pouvoir en décider. Voir ce qui est bon pour nous et ce qui nous paraît erroné par ailleurs. Tout en tenant compte forcément de nos lacunes et autres ignorances. Difficile est de voir en nous-mêmes où sont nos erreurs, de raisonnement, de pensée, notre point aveugle qui se trouve au milieu de notre rétine, nous permettant de voir par ailleurs tout le reste. Nous sommes seuls à voir ce que nous voyons, comme le disait Auguste Comte, si je m’en souviens.

Nous avons tellement à dire, à décrire, questionner, peser le pour et le contre, rayer et recommencer, trébucher et se relever, comme un poisson sort de l’eau et à l’air se débat. Nous débattons donc avec nous-mêmes, étant entendu que nous sommes tous le même et tous dissemblables. Regardez ce fait là, nous rejetons aujourd’hui ce que nous adorions, et un autre jour adorons autre chose. Ce qui signifie que les mots, les œuvres d’art, les musiques ou n’importe quoi sont éminemment relatives, elles sont fonctions de notre état, elles n’ont pas trop de permanence. Mais alors si nous vivons sur des sables mouvants nous n’aurons aucune chance de ne pas y périr, tôt ou tard. D’où le fait que fomenter des guerres pour telle ou telle opinion est vraiment pitoyable et pauvre en vérité. Et pourtant la guerre a la vie dure, elle est tenace, trouvant toujours les moyens financiers pour se produire et se renouveler sans arrêt.
Bien. Tout cela relève de la politique des idées et croyances et manipulations, mais ce n’est jamais, véritablement jamais bon. Ce n’est pas à proprement dit éternel, absolu.

Dans ce qui suit nous nous proposons de penser l’absolu. Non, le penser est impensable. Nous pouvons simplement tenter d’en aborder le contenu. Dire Dieu, en tant qu’absolu. Sans présumer de ce qu’il serait ou ne serait. C’est convenu d’affirmer que seul Dieu est absolu. Pour d’autres Rien est l’absolu. Qu’on y croit ou n’y croit pas, qu’on le rejette ou qu’on le cherche. C’est avant tout un concept, un mot, qui se veut fin et cause, englobant la totalité. Comme le nombre Un n’ayant face à lui que le Zéro. Et en lui une infinité de nombres. De même que l’espace est infini comme le vide, et que le temps le remplit de temps en temps, de point en point. Vous ne pourrez nier le fait que s’il y a quelque chose, un récit ou n’importe quoi, il lui faut une fin et un début.

Dites quel mot pourrions-nous utiliser à la place du mot dieu.  Existence ? Vérité ? Vérité est aussi vide de sens a priori. Être tout autant. Ne parlons pas des mots utilisés par toutes les chapelles, d’ici de là-bas, dans des langues qui sont étrangères mais disent en gros les mêmes choses, tout en offrant une illusion de vrai par leur exotisme. Ils sont valables uniquement au sein d’une même société, confrérie, ayant accepté un sens donné, plus ou moins dogmatique. Nous sommes tous, sans exceptions – humainement- dogmatiques. Nous avons de façon impérative cette nécessité là, de nous tenir à la vérité, la justesse, et refuser la fausseté, l’erreur, le mensonge, même sous les apparences de la ruse ou de l’hypocrisie, du négatif, et jusqu’au plus noir, cet aspect nihiliste manifesté dans le monde. Voilà un dogme posé. Les hommes, ayant du mental et du verbal ne peuvent supporter le faux. C’est minimal. Entre parenthèses, Je ne fais pas l’apologie du nihiliste, loin s’en faut. Je dis que celui qui commet des actes atroces le fait en vue de renverser une situation qu’il juge négative. Soit dans son suicide, soit dans ses crimes, il perçoit le monde comme ennemi. Le gentil ne peut accepter cette chose là, bien évidemment. Puisque par définition le gentil est celui qui n’est pas méchant ou « maudit ». Abel n’est pas Caïn.
De même chez les égyptiens Seth n’est pas Osiris. Je vais un peu vite en besogne si je parle d’Horus, qui est censé contenir à la fois les énergies des deux précédents. Disant cela, je parle donc du problème moral et de ce conflit qu’il peut y avoir entre Tout et Rien.

Pour débuter. (avec des redites inévitables)

Allons droit au … début. Il y a dieu, ou il n’y a pas. Disons le mot sans présumer de ce qu’il signifie. Si le mot n’est pas accepté, la chose sera inexistante, nous n’aurions rien à dire, ou du moins nous n’aurions pas d’interlocuteur, nous aurions uniquement notre existence ici, en essayant de trouver le temps le moins pénible possible, sans complication puisque cela ne nous mène à rien, mais qu’il faudrait simplement que passe le temps et qu’on n’y pense plus.

Mais s’il y a dieu, ou quelque chose de véritable nous touchant, quelque chose dans la continuité des phénomènes nous concernant ceci sans fin, il est aussi patent qu’il ne se présente pas tous les jours, et même qu’il est grandement Absent. Rien est absent autant que Dieu. Nous avons quelque part à nous enquérir de ce que c’est, de ce qu’il serait, et ce que nous pourrions avoir comme relation à entretenir, et comprendre ce qui nous arrive dans le monde. Nous ne pouvons jamais commencer une architecture sans en avoir des fondations. mais non plus sans saisir les finalités et le plan d’ensemble, l’intérieur et l’extérieur, les décors et les circuits qui alimentent le bâtiment, ainsi que tous ses hôtes, en nombre.

Tout pose question avant tout. Phrase à examiner : avant tout, y aurait-il un autre tout ? Par définition, si Dieu est, il est absolu. C’est ce que le mot dit sans le Nommer en propre. Étant absolu il contient aussi tout le relatif, c’est à dire tout bien et tout mal, tout le négatif et tout le positif, le haut le bas , ciel et terre vie et mort. C’est pourquoi de façon probable les anciens avaient mythifié tout cela avec un nombre considérable de masques des divinités afin de symboliser les énergies qui se présentaient devant eux. Les énergies ou les figures, les actes figurés, les ressorts psychiques, les états d’âmes, bref, tout un panthéon ou une montagne olympienne. Certains y vont vu des entités et des personnes, des dieux, des demi-dieux ou des hommes. mais ces formes sont-elles vraiment vraies, sont elles authentiquement des entités ou des métaphores ?

Pour prendre les figures de base que nous connaissons tous, nous avons deux formes qui s’opposent et résument toutes les autres, avec des variations dans le tableau, des nuances. Le diable et le bon dieu. 

