ça mérite

Pendant que des amis balancent des baffes dans le vide,
je lance mes bafouilles dans le creux des conques
barques percées, où ça fuit de partout.

Il est absolument remarquable qu’un univers non pensant
puisse engendrer des petits univers pensants
Et un insensible des sensibles.

Et incongru si des petits arrivent à rendre sensibles et intelligents ces univers,
comme on fait des armées de Pinocchio.

Devant nous une lumière nous attend.

Qu’est-ce qui doit guider notre pensée, puisqu’on ne peut rien dire qui modifie le mouvement ? À quelle pensée doit-on s’opposer ? Ou bien quelle pensée avons-nous à faire nôtre pour rendre positif le cours de cette existence ?

Quand je dis « pensée », je pense autre chose. Ce n’est pas seulement un flux historique qui nous traverse, habite dans notre sang et nous fait bouillir. Avec ces soifs de vengeances, ou ces haines enfouies qui remontent de la nuit des temps.
Rien ne semble pouvoir stopper la bêtise des masses, et le diabolisme de ceux qui les manipulent.

Attention, quand je dis masse, j’entends objet sans voix audible, intelligible et aimante, comme un corps frappé d’inertie lancé à une vitesse folle sur un mur inflexible.
L’histoire ne cesse de se répéter, et finalement de vouloir nous tuer.

Reprenons nos esprits. Voyons qu’il n’y a nulle issue dans notre mort. Ce ne peut être qu’un formidable échec du vivant, censé nous rendre vivant, mais nullement contre notre volonté, contre la volonté de notre âme, et de l’Amour que nous avons fait notre.
Il faudrait pouvoir effacer le passé, pour laisser place à un futur où tout le monde aurait une place.

Cela ne se peut qu’à la condition d’un Pardon, demandé à Qui ?

Personne ne sait.

Deux éléments s’opposent, un négatif, un positif.

Il n’y a aucune issue quand la masse est frappée d’amnésie, d’abrutissement, sous hypnose, agitée de mouvements insensés et violents. La multitude enlève toutes les chances, prive les personnes d’une sortie honorable – c’est à dire debout – de cette condition en conflit perpétuel.

Il n’y a plus de mots qui tienne la route. Ils demeurent enfermés dans notre silence intérieur. Comme un coma.
Si des masses s’opposent aux masses, cela vient aussi des personnes agissant dans l’ombre, la résultante de toutes les ombres faisant masse à la recherche d’une lumière.

J’ai mesuré à quel point effrayant, les flux d’informations et de mensonges, pouvaient nous lessiver de l’intérieur.

S’il est une question c’est celle du rachat.

Chassés du royaume, déchus, ils ne voient plus le royaume, il reste des réminiscences d’un règne brillant, de puissance et de gloire. Cette demeure étant inaccessible, c’est sur terre qu’ils la bâtissent déployant tout leur génie. Sur terre ou sous terre, dans les profondeurs des corps ou des psychés, où se font ces réalisations grandioses à leurs yeux. Comme un calque d’un royaume divin, absent, trop éthéré à nos yeux, et nous laissant impuissant. Condition révoltante, incompréhension des souffrances reçues dans une boucle sans fin : Les maux produits sont nos maux. Et nos morts jusqu’à ce que nous les rachetions, par une chaîne de transmission.
De façon métaphorique, Un jésus vient sur terre, annoncé par ses prédécesseurs, comme dans une descente en enfer, qu’il ne peut vivre que comme un enfer, en sachant son paradis. Il transmet de son vivant sur terre, ce paradis oublié. Il l’incarne sur terre.
Les maux sur terre révèlent les maux que les cieux ne peuvent absolument pas accepter, ce qui indique les raisons ou les motifs de notre existence ici-bas, de la chute conçue pour notre rachat, et non pour nous perdre.
Mais en vérité c’est plus compliqué que ce schéma simple. Le ciel ou la terre ne sont pas radicalement séparés. La Terre inclut en elle ce Ciel. Mais comme un Ciel voilé, et qui reçoit tout de même les coups qu’on lui envoie. Et de fait nous sommes sans cesse renvoyés à terre. Jusqu’à ce que nous cessions de faire mal, mal penser, mal dire ou mal aimer.
Là, peut commencer le rachat : Jouissance et consolation. Délivrance, ou salut.

Et de la difficulté de penser

Et de la difficulté de penser, à peu près correctement, dans un monde si chaotique.
penser ? ou bien « voir » de ses yeux intérieurs ?
mais voir quoi, au bout du compte du conte fantastique.
Se voir, par l’autre, et ce qui se joue entre nous, entre tout.
tandis qu’il y a un rejet, la greffe de cœur ne prendrait-elle pas ?
Mince, avec tout ce qu’on a sous la main, ces ouvrages sublimes,
et ces beautés
que certains très dérangés saccagent,
à tel point qu’elles en meurent.

Comment voulez vous que cela soit pardonné ?

De la difficulté de dire

Les mots ne peuvent dire les choses, tout comme les choses ne sont pas des choses. Tout nous échappe, filant plus vite que la raison. Comme l’eau glisse entre nos doigts. Il y a pourtant une lumière quelque part.
Est-elle vraiment reçue et respectée ? Préservée comme il se doit. Et que nous comprenions où cela est censé nous mener. Il ne faudrait pas que nous nous méprenions sur les intentions extra-ordinaires, venues des dimensions « angéliques ».
Dieu n’est pas assassin, ni preneur d’otages. En d’autres termes, qu’avons nous fait de Dieu ? Puisqu’il s’agit de celui qui doit revenir par nous-mêmes.
Les conditions sont-elles remplies ? Le pourraient-elles quand le Monde se massacre ? Septembre noir ou gris ?

Critique

La politique est d’essence guerrière. Prise de pouvoir. Volonté dominatrice. Affirmation de sa parole dans un océan de doutes. Et rejet violent des opposants, tenus au silence.

La république se veut et se dit sacrée. Par opposition à la nature profane. De la nature, des peuples, des choses. Profane ne veut pas dire haïssable, mais en retrait, en arrière, destinée à grandir, progresser, sublimer cette condition.

La res-publica, la chose publique, n’est-ce pas la parole qui est censée circuler parmi nous ? parole au sens large de toutes les expressions possibles.

Mais dans cette situation, on peut émettre des doutes quant à la pureté des paroles publiques, celles qui occupent le devant de la scène.

Et dictent au monde.