Avant le mythe il y a le signe comme avant l’écrit il y a le cri.
Le signe s’est imposé à nous et nous a traversé, invisible et fulgurant, silencieux effrayant et merveilleux, mouvement immobile qui nous pénètre de son absence. Nous émettions des sons animaux, utiles. Nous ne savions pas qu’il y avait un autre monde qui pouvait s’inscrire dans notre œil, forçant celui-ci à s’ouvrir. Puis un signe, deux, un nombre conséquent, chargé de multiples sens, et nous confondant. Sidérés face à l’abîme. Nus devant les mondes, c’est à dire nous sentant insignifiants face à eux qui nous parlent.
Cela nous secoue.
Nous ne pouvions plus nous taire ou nous satisfaire des sons utilitaires qui passent, des gestes ou des pratiques. Il fallait traduire les signes subjectifs en signes objectifs, et ainsi dessiner les signes muets invisibles en visibles.
L’art est une expérience des profondeurs qui nous brûle sur les bords et nous expose, parce que nous y mettons notre âme nue. Et prenons des risques comme dans un miroir, où le voile se déchire ou se soulève.
Il s’y passe quelque chose qui forcément nous atteint dans notre psychisme fou, conscient du bas et du haut, de l’illimité et de notre finitude.
Il est possible alors que nous commencions à progresser en rendant grâce à ces présences douces à nos côtés, cheval, bison, rennes, en les dessinant et coloriant couleur sang.
Cela nous apaise.
En ces temps là , les hommes des cavernes avaient de la reconnaissance. Ils savaient tout ce qu’ils devaient à ces animaux……
leur survie !
Quel est le plus bel hommage ?
Les dessiner et les peindre.
Afin de ne jamais les oublier et les vénérer.