Clairement, on sépare l’un et l’autre. Ce sens du bien et du mal, est complètement inclus dans notre appréhension des choses, sans toutefois jamais pouvoir poser de jugement définitif.

Si je pars du principe que Dieu est, disons le Bon Dieu, le mauvais doit être rejeté, cela tombe sous le sens. Ce serait comme une ombre fausse dans le monde des ténèbres. Pourtant si c’est absolu il doit aussi être composé des noirceurs, des ombres et des maux. Ou alors c’est un dieu inachevé, un dieu en chantier qui n’a pas encore évacué en lui ses parts d’ombres, ses objets inexistants. ou s’il ne s’agit pas d’évacuation des objets négatifs, à notre niveau ils seraient comme une ombre, une tache noircissant tout le tableau. Nous ne comprendrions plus le sens imputé au mot dieu et quelle réalité cela recouvre. Nous serions pris dans une sorte de tragédie insensée. Qui se vit, pour ne pas dire plus et ne pas alarmer le lecteur. La tragédie est cependant une réalité. Ce n’est pas une illusion. Une mère qui perd son petit, et tout espoir dans l’avenir, son pays, sa vie, ou bien qui voit son enfant devenir un assassin, tout cela rentre dans cette noirceur dramatique difficile à guérir.

Je suis en contradiction avec beaucoup de choses que j’ai pu écrire ici ou là, au niveau des causalités, et des perspectives. Voyez je modifie mes idées. Je corrige ma subjectivité et lecture des choses. Ou pour l’écrire de façon plus exacte, je l’exprime autrement. Il a quelques temps je disais que nous devions en nous connaître la part négative, ou que nous ne pouvions l’évacuer. Tout ceci s’avère très approximatif en fait. Pour reprendre l’idée, celle de dieu par delà le bien et le mal, il m’apparaît que c’est inexact.

Cette idée là, donne l’impression fausse d’un dieu indifférent, lointain et séparé, tout comme les étoiles, le cosmos nous apparaît séparé et indifférent, et effectivement, si j’interroge un caillou il est indifférent à nos douleurs. Il reste muet face à nos troubles.
Prenons les choses en sens inverse. Si Dieu est absolu, Un, il doit être absolument conscient du bien du mal. Ayant cette conscience Nous pouvons nous demander ce qu’il fait et ce que ces maux et biens lui font. C’est pour cela que nous entendons nombre de gens victimes déplorer l’absence ou l’indifférence de dieu ou de se sentir abandonné de lui ou trahi, trompé. ce qui a pour effet que nombre d’entre nous se détournent de ce concept et n’y croient plus.

Renversons encore notre sujet. Cette fois à un autre niveau. dans cette hypothèse ou nous aurions deux entités qui se disputent l’univers, l’une pour le bien et l’autre pour le mal. S’il y a bien et mal, certains ont vu de façon universelle l’existence de deux forces antagonistes. Ceci n’est pas pensable au niveau de l’absolu. Il ne peut pas y avoir deux forces à armes égales. Il ne peut y avoir qu’une ayant de l’être et l’autre étant néant. Mais dans celle ayant de l’être s’y déploie tout le monde, tous les niveaux des êtres, tous les actes possibles et tous les choix.

Nous avons posé Dieu comme existant a priori. Il nous semble impossible de débuter, d’une part par Rien, ou d’autre part par la nature, l’évidence, la perception que nous avons du monde. Dieu n’est qu’un concept humain. Certes, c’est un mot fabriqué, connoté, usé. Il veut dire tout, par conséquent il ne dit rien, si nous ne lui donnons ni sens ni fin. Cela n’aurait ni queue ni tête en quelque sorte. Disons qu’il ne recouvre que la somme de nos interrogations. C’est un mot en creux. Nous n’y trouverions que ce que nous y avons mis. D’emblée vous constatez que nous sommes par nature inclus dans cet ensemble de questionnements et de réponses qui composent le corps, ou la philosophie sous cet aspect métaphysique des phénomènes nous concernant, de façon absolument cruciale. Ceci se retrouve au cœur de toutes les problématiques des hommes, dans un jeu tout de même assez conséquent, un enjeu lourd d’effets visibles dans le monde. Nous ne pourrions présumer que les hommes sont depuis l’aube des temps des demeurés ou des stupides superstitieux ou idolâtres, crédules, naïfs, ou frappés d’imbécillité. Témoignent pour cela à la fois les textes, les pierres, menhirs, statues, architectures, fresques dans les grottes, les pyramides et les cathédrales comme un livre, une immense bibliothèque de données. Ces choses sont là. Indiquant le contenu des pensées et aspirations, de tout ce qu’Ils ont dessiné dans le monde, gravé  et laissé comme trace, sans cependant pouvoir décider a priori ce que contiennent ces traces. Qui sait exactement à quoi servaient ces temples et autres dolmens. Comme tout mot, c’est une trace, mais il est assez délicat d’en donner le contenu, d’affirmer le signifiant.

Une remarque en passant : Nous, Vous et Ils sont-ils un seul et même Être ? De cette remarque, je saute à l’idée de la conscience qui fabrique toutes ces choses. Une conscience commune éparpillée en millions d’histoires, de récits, de langues, ou bien une conscience en poussière qui n’a pas d’existence propre qui serait relative à un moment donné, une conscience qui serait donc comme une démangeaison, une puce qui nous grattouille sans lendemain. Ce qui me fait dire que, Eux, Nous, Vous, Ils, seraient dans leur Être comme Un seul, une seule entité dont nous ne pourrions dire : c’est Dieu. A la rigueur nous pouvons dire ce sont comme des dieux. Ou des génies conscients et fous, pris dans une tempête de questions et de doutes, de tourments et de passions de toute sorte, de talents incroyables, de soifs extrêmes qui nous animent.

Donc voilà, Des hommes-dieu nous arriverions au dieux-Dieu. Des hommes créateurs nous passerions ensuite aux dieux créateurs. Possible que ce passage ne s’effectue pas en un jour. A voir l’état du monde, et de la terre, on pourrait dire plutôt que nous sommes rendus bien bas, et cela de façon vraiment catastrophique. Horrible en quelque sorte cet accouchement. Nous voyons qu’il est impossible de se débarrasser des maux du monde.

