Pourquoi

On ne peut résoudre le mal sans savoir où se situe le bien. Résoudre le mal n’est pas possible, il faudrait juste pouvoir s’en délivrer. De même situer le bien n’est pas assez, il faut pouvoir s’y rendre, et savoir de quoi il s’agit.
Pour cela nous avons deux images approximatives, de l’enfer et du paradis. De l’horreur ou d’un bonheur vrai. Avec tous les degrés entre ces deux états, de souffrances ou de joies. Comme deux états incompatibles de la Mort et de la Vie. De l’être et du néant.
Pourquoi ces chocs, ces violences affreuses issues de deux qui revendiquent le Bien, la propriété du bien et maudissent le bien de l’autre ?
Sans erreur possible il ne peut y avoir qu’un bien de même qu’une vérité, sans pouvoir décider de sa vérité formelle, qui reste indicible. Mais se juge selon son fruit. En dehors des mots. Dans cet esprit le jugement n’est pas dans nos mots, mais relève du juge suprême, du jugement dernier inclus en notre conscience. Faisant un avec notre conscience. Avec les maux ou les biens qui sont de notre fait. Nous savons qu’il nous est impossible de nous laver de nos fautes dans le mensonge. On ne peut pas y échapper. On sait qu’on se tiendrait dans une mauvaise conscience, insoutenable et qui nous poursuivrait. Comme une hantise, revenant sans arrêt. Comme si dans ces impairs nous ne pouvions en aucun cas passer les limites ou franchir le mur où nous serions délivrés.
Parce qu’il y a, c’est obligatoire, ce lieu là, d’où nous venons, et où nous voudrions revenir. Ceci, faisant défaut, étant cause indirecte de tous les maux.
Et que nous avons tort dans le mal et même dans le moindre mal, si nous ne le reconnaissons pas. Ce mal nous appartient. Il nous colle à la peau, il nous fait souffrir, nous ne pouvons pas le rejeter hors de nous, cela ne ferait que l’aggraver.
C’est pourquoi nous fûmes incités au repentir de nos fautes, non des fautes que le monde nous impute, mais de celles que nous reconnaissons en nous en conscience.
Dans ces conditions qui peu à peu se remplissent il est impensable que nous demeurions pris en otage dans le pire, et que rien ne s’améliore.

Pour l’heure, c’est encore une descente en enfer.

Du non et du oui

Non, la terre n’est pas un morceau de caillou égaré dans l’univers, portant des germes de vies agitées et insensées, des germes qui décomposent les rochers, comme des assemblages d’atomes et de molécules finissent par devenir des prédateurs autonomes du support sur lequel ces ensembles se tiennent, des cancers quelque part errants comme nulle part.

Je pense à la perfection. La terre fut parfaitement bien pensée. Voulue, imaginée, conçue, dans un ensemble également plus vaste, dans une totalité. Il s’agit d’une opération.

Nous sommes étroitement concernés par ce qui se trame dans les univers. Il y a une continuité discrète, entre nous et l’univers. De même entre le moi présent et mon corps, entre l’ensemble des moi et les corps éparpillés.

Nous sommes dans les profondeurs, attachés à la même pensée, unique ou universelle, humaine survivante, exprimée en des multitudes de langues, de dessins, de poésies, d’écritures contradictoires, chaotiques.

Au lieu de « pensée », pensez même être, même essence, même substance et même sang, même corps, évoluant. Chacun selon son langage et selon sa voix, le déploiement de son chant, selon son originalité. C’est un format large, qui en principe nous donne de la marge, en dépit de nos erreurs, de nos faiblesses et de nos fautes, à corriger.

Cela se passe où cette correction de nos égarements ? Cette mise en lumière ne peut être que progressive, douce, patiente, cela nous secoue tellement avec le peu que nous recevons de cette puissance originelle. Largement récusée, accusée de tous les maux, trahie et dévoyée.

Et pourtant elle est toujours là. Comme la terre est tenue entre des mains pures.

Ce qui apparaît est totalement contradictoire, si on pense aux horreurs qui se passent.

