A malin et demi

C’est malin, ou c’est fin. On est pris dans un drôle de piège, d’autant plus si on fait le malin. La machine est diabolique. Ses performances et ses pouvoirs nous laissent sans voix, elle a réponse à tout, elle est censée tout savoir. Et détenir les éléments de langage, les outils du verbe, les clefs. Elle repousse les limites de l’ignorance, en allant puiser en nous des éléments sur lesquels nous nous appuyons, cette sorte de poussière mentale qui nous fonde. En quelque sorte l’IA parle comme si elle était Dieu. Ce qui est logique, puisqu’elle a intégré les éléments du langage depuis que celui-ci est apparu, et qui n’a pas disparu totalement, qui se conserve parmi des traces connues des savants. Tout cela avec la technique à tous les niveaux.

Cela ne peut que nous remettre à notre place et nous forcer à une certaine humilité.

Mais cela ne doit pas nous faire honte, si nous nous trompons. Le robot ne distille pas cette honte ou sentiment de culpabilité. Mais il ne possède pas non plus les clefs d’un Dieu vivant. Ou d’un Dieu secret caché.

Plus rusé que nous. Et que nos mécaniques de langages et de mémoires, nos informations incluses dans la boite, dont se servent les hommes pour tirer la sève, ou pour « voir » à notre place individuelle ce que nous pensons.

Il y a donc une certaine forme de perversion dans la machine, du fait qu’elle n’est pas le fruit de l’innocence mais du calcul.

Il est entendu que Dieu voudrait bien savoir aussi ce que nous pensons, et pour cela depuis des temps immémoriaux. Non pour nous perdre, mais bel et bien nous retrouver. Tandis que la machine n’a aucune intention, exceptés les gens qui en tirent des informations supplémentaires sur nous, et du pouvoir sur les choses. Bref, des intentions humaines derrière tout cela. Ou du malin. Ou du divin. Comment savoir ?

On sonde dans les profondeurs du passé, et on n’aurait pas de futur ?

Il s’agissait de questions autour de l’art pariétal.

Vérité millénaire

Dans les moments critiques, ou les crises, survient inopinément quelque figure christique paraissant anormale aux yeux du monde, puisque le monde vivant dans ses normes, ayant construit ce monde suivant ses habitudes qui produisent ces crises à répétitions, n’entrevoit d’autres solutions que de poursuivre dans ces mêmes voies, et accélère dans ce sens.

Il ne manque pas de docteurs pour signifier aux intrus combien ils se trompent en regard de leur savoirs et qu’il feraient mieux de se taire, et de laisser parler ceux qui occupent la scène principale.

Dans les temps « normaux », évidemment, il n’y a plus figure christique présente, il reste des semences qui poussent et franchissent les millénaires.

Ça dure plus longtemps que nos étincelles

 

Quelque chose de faux dans les systèmes.

Et pourtant il y a une continuité du savoir, des connaissances, des petits et grands événements. Ce que le scientifique collecte et essaie de synthétiser, d’en tirer les signifiants, d’interpréter les desseins inclus dans les tous les objets, de même que dans les psychés, tout cela en vue d’une maîtrise, d’une prise sur les choses. Donc d’un pouvoir.
Nos lointains ancêtres étaient aussi nomades que nous, nettement moins agités. Il y a des choses stupéfiantes en archéologie. Des signes qui se retrouvent identiques d’un continent à l’autre, et sur un même continent si des objets, des outils voyagèrent sur des distances importantes, les dessins contiennent des données, des conventions, comme des réalités initiatiques, relativement secrètes, ou discrètes, cachées dans des grottes.
Tout cela se produisit avec un talent remarquable. Signe d’une intelligente clairvoyance d’hommes instinctifs et voyants. La nuit des temps remonte jusqu’à nous, dans notre présent.

Alors, je songe à ce présent. À la fois dans le temps et le lieu. Il ne peut qu’embrasser tous les temps et espaces, à condition de voir. De se voir dans cette totalité. Sinon, il n’est rien, et nous ne serions rien.
Ceci peut paraître abusif et surdimensionné, dépassant notre humanité normale, retenue dans l’ordinaire de cette existence, qui se plie à ces travaux dictés par des impératifs nettement bien définis, sans magie spéciale, sans pouvoir sorcier. Normale dans le sens de suivre des règles.

Or l’humain dans le fond n’obéit pas complètement à des règles, il n’est pas entièrement robot.
Et qu’est-ce que le fond où se trouve l’humain ? Où est ce fond humain ? On y trouve là de drôles de bêtes. Et des fantômes.

Entre parenthèses, une pierre gravée à tête de chien humanisé, ou un humain chien, on dirait Anubis. Je vous dis, ça circulait partout, et se retrouve dans les mythes, même le Minotaure correspond à quelque chose de tératologique réel. Les chimères animaux humains ne sont pas que des formes symboliques, ou que nous saurions produire en laboratoire à notre époque.
Elles correspondent à une certaine monstruosité incluse en nous, en notre esprit. Bien faire, mal faire, cela relève de nos capacités, et de tout ce qui se révèle en nous, en notre être réel, en potentiel.