Il y a une permanence du mal, dans le monde. C’est la source de la morale. Probablement parce qu’en arrière plan nous refusons ce mal, ces maux, et désirons plus que tout le bien. Au pire, nous souhaiterions que tout s’efface et nous laisse au repos, serein, tranquille et sans souffrance, arrivés au bout de notre voyage. Mais dans ces conditions il faudrait se débarrasser de tout, de nous et de tous ce qui existe, pense et souffre, aime, et naît dans le monde, nous serions alors comme des monstres froids indifférents à toute manifestation, et formes vivantes. Heureusement ce n’est pas ainsi. Ils existent, ces êtres qui se penchent sur le corps de la terre et des hommes, qui sont conscients des difficultés, et des peines qui accablent le Monde. Nous pouvons affirmer sans problème qu’ils composent un ensemble de conscience, sans dire s’ils forment un corps uni, respectivement les uns aux autres, si les singularités se rejoignent en un point central, ce n’est pas le problème pour l’instant. Tout ce que nous pourrions affirmer, c’est que nul d’entre nous n’a pleinement conscience de la totalité des événements, nous avons nos limites. et chacun a sa vie qui doit se dérouler, sans devoir porter ou embrasser la totalité. Ce serait déjà pas mal si la personne pouvait voir sa vie et suivre le cours de son existence se passer sans trop de mal. Ceci semble impossible, nous sommes tous sujets à la maladie, le deuil, la séparation, et même le bien que nous vivons est empreint de maux du fait qu’il faudra coûte que coûte franchir le mur des vivants, et voir partir ceux que nous aimons.

A propos de Rien, ce rien est aussi un absolu.

Tout cela serait le fruit d’un hasard organique, organisé, comme le sont les étoiles et les animaux.  Difficile de croire que nous retournerions dans ce Néant créateur si c’est Cela qui engendra cela. Dans cette hypothèse où nous serions anéantis, nous ne pourrions absolument plus attribuer la moindre existence à ce qui existait. En quelque sorte l’existence même serait d’un même coup anéantie, sombrée corps et bien dans l’inconscience ou la non-conscience du néant. Nous définissons dieu par conséquent comme Étant d’Être conscient, pour reprendre la terminologie heideggerienne.  Mais au niveau de dieu , nous sommes obligé de lui attribuer aussi un caractère de totalité, du fait initiateur de tout, situé au début, et théoriquement en fin, si le début rejoint la fin, et uniquement à cette condition. En quelque sorte, Dieu ne peut se situer à Mi Chemin.

Dieu serait il à moitié conscient ? il ne comprendrait pas le mal et le bien, l’ensemble des forces qui composent sa partition, ou serait-ce un objet qui a son début est totalement inconscient du fait de n’être qu’un Objet : Ob-jet. Qui dit Ob jet dit jet. Qui donc a jeté cet Objet dans le monde ? Si c’est personne, cet Objet se serait jeté lui-même comme pure explosion initiale, sorte de gros boum, et qui accouche dans cette masse d’objets, une quantité effroyable d’objets souffrants, désirants, aimants, voulants et créants ( avec un s grammaticalement ) comme une poussière infinie d’objets qui n’ont que l’épuisement et l’extinction en leurs fins. Autant de fins qu’il y a d’objets. Tout cela me fait songer à un immense Chaos absurde et inutile. Visible par tout ce qui peut se présenter aussi sous nos yeux. Mais pas uniquement. Nous sommes Là. Conscients et Inconscients, à mi route, pris entre doute et déroute. espoir et désespoir.

Serions-nous un Nous totalement inconscient ? A partir d’Ici nous disons Nous à la place de Dieu. Nous, parce qu’il apparaît que ce sujet « Nous » existe, même décomposé.

Ce Nous est un nous singulier. Singulier dans le sens ou il se singularise des autres nous. Nous ne sommes pas tout à fait les mêmes que les chiens chats poux, puces, bactéries ou champignons, qui composent un corps assez en symbiose avec le corps de la terre. Nous humains donc. Imparfaits c’est déjà ça. Cela signifie que nous pouvons bonifier. Cela implique qu’il y a un bien par dessus tout. Là j’ai cette impression que tout le monde s’accorde sur ce point, sans savoir quel est le bon. Mettons donc que Dieu soit suprême Bien. C’est acceptable facilement. Disons que Nous aurions à nous rendre en ce Lieu Bien. Bien et Dieu sont dans ce cas un seul et même Objectif. Mais dans ce monde nous vivons dans une sorte de lutte obligée et implacable, quelque chose d’assez sombre en fait, pris dans les filets de nos souffrances et de nos stupidité, maux et égoïsmes, avidités et intolérances, crimes en masse et mauvaises histoires. Tout cela au nom de vérités et de biens qui s’affrontent, qui joutent. Cette lutte n’est pas néfaste. Je ne crois pas cela possible qu’il ressorte quelque chose de mauvais de deux biens qui s’entendent pour se disputer.

Digression : Nous parlons d’ici. Je parle d’ici, forcément, je ne saurais parler à la place de mon dieu. Sauf si je suis mon propre dieu. Dans le sens de le suivre et de l’être, et à force de le suivre d’être comme dieu. Mimétisme, ou identification, ou transmission d’une pensée, d’un état intérieur, d’une lumière que je contiens ou cultive, comme une flamme qu’il est possible d’entretenir. Étant entendu que chacun contient sa lumière propre, totalement respectable. Ce n’est pas parce que je suis que vous n’êtes pas. Nous nous retrouvons en commun quelque part sans nous confondre.

Dieu et la science, deux objets distincts ?

Mais nous ne nous mélangeons pas, nous mêlons nos sangs, nos esprits et parfois bien parfois mal, sans jamais trop savoir ce que nous disons. Celui qui sait trop, je ne vois pas ce qu’il peut encore découvrir dans le cycle de la mort et de la naissance. Il n’y a que Dieu donc qui sait trop, qui sait tout. Dieu s’avère être toute science. Dieu « est » Science. Ou scient. Être fusionné de savoir mais certainement pas moyennement. Ignorant les souffrances et ne considérant que les bonbons, sucreries et autres gâteries que nous offrons.  Certes non. Réfléchis. La souffrance, s’il la jetait ce serait un être cynique et un sadique, ce ne serait pas un Bon dieu. Ce serait une sorte de monstruosité. Ce serait un dieu relatif, relativement débile,  corruptible et corrompu. Disons que le mal ne lui ferait pas mal. Ou que le mal ne serait pas mal. Bien et mal confondus voilà quelque chose d’assez médiocre. Pour le moins quelque chose de trouble, glauque et douteux. Nous ne sommes guère avancés si nous pensons que Tout est Bien. Ou même que tout sera nécessairement bien, fatalement. Cela le sera peut-être mais sous conditions. Un être médiocre dans un univers qui ne l’est pas, se sentira mal dans cet univers, devoir souffrir sans comprendre et subir sans que cela nous apporte quelque réponse, ou nous fasse avancer, nous laissant stagner dans des marécages, au bonheur impossible et rester esclave , malheureux, persécuté, et tour à tour vengeur et bourreau inconscient de maux que nous fabriquons en nous voilant la face, et décrétant que ces maux nous font du bien, voilà de quoi constater dans ces conditions quelque chose d’assez négatif. Aurions nous quelque pouvoir pour renverser les conditions ? Quand on songe que tout dans ces jeux du monde semblent aller de soi, être normaux, Nous avons de quoi nous sentir interloqués par les discours , paroles et actes qui sont proférées, enseignées, répandues et inculquées, comme autant de vérités. Jamais remises en question. Faisant autorité. Même si l’on sait, en dehors des thèses officielles, que nous prenons des risques considérables de nous naufrager. Non seulement d’un point de vue visible sociologique, économique, mais aussi au plan supérieur, de notre être intérieur, être sensible, responsable et acteur de nous-mêmes.

