Les gens t’aiment bien quand ils peuvent te récupérer, te faire accepter leur croyance, ou leur foi, que tu n’es pas un élément contrariant leurs désirs, la base sur laquelle ils pensent reposer, cela ruinerait leur certitudes, et remettrait la légitimité de leur vérité en cause, de ce qu’ils pensent comme étant vrai, qui n’est pas faux, non plus. Ils ne peuvent pas faire autrement, à leurs yeux tu restes un profane, un mécréant, un pauvre diable égaré, même pas un hérétique. Non, si tu penses à ta guise, tu n’es qu’un égo centré.
Ceux-là ignorent d’où tu tires tes leçons, perçues comme sorte de chaos infect et tourmenté, du verbiage rocailleux, sans fondement. Pendant que des princes enjolivent les temples, les palais et les mosquées, ils lavent ainsi leurs crimes dans des beautés. Non que ces œuvres soient à rejeter, puisqu’elles témoignent d’un passé. Et des talents.
Les gens aiment bien que tu adores les mêmes dieux qu’eux, les dieux dans lesquels ils se sentent inclus, étant dieux eux-mêmes dans ce dieu ( ou ces vérités), te renvoyant dans l’erreur si tu n’adhères pas au discours acceptable. Mais ils sont tolérants. Ils te laissent à distance, au fond, sans vraiment vouloir savoir de quoi il s’agit,
Voilà en quoi consiste l’esprit des religions*. Ce qui se retrouve ensuite dans les groupes, les clubs, les partis, les communautés cloisonnées. Est-ce le seul Ordre possible des humanités ? Le seul faisant autorité, qui ne t’autorise pas à penser selon ton propre jugement, à dire non plus, ou apporter des éléments nouveaux perturbant les anciens. Si peu en vérité, tellement conciliant. Mais tu n’as guère le droit de dire non. Tu n’as que celui de dire amen.
Si tu es, ça suffit.
La particule sait en même temps sa vitesse et sa position. Elle ne te demande pas de la suivre.
Admettons que tu es poussière, tu es cependant poussière unique et néanmoins semblable aux autres. Ça te va ?
Mais toi, si tu sais que Ça te conduit dans la tombe, tu as le droit de refuser. La mort ne sauve pas. Plus exactement, les morts ne nous délivrent pas de notre mort. Nous n’avons face à nous que le devoir d’être vivant. Ce qui est plus lourd que de la lumière. Du Je.
Mon dieu, comme ceci est peu important…
*ou le scientisme