La règle

La règle, c’est la roche. Un socle, comme on dit la roche mère à propos des argiles, des limons, et des humus, d’une hiérarchie du vivant qui s’adapte et oblige ceux qui veulent y vivre à s’y adapter.
Ou alors la nature n’a pas de sens, il n’y aurait que des choses artificielles ? C’est possible, mais comment vivre dans ce monde d’une sur-nature, créée selon nos désirs ?
Il faudrait savoir où nous allons. Assimiler cette dimension d’universel qui nous appartient.
Comme un Ciel alchimique.

Esprit gaulois

Je me suis réveillé en songeant à cet esprit gaulois qui dut résister aux barbaries franques, romaines, et combien d’autres aussi étrangères. Peut-on parler d’un esprit gaulois ? Nos ancêtres étant tout à fait barbares vis à vis des autres, quand ils se rendirent en terre étrangère comme en terrain conquis.
Ici, sur le sol français, il y a tellement de couches de populations étrangères qu’il pourrait sembler que tout y est confondu. Cependant il reste une sorte de noyau qui ne relève pas de l’identité administrative ou du drapeau, mais d’éléments culturels, langagiers, alimentaires, ayant une certaine unité transmise.
Finalement comme tout peuple porteur de ses cheminements sur un sol donné. C’est probablement le sol qui fit la Gaule. Ses arbres, ses climats, ses saisons et son soleil, ses mers et rivières, sa faune et sa flore qui nous construisirent.Tout doucement pieds sur terre.

Gadoue

Hier sur X, j’ai lu des discours résolument athées. Se moquant des paroles et des images chrétiennes, comme si c’étaient les dernières des débilités. Tout un discours scientiste étriqué, limité à ces aspects perceptibles du réel matériel. Je me disais qu’un réel sans Dieu revient à une sorte de nihilisme logique. Tout se valant, merde ou homme, nature ou poussière, destinés au même sort d’extinction après une furtive apparition vaine. Puis, il y a en sens inverse des fous de dieu qui ont passé leur temps à étriper leurs congénères pour les convertir à la croyance juste. Sacrés dégâts dans les esprits, et forcément dans les corps et les rapports sociaux. On connaît l’histoire et leurs drames à répétition.

Je crois que personne n’examine avec attention les mots des uns et des autres, les intentions et les intérêts communs, et les divergents. Nous sommes embarqués dans des zones de turbulences, et bien malin celui saura nous en dépêtrer.

Tout doux

Si Tout est mouvement
Sur quoi repose le tout ? Me demandais je.

C’est comme cette impression que le soleil se couche à l’ouest. Comme cette apparente immobilité des choses inertes. Ou comme si l’univers était inhabité dans ses moindres replis. Et qu’il n’y aurait que des choses dans un bal absurde tournoyant sans cesse. Ce qui fait que nous n’aurions rien à dire où faire. Que tout serait joué dès le début confondu avec la fin.
Bref tout serait mort, ou vide, et on appellerait ça le vivant.

Parmi la montagne des écrits peu nombreux sont ceux qui font mouche. C’est à dire atteignent une profondeur utile. Et répondent à une urgence. Ces réponses sont cependant incluses dans la masse des textes exprimés, mais comme s’ils étaient enterrés, enfouis ou cachés. Ces perles sont en Esprit. En esprit d’homme. D’humanité. Notre spécificité. Capacité d’embrasser la totalité. Et de ne pas nous détruire. En principe. Mieux, pouvoir créer. Dans ces conditions nous ne sommes plus des jouets de ces univers insondables. Nous y jouons, et découvrons sans cesse ses merveilles.

On pourrait faire une analogie avec notre présence dans notre temps, dans notre corps et ses innombrables cellules, et ses flux, ses mouvements d’eaux, et d’os comme des rochers parcourus en tous sens. Et les vents qui nous font respirer et penser, nous inspirent.

Dans la masse des images, nous y sommes. Nous ne sommes pas censés être dépossédés de nous-mêmes. Nous pouvons ranimer le tout. Parce que nous sommes vivants.

Et bien sûr très bousculés dans ces agitations, ces démences. Nous avons encore une chance inouïe, celle des présences naturelles à nos côtés, qui nous enseignent si discrètement.

C’est pourquoi il ne faut pas perdre son temps d’existence à se cogner la tête contre des murs absurdes, et se ruiner la santé mentale. Ou morale, dans ces déchaînements fracassants.

Il existe des musiques douces qui sont des voies rapides. Des peintures, des sculptures, des édifices bénéfiques, à préserver. Il y a des mauvais cœurs. Qui verraient bien une destruction totale conforme à leurs calculs. Bizarrerie des mauvais esprits. Qui se prennent pour des Titans.

Quelle misère

Je ne sais pas si c’est de la misère ou une simple fermeture d’esprit. Ou les deux.
Des jeunes gens font des études difficiles et suivent la doctrine officielle qui n’autorise aucune remise en doute, ni approfondissement.
La médecine considérant qu’il faut éliminer ce qui est nécrosé, plutôt que protéger ce qui est sain. Ceci dès le début d’une arrivée sur terre.
Ce qui fait qu’il y a transmission des défauts ou des morbidités, des faiblesses.
Ce monde se croyant fort avec ses technologies, ne voit pas qu’il en pert la dimension spirituelle et ses lumières, sous la chape écrasante du scientisme allant de pair avec un matérialisme étriqué.
Les spiritualités sont renvoyées dans la sphère des superstitions, des choses strictement intimes, alors qu’elles concernent tout le monde, de façon obligatoirement commune, comme monnaie d’échange.

Ob Jet

En ce moment je taille un noyer, très sec. Il m’épuise. Tout doucement j’y arrive. Il prend forme, il devient objectif. Une pensée ou un ressenti objectif. Il a pris chair. Et n’évoluera pas.
Mais un texte, une poésie se transforme avec la voix, la chair. Comme la musique avec ses interprètes.

Soli

Vous connaissez la formule latine, vae soli.
Eh bien, dans cette solitude malheureuse, la tentation du mal est grande.
la faille n’est plus une légère fêlure, mais un gouffre où la haine s’engouffre,
et cherche sa consolation.
Cela nourrit les monstruosités collectives qui s’en nourrissent
et où les hommes trouvent leurs frères d’arme.

Et cette impression de toucher quelque certitude,
qui n’a plus de droit d’être remise en question
les hommes ont trouvé leur ennemi.

Quant à l’ami éternel, ce qu’il nous enseigne,
cela passe en dernier. Si ça passe.