Je note quand même que les hommes ont érigé la science comme si c’était le dieu, la fin de tout, le but ultime. ça doit être par hasard. à moins que sachant, ils veuillent se substituer à ce qui le précède, ne laissant plus de place au hasard…

Hypothèse : Dieu transcende le bien et le mal. Pouvoir, savoir, ce sont des constantes. Que veut dire transcender si ce n’est avoir un certain pouvoir. Pouvoir voir, vivre, éprouver la vie en soi, et partout où celle-ci se présente, comme nous la voyons dans ses mouvements et sa beauté. Tandis que l’inverse, d’emblée nous le rejetons, tout ce qui nous mine, et nous fait mourir. Certes on sait la mort incontournable mais sait-on de quelle mort il s’agit ? Dieu serait mort en fin de parcours. Quelle drôle d’idée. Cela voudrais dire que vous aussi allez mourir de façon définitive. (Allez ou alliez ? )

Selon mon approche, ici, le mot dieu signifie entre autre Science. Plus exactement Savoir inclus dans l’entité encore inconnue qui se cache derrière le mot. Mais ce ne peut pas être suffisant, dieu ne serait pas non plus une espèce d’être savant flottant, sur des eaux sans consistance, allant en tous sens comme une barque sur l’océan,  à la dérive.

Il nous apparaît ici que chaque mot n’existe qu’en fonction du crédit qu’on lui accorde, parce que nous y croyons, cela en fonction de notre culture, langue et mémoire. Nous voyons bien qu’il y a nécessité de savoir, et aussi de croire, dans le sens d’accepter, d’avoir une certaine dose de confiance, malgré tout.

Je sais que le monde est assez athée. et que les gens qui croient doutent aussi de leur dieu. Je sais que les athées ont rejeté l’idée de dieu qu’on leur a ressassé en voyant bien que cette idée ne leur apportait pas les promesses escomptées. Alors nombre d’entre nous jouent au loto, ou militent, ou spéculent, en espérant. Il y a du bon et du moins bon donc qui se présente à Nous. Les athées qui préservent la nature ou prennent soin des hommes peuvent être plus proches de dieu que ceux qui posent des murs dans leurs citadelles frileuses et inhumaines. Mais ils ne sont pas à l’abri d’erreurs, loin s’en faut.

Transcender est-ce que cela ne signifie pas simplement savoir ce qu’on dit quand on parle ? maîtriser ses propos ou ses actes, et se tenir debout, sans être rigide. Et puis aussi ne pas succomber dans les pièges tendus par … mais par quoi ? si ce n’est par la part négative que nous contenons et avons rejeté dans les limbes de l’oubli ? Donc clairement nous agirions dans l’ignorance du mal et par conséquent du bien qui en contrepoint s’illumine. Transcender veut dire savoir endiguer en nous les courants et forces négatives. Les endiguer parce que nous les connaissons. Nous ne faisons jamais le mal consciemment. Si nous étions conscients, même faisant mal cela ne serait pas un mal. Un chirurgien qui taille dans les chairs fait-il mal ? Il fait mal s’il taille là où il ne faut pas.

Arrivé ici, nous nous demandons toujours ce que signifie transcender. Cela peut vouloir dire passer à travers les murs, voir au-delà, Franchir les murs, ou ce qui sépare. Transpercer, transparence, etc. Voir et agir à travers, traverser, transverser, transvaser d’un vase à l’autre, passer d’un côté à l’autre côté, saisir le bien saisir le mal, dans leur globalité. Il nous semble que cette action, pouvoir, connaissance nous est présente ( en Nous) , et même est présente en quantité même infime dans le moindre animal, dès lors qu’il sent soit du bien, soit du mal, dans cet objectif de maintenir sa vie en l’état. Tout enfant sait qu’une fourmi qu’il titille se défend dès lors qu’elle pressent la moindre agression, donc la moindre altération ou dégradation de son entièreté. En quelque sorte, tout ce qui vit cherche à se maintenir en vie. Eh oui, Tout est régit par cette loi de la Survie. Il n’y a pas que les hommes qui veulent survivre. Mais il n’y a que les hommes qui se suicident ou tuent de façon délibérée, gratuitement.

Tout ceci pose question. Cela repose la question du mal inhérent en l’homme plus particulièrement. et cela nous épuise. Fatalement. ( fatum, destin) Mourir ne peut être une fin. Encore une hypothèse de fin que nous essayons de récuser afin de précisément l’endiguer.

Nous pourrions nous stopper ici et nous dire que tout serait résolu si nous étions amour et rien qu’amour. C’est vrai. Dans cette hypothèse, qu’aurions-nous à faire ici dans ce monde relatif, mortel, corruptible, et douloureux, dans notre errance et nos bavardages incessants, qui sont comme un bruit de fond, comme quand on vide la chasse d’eau. Eh oui, nulle différence entre cette musique et la cacophonie. Mais ce n’est pas ainsi. Le bas ne se confond pas avec le haut, ce qui nous élève ne s’assimile pas à ce qui nous humilie.

Il me semble que le haut est ce qui nous élève et le bas ce qui tend à nous détruire.

Pourquoi donc succombons-nous aux éléments du bas, et cela de façon terrifiante ou pour le moins strictement désolante ?

