Le fil continue son passage dans le chas étroit du temps.
Parler d’argent, tu parles…
L’écoute déborde des mots. Le son, le sens.
Nous voulions grimper sur les montagnes pour nous rapprocher de cette immensité vertigineuse, et nous percevoir aussi immense.
Il s’agit donc de mourir comme il faut, puisqu’il faut.
Allons donc, mourir si c’est le lieu de notre délivrance, de notre fusion avec la totalité, serait notre salut. Au lieu d’être le problème la mort serait la solution. Il faudrait remercier ceux qui la donnent.
Non, ce n’est pas ainsi que ça passe ou passera. Avant l’heure d’un départ, il est souhaitable de connaître les points de chute.
Faire connaissance avec les profondeurs. Pouvoir vivre en poussière.
Un peu frustrant si les poussières que nous sommes restent dans cet état, sans pouvoir plus, et être mieux ensemble.
Pire, ne plus être ensemble que si nous nous trouvons en poussière.
Comme quoi, l’écoute nous rassemble. Ecouter le vivant débordant la mort.
Le relationnel se guérit par le relationnel, on n’y échappe pas, même si on le veut bien. Nous allons vers l’autre par manque, par survie, comme le bébé tète le sein de sa mère, la première fois. C’est aussi simple que cela et tellement complexe sur tellement de niveaux de compréhension. Il y a des enjeux de rencontre, et de non-rencontre qui nous attirent vers l’Autre, dans mon cas, le manque effroyable de la voix de mes parents (sourds tous les deux) quand on sait, maintenant, la répercussion qu’a le son sur le fœtus jusqu’à la naissance du bébé. Alors, le néant, j’ai une expérience dans le corps, de quoi il est fait, c’est un lieu du silence primordial. Bref, une voix aimée, c’est pour moi tout le contraire, la lumière d’une rencontre qui a une valeur inestimable. Et la joie immense, qui danse avec la peine immense qu’un jour, il y eut et qu’il aura silence. Alors, malgré la joie, la peine n’est pas à venir, elle est déjà-là, car expérimentée dans la chair, et sans qu’on le souhaite ou le veuille, elle teinte le rapport et l’on ne peut faire l’économie de cela.