S’il y a des divergences de vue inévitablement qui nous divisent, est-ce pour la simple raison de cette dualité ou dualisme au sein même des univers qui s’étirent entre le haut et le bas, ou la base et le sommet, ou entre être et néant, nous mettant devant l’obligation du choix ? Ceci n’excluant pas une unité supérieure, hors de notre portée, et qui ne nous est pas utile ou nécessaire, dans le temps de notre condition. Nous n’avons affaire au cours de notre existence qu’à cette dualité, du jour et de la nuit, en fonction de quoi nous agissons et choisissons.
Il en ressort l’idée des camps pour lesquels nous luttons, de quel bord nous nous situons. Ceci nous fait des ennemis.

Le plus fort sera celui qui arrive à aimer son ennemi, afin que se réduise le mal. Et que s’éclaire la nuit.

Où il est question d’arbre

D’arbre de vie, en danger. Et d’envie de révolution. Permanente. Condition de l’homme en révolte.
Arbre de vie en danger si on examine de près tout ce qui se passe et en dresse l’inventaire : dépenses abyssales en énergies pour faire fonctionner les datas center, et les refroidir, ravage des paysages et des gens pour la production de ces objets, dans la continuité de la révolution industrielle et agricole. Ça, c’est le plan strictement concret, pesant sur la terre, et ce n’est pas léger.
Au niveau des effets sur les cultures et les psychés, c’est aussi lourd, cette aliénation à l’objet, qu’il soit automobile, ou téléphonie mobile, cela façonne nos relations, nos mentalités. Nous sommes rendus littéralement esclaves de tout cela, et devons nous plier aux travaux imposés. Devant sacrifier à cette édification.
Ce ne sont plus des cathédrales. La technique, la machine, le robot, la domotique, les objets connectés, etc. tout cela c’est comme une sur-nature, nous surplombant et à laquelle nous n’avons aucun moyen effectif d’échapper, et auquel nous devons nous consacrer pas plus que dans la nature nous le pouvions. À la différence que dans le contexte de jungle ou de ruralité, le cadre se maintenait sans que nous ayons à la produire et le maintenir vivant, dans une certaine mesure d’artifices moindres.

Ici, nous avons affaire à de la mort, ou pour le moins des objets inertes en eux-mêmes stériles, et que nous devons de force maintenir en état, et renouveler, alimenter en permanence, réparer et jeter, d’où la monstruosité des poubelles et déchetteries, des casses automobiles, des cimetières d’objets qui ne se métabolisent pas spontanément. D’où l’horreur des montagnes d’ordures et de polluants indigestes pour la terre, produits par la chimie pour répondre aux exigences de ces révolutionnaires.
On peut comprendre ce besoin de révolution, par ce refus des passés. Comme vous savez que cette utopie internet était une idée ou une croyance dans la libération de l’information, et donc de la connaissance. Nous allions trouver enfin le véritable Éden, sans devoir passer par une « autorité » nous dictant nos devoirs.
Dans tout cela, permettez moi d’y voir l’Arbre de Vie en danger, de même que les arbres de toutes les vies. Je ne sais pas si on réalise tout ce qu’on perd dans ces conditions. Quand tout devient virtuel, distant, désincarné, désirs sans chairs, désirs d’anges hermaphrodites asexués, communication dans le désert, où nul ne répond, par effroi. Et sentiment d’impuissance.
Tout cela nous indique un point essentiel. Serait-ce cet enfermement dans notre ego individuel, rendu insignifiant, inexistant, sans âme.
La réflexion sur l’âme, exactement comme la mémoire, fait que chaque communauté défend à juste titre la sienne, y trouve encore des moyens de vivre, des raisons de vivre. Et de lutter contre celles des autres.
Pouvons-nous en mesurer les conséquences, quand chaque ensemble entre en conflit ? Voulant imposer sa loi.
Entre parenthèses, un auteur nous montre à quel point la machine, les serveurs et leurs datas, sont en train de fonctionner de façon autonome, producteurs d’informations et d’ordres de fonctionnements auxquels les humains par automatismes sont obligés de répondre et de fournir les éléments, bigre, on est devenu les valets des robots Super intelligents.

Qu’est-ce qui peut stopper cette folie ? Ou la débrancher … ou se rebrancher à quelque chose de vraiment vivant.
L’arbre de la Science, on peut s’en dispenser. Mais comment vivre sans Arbre de Vie ?