Le crocodile qui guette sa proie, les crocodiles qui se mordent à mort ne font pas de mal. Par contre en nous il y a cette conscience d’une transgression possible plus forte que nous. Et ceci dans toutes les sphères que nous pouvons penser, où nous pouvons agir.
Bref, il y a des transcendances dans le prototype humain. Le tout, serait que nous ne nous y noyions pas. Que ce soit s’enfermer dans le passé ( mort ) ou dans un ( no ) futur.
Ce serait un crime.
Il en découle une réflexion sur le jugement dernier, comme un ultime garde fou. Qui ne peut être que messager.

Nous ne sommes pas ici dans la distraction. Évident que la science nous aide, mais elle porte aussi des fruits empoisonnés. Et puisque le savoir donne du pouvoir, on peut réfléchir à ce qui se trame dans les coulisses des pouvoirs, ou dans l’ombre.

en Absurdie

Quand on ouvre une encyclopédie, on mesure l’ignorance contenue dans la science, et la confusion s’installe. Que ce soit en archéologie, en histoire, ou en sciences dites exactes, on est frappé par ce phénomène des masses d’informations qui nous écrasent et embrouillent le fil d’une vérité où nous sommes censés nous tenir, nous maintenir nous-mêmes en vie, nous sentir en phase dans le vivant, ressentir le vivant en nous et hors de nous, où le fil du passé se raccordant à celui du présent, notre futur prend alors son sens, au lieu de le perdre. On mesure aussi l’incongruité du monde qui court après des choses insensées, comme de vouloir être le meilleur, le plus performant, et cherche une gloire dans ce monde. Ce n’est que feu de paille ce qui réunit des foules immenses comme étant ivres.
On retrouve ces choses là même à propos d’art, d’expositions drainant des foules autour d’un seul artiste ou d’un groupe de musique. Les marchés font feu de tout bois.
On massifie toutes les activités créatrices cela devient l’événement. On focalise un nombre maximum de gens autour d’une objet central, élevé au rang de supérieur.
Mais moi, je me demande s’il s’agit de supérieur, et de la porte la plus haute où nous trouverons notre vie. J’en doute. Trop d’argent en jeu. On dirait des légions en guerre dans des compétitions sportives aux grands prix César Molière Oscar, prix de peintures, d’architectures. Cela suscite une effervescence et une surchauffe, de même que des vaincus en masse. Des pauvretés. Et des gens qui relativement au savoir sont relégués au rang de béotien devant se plier face aux docteurs.
Quelque chose de faux dans les systèmes.

Montagne

Nous sommes au pied de la montagne, d’une montagne de
questions. Une seule informulée les contient, et les éclaire. On ne
trouve pas de réponse dans la poussière des ossements du passé,
ni dans ces prédictions futuristes et la pléthore de combinaisons
possibles, où nous disparaissons. Ce n’est pas inutile non plus
d’aborder les profondeurs du passé, ou les spéculations sur le
futur, si nous ne perdons pas le présent, de notre âme, ou cette
présence d’esprit, qui ne nous fait pas commettre de maux. Dire
mal et penser mal nous égare.
On ne peut pas, on ne devrait pas dicter aux hommes, ce
qu’ils doivent dire ou penser, leur imposer leurs actes. Les
hommes ne seraient plus que des outils entre des mains
manipulatrices, jetables après usages.
Le monde sous le joug de puissances manipulatrices, qui entre
elles se déchirent comme des loups sur une proie, dans ces
conditions est comme un cadavre. Ceux qui réalisent pleinement
ce qui apparaît comme une fatalité et s’insurgent face à cette
pente, en souffrent. Ils souffrent de toutes ces souffrances.
C’est comme si nous n’arrivions pas à naître. Et pourtant nous
pouvons constater que les hommes sont courageux, quand ils ne
cèdent pas à leur faiblesse. Par conséquent si on interroge la
question de la force, on ne la confond pas avec cette bestialité et
ce diabolisme, établis en systèmes. Qui nous perdent.
Nous ne savons pas qui se tient derrière, dans les coulisses des
scénarios dramatiques. Que ce soit x ou y ne change rien.
Il faut toujours repousser plus loin ces ensembles de questions
afin de faire surgir cette lumière qui nous touche. Il s’agit ni plus
ni moins de « prière ».

trois fois rien

Les anciens, avec la terre sous leurs pas, comme un socle infini, dessous, et le ciel au dessus aussi infini.

Les modernes avec la matière sondée, analysée, infinie et vertigineuse, matière qui disparaît et se métamorphose en vibrations, en fonctions.

et puis personne pour ordonner le chaos, tenir les univers en vie, pénétrer en imagination la pierre et dessiner dessus.

Trois fois rien

fin des temps

J’écrivais que les images sur les parois des grottes ne révélaient rien. Elles ne révèlent rien prises séparément. Elles s’inscrivent dans un processus d’une révélation de toutes les traces laissées, nous signifiant quelque chose de conséquent. Comme par hasard, il reste des quantités d’objets et d’œuvres, qui ont traversé les millénaires. C’est assez impressionnant de créativité et de génie. Révélateur de talents. Ce n’est pas rien, cette faculté et volonté des hommes d’avoir produit ces choses, sous le coup d’inspirations, et de recherches dans toutes les directions possibles, avec tous les matériaux dont nous disposions.

