Solstice, l’église était pleine de cheveux gris venus entendre du
gospel et des chants du monde.
Soif et faim de beautés, de lumières, d’amours et d’espérance,
besoin de vivre dans la pureté de liens fraternels non corrompus,
non brisés, sans mensonges ni hurlements douloureux.
Voix aiguës, voix graves, chargées de sens, sans explications
inutiles.
Elle était là, au milieu du chœur, parmi d’autres dames sources
d’émotions, de vibrations où nous retrouvons la mémoire des
profondes heures, ce qui nous met au bord des larmes.
Et en joie.
De savoir qu’il n’y a pas que ces violences terribles des corps
assassinés et prostitués, des enfants livrés à la boue inculte des
appétits pervertis, d’où ne sortent que viols, crimes, suicides et
drogues, prisons et souffrances. Toutes ces solitudes fauves des
malheurs inguérissables.
Et donc uniquement consolables par ces voix nombreuses, ces
variations des dons.
De qui donc viennent-ils ? j’ai des soupçons.
Cela veut dire qu’il ne faut pas que la mort l’emporte.
Après, que vous soyez homme ou femme n’a aucune importance,
puisque les deux finissent par s’épouser en ces lieux tenus secrets
vers lesquels leurs prières se tendent.