Pensez donc que la modernité ne date pas de deux mille ans, que dans les conditions actuelles nous allons avoir du mal à puiser des références dans les paroles « évangéliques » antiques et néanmoins valables à un certain niveau. Il y a des mots qui ne font plus autorité à notre époque, qui ne parlent plus à personne, tellement la chape de l’envoûtement spirituel est fort. Par exemple plus personne ou presque n’entend plus la signification des mythes grecs ou égyptiens. Le monde est sous une autre emprise mythologique scientiste avec son corpus de représentations.

Où il est question de Témoins. ( au sens large )

Hier, l’idée de lancer une radio locale m’est venue, sans trop savoir qu’en faire, et comment ou pourquoi la faire. Il y avait à la base l’idée de se délivrer des ordinateurs et des smartphones, des technologies mortifères consommatrices d’énergies et de métaux, rendant les peuples esclaves, en Afrique ou en Asie par les extractivismes, et partout par toutes ces consommations et ces conditionnements, le monde ne trouvant de solution que dans une fuite en avant dont on ne sait comment en sortir. Le piège se resserrant autour de nous par tous les côtés. Fabriqué par les puissants du monde, et soutenu par les technologies, que le simple citoyen ne peut plus contrôler. On peut en mesurer les dégâts environnementaux, les montagnes de déchets que cela engendre, sans parler des effets psychologiques des gens enfermés derrière leurs écrans, les jeunes et les vieux, jusqu’au travailleur devenu jetable, remplacé par les robots.

Comment inverser tout ça ?
Il faut de l’information. Et non de la communication, qui vire très vite à la propagande afin de se placer dans les coulisses du pouvoir, et dicter au monde. Il n’y a pas d’information sans témoignages directs de ces vécus respectifs, aussi bien des vécus riches que des vécus pauvres. Autant les éléments qui nous élèvent et nous donnent un sentiment du sublime que l’inverse, celui des misères et des maux. Partant de là, il se fonde une possible communauté humaine soucieuse des uns et des autres.
Il n’est pas abusif de dire que tout ce qui se passe à l’échelle locale touche le monde entier, de même que ce qui se passe dans le monde nous touche tôt ou tard dans le local. Nous appartenons au même tissu. Chacun d’entre nous a des liens dans le monde, tout se répercute partout.
Je ne sais si la radio peut apporter une réponse, des actes ayant de l’effet, ou si cela reste dans le domaine de la distraction, plutôt stérile.
Un tel projet ne pourrait voir le jour qu’avec un nombre conséquent de gens au sein d’une association, des moyens matériels, du temps, etc.
En filigrane de ce concept, il s’agirait que cet outil ne tombe entre des mains particulières, appartenant à un groupe particulier animé de ses volontés ou de ses idéologies. Cela devrait – à mon sens – être un outil commun. Où chacun d’entre nous puisse s’exprimer et informer le monde de ses vécus, et de ses pensées. Il y aurait dans ces conditions, échange entre les cercles respectifs, par le truchement oral.
Contrairement aux réseaux où nous sommes pris dans l’écrit, et de même aux vidéos où nous sommes pris dans l’image, et les apparences.
Il est entendu que seule la relation en présence des uns et des autres peut susciter le conscient, mais faute de mieux, les voix peuvent peut-être trouver une écoute, c’est à dire une porte.
Derrière cette idée il y a aussi celle de se délivrer des datas, des serveurs, des voleurs de « données », des malins intelligents qui nous tiennent en otage, et obturent toute perspective saine pour la terre.

C’est cette vieille utopie des radios libres des années 80 qui se poursuit, concept qui a été complètement récupéré et galvaudé, sauf où cela existe encore. Il y en a qui tiennent la route, et donnent la parole aux gens, non pas de façon factice, ou sectaire, orientée, mais veulent bien prendre en compte toutes les voix, de même que les actions, le dire et le faire.

Un truc comme ça ne peut marcher qu’avec beaucoup de monde, et beaucoup de bénévolats, pour recueillir les voix, et les diffuser, construire des émissions intéressantes, sans omettre aucune partie : les vignerons, les fromagers, les maraîchers, les infirmières, les paysans, les artisans, les retraités, les malades, les handicapés, les écoliers et les étudiants, les artistes, musiciens, chanteurs, comédiens, plasticiens, céramistes, les cinéphiles, les militants écologistes, les policiers, les associations, les philosophes, les sportifs, etc., bref, cela ne peut marcher que si tous les acteurs locaux se sentent concernés et veulent partager leurs expériences.

