pro et con-fusion

Par ces outils numériques, il y a profusion des images et pléthore possible de vols, par la confusion. Si bien qu’il n’y a plus de reconnaissance de ce qui est création originale. L’artiste reste seul dans sa relation intime avec sa vision et est renvoyé à l’insignifiance, ou à l’inexistence.

C’est de la récupération, ce n’est pas trop pur. Ça galvaude, déforme ou dévoie, ça corrompt le fil. C’est à dire cette relation censée provenir de la source à laquelle tout le monde a droit.

Le monde dans ces conditions se trouve égaré. Et perverti.

Ab-surdité

Le monde est « sourd », il lui faut faire beaucoup de bruit.
Rien n’est ici. Ici est Présent.
Ce qui est numérisé dans une boite, ou écrit sur une feuille, est absence. Pâle copie d’une présence. On ne peut s’entendre. On reste seul avec sa pensée enfermée. Maladivement il y a l’art comme tentative désespérée de toucher des points – communs – de vérité par la forme. Formation de nos âmes.
Réformées, transformées, métamorphosées, les âmes touchent au sublime. Comme une évaporation.

Ab-surdité
Sans dieu, tout n’est qu’absurdité, du bien et du mal, c’est horrible de se perdre ainsi. C’est dur à dire, parce que la vie ici devient horriblement fade, elle nous laisse exsangue. Proche du néant.

Si nous croyons qu’il n’y a nul Dieu pour penser le mal, pour savoir où il se trouve et comment il réagit à ces maux du monde, nous nous trompons. Pour la raison simple entre toutes que Dieu est en « nous ».
Et si nous sommes sourds à nous ?

Le chant s’élève vers

Le chant s’élève vers. Ou bien le chant nous élève vers où ( quel verrou rouillé à dérouiller )

« Dieu n’existe pas, Il existe. »

Qu’est-ce qui existe ici ?

Le « je » , la personne, semble exister. On peut poser cela a priori, comme existant. (personne dit Ulysse )
Le monde, impersonnel, comme une foule, un océan.
Puis il y a Il , troisième personne, au féminin, une île, inconnue. un destin qui se dessine bien ou mal.
Dans tout ça Dieu n’impose rien, ni le bien ni le mal. Mais il s’impose discrètement à nous, à nos pensées sous les masques, ( personne )
C’est à chacun d’entre nous, qu’incombe l’un ou l’autre, en fonction de ce qu’on connaît ou veut approcher.
Tout cela par le chant, par les œuvres, et par nos pensées.
À quel paradis pensons-nous ? Pour quelle félicité agissons nous ? Quel dieu allons nous créer en nous ?
C’est à dire à quelle forme de vie qui nous permettrait de supporter les moustiques et autre mouche du sommeil.

Des œuvres

La raison de toutes ces créations, ou une des raisons, c’est la folie du réel sans image possible, ce qui nous laisse désemparés. D’où la profusion des œuvres. Dans les temps, il y a un infini, et une absence. Une image, un totem, un poème, sont des objets interdits. Signifiant qu’ils nous arrêtent. Irrationnellement, sans nécessité pratique. Hors des contingences, et des habitudes.
Une image ou un dessin ne sont pas des objets normaux. Les sonorités créées dans le poème ou le chant non plus. Est-ce pour cela que certains d’entre nous allaient dans le fond des grottes pour cacher leurs motifs ? Pour ne pas se montrer. Ou ne pas montrer le fond monstrueux, anormal d’une pensée, d’un amour ou d’un désir, humainement transgressif.
Concevoir que l’humain à ce moment là, n’est plus animal. Ayant franchi une limite, il y a un feu. Dans cette dimension supérieure aux temps. Comme un poisson hors de l’eau. Où il est habituel d’y voir de la mort.

La vie normale devrait pouvoir se satisfaire de vivre ses jours doux, d’amour, de tendresse, d’actions simples et quotidiennes, de plaisirs et d’efforts, par les corps animés répondant ainsi aux besoins de l’existence. Mais on sait que cela ne suffit pas. Les violents n’autorisent pas à vivre dans la quiétude. Les mondes sont enchaînés par ces dictateurs. Atrocité du mal, et sa laideur. À laquelle les cœurs doivent trouver des réponses, pour ne pas sombrer. Et donner et trouver comme des preuves de vie.
Le chanteur qui draine des foules en extase, par exemple. Et bien d’autres monuments sur la terre entière. La terre comme une œuvre d’art, une coupe ayant reçu ses dons des étoiles.
Une fois qu’on a dit ça, on n’est tout de même pas certain que cette « malédiction » cesse, si nous n’y mettons pas du nôtre. Nous ne pouvons rien exiger des autres si ce n’est pas accompli en nous.

Je songe à Van Gogh, Artaud, Bartok, Cellini, et tous ceux un peu fous sur les bords,  que les pouvoirs tendent à vouloir normaliser.

De l’œuvre comme réceptacle

Parce que nous avions de la beauté en nous, nous éprouvons le besoin de l’apercevoir hors de nous, par le truchement des œuvres d’arts. La Beauté n’est pas dans l’œuvre, mais dans notre regard, notre écoute, nos sens en éveil, percevant le signe caché derrière le voile de l’image. Image au sens large, de poème, de totem, de concerto, de fronton de cathédrale, de ballet, de théâtre, de ces créations en apparence gratuites.

Quelque chose s’impose en nous pour engendrer de la beauté, comme un témoignage d’amour, de vérité et de bien.

Sans cela nous sommes pauvres.

