Nous existons mal si nous ne sommes pas traversés par la beauté. Le beau, la beauté, la splendeur, la merveille, inonde le monde de sa vie, de sa présence, que nous recevons, ou ne recevons pas.
Depuis que nous existons sur terre, retenus captifs de cette condition, réfugiés dans des cavernes, faibles dans nos corps, nous sentant séparés du fait de la conscience, séparés et nus face à l’univers, nous souvenant de quelque chose d’autre que ces corps et ces temps, effectuant le constat de notre fragilité s’est imposée cette soif de beauté comme une vérité vivante, une eau brillante, ou un feu doux. Beauté et Amour, chassant la mort et la laideur du sang qui coule et des blessures.
Initialement ce ne serait que par le biais du chant, du dessin, de la danse, des ornements, et peut-être d’autres moyens ( lesquels?) que nous exprimions cette chose en fonction de nos dons respectifs, des dons reçus, remontant à des origines
enfouies et oubliées.
Bref, tout cela est de l’art. L’art est « gratuit ». Ça veut dire que nous rendons grâce grâce à l’art. Dans l’acte de beauté créatrice, nous saisissons l’image de la vie qui nous échappe. De l’image ou de la magie incluse et mystérieuse.
Comment pourraient vivre n’importe quel être conscient sans ce mystère ? Attracteur incroyable qui nous extasie dans ces moments exprimés. Nous retrouvons nos habits de lumière.
Il est tout à fait pensable que le chaman, le sorcier, ne soit pas si bénéfique que ça. Mais que parmi les figures présentes il s’est toujours trouvé là, avec ses ambiguïtés, sa duplicité, et forcément ses pouvoirs manipulateurs des hommes, dans le bien et le mal. Et ce qui se trouve aujourd’hui comme complications, explications qui embrouillent.
Confusions telles qu’entre le Mystère, l’esprit saint, ou entre le plan divin et humain, nous peinons à nous y retrouver.
Confusion des langues aussi et des discours, du sens et de nos sens.
Comment voir dans la nuit ?