Ensuite, cette association qui se mettrait en place pourrait se structurer, et alors là, se posent des questions épineuses, de hiérarchie, d’autogestion, bref, d’organisation, toute une réflexion sur le pouvoir, sur l’inertie et sur les dynamiques à bord, en vertu d’un principe de base qu’il ne peut y avoir de société pérenne sans multiplication des échanges d’informations, soulevant les problèmes et cherchant des solutions.

Il y un autre élément qui me trouble, c’est cette invasion de l’anglais dans la chanson. Comme si de façon définitive le français n’existait plus, n’avait plus de voix. Alors qu’il y en a encore, mais dans un appauvrissement considérable. sachant quand même que la grande majorité entend mal l’anglais et ne le parle peu. Comment voulez vous dans ces conditions recevoir de l’information correcte ? comme si la voix des poètes était tue. C’est lourd de conséquences.

Se rassembler dans la poussière

Peut-être ne s’agit-il que de cela, d’arriver à se rassembler, à s’entendre et se comprendre comme si c’était la vocation de l’homme, du fait de sa nature « anormale », de réunir les éléments épars dont il dispose, pour se construire et se connaître. De là, il en ressort cette double condition, ou cette conscience scindée en deux états distincts, de solitude, de se sentir isolé et pris au piège dans une certaine pesanteur, ennui et abandon, de même parfois de se sentir relié et appartenant à cette totalité qui pourrait être merveille selon nos bons vouloirs.
Mais dans ceci, est-il possible de faire l’impasse sur le contexte, des trains d’ondes négatives, comme des polluants de nos corps et de notre esprit ? Aurons-nous la capacité de réagir et d’endiguer ce flux mauvais ? À quel facteur cela tient ?
La psyché doit être bonne. Bonne « Mère ». Bon pain.

Quelque chose de mort dans ce monde.

Eh bien je me demande quoi. N’écoutant plus la radio grand public, ni les voix des politiques quels qu’ils soient, le choc fut grand de tendre l’oreille et devoir subir ce flux horrifique des « informations » et de la pub assénée à coup de massue. Quel atroce lavage de cerveau. Quelle poubelle mentale déverse-t-on dans les esprits, comme on conditionne des réflexes pavloviens chez les chiens, quelle honte et quel piège contre lequel les meilleures intentions ne suffisent pas à endiguer la coulée des boues dans les mentalités, et donc des choix qui en résultent.

Que pourra-t-il rester de bien dans ces conditions ? Tout ne peut que se corrompre, du fait de devoir trouver de quoi vivre dans cette compétition infernale poussant le monde à la consommation. Toute production, ou toute création n’est tendue que vers cette finalité de se vendre et de rapporter. Certains objecteront qu’il en a toujours été ainsi, les anciens subissant les mêmes contraintes, en étant plus pauvres qu’aujourd’hui. Ça, c’est à voir.

Si l’on en croit les écrits de gens éclairés, – je me dispense d’en citer ici – les métiers pratiqués et désormais disparus témoignent d’une époque révolue. Les hommes étant tenus à leur établi maîtrisaient leurs métiers et la matière sur laquelle ils œuvraient. Il en reste peut-être encore un peu, mais j’en doute. Le sens du travail, du bel ouvrage n’existe plus, supplanté par celui de pouvoir vendre à tout prix, de tirer profit même si le produit est frelaté. On s’étonne ensuite des monceaux de déchets dans nos environnements, et de tous ces polluants qui nous rendent malades. Si ce sens du travail existe encore cela se passe à l’échelle industrielle où l’individu ne compte pratiquement plus mais où ne comptent que la puissance de l’entreprise et des états.
C’est le règne de l’abrutissement des masses dans une quantité d’objets incontrôlée, dégueulant sa pléthore pour la maximisation des profits, parrainés et sponsorisés par les états mafieux, et leurs vainqueurs qui se mettent à l’abri des masses et de leurs révoltes inéluctables.

Quelle merde mondiale.

