Question délicate de l’œuvre d’art

Quand vous avez résolu les si nombreuses questions qui encombrent les mémoires et les bibliothèques en mettant sur pause, le temps de reprendre votre souffle, qu’allez-vous faire ? Où irez-vous et par qui ou par quel moyen vous reprenez vos esprits ? Comprendre que tout ce qui nous est imposé est une lutte dans le chaos, d’où nous ne sommes pas certains d’en sortir vainqueurs tant que nous sommes en plein dans la tourmente, à l’image d’une jungle. Ou d’un désert.

C’est bien ici précisément que la beauté nous fait signe, sa présence dans l’âme nous redonne à vivre. Je ne vois pas d’autres motifs à la création artistique que ces signes limpides d’un destin qui nous attend parce que nous les avons mis en œuvre d’amour.

Dans une certaine mesure les énoncés issus de la recherche sont porteurs de cette même beauté, mais froidement, sans âme, strictement inhabités. Comme des cimes glacées.
La lutte, avant tout, et après tout pour que l’âme vive.

erreur dans l’heure

L’erreur politique, ou l’erreur est politique. Le soleil est en avance d’au moins huit secondes. On ne l’entend pas. Le soleil est dans le temps de l’univers. On ne peut pas décider à sa place. On se ferait mal. C’est ce qui se produit. Ce n’est pas raisonnable. Pire, on emprunte son feu, comme Prométhée ça nous ronge le foie sur notre rocher, enchaînés. Au lieu de se délivrer. Les effets se constatent au cours des évènements, après coup. Et c’est trop tard.

d’où l’urgence d’entendre ces dits du soleil, inexprimés, ou inexprimables. pour qu’ils atterrissent.

hé, que serions nous sans soleil ?

Le Soleil fait son cinéma

Platon, pardon, mais quel con fus-je. La politique technique politique qui tranche avec des décrets dans les âmes chairs nous déchire sans offrir le moindre début de réponse ou de repos.
La caverne et ses reflets, la grotte ornée, la crypte et la fresque, voyage au centre de la terre, parleur design.
Le Soleil aveuglant Se dessine sur l’écran des pierres, et ainsi se révèle et s’expose. Il nous montre en douceur tout ce qu’il contient. Et qui est bien plus que de l’énergie, contenu de puissance.

Maladroitement : En nous, H. Il y a un dessein. Un des seins des saints. Il y en a. La vague du Portugal, le mont Fuji. La geisha. L’ami. H, Hiro. Naga. Fil sous la terre et le temps.

Ainsi discrètement nous tient en éveil.

Ce qui se trame en nous, il s’agit de La Vie étendue. De l’expansion créatrice débordant du cadre étroit des existences individuelles, quoique passant par le moi, indispensable, et la volonté. Cela fait une arborescence. On dessine. On se dessine et se signe. Fil continu sur le nu. Infimes variations de la plume ou du pinceau comme des larmes. Des pluies qui nous tiennent en éveil la nuit.

Eric, repoussant politique

(et rejetant les mots des robots, leurs discours intelligents )

Dans la toile.

Nous sommes pris dans la toile. Celle-ci a plusieurs formes. Ce sont peut-être nos murs et nos demeures, nos automobiles et nos smartphones, ces encombrements qui nous séparent, et ne nous donnent guère de lumières à propos des lieux où nous sommes censés nous rendre. On a beau dire, ou penser, tout paraît immuable. Il y a tout de même des aspects positifs. Des amitiés, des joies partagées, parfois mêlées d’ombres, mais si on ne s’y arrête pas, ça passe. Et on se sent vivre. Ce qui est lourd s’allège. Notre état maladif trouve sa médecine. On est moins enfermé dans la peine, ou la pesanteur de notre corps clos, replié sur lui, symptôme de ces séparations effectives apparemment insolubles. Bon, le dire ou le penser peut nous dénouer. L’acte en principe doit suivre.

Mais on ne peut rejeter ce « moi » sous prétexte de s’en délivrer.

De toute façon, ce que nous sommes reste étrange. À l’image du réel. Et du créateur, de l’acte créateur. Qui ne peut être que d’ordre divin, ou expression d’une transcendance, d’un Jeu fabuleux. On ne devrait pas faire l’impasse sur la magie. Et ne pas succomber à ces pièges des magies négatives, ces envoûtements criants qui plombent les plus faibles et les moins bien informés. Ce qui a pour effet dramatique de générer violences et addictions, tous ces malheurs. On est pris aussi dans ces politiques et ces discours, mais ce n’est que de la fumée noire.

À l’opposé il y a tous ceux qui essaient de réenchanter le monde, et à qui on ne donne pas grand-chose. Bien entendu, cela fait partie du jeu, et de la lutte. Ceux qui ont quelque chose à exprimer ne peuvent avoir qu’eux mêmes comme seul soutien, que ce soit dans leurs productions créations, mais sous entendu qu’ils reçoivent en principe des lumières qui les inspirent. Et donc les soutiennent dans leurs œuvres. Ces ouvrages qui doivent en principe rassembler, l’un et l’autre.

Est-ce ainsi ?

Le vol à voile

Le voile vole.

Comment pourrions-nous imaginer un seul instant ce que ressentait le premier homme dès lors qu’il est sans condition terrestre à proprement dit, mais arrive tout droit d’une île à bord d’un char à voile ? Le choc a été rude, l’atterrissage sans parachute. Est-il tombé sur la tête ? Avec comme effet d’être pris comme un Bernard l’ermite dans son crâne comme une coquille Saint-Jacques. Qu’en pensent les berniques et les bigorneaux ? je veux dire ces