Les mots finissent toujours par révéler le fond des pensées, les ombres, les doutes et les redoutes, les erreurs sur lesquelles on s’entête.
Un savant philosophe emploie le mot « réel » avec des pincettes, des précautions et des guillemets, en espérant que cela fasse consensus autour d’un objet, comme preuve d’un phénomène réel.

L’objet ne peut rien prouver du réel, de la nature de celui-ci. C’est le sujet, en fonction de sa conscience, qui lui rend son signe, lui donne le sens, et par le langage ou l’image, exprime une copie du réel, une cartographie plus ou moins proche, plus ou moins vraie.
Sujet qui en lui-même est objet, disons dans son temps d’appréciation de son milieu, son espace intérieur et extérieur, sujet qui semble se dissoudre complètement et n’exister que par relativité.
Ceci est sensé : le sujet existe par l’ensemble des subjectivités, mais aussi réciproquement. Forcément. L’ensemble n’existe que par le particulier.
Autrement dit, rien n’est réel sans moi. Et le moi n’existe pas sans l’ensemble des sujets-êtres, et ces êtres objets-sujets n’ont de sens que par le moi vivant, voyant, et reconnaissant.
Sans ces conditions, on recouvre d’un voile les objets et les gens, on déguise et transforme leur réel, et manipule les sujets comme des objets. Avec des mots inappropriés ou des intentions troubles, des montagnes de textes qui ne sont pas toujours lumineux.
La barrière entre scientisme et science est vite franchie, de même qu’entre dogmatisme et vérité.
À quoi cela tient tout ça ? Toutes ces déformations du vrai qui font que nous passons à côté du réel spirituel.
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Alors je pense à ceci : Un jour vous recevez une lumière spirituelle, indubitablement lumineuse, peu importe sa provenance. Vous essayez de garder sa flamme, et de susciter son retour. Et sa diffusion dans le monde. Répété, ce n’est plus accidentel. Quelque chose de situé au-dessus de nous et nos erreurs vient nous parler.
Est-ce que nous le recevons comme il faut ?