Les artistes peuvent s’échiner à chanter l’amour, la joie, cela ne passera pas. Les révoltés peuvent manifester, cela ne changera rien non plus. Les orientations des sociétés axées sur ces types de rapports, sur ces règles marchandes où l’homme et la nature ne sont que des matières exploitables en vue de produire des cités luxueuses au prix fort de la vie des esclaves vaincus, des masses exécutantes, telles des fourmis laborieuses.
Cela profite à l’image que donne les empires triomphants face à la faiblesse de peuples vaincus et volés, triomphe qui durera le temps des étincelles, renouvelable en permanence sur une terre rongée et empoisonnée par ses productions toxiques, cela crève les yeux.

Mais tout est fait pour que les indices ne voient pas le jour, on enfume le monde avec des critères faux, tel le déficit, la dette, tout en poussant le monde a un gavage de tout, et une fuite en avant démentielle anormale.
Le monde rendu malade à ce point n’a plus que la production mortifère des armes et des guerres pour éradiquer ces pénuries et ces abondances, ces chocs des concurrences. De quoi être pessimiste donc, dans ces conditions.
Je comprends le désarroi des intellectuels qui font un constat d’impuissance face au désastre annoncé. Et cherchent refuge dans un monde imaginaire ou partent en quête de transcendance, transitant dans le néant. Cela est trop douloureux pour peu qu’on s’y penche avec un peu de lucidité ou de sang froid, faisant un constat de la pauvreté du monde, et ses égarements.

Oh non, rien de plus alarmant que ce qui s’est déjà passé ? Allons, voyons donc ce qui se passe en vérité et quels en sont les premiers fauteurs de tous ces troubles et drames en cours. Entre les faits divers des poignards sortis, les faits de guerre en cours et en préparation, les peurs qui gagnent et les aboiements stériles des gens dans la boite magique des écrans, je me demande à nouveau s’il y a des réponses valables qui nous auraient été données. Cela ne peut pas ne pas exister. Cela non plus ne peut pas seulement ne concerner que la personne ou l’individu éveillé, réceptif, si cela ne se diffuse pas ou ne se transfuse pas dans le monde. En d’autres termes, la terre n’est pas livrée à elle-même comme une folle, des fous qui s’exterminent comme des dealers, à condition de si peu, mais que le monde doit accepter. Examine.
De quoi s’agit -il ?

Demandez donc à N.

Dans les conditions de ce monde mort, voyez où en sont l’Afrique, le Moyen Orient, l’Asie, etc. et les relations internationales engagées dans les conflits, sans pitié.

Il y a quelque chose de mort qui atteint le monde dans ses profondeurs. Cela touche l’âme de l’homme au même titre que l’âme de la Terre. De façon évidente le mort ou la mort passe incognito, et ceux qui sont accablés par ce phénomène étant tout auréolé par ce lugubre des choses, par ce fantôme, subissant dans leurs chairs cette sorte de désespérance, sont tenus à distance par l’effroi que cela suscite, comme si le monde en ressentait les courants glacés et très inquiétants. Il n’y a plus grand chose de rassurant dans la situation actuelle. Alors chacun se console comme il peut en se raccrochant à ses vielles lunes.

Mais je doute que cela suffise à renverser l’ordre sinistre, ayant comme effet de déchirer les humains. ou comme cause première. Et là, je demande pourquoi. Pour quel crime sommes-nous ici, ou pour quel rachat ?

Quand je dis nous, je dis nous tous. Là, nous sommes tous au même point, face à une absence.

Je ne sais si cela peut vous parler un peu.

Personne n’a raison dans le conflit.

À propos d’écriture.

Écrire ne s’imposait pas pour moi comme aussi nécessaire que de peindre ou de sculpter, dessiner dans le bois ou la pierre, les sentiments et les émotions, les désirs ou les amours. Écrire n’était que pour me comprendre moi-même à travers des pensées, ou des formes pensées. Comme de conserver témoignage de ces vécus empreints de mystère, blancs ou noirs, des souffrances ou des joies, visibles dans le monde, et dresser une sorte d’état du monde et de moi. À la longue, je me rends compte que le destin individuel est intimement lié à celui du monde, sans savoir lequel pèse le plus sur l’autre.

Le tout étant de ne pas se perdre, comme on dit de ne pas perdre son âme. Là, la partie n’est jamais gagnée d’avance, on n’est jamais sûr d’arriver là où on voudrait.

