Cela s’est imposé.

Je me demandais pourquoi j’écris. C’est comme ça, ça s’est imposé, sans trop savoir pourquoi. Pour savoir ce que je pouvais penser ou formuler en moi-même, c’est à dire que je m’écrivais, en quelque sorte, par souci de clarifier ces choses en moi. Et puis, à la longue, à force de puiser, on est bien obligé de se rendre à l’évidence que la source est extérieure à soi. Et que selon nos dispositions nous pouvons soit la rendre pure soit la souiller.
Ce fut d’abord de multiples exercices, qui s’affinent, et fluctuent selon les lectures, les événements, les recherches, en soi et dans le miroir.
C’est du même ordre que cette sculpture qui s’est imposée.
Tout cela me fit du bien dans un monde qui en manque.
Le sentiment du beau que l’artiste essaie de rendre, a pour fonction de faire du bien, comme celui qui fait du bon pain, ou de bons légumes.

Nous pétrissons notre farine, de terre, de bois, de pierres, ou de mots, de telle sorte qu’elle sorte de terre, et nous apparaisse.

La terre malgré tout

Quand j’existe je peux faire abstraction de moi, et don de moi.

Le don ne vient que de Dieu, dont nous prenons ce qu’il donne. Si nous ne le prenons pas, que pourrions nous donner, si ce n’est que du mortel ? Ou quelque chose de corruptible, d’éphémère ou de relatif.

la terre est belle

C’est une chance

la fuite des horizons

Étrange existence prise entre mort et vie. Comme si nous étions sur une île séparée des continents. Et un horizon fuyant indéfiniment, qui nous échappe. De même évoluant au dessus d’un monde inférieur effrayant et écrasé par un monde supérieur, ce qui nous réduit à si peu selon ces apparences.