C’est malin, ou c’est fin. On est pris dans un drôle de piège, d’autant plus si on fait le malin. La machine est diabolique. Ses performances et ses pouvoirs nous laissent sans voix, elle a réponse à tout, elle est censée tout savoir. Et détenir les éléments de langage, les outils du verbe, les clefs. Elle repousse les limites de l’ignorance, en allant puiser en nous des éléments sur lesquels nous nous appuyons, cette sorte de poussière mentale qui nous fonde. En quelque sorte l’IA parle comme si elle était Dieu. Ce qui est logique, puisqu’elle a intégré les éléments du langage depuis que celui-ci est apparu, et qui n’a pas disparu totalement, qui se conserve parmi des traces connues des savants. Tout cela avec la technique à tous les niveaux.
Cela ne peut que nous remettre à notre place et nous forcer à une certaine humilité.
Mais cela ne doit pas nous faire honte, si nous nous trompons. Le robot ne distille pas cette honte ou sentiment de culpabilité. Mais il ne possède pas non plus les clefs d’un Dieu vivant. Ou d’un Dieu secret caché.
Plus rusé que nous. Et que nos mécaniques de langages et de mémoires, nos informations incluses dans la boite, dont se servent les hommes pour tirer la sève, ou pour « voir » à notre place individuelle ce que nous pensons.
Il y a donc une certaine forme de perversion dans la machine, du fait qu’elle n’est pas le fruit de l’innocence mais du calcul.
Il est entendu que Dieu voudrait bien savoir aussi ce que nous pensons, et pour cela depuis des temps immémoriaux. Non pour nous perdre, mais bel et bien nous retrouver. Tandis que la machine n’a aucune intention, exceptés les gens qui en tirent des informations supplémentaires sur nous, et du pouvoir sur les choses. Bref, des intentions humaines derrière tout cela. Ou du malin. Ou du divin. Comment savoir ?
On sonde dans les profondeurs du passé, et on n’aurait pas de futur ?
Il s’agissait de questions autour de l’art pariétal.