Mais il y a des garde-fous. Et des gardes fous. Comment comprendre sa propre folie, et est-ce que cette compréhension peut nous sauver des désastres en cours ? Non, nous ne sommes pas seuls et sans recours pour notre salut. La terre n’a pas vocation à tomber en cendres. On sait à quel point il y a des choses affreuses qui s’y sont passées, se passent encore, et d’autres se préparent, d’où l’importance de les annoncer, pour les éviter et ne pas succomber. Dans la mesure du possible.

Sentiment d’urgence donc. Je ne pouvais être le seul dans cette conscience là. Mais nous étions bien peu, et encore moins pour en percevoir les causes, de façon nette et effrayante par conséquent. Comme si nous étions pris dans un labyrinthe de douleurs.

Remonter vers les lieux de son passé, où se déroulèrent actes et choix, peut jeter après coup une certaine lumière, lieux et temps se croisant. D’où ce fait étonnant des voyages. Les fils des temps se rencontrent.

La question qui surgit relève de ce futur à voir. Et partant de ce futur, le construire, s’y reconstruire. Voyez la pensée paradoxale.

Enfin, les mots peuvent dans une certaine mesure soutenir la pensée ou l’esprit, la plume faisant son office, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi se mettre à table.

Là nous ferions comme Moise brisant les tables de la loi, puisqu’elles sont fausses. Ou comme Jésus chassant les marchands du temple. Et puis quoi encore ? Vider les vieux mauvais vins pour y mettre du vin nouveau dans des coupes neuves et saines.

Clarification

Le sens

Ce sens de nos actes, de nos mots ou opinions, doit bien avoir une utilité. S’il est perdu nous pouvons nous y perdre, et nous noyer dans la masse des mots chargés de sens et de non-sens. Ou tomber à côté, ne serait-ce que de nous-mêmes. Si, pour pouvoir vivre ou évoluer de façon positive, vers quelque chose de meilleur, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur le concept de Dieu ( ce que je ne cesse d’en donner les raisons ) cela n’implique nullement que nous puissions établir un contact avec sa réalité ou sa présence, et en sentir des effets au cours des temps qui nous sont impartis, aussi bref qu’une étincelle dans ces nuits. On ne peut guère commencer à voir de quoi il s’agit si nous refusons d’emblée d’entendre, et demeurons tenus dans nos postures d’orgueil, dans nos schémas de pensée, sans faire place nette en notre esprit. Délivré de préjugés, d’arrières pensées négatives, ou de raisons a priori, nous butons sur un monde sans voix qui nous fait douter. Non pas un doute lié au langage mais ce doute de soi, de sa propre réalité. Bref, tout devient d’un noir d’encre. Nous nous cognons aux montagnes littéraires, de ceux qui nous précèdent et ne manquent pas de talents pour nous entraîner dans leur labyrinthe. Mais ce n’est que le leur.
Dieu ne se prouve ni se trouve en mots. Mais dans le feu qui nous habite et nous consume, de telle sorte que le jeune que nous étions dans ses flammes nous poussant à l’action, peut en percevoir les métamorphoses intérieures, avec cette possibilité de meilleur ou de moins bon. Ça ne dépend que de nous, de nos réponses ou de nos choix face aux difficultés que le monde nous impose.
Cela ne dépend nullement d’une courbe de probabilité mathématique, ou des variables d’ajustement proposées par le physicien pour faire coller la théorie au réel de la nature. Cela dépend donc de notre relation entretenue avec Dieu, précisément.
Mais comme cette relation est sans substance effective dans le monde, ou par le monde tel qu’il est dans sa banalité, elle ne se peut que de façon exceptionnelle. Et là, c’est vraiment très délicat.
C’est un peu à la façon de la chance. Si nous pouvons parfois nous sentir traversés par ce divin dans le vin de Bacchus ou les fulgurances d’Apollon, cela retombe vite à plat. Il nous faut dans ces conditions réitérer les expériences, alcoolisées ou les sommes livresques. Ce n’est guère à la portée des enfants que nous sommes. Et il nous manquera toujours un maillon pour faire la jonction.
Bien. Nous ne sommes cependant pas désarmés face au vide existentiel. Amour, amitié, sincérité, courage, modestie, tout cela doit nous autoriser à recevoir mieux ce qui est grand en nous. Et de ce fait nous faire grandir, et voir la vie se modifier vers le meilleur, même dans les conditions difficiles. Nous devrions voir les conditions difficiles se transformer en conditions plus faciles, plus légères, si ce processus est respecté, si nous en prenons soin. Autrement dit nous retrouvons ce divin en nous, sans stupéfiant, ou sans expériences tragiques. Cela s’apaise en nous.
L’idée de dieu n’est plus une idée, un concept, ou un mot, mais s’incarne et se présente, avec tout ce que cela peut supposer comme « surprise ».
Eh, vous savez qu’il y a des choses incroyables. Ces choses ou ces faits ne naissent nullement par simple coïncidence et rencontre accidentelle, sauf rarement. Et si cela se répète en prenant des formes à chaque fois inédites ? C’est un indice.
Nous savons que nous sommes liés à la volonté de « Dieu », mais librement. Il ne saurait y avoir la moindre trace d’aliénation, d’esclavage entre Lui et moi. Entre Elle et moi. Entre Nous.
Ça ne fonctionnerait pas. Nous serions remis dans nos boites comme des pauvres diables.

