Hier, l’idée de lancer une radio locale m’est venue, sans trop savoir qu’en faire, et comment ou pourquoi la faire. Il y avait à la base l’idée de se délivrer des ordinateurs et des smartphones, des technologies mortifères consommatrices d’énergies et de métaux, rendant les peuples esclaves, en Afrique ou en Asie par les extractivismes, et partout par toutes ces consommations et ces conditionnements, le monde ne trouvant de solution que dans une fuite en avant dont on ne sait comment en sortir. Le piège se resserrant autour de nous par tous les côtés. Fabriqué par les puissants du monde, et soutenu par les technologies, que le simple citoyen ne peut plus contrôler. On peut en mesurer les dégâts environnementaux, les montagnes de déchets que cela engendre, sans parler des effets psychologiques des gens enfermés derrière leurs écrans, les jeunes et les vieux, jusqu’au travailleur devenu jetable, remplacé par les robots.
Comment inverser tout ça ?
Il faut de l’information. Et non de la communication, qui vire très vite à la propagande afin de se placer dans les coulisses du pouvoir, et dicter au monde. Il n’y a pas d’information sans témoignages directs de ces vécus respectifs, aussi bien des vécus riches que des vécus pauvres. Autant les éléments qui nous élèvent et nous donnent un sentiment du sublime que l’inverse, celui des misères et des maux. Partant de là, il se fonde une possible communauté humaine soucieuse des uns et des autres.
Il n’est pas abusif de dire que tout ce qui se passe à l’échelle locale touche le monde entier, de même que ce qui se passe dans le monde nous touche tôt ou tard dans le local. Nous appartenons au même tissu. Chacun d’entre nous a des liens dans le monde, tout se répercute partout.
Je ne sais si la radio peut apporter une réponse, des actes ayant de l’effet, ou si cela reste dans le domaine de la distraction, plutôt stérile.
Un tel projet ne pourrait voir le jour qu’avec un nombre conséquent de gens au sein d’une association, des moyens matériels, du temps, etc.
En filigrane de ce concept, il s’agirait que cet outil ne tombe entre des mains particulières, appartenant à un groupe particulier animé de ses volontés ou de ses idéologies. Cela devrait – à mon sens – être un outil commun. Où chacun d’entre nous puisse s’exprimer et informer le monde de ses vécus, et de ses pensées. Il y aurait dans ces conditions, échange entre les cercles respectifs, par le truchement oral.
Contrairement aux réseaux où nous sommes pris dans l’écrit, et de même aux vidéos où nous sommes pris dans l’image, et les apparences.
Il est entendu que seule la relation en présence des uns et des autres peut susciter le conscient, mais faute de mieux, les voix peuvent peut-être trouver une écoute, c’est à dire une porte.
Derrière cette idée il y a aussi celle de se délivrer des datas, des serveurs, des voleurs de « données », des malins intelligents qui nous tiennent en otage, et obturent toute perspective saine pour la terre.
C’est cette vieille utopie des radios libres des années 80 qui se poursuit, concept qui a été complètement récupéré et galvaudé, sauf où cela existe encore. Il y en a qui tiennent la route, et donnent la parole aux gens, non pas de façon factice, ou sectaire, orientée, mais veulent bien prendre en compte toutes les voix, de même que les actions, le dire et le faire.
Un truc comme ça ne peut marcher qu’avec beaucoup de monde, et beaucoup de bénévolats, pour recueillir les voix, et les diffuser, construire des émissions intéressantes, sans omettre aucune partie : les vignerons, les fromagers, les maraîchers, les infirmières, les paysans, les artisans, les retraités, les malades, les handicapés, les écoliers et les étudiants, les artistes, musiciens, chanteurs, comédiens, plasticiens, céramistes, les cinéphiles, les militants écologistes, les policiers, les associations, les philosophes, les sportifs, etc., bref, cela ne peut marcher que si tous les acteurs locaux se sentent concernés et veulent partager leurs expériences.
Ensuite, cette association qui se mettrait en place pourrait se structurer, et alors là, se posent des questions épineuses, de hiérarchie, d’autogestion, bref, d’organisation, toute une réflexion sur le pouvoir, sur l’inertie et sur les dynamiques à bord, en vertu d’un principe de base qu’il ne peut y avoir de société pérenne sans multiplication des échanges d’informations, soulevant les problèmes et cherchant des solutions.
Il y un autre élément qui me trouble, c’est cette invasion de l’anglais dans la chanson. Comme si de façon définitive le français n’existait plus, n’avait plus de voix. Alors qu’il y en a encore, mais dans un appauvrissement considérable. sachant quand même que la grande majorité entend mal l’anglais et ne le parle peu. Comment voulez vous dans ces conditions recevoir de l’information correcte ? comme si la voix des poètes était tue. C’est lourd de conséquences.
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