Chassés du royaume, déchus, ils ne voient plus le royaume, il reste des réminiscences d’un règne brillant, de puissance et de gloire. Cette demeure étant inaccessible, c’est sur terre qu’ils la bâtissent déployant tout leur génie. Sur terre ou sous terre, dans les profondeurs des corps ou des psychés, où se font ces réalisations grandioses à leurs yeux. Comme un calque d’un royaume divin, absent, trop éthéré à nos yeux, et nous laissant impuissant. Condition révoltante, incompréhension des souffrances reçues dans une boucle sans fin : Les maux produits sont nos maux. Et nos morts jusqu’à ce que nous les rachetions, par une chaîne de transmission.
De façon métaphorique, Un jésus vient sur terre, annoncé par ses prédécesseurs, comme dans une descente en enfer, qu’il ne peut vivre que comme un enfer, en sachant son paradis. Il transmet de son vivant sur terre, ce paradis oublié. Il l’incarne sur terre.
Les maux sur terre révèlent les maux que les cieux ne peuvent absolument pas accepter, ce qui indique les raisons ou les motifs de notre existence ici-bas, de la chute conçue pour notre rachat, et non pour nous perdre.
Mais en vérité c’est plus compliqué que ce schéma simple. Le ciel ou la terre ne sont pas radicalement séparés. La Terre inclut en elle ce Ciel. Mais comme un Ciel voilé, et qui reçoit tout de même les coups qu’on lui envoie. Et de fait nous sommes sans cesse renvoyés à terre. Jusqu’à ce que nous cessions de faire mal, mal penser, mal dire ou mal aimer.
Là, peut commencer le rachat : Jouissance et consolation. Délivrance, ou salut.