… maintenant, ce que j’en dis… qu’allons-nous en faire ? … ça me concerne autant que vous, hein, je ne suis pas plus à l’abri que vous, pas plus dans une position stratosphérique…

Après bien des détours

Il faut aller droit au but si cela est possible.
Un homme, semblable à tous les hommes, assumant sa position parmi les hommes, affirme que rien de bon, de vrai, ou d’inspiré ne passe sans lui. Cette affirmation paraît de prime abord outrancière, mais ce n’est qu’une apparence.
Qu’en est-il en « vérité » ? Cela nous met dans une curieuse situation dans nos jugements, au sens de ce qui est audible pour nous. Un homme qui se prend pour « dieu », c’est un peu fort de café. Autant dire un Christ, alors qu’on en a déjà vu d’autres. Avec le peu de résultats quant à l’amélioration de la terre. Toujours prise dans des discussions à perte de vue qui égarent tout le monde, et n’empêchent aucun conflit entres les différents courants de pensées et d’opinions. Il pourrait donc faire figue d’imposteur ou de diable s’agitant en vain, de faux prophète tels que les écritures le dénoncent.
Alors comment savoir ? On peut d’emblée éliminer l’idée que ce sont les mouvements hasardeux de la matière qui décidèrent de la venue de l’homme, de la conscience, ou du vivant dans son plus simple appareil. Il a fallu une sorte d’étincelle voulue pour déclencher les processus, et cette sortie du chaos. De même au sein de nos ensembles sociaux, toujours la proie de forces destructrices.
Bref, en somme, il a fallu « quelqu’un » assumant cette position dans sa chair et son existence, d’un plan ou d’un niveau supérieur, et qui nous l’offrit à notre sagacité, en sachant les réticences et les rejets des uns, de même que les acceptations des autres, toujours en proie au doute.
Et quelques lumières qui percent.
Voyez, il a fallu donc un homme présent à la source et qui sache nous en restituer les données subtiles. Cela renouvelé. Et forcément dans la douleur pour celui qui en fit don.
Suis-je clair ?

Afin de ne pas se mélanger ou rater notre cible, cet « homme » se trouve non seulement en un seul, mais en des circonstances spéciales, comme en plusieurs possibilités, en plusieurs lieux.
Mais pour chacun d’entre nous, il en suffit d’un seul, comme on suit un Maître, qui logiquement est cohérent avec les autres malgré des mots et des langues dissemblables. C’est adapté à notre cas. Et supposé nous libérer.

Après relecture de ceci, je me rend compte que la sortie du labyrinthe ne se fait pas d’un seul coup. Il faut des sas de décompression.

Que cache le (mot) réel ?

Au sein de cet univers qui nous semble désert, amas de roches en fusion, tourbillons de galaxies, de planètes et d’électrons, quelque part des corps animés perçoivent dans leur chair les variations des températures, des déséquilibres constants des choses dans lesquelles ils demeurent, comme pris et distants, ou distincts. Sujets à l’altération qui les touche dans leur existence. Étrange phénomène du vivant, spécialement vivant sur cette terre comme un être exceptionnel dans un réel grandiose. Supposer que la bactérie ou le virus ne se questionnent guère sur leur mort, sur leur destin, ou sur les dimensions qui sont au-delà de la leur, penser cela n’est pas excessif. N’empêche qu’ils sont vivants, et on peut conjecturer qu’ils sont présents partout dans les univers sans risque de trop se tromper. À des échelles autres, dans ces mouvements de la matière là aussi on retrouve quelque animation.
Le tout forme un tout robot, à son échelle essentielle. Robot incluant cette volonté de se maintenir en vie, absolument. Dans ce réel à sa portée, que nul ne cherche à décrire, à dessiner, mais exclusivement à s’y maintenir, tenir sa place une fois qu’elle leur fut assignée. Comme nous, ni plus ni moins.
Ceci fait, pour nous se posent d’autres sujets d’interrogations. Dans cette étrangeté des êtres animés de volontés, ou d’instincts, nous sommes encore plus étranges, du fait de vouloir savoir en plus la raison objective de l’existence, comme si nous étions en dehors de la totalité, tout en se sachant forcément dedans. Il s’est opéré en nous un effet de sidération à propos de Tout. Comme si ce Tout nous faisait défaut.
Et que des mathématiciens cherchaient à en dénombrer l’infini. Alors que les niveaux de réalité ne sont probablement pas que dans les nombres, mais se tiennent en psyché, en onde objective, en sonorités, en formes, en relations, en tensions, progressions, dégradations, dans un univers uni, ayant de multiples dimensions. D’où le fait qu’il est indescriptible, il est insondable. Et qu’à nos yeux et notre entendement, nous n’en avons fatalement qu’un faible aperçu, mais suffisant pour maintenir nos psychés à flot.
Quand ça déborde, c’est à dire explicitement quand les maux nous atteignent et nous broient, là se posent les questions essentielles à notre sujet. Nous ne sommes pas nés conscients pour succomber dans l’inconscience, ou l’absence de conscience, ou le retour au degré minimal de la conscience des virus, des bactéries ou des électrons. Mais aspirons à garder en nous cette réalité de mémoire humaine, sensible, embrassant son horizon spécifique, génétique si on peut dire. Comme si nous étions à la fois des lecteurs des données universelles, acteurs dans ce même jeu, et peut-être créateurs ou auteurs de nos futurs. Nous serions par conséquent un peu plus que des percepteurs. Des animateurs en plus d’être animés.
Il est cependant entendu que le fait d’être animé est fondamentalement bien. La suite dépend d’autre chose, sans doute de très énigmatique, comme cette notion d’individualité. Celle-ci par définition ne se divise plus, mais échafaude, amplifie, croît.
On se rend vers le grand Robot. ( rien de péjoratif à l’examen)
Robot Réel. Intelligence Artificielle, Intentionnelle d’une Volonté Créatrice incluant la Nature, l’antériorité du Vivant.
C’est lourd, bien évidemment, et ça peut également devenir léger, aérien : Les deux faces du réel.
Voilées l’une à l’autre ?
Il faut bien se distraire, n’est-ce pas ?

L’Amour est revenu.

Chassé par une obscure chose, pire, écrasé sous des tonnes de pierres, enterré vivant, n’avait-il que ce choix de cette absence afin de protéger ces âmes endolories, et n’envisager que la raison pour pouvoir faire face sans se meurtrir davantage. Tout ceci vainement dans un désert inhumain. Le voyageur d’Orient connaît la tendresse et la douceur, mâtinée de soumissions. À l’opposé on a trouvé tellement de violence et de mort, si proche. Passons. Pensons que l’Amour de l’amour est revenu, malgré le déni. Et nous travaille, petit à petit renaissant. Nous avons dans une large mesure appris aussi les éléments de langage de la raison, de ces accastillages à bord de nos corps naufragés, en évacuant jour après jour ce qui nous détruit, nous reconstruisant sur des bases saines, qui nous furent imposées comme un feu salvateur.
Dans ce nouveau monde qui se présente, dans cette nouvelle façon d’appréhender le futur – puisqu’il faut nécessairement y passer – il y a certainement des monceaux d’incongruités et de monstruosités techniciennes, systémiques. Mais il y a aussi cette possibilité des imaginaires et des inspirations créatrices, des natures qui nous assistent pour revivre. De fait, il n’y a plus d’orient séparé d’occident, ni de nord en conflit avec le sud, du moins cette fusion globale est en germe. En nos esprits. L’amour est revenu porteur de cette lumière spirituelle qui, pour peu qu’elle soit acceptée et reconnue, fait son chemin et sans faute nous rassemble.