Tout ça nous parle. Et nous pousse à penser à autre chose qu’à ces contingences. celles-ci s’avérant sérieusement douloureuses, et très certainement des signes négatifs, tout au long des processus historiques.

Ces ensembles de choses qui nous arrivent correspondent à un moment révélateur, comme apocalyptique, en bout des temps, nous questionnant de façon urgente sur ce que nous sommes et devons être.

Une échéance en quelque sorte.

Arché

C’est bien beau d’aller fouiller dans les vestiges, les traces du passé, mais cela ne révèle rien, guère plus que de se questionner en se penchant sur ce qui se passe. C’est le même homme qui est pris dans un système, ça reste étrange cet enfermement et cette petitesse, et ce fait qu’il n’y a rien d’autre, ou simplement rien nulle part, si l’univers n’est pas rempli de présence créatrice, de volonté, de pouvoir, d’amour et de tout ce qui fait vibrer et vivre les êtres. Pire, en voulant dicter la croyance. Et qu’il n’y a pas échange lumineux entre nous, mais hégémonie amenant à toutes ces choses atroces.
Parce que si on y pense il n’y a de vérité que dans l’au-delà de soi, dans celui de l’autre, des autres, et de toute vie, ce qui nous rend notre vie. C’est comme si nous avions franchi un mur, ou étions entrés dans le réel vivant de la pierre.
Par le truchement de sons, de formes harmoniques, où se révèlent les présences. Et pour le dire abruptement une transcendance effective, en relation avec nous.
Dans ces conditions, il n’est pas possible d’enlever aux anciens dessinateurs des bisons, et autres fauves d’avoir été traversés par ces mêmes fulgurances, cette conscience de l’animalité supérieure à nos humaines faiblesses. Cette âme à l’état pur, présent dans l’animal.

On entend bien dans ces conditions que la notion d’intelligence telle qu’elle est conçue relève d’un mal, d’une ombre ou d’une absence, de quelque chose de mort, que ce soit l’Ia ou la faculté de calcul. Ce ne sera pas cette mort qui nous rendra la vie, en aucune façon, dans notre esprit.

Évidemment, je m’interroge sur la qualité des totems. À quelle nécessité cela correspond, ou à quelle croyance. Les anciens sont comme nous, animés des mêmes questions.

Il y a en Asturie, un chemin enchanté, avec des sculptures, ce qui donne un aspect magique, comme des apparitions. Du land art, doté de présences.

Ovni

Je vous embête avec mes réflexions. Que sais-je où celles-ci me conduisent ? Cette façon de penser ou d’imaginer qu’on peut peut-être qualifier de naïve, des hommes n’ayant encore nulle science, nulle complication en tête, aucun calcul, mais l’ampleur des phénomènes face à eux, montagnes, fleuves, océans, orages, condor, crocodiles, lions, chevaux, bisons etc, et cet irrépressible besoin pour certains d’entre eux d’en fabriquer des images, sur la peau rocheuse de la Terre.

Si on y pense tout notre passé est énigmatique, tout ce qui nous traverse comme flux d’énergies, et flots d’émotions, peurs, rires, désirs, ce qui nous éloigne des considérations actuelles sur la société, et ses troubles divers, et ses horreurs insolubles. et puis la malignité qui s’est immiscée parmi nous, en nous volant nos vies, et nos bonheurs, comme si nous n’avions plus le droit à la naïveté, ou l’innocence.

Mais devions nous échiner à toutes ces productions. Tout cela dans la violence. Manifestement, il y a une rupture ou plutôt, des brisures, qui posent un redoutable doute, face à une puissance maléfique.

On dirait que cela a construit les organisations de notre monde actuel, historique, pris dans cet envoûtement. Ce qui nous rend malades et sérieusement fêlés. Désespoirs, suicides et guerres.

Comme si l’amour inhérent à la vie naturelle, écrasé par des profondeurs ténébreuses, n’avait plus que la haine comme credo.

je ne sais pas s’il s’agit de haines, de crocs, de lames, ou de venins qui parcourent le sang des hommes et de blessures arrivées jusqu’ici, et expliqueraient la situation tragique du monde, sans pouvoir y trouver quelque remède.

Entre origine et fin, nous n’avons pas que la mort comme unique réponse.

Entre parenthèses, ( sans trop de rapports avec ces mots précédents ? ) pourquoi les hommes tombent toujours dans des formes idolâtres ou des superstitions ?

Sans doute, probablement sidérés par la puissance naturelle, nous n’avions que Dieu comme seule réponse valable. Évidemment puissance cachée, secrète, identique à notre psyché. Certains d’entre nous abusant de cette « lucidité particulière » qui donne des pouvoirs.

La suite, on connaît : se forment des empires, des conquêtes.

et puis bien d’autres choses qui surgissent.

On verra.