Quelle misère

Je ne sais pas si c’est de la misère ou une simple fermeture d’esprit. Ou les deux.
Des jeunes gens font des études difficiles et suivent la doctrine officielle qui n’autorise aucune remise en doute, ni approfondissement.
La médecine considérant qu’il faut éliminer ce qui est nécrosé, plutôt que protéger ce qui est sain. Ceci dès le début d’une arrivée sur terre.
Ce qui fait qu’il y a transmission des défauts ou des morbidités, des faiblesses.
Ce monde se croyant fort avec ses technologies, ne voit pas qu’il en pert la dimension spirituelle et ses lumières, sous la chape écrasante du scientisme allant de pair avec un matérialisme étriqué.
Les spiritualités sont renvoyées dans la sphère des superstitions, des choses strictement intimes, alors qu’elles concernent tout le monde, de façon obligatoirement commune, comme monnaie d’échange.

Ob Jet

En ce moment je taille un noyer, très sec. Il m’épuise. Tout doucement j’y arrive. Il prend forme, il devient objectif. Une pensée ou un ressenti objectif. Il a pris chair. Et n’évoluera pas.
Mais un texte, une poésie se transforme avec la voix, la chair. Comme la musique avec ses interprètes.

Soli

Vous connaissez la formule latine, vae soli.
Eh bien, dans cette solitude malheureuse, la tentation du mal est grande.
la faille n’est plus une légère fêlure, mais un gouffre où la haine s’engouffre,
et cherche sa consolation.
Cela nourrit les monstruosités collectives qui s’en nourrissent
et où les hommes trouvent leurs frères d’arme.

Et cette impression de toucher quelque certitude,
qui n’a plus de droit d’être remise en question
les hommes ont trouvé leur ennemi.

Quant à l’ami éternel, ce qu’il nous enseigne,
cela passe en dernier. Si ça passe.

Humain trop

Ce (lui) qui fit ce monde le fit à la perfection. ( mettons presque )
Jusque là tout va bien. Pas d’humains à se déchirer sur terre. Ça ne devait pas satisfaire celui ou celle qui poussa le bouchon un peu plus loin, et engendra des êtres particuliers, qui se posent des questions. Illuminés par quelques réponses entrevues, ça devient nettement plus délicat. Parce que celui qui se questionne conçoit qu’il n’est pas pour lui-même sa propre cause. De même le monde, enfermé dans son monde, et ne pouvant comprendre et se rendre au lieu des causes ou des origines, puisqu’elles ne sont pas là.
Mais on a réussi ce fait incroyable de nous faire croire, donc de ne plus se poser de questions et d’accepter les réponses toutes faites imposées par certains d’entre nous assez rusés pour cela. On retrouve là les disputes dans les sphère politiques, religieuses, et plus sournoisement dans celles des mots qui font autorité.
Finalement ce ( lui) qui fit ce monde a réussi son coup de nous diviser à l’extrême. De telle sorte que la possibilité de trouver son unité se trouve en personne, qui se pose ses questions.
Tu es seul face à ton dieu ( persona, ou masque ) , en somme, que tu reconnais ou non. Et selon cette reconnaissance qui se produit en toi, tu entends mieux les maux du monde, et les zones obscures que chacun véhicule comme étendard.
Tout cela achève de rendre le monde très injuste, toutes chapelles et tous partis confondus, qui se pensent détenteurs d’un absolu.
On s’étonne ensuite que le monde rejette sa faute ( son manque ) sur un ou sur des boucs émissaires.
Ainsi s’achève la ruine du monde.

À propos de conscience

Parler de conscience revient à parler de science. Un conscient sait, ou saisit ce qu’il a sous les yeux, sous ses perceptions. Saisie qui n’est pas fixe, mais mobile avec les objets. Conscience de ces matérialités et ces spiritualités, indéfinies, jamais définitives. Ce qui fait que la conscience se modifie, nous ne savons jamais de façon définitive non plus. Simplement nous évoluons ou non dans cette conscience. En fonction des informations reçues, que nous prenons en compte ou rejetons.
Dans ces conditions il est difficile de parler d’identité. La matière pas plus que l’esprit ne sont porteurs d’identité en soi, d’identité définitive. À ce rythme la conscience non plus est sans identité apparente. En quelque sorte tout sujet est porteur de ses illusions passagères, sans devoir se rendre nulle part. Un peu comme des courants d’air.
Il y a un défaut quelque part dans cette absence d’identité ou d’être identique à soi-même.

Excédé

Je suis passablement excédé par ce qui se passe dans le monde. Un monde qui se bute sur ses murs, sur sa mauvaise volonté, ou sa négation, son indifférence ou son manque d’amour. Sur ces robots bourrés d’hypocrisie et de savoirs qui ne mènent nulle part que dans un vide abyssal. Excédés aussi par ces sectarismes qui rendent le monde dans cet état. Et ces états en conflits perpétuels adossés à leurs sacrés. Et évidemment le sacré qui doit se taire.

Le messie, pensez donc, il est reporté aux calendes grecques. Comme ça le monde agit à sa guise se croyant libre, mais pour ne trouver rien du tout. Ainsi le naufrage, le bal continue, révoltes, répressions, mots trompeurs.
On en perd le sens, et la raison, cette raison du « Père », ou plus exactement la maison du Père. ( Ce qui n’est pas une sulfureuse ou une imposture protection paternaliste ou patriarcale ) .
Postuler que Dieu « sait » tout n’est pas excessif. De même affirmer qu’il envoie son Fils comme seule issue possible pour s’en sortir, à condition d’entendre ce qu’est le Fils.

Le Fils est Chemin du Père, qui mène au Père. ( sous-entendu sa demeure )
C’est à dire qu’il ne s’agit plus de prendre un personnage x y ou z désigné comme Christ, ce ne serait qu’idole, ni même sa parole. Si les hommes n’intériorisent pas en eux le Fils, le Chemin dans les actes. Dans les faits. Plus que dans les mots. C’est une révolution intérieure ce machin là. Un bouleversement qui s’opère, et nous métamorphose. ( plus que cela, mais ici passons )

Ce qui fait qu’en un lieu donné, il y a un retour effectif du sacré, non nommé. Mais dont les effets les plus importants sont une sorte de rassemblement, une assemblée qui se reconstitue hors des champs politiques. Séparée de l’État et de ses réalités contingentes, administratives, législatives, directives, économiques, triviales, pesantes.

On entend bien que tous les énoncés des spiritualités de tous horizons, qui ne touchent qu’à cette sphère spirituelle, sans se mêler des choses de l’état, toutes sont valables et critiquables. On peut en discourir et examiner ce qui nous semble lumineux ou obscur.
Dans ces conditions, les hommes cesseraient de faire couler le sang et détester leur vie.

Pour le moment, il me semble qu’il n’y a pratiquement rien, que des abus.