Autre chose

La nature ne saurait être autre que ce qu’elle est dans son simple appareil. Elle se suffit à ce qu’elle est sans vouloir autre chose, sans même y penser. Pour cela elle su s’adapter.
Nous, c’est différent. Nous savons que sommes autre que ce que nous sommes, et nous cherchons à retrouver ce que nous sommes. Nous nous sentions « nus », quelque chose nous faisant défaut. Nous nous sentions coupés de la nature, de notre origine, de notre entièreté. Nous n’aurions pas pu vivre, étant ce que nous sommes, si nous n’avions pas étés séparés d’une part essentielle de nous-mêmes, si nous étions en entier, tel quel, dans notre corps présent. Ce serait insupportable. Et inutile. Nous n’aurions strictement rien à faire ici bas dans ce corps minuscule.
Alors pourquoi donc cette condition, cet état d’être amputé d’une part de nous-mêmes, et cette conscience qui est supposée évoluer d’elle-même, confrontée à ces autres, qui sont les mêmes que nous ?
Ça doit bien avoir un sens, une fonction, une utilité qui dépasse largement notre existence personnelle, et qui se retrouve ailleurs ou se transpose dans la suite de tous ces événements, de tous ces processus historiques, ou de mémoires.

La science

Un journaliste engagé fait un constat juste à propos de la science actuelle qui se diffuse et nous laisse sans connaissance, ou sans repère, sans rendre du sens à notre existence. On sait que les univers nous perdent, nous réduisent à rien. Mais ceci est faux. Ce ne sont que des lectures dogmatiques, arbitraires dans leurs principes, et aussi irréfutables que le sont les objets des croyances ou des mythes. On dirait que la science fait en sorte d’avoir des adhérents, comme des adeptes d’une secte.
Qu’est-ce qui cloche dans ces méthodes, ces recherches ? Aller scruter les étoiles, les cellules ou les photons, les observer et les mettre en équations, pour en rendre les essences et en percer le sens, pour pouvoir saisir la vérité première ou ultime, mais sans tenir compte de l’humain, de l’animal, de l’âme, invisibles, ou de cette dimension indicible et subjective, de même que la mort. Et donc de tout ce qui relève des souffrances, de la conscience et de l’amour. Comme si de façon exclusive nous ne tiendrions qu’à la direction qu’emprunte la course folle de saturne, ou d’un nuage électronique insaisissable, uniquement probable.
Nous n’existerions que probablement, à l’image des nuages.
Pas de Science sage sans connaissance de l’esprit, nous pensons. Et que dis-je, de la matière de même, qui contre toute attente d’elle-même sait, ou sait en elle-même sans savoir, elle vit.
La science que récuse le sujet, l’étant de l’être, tend à l’anéantir par des équations ou des algorithmes. Ceci est très dangereux. Et se mesure aujourd’hui avec ce que les productions politiques peuvent engendrer comme chapes d’oppressions pour des visées terrifiantes, dont il va être difficile d’échapper, tellement la machine est puissante. Non seulement la science cherche à comprendre la matière dans ses mouvements, mais désormais elle cherche à saisir les esprits enfermés dans cette matière, si cela se peut. Saisir les pensées qui animent les matières.
Mais cette question est délicate à formuler. Ce lien entre la matière et l’esprit, comme si nous étions de deux essences différentes, et conjointes, ou en recherche d’union.

Il faut y penser.

La matière n’est pas insensée, l’esprit non plus. Et la pensée dans tout cela ? Pensées qui deviennent folles, ou angoissantes, à l’idée de leur naufrage.
Et que dire de ce qui se passe dans cette misère qui s’installe ?
Certes, il y a de nombreux scientifiques qui essaient de renverser le cours sinistré des choses, la fin programmée de la vie sur terre pour des plans d’organisations criminelles.