Le beau, c’est une question d’âme vivante. Quelque part tout est beau et vrai, c’est pourquoi il faut des œuvres qui tendent vers cette beauté et vérité, comme des réceptacles audibles, lisibles, des formes où elle devient perceptible. Elle nous renverse, nous met en émoi, cela nous réveille.

Cela ne peut manquer d’avoir des effets sur la marche du monde. Mais comme le monde est retors, rien n’est garanti, on ne sait jamais quel virage le monde va prendre et quelle sera la suite des événements. Si les hommes ne veulent pas des plus belles œuvres, des messages les plus limpides, et par dessus tout, d’en appliquer les leçons, comment voulez-vous que le monde s’améliore ou s’en sorte ?

Et puis il s’agit de transfiguration. Un jour on rencontre une œuvre, elle nous transfigure. Elle fait son chemin en nous, si nous la nourrissons de nos efforts. Ensuite, on constate la montagne des œuvres allant vers le vivant, et nous éloigne de la mort.

Conditions

Si des hommes nous indiquent ce qu’il faut faire si nous voulons que les maux s’éloignent, et si nous n’en tenons pas compte, n’en faisant qu’à notre tête, selon nos opinions approximatives ou nos raisons boiteuses, sans visions réelles des causes et des fins, sans prendre en compte les enjeux dépassant le cadre étroit de nos intérêts, visiblement malheureux, que peut-il alors se produire ? On aspire à la liberté, mais si on s’en sert mal ?

C’est pour cela que j’insiste sur ces dimensions artistiques, non pas comme des fins en soi, mais comme des lumières larges et nombreuses posées sur le chemin. Comme une bonne parole peut nous transformer et une mauvaise nous détruire.

Faisons-nous l’effort d’entendre et discerner dans tout ce qui nous proposé comme discours et des actes en résultant ? il y a tellement de fumées toxiques.

Comment confondre Jésus et César ?

Question délicate de l’œuvre d’art

Quand vous avez résolu les si nombreuses questions qui encombrent les mémoires et les bibliothèques en mettant sur pause, le temps de reprendre votre souffle, qu’allez-vous faire ? Où irez-vous et par qui ou par quel moyen vous reprenez vos esprits ? Comprendre que tout ce qui nous est imposé est une lutte dans le chaos, d’où nous ne sommes pas certains d’en sortir vainqueurs tant que nous sommes en plein dans la tourmente, à l’image d’une jungle. Ou d’un désert.

C’est bien ici précisément que la beauté nous fait signe, sa présence dans l’âme nous redonne à vivre. Je ne vois pas d’autres motifs à la création artistique que ces signes limpides d’un destin qui nous attend parce que nous les avons mis en œuvre d’amour.

Dans une certaine mesure les énoncés issus de la recherche sont porteurs de cette même beauté, mais froidement, sans âme, strictement inhabités. Comme des cimes glacées.
La lutte, avant tout, et après tout pour que l’âme vive.

erreur dans l’heure

L’erreur politique, ou l’erreur est politique. Le soleil est en avance d’au moins huit secondes. On ne l’entend pas. Le soleil est dans le temps de l’univers. On ne peut pas décider à sa place. On se ferait mal. C’est ce qui se produit. Ce n’est pas raisonnable. Pire, on emprunte son feu, comme Prométhée ça nous ronge le foie sur notre rocher, enchaînés. Au lieu de se délivrer. Les effets se constatent au cours des évènements, après coup. Et c’est trop tard.

d’où l’urgence d’entendre ces dits du soleil, inexprimés, ou inexprimables. pour qu’ils atterrissent.

hé, que serions nous sans soleil ?

Dans la toile.

Nous sommes pris dans la toile. Celle-ci a plusieurs formes. Ce sont peut-être nos murs et nos demeures, nos automobiles et nos smartphones, ces encombrements qui nous séparent, et ne nous donnent guère de lumières à propos des lieux où nous sommes censés nous rendre. On a beau dire, ou penser, tout paraît immuable. Il y a tout de même des aspects positifs. Des amitiés, des joies partagées, parfois mêlées d’ombres, mais si on ne s’y arrête pas, ça passe. Et on se sent vivre. Ce qui est lourd s’allège. Notre état maladif trouve sa médecine. On est moins enfermé dans la peine, ou la pesanteur de notre corps clos, replié sur lui, symptôme de ces séparations effectives apparemment insolubles. Bon, le dire ou le penser peut nous dénouer. L’acte en principe doit suivre.

Mais on ne peut rejeter ce « moi » sous prétexte de s’en délivrer.

De toute façon, ce que nous sommes reste étrange. À l’image du réel. Et du créateur, de l’acte créateur. Qui ne peut être que d’ordre divin, ou expression d’une transcendance, d’un Jeu fabuleux. On ne devrait pas faire l’impasse sur la magie. Et ne pas succomber à ces pièges des magies négatives, ces envoûtements criants qui plombent les plus faibles et les moins bien informés. Ce qui a pour effet dramatique de générer violences et addictions, tous ces malheurs. On est pris aussi dans ces politiques et ces discours, mais ce n’est que de la fumée noire.

À l’opposé il y a tous ceux qui essaient de réenchanter le monde, et à qui on ne donne pas grand-chose. Bien entendu, cela fait partie du jeu, et de la lutte. Ceux qui ont quelque chose à exprimer ne peuvent avoir qu’eux mêmes comme seul soutien, que ce soit dans leurs productions créations, mais sous entendu qu’ils reçoivent en principe des lumières qui les inspirent. Et donc les soutiennent dans leurs œuvres. Ces ouvrages qui doivent en principe rassembler, l’un et l’autre.

Est-ce ainsi ?