Il y a par conséquent quelque chose d’irrésolu ; totalement. (indécis ? )

Nous ne dirons pas que c’est insoluble. Ce n’est sûrement pas par la raison seule que nous entreverrons une ébauche de réponse, ce serait boiteux parce qu’il y a des choses indicibles. Des facteurs irrationnels, et qui ne sont pas des folies, mais qu’il y a des raisons qui sont folles et strictement relatives, contingentes, et fausses. A moins de donner au mot raison la raison d’une totalité, autrement la Raison. Pourtant combien de maux l’ont été au nom de cette raison. Au point de réduire des hommes au silence et de les exterminer. Dramatiquement.

Il n’y a pas que la rationalité qui essaya de museler les gens, il y a et de beaucoup les croyances et institutions et groupes sectaires. Sans doute ce fût le fait marquant des millénaires, ces hérésies qu’on chasse, ou qu’on brûle, au nom d’une vérité qu’on croit détenir. Beaucoup de maux au nom du bien ou prétendu tel.

Je me demande dans ma dissertation où je vais arriver, où je veux en venir. C’est assez schizophrène de puiser dans son double intérieur des éléments à la fois de questions et de réponses, des arguments pour et contre dans ce dialogue monologue. Et de l’étaler ainsi aux yeux du monde. A l’entendement de chacun.

Voici : Dieu contient tout le bien et tout le mal sans faire le moindre mal. Le mal existe dans la totalité comme une réponse au bien qui n’est pas. Fruit de nos déséquilibres, et de notre cheminement qui s’effectue. Comme d’un accouchement. Le mal est une propriété du monde, le mal est dans le monde, mais n’est pas ignoré d’un plan ou niveau d’ordre divin.

Disons que dieu encaisse le mal. Sans en dire plus. Pour l’instant.  

Il est impossible de rejeter le monde sans engendrer encore plus de mal. Ce n’est pas viable. D’où l’inévitable tension qui s’opère entre le Monde et les lieux qui revendiquent Dieu. Cela revient à un rejet réciproque. D’où l’erreur des hommes dès lors qu’ils rejettent Dieu ou bien qu’ils décident à sa place ce qu’il Est. Et par conséquent ce doivent être les hommes et ce qu’ils doivent penser , dire et faire. Là, c’est positivement diabolique. l’enfer est pavé de bonnes intentions. 

Nous ne pouvons pas éviter de faire des erreurs, sinon nous ne serions pas là à rectifier sans cesse nos idées, nos mots, à répéter, et nous remettre sans arrêt à l’ouvrage.

Si nous abordons cette même question sous l’angle du merveilleux, et du terrible, du beau et de l’horrible, nous pouvons poser d’emblée que pour ceux qui vivent des conditions atroces, le merveilleux paraît bien loin, voire inexistant. Plongé dans les affres des tourments, il est difficile de trouver du merveilleux et du lumineux. Là, il ne s’agit pas de la lumière naturelle qui demeure dans le noir le plus obscur, comme le charbon brillant et phosphorescent à la Soulages, qui n’est que le pendant du noir secret du lait exprimé par Sartre. Le noir dont je parle est celui des sentiments noirs, de celui qui broie du noir dans les replis de sa psyché, et souffre, pour toutes les multiples raisons des faits du monde. Ou de la solitude, ou des isolements, du manque complet de vie autour de lui qui a toute chance d’éteindre en lui tout espoir et toute lumière. D’un être vivant il en ressort un mort. Ou si la mort n’existe pas de façon catégorique, radicale, absolue, cette sorte de descente, lente dégradation de l’être est significative d’un forme de perdition, individuelle au moins. Chose que j’ai lue récemment, dans les mots d’un communiste bien intentionné et soucieux de sauver les hommes noyés. Le résultat n’est pas à la hauteur mais l’intention est louable, au moins sur ce point précis de l’intention, donc de la relation et de la conscience d’autrui.

Prenons les choses en sens inverse. Vous avez face à vous un splendide coucher de soleil. Et personne pour partager ce même bonheur. La merveille devient pesante. Répétez l’action au fil des jours, je ne sais pas ce que cela peut donner comme fruit. S’amorcerait un désenchantement vis à vis du monde. Tout à fait sinistre au bout du compte. Nous ne partageons pas le soleil, nous partageons notre regard, et l’image. Ce qui fait que nous vivons dans ce partage, cet échange de vues. Sans cela nous sommes orphelins, comme si nous chantions dans le désert.

Sous ce rapport, il est impossible de dire qu’il n’y a pas de séparation ou de cloisonnement entre les humains. Uniquement entre nous, du moins le crois-je. Pour la simple raison que les animaux, les plantes et tout ce qui vit est en continuité, automatiquement.  Nous, quelque part en nous, sommes rompus de l’unité et symbiose entre toutes choses et êtres. Ce n’est pas suffisant de le constater dans l’évidence des phénomènes, des flux, et et des mouvements, du monde physico-chimique, s’il n’existe pas dans la réalité des hommes et des pensées qui sont sous-tendues. Dit autrement Nous ici sommes séparés des lieux où dieu vit. (Est-ce un lieu où il vit ou un lieu où il vit ? faut voir)

Qui dira que nous vivons dans une ambiance fraternelle et un amour universel ? la séparation est profondément ancrée en nous, ce qui est logique, normal, chat échaudé craignant l’eau froide. Là encore le mal fait des dégâts. Mais se prémunir des maux peut être pour un bien. Un nœud du bien et du mal inextricable en somme.

Digression ; tout depuis les origines s’est transmis. rien ne se perd. Du plus lointain que nous remontons. Il est impensable que des blessures infligées puissent s’effacer. Elles se pardonnent, elles ne s’oublient pas. Parfois elles restent sans pardon. là c’est autre chose.

Tout cela pour en arriver à l’idée de chute. Ou d’enfermement dans notre corps. Et par voie de ricochet à l’idée de rebond. Bon dieu de Rebond.

De la séparation, croyez vous qu’elle soit illusoire entre dieu et le monde, entre notre vie ici et notre mort, entre bons et méchants, entre moi et je ? Ça tombe sous le sens, que tout n’est pas en l’état comme un. De même que le bas n’est strictement pas le même que le haut. Vous pouvez être en bas et être haut et rarement en haut et être bas. Ce ne sont benoîtement pas des positions spatiales , ni des hiérarchies sociales qui fondent le niveau d’échelle et de morale. Ou qui peuvent apporter un début de réponse à l’inquiétude, ou au doute. Face aux événements du monde, il n’est pas surprenant que certains hommes eurent délaissés leur croyance pour d’autres.

Faisons le point : dieu sait, dieu peut et rien dans le monde ne semble aller dans le sens du bien. De là, nombreux sont les gens qui renoncent à dieu et font leur propre religion et leur propre monde sur des bases neuves. Table rase.

Si dieu sait et dieu peut, c’est qu’il nous laisse à notre sort ou bien n’existe tout simplement pas. La dernière hypothèse n’est pas la plus fausse. C’est fonction de ce que l’on entend par exister. Sans doute il n’existe pas à notre mode, selon notre sauce ou dans notre monde. 

Il existerait ailleurs et autrement. En un autre lieu, dans une autre dimension. Mais se pourrait-il que de son point de vue notre existence lui soit inconnue ? Alors ce serait un curieux dieu, une sorte de démiurge expérimentant, observant les hommes comme un scientifique regarde dans sa boite de pétri des bactéries en évolution et en pullulement. De notre point de vue, il n’existe pas, s’il existe en son lieu sans nous livrer aucune information d’où il serait. Bref, il serait nul pour nous. Or ces informations sont là, dans le Nous. À condition que celui-ci se compose.

La question du Nous est peut-être plus importante que celle de dieu quoique les deux sont liées.

Maintenant mettons nous à la place du Nous pour interroger le monde et l’ensemble des phénomènes, du bien et du mal, des divisions dans le monde.

Je ne vois pas comment faire pour se mettre à la place de tout homme. N’y aurait-il que dieu qui Nous transcende ? Que peut transcender Nous ? et même ce Nous existe-t-il ? s’est-il un jour saisi dans son unité d’être ? Et a -t-il pu parler comme un seul ?

Majorité, minorité, qui ont donné les deux mots bolchevik et menchevik. Par là, nous voyons que le Nous peine à se constituer, ce serait un Nous déchiré en plusieurs morceaux, qui n’existe que partiellement, et cherche par tous les moyens à se construire. à s’unifier, autour de mêmes principes et mêmes lois, même paroles, et donc les mêmes croyances et pensées, et sciences. Manifestement le sujet Nous cherche son Je unique. C’est tout de même assez lourd cette affaire là, par toutes les histoires que nous avons pu lire, conquêtes, missions, exterminations des « autres », et des hérésies, etc.

Nous tyranniques. Dans une pensée unique. Humanité séparée en elle-même et de cette idée précédemment émise d’une science absolue du mal et du bien en toutes choses. Nous détruisons l’autre dès lors qu’il nous apparaît comme « mal », mais ceci en totale ignorance et rejet de ce que peut être le bien et la raison de l’autre. Pour l’heure, le Nous humain est assez atroce dans ses actes, commis au nom du bien, de ce qu’un corps croit être Bien. Comme quoi, le fait de croire peut être véritablement horrible. Ce qu’ont compris les intellectuels, humanistes, rationalistes, matérialistes, anarchistes, libres penseurs.

Mais dans cet examen logique, qui se veut scientifique, positivisme inclus, il y a de façon à peu près systématique rejet de toute spiritualité, de toute transcendance, et peut-être acceptation de l’immanence, c’est à dire – ce que j’en comprends – d’un corps qui donne naissance à un esprit, une sensibilité et des perceptions, capables de réfléchir par le jeu des complexité qui s ‘y jouent, en son intériorité , dans le corps même du système. Mais je ne suis pas sûr que la science admette l’idée de l’immanence telle qu’elle est définie par la philosophie.

On a là affaire à la notion de Matrice, de Matière, de Mère. Que pourrions nous écrire à propos de la matière ? que sa Nature est aux yeux des scientifiques, comme masse strictement indifférente à ce que nous pouvons y faire. Ce serait un jugement a priori , fondé sur la plasticité des corps, sur le fait indéniable que la matière se donne ou se prête à tous nos caprices. Mais donc, nous travaillons la matière, comme Objet. Comme possession, comme étant rien de plus que ce que nous façonnons. Mettons et stoppons là.

Dieu = Science.  Nous= ignorance + croyance + sciences relatives.

Dans ce nous, il y a une infinité de je. Doivent-(ils obéir en tout à la loi inconsistante d’un Nous qui est relatif, ignorant, ou dans notre croyance à un Dieu « absent » . Dans ce cas j’obéis à ma croyance, et à ce qu’on m’a inculqué, à mes conditionnements. Ce n’est pas nécessairement Mauvais. Mais ce n’est pas nécessairement Bon non plus. Ça dépend

Comme l’épée de Damoclès  ça dépend.

Reprenons notre fil de l’Épée. Nous avons Un esprit. Tout porte son esprit. Tu construis une machine, elle est vecteur de son esprit. Un galet rond n’est pas du même esprit qu’un cailloux tranchant, un silex. Ce sont des vues de l’esprit, ce fait de dire qu’ils sont porteur d’esprit. C’est subjectif. Nous ne voyons pas de façon catégorique les choses sous le même angle. Nous n’avons les uns à côté des autres, des visions radicalement divergentes, et parfois des vues qui coïncident. Dur de trouver une Unité par conséquent, dans cet ensemble d’objets dont nous faisons partie. Le Nous-multiple et un n’est pas prêt à se réaliser, et par force, puisque nous ne pouvons en nous-mêmes, nous sentir divisés de notre conscience, Nous dans notre je a besoin de se sentir uni avec lui-même. ne serait que pour survivre, se maintenir, s’édifier.

Dans la science il y aussi de l’esprit, l’esprit des sciences. Certes la science ne peut pas contenir dieu, dans sa méthode, son fonctionnement, mais devrait pouvoir être en Dieu, cela modifierait probablement pas mal de choses au niveau des jeux d’expérimentations et de productions techniques et scientifiques, nous n’aurions plus de monstres opérants sur des corps humains en vue de simplement découvrir les limites ou jouissant dans ces expériences là, comme par sadismes et volontés de puissance.

Je ne peux pas vivre si je suis séparé de « moi ». De ma conscience, de ce que J’ai en moi comme être « Scient ». Ou de mon esprit qui ne peut être scindé en deux. Bien entendu je sais que je ne suis rien seul. Que je tiens à tous les liens qui m’unissent à tous les autres, tout en sachant très bien combien il est difficile de communiquer, d’établir de liens, même au sein d’une même famille, censée avoir et vivre dans un Même Esprit. Par là, je veux dire que Chacun d’entre nous contient sa totalité, nécessaire et suffisante. Mais qu’elle ne s’est pas encore mise à jour. Elle existe en germe, elle est dormante. De ce fait, elle tâtonne, s’agace et se trompe, revient, tourne en tous sens. Et parfois, elle est illuminée, c’est selon.

Ce qui est Totalement stupéfiant, c’est de voir combien notre subjectivité est dépendante de la Totalité des êtres, des autres. Le Je pèse aussi sur Vous, forcément sinon, ce serait le néant du fait de cet aliénation du Je à la totalité, ce Nous qui pour l’heure est Inexistant.

Ce serait la loi d’un collectif arbitraire et aveugle poursuivant des desseins qui horrifient et aussi séduisent. Nous serions troublés et dans ce trouble nous pourrions ne plus avoir envie de vivre.

Cependant, dans tous les cas les hommes ne sont pas complètement sans sagesse. Leurs lois méritent quelque égard. Nous serons donc obéissant dans la mesure où nous avons également le droit de nous affirmer, non pas imposer notre Ego au monde mais avoir tout de même le droit d’exister un minimum.

Combien d’hommes sont bafoués et réduits au silence. Tout en leur faisant croire qu’ils sont libres dans leurs choix ; et que tout est Bien pour eux. Il y a un loup dans tous ces systèmes de pensée, de croyance et de science.

Donc un mélange de bien et de mal, une confusion assez terrifiante si on s’y penche de près. Cette confusion n’est pas fusion, n’a pas fait fondre encore les éléments radioactifs du Cœur atomique. Pour ne parler que du pire, et passer sous silence tous les autres maux qui couvent.

Nous sommes bien seuls au fond, au fin fond de ce cosmos que nous ne voyons plus qu’au travers de nos télescopes et engins mirifiques et merveilleux nés de la prodigieuse science. Bien séparés de la tendresse naturelle de la Mère. Autre figure autre attribution absolue dans ce mot dieu. Oui tendresse et Amour absolus que Nous dans sa froide perception considère comme hostile indifférente à notre vie, indifférente à notre mort.

Mais la mère, elle, n’est pas séparée de Nous. Ce n’est pas symétrique, ou courant, flux à double sens. Cela peut l’être, c’est fonction de tellement de choses, c’est tellement relatif, que nous avons du mal à en parler. Sous cet angle là le silence est Lumineux, comme celui des adorables bêtes, merveilleuses. Si nous parlons beaucoup est-ce toujours en vue précisément de faire refouler les maux ? Parlerions-nous sans savoir ? Ceci reste mélangé et divisé.

Pour nous consoler nous dirons tout de même qu’il sont nombreux ceux qui adorent leur Mère.

Voilà Dieu est aussi Matière Animée et aimante. Entièrement, tout autant que Scient. Absolue dans l’amour, dans l’ âme. Elle ne peut pas être autrement. Même tragiquement. Elle aime. Et peut-être plus ceux qui firent mal et furent victimes des maux, tour à tour., coupables et victimes. Comme des êtres perdus qui ont besoin d’être sauvés. Elle aime sans partage.

Voyons aussi combien dans le secret des choses la nature sait ce qu’Elle fait. La science là aussi est incluse de façon tout à fait sûre.

Tout comme une louve. Bref, Nous ici sommes les petits d’une louve.

Faisons encore le point. Dieu dans sa Science ne fait Rien. Il fait donc. il s’agit donc de la question du faire dans ce qui suit.

Dieu dans son Amour, fait. La Fée n’est pas Mièvre. ce n’est pas de la guimauve en sucre, elle n’est pas tiède. Elle brûle d’amour, dans cet Univers glacé galactique de Mer salée. Corps salé, mais non sali, insalissable, immaculé, voilà l’image virginale. Je crois. Salé aussi comme sont les additions. et les relations dès lors quelles sont mauvaises. Corps d’où la souffrance ne peut pas être exclue. D’où le mal ne peut pas se résorber sans mal. En se croisant les pouces ou par le seul fait d’invoquer le bien. Disant cela je provoque et taquine ceux qui sont attachés à des gris gris, des fétiches, des idoles, et images doucereuses n’arrangeant rien, ne modifiant rien, nous laissant donc dans une sorte de statu quo immobile et possiblement pénible. Ceux qui vivent mal, sont les premières victimes de cet immobilisme béat et bêta. Victimes des dogmatismes en quelque sorte. Tout comme sont victimes les gens qui se soumettent à un ordre qui ne leur laisse aucune latitude, et pis encore qui les cloisonne dans des lieux soit-disant protégés mais où ne se diffuse pas la Lumière pour le monde des « ignorants matérialistes » et consommateurs et tous les béotiens.

La matière contient de l’esprit, ou d’elle naît de l’esprit. Nous pourrions dire arrivés ici que tout est matière, mais que toutes les matières ne sont pas les mêmes. L’esprit n’est pas la matière, même si l’esprit est composé d’une certaine matière. La science n’est pas non plus confondue avec dieu même si dieu est toute science. Reste à savoir si la science est matérielle. La matière qui dans son déroulement nous prouve qu’elle se meut, est animée en toute connaissance, en elle-même.

Nommer, c’est distinguer, différencier.

Alors nous voici arrivés vers la fin de notre dissertation :  la question spirituelle en cause. la fin est en cause. La spiritualité est aussi en cause. Et là je parle d’ignorance. de la mienne. et uniquement.  ‘Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » dit la science. On peut croire cela comme vérité. Mais non comme permission de tout faire et faire mal en prétendant ne pas savoir s’il s’agit de bien OU de mal. 

Le sujet dont il est question ici se tient au milieu, contrairement au sujet-objet dieu qui embrasse tout.

Je, la nature du je nous serait-elle étrangère ? Je serais un autre comme disait le poète. Je serais sans être. Cela me semble une sacrée contradiction. Faudrait-il ne pas être pour être ? Ou être pour ne plus être ? Non, il semble que si nous sommes, c’est obligatoirement pour persévérer dans notre être, et mieux l’accroître, dans le sens d’accroître également tout ce qui est. Simple à comprendre : si nous voulons être et voir et vivre, cela ne se peut que si tout peut vivre et cela cette vie sous cet angle du très vivant, et non du très mort.

Je crois que je est esprit. Il en découle qu’il n’est pas fondamentalement séparé des esprits, si nous admettons que l’esprit ne peut être qu’un. Mais savoir, décider et s’imposer comme étant esprit séparé, forcément cela fait de l’ombre au consensus ambiant qui voudrait nous mettre tous dans un Même. et nous faire renter dans l’étable. Sagement comme des agneaux.

Pourquoi pas en effet se rendre ? devenir brebis.

Au point où nous en sommes, nous voyons bien que nous sommes orphelins de notre sujet.  Que tout ceci paraît être sans objet, sans motif valable et pertinent, sans autorité qui nous oriente, bateau ivre et monde paumé. Parce que nous aurions désobéi et suivi le diable au lieu du bon dieu, conçu un pacte faustien, volé le feu des dieux, ou que sais-je, Il faut se rendre donc à ces égrégores officiels et ayant droit de citer. Ils sont bons. Où ils ne sont pas bons, c’est dans leurs schismes. et par là, il est clair que le monde spirituel vole en éclat, dans un éparpillement considérable de sectes, et au sein même des sectes. Nous voilà bien avancés dans le vide factuel.

C’est un peu comme les réseaux sociaux, il y a beaucoup de bruit pour rien.

Ce n’est pas trop harmonique. De quoi être déboussolé, chacun campe sur ses positions. Enfermé dans ses mots. Correspondants à ceux de son milieu. Ce qui permet une certaine stabilité mais qu’il ne faut pas perturber dans ses croyances.

En quelque sorte le trublion n’est jamais vraiment bienvenu. Les groupes veulent le ramener à la raison. Par force ou par ruse, par exclusion, sans jamais vraiment prendre en compte les raisons singulières considérées comme subjectives, douteuses et finalement remplie d’ ego, pleine à craquer d’ego qui ne veut pas s’évacuer. A tel point qu’on lui impose à cet olibrius, l’idée que son je n’existe pas.

Ce qui est loin d’être faux encore une fois. je n’existe pas. Je n’existe qu’au lieu ou j’existe. Et selon la loi je n’existe qu’en fonction d’un Nous qui lui donne droit d’exister. Là, nous voyons bien que nous ne sommes pas tous tout à fait égaux, certains avançant leurs ego plus que d’autres, pour fabriquer cet ego commun. Si c’est un but. Si c’est nécessaire de composer un Nous plutôt que Rien.

Le Nous pourrait aussi bien n’être qu’une illusion , une addition de sujet sans existence, tout cela faisant une somme nulle.

Non, ce n’est pas ainsi, tout n’est pas illusoire. Il n’y a que les illusions qui le sont et elles sont nombreuses, ces choses factices, ces actes vides de sens et mots stérilisant. N’offrant en fin de compte que solitude désespoir et amertume.

Heureusement ce n’est pas définitif. Jamais.

C’est la question du salut, du sauveur, du messager, ou du messie qui se posent comme ultime recours, en plusieurs formes présentes, comme un représentant multicartes.

Tout cela donc, comme une lumière à creuser. si vous voulez sonder plus loin encore le vide d’Adam.

Je vide

A force d’ânonner les mêmes mots ceux-ci perdent leur sens. Voulant rendre du sens au mot, nous en vidons le sens. Tout devient vide et nous sommes emportés dans le flux tourbillonnant et décomposant. Amorphe, endormi, au cours des siècles, de générations en générations suivant la pente. Et rien ne nous sort de ces ornières. Nous pouvons essayer de nous relier aux courants dominants comme la barque, fétu de paille triste, mais sans grand espoir, bercé par des illusions entretenues, dans le sens ou l’idée que le nombre l’entretient entre nous. Mais il y a cet adversaire assez pénible qui ne marche pas trop bien et n’est pas consensuel. Là, nous en trouvons à la pelle. Nous en faisons partie, aux yeux des autres parties. Possible que nous soyons toujours en défaut, possible et même certainement, d’orgueil de surdité et de faiblesse, de tares accumulées qui font notre humanité tout à fait relative, n’ayant en fin de compte nulle leçon à donner à quiconque, mais qui n’aurait précisément qu’à en recevoir. Et se soumettre par conséquent. Se tenir sous maître, si l’on entend les sons contenus dans les mots.
Mais voyez, la question du maître est d’importance en ce qui nous concerne. Nul homme ne peut être soumis sans savoir à qui, ou quoi, et dans quel but. C’est je crois la question du libre arbitre. De cette capacité de se former se construire selon son propre chef, et de produire ses œuvres en fonction de cela, uniquement. Je ne vois pas dans ces conditions où se situe le négatif d’un je qui s’affirme s’il ne récuse les autres je, et l’ensemble qui se constitue. L’inverse n’est pas systématiquement vrai. Le corps voudrait toujours le ramener à sa raison même si ses fruits sont pourris ou vecteurs de malheurs. Quand je dis corps, je veux dire le groupe. C’est troublant dès lors que le groupe récuse, presque comme une accusation, le fait que tu ne veuilles te fier qu’à ton seul Je, sans toutefois rejeter  a priori les autres je dans leurs voix singulières. Comme lors d’un concert où tous les instruments s’expriment.

Voilà.

La question du Je relève de façon tout juste de l’esprit. Le je se tenant au milieu de Nous. entre tous les je. Nous avions donc énoncé le fait de la science, puis celui de la matière, en énonçant que matière inclut la science, et que la science est en dieu, sinon dieu ne serait pas ce qu’il est. Et sinon la science serait – paradoxalement – ignorance et porteuse de négativité. Nous avons été rapide relativement à l’Esprit.

Parce que sans doute c’est un objet qui ne se saisit pas, de façon objective. Ce serait trop facile.

Voilà une possible raison des arts et des cultures, cette manière de laisser parler l’esprit, de se laisser inspirer par Lui. La beauté étant sa moindre qualité.

Cela soulève le problème du laid, de l’horreur également, non pas dans les œuvres d’arts uniquement mais dans le vécu. Ce laid qui nous laisse un mauvais goût dans la bouche. Et rend le monde malade, comme anémié. Ou empreint d’un existence fade où le goût du sel, de la curiosité est affectée. A tel point qu’il faut varier sans cesse les menus, se gaver d’exotisme et de nouveauté, et donc tout devient désuet et délétère. Nous voyons les mondes bouger beaucoup, partir en tous sens et changer dans ce mouvement perpétuel, d’habits, de compagne, de pays, de maisons, et d’amis.

La perte du Je est à me yeux la plus dramatique. Je ne parle pas de mon je. Je parle d’un je universel, qui est en jeu. Qui ne peut plus jouer et à qui le monde n’a que de piètres jeux à lui offrir en compensation. C’est pourquoi il y a une déroute qui s’opère dans le jeu du monde et que tout est chamboulé.

Le passé ne voulant se résoudre à modifier ses arrêts.  Dans ce cas c’est sans espoir. Sauf si nous trouvons en Nous, un Je qui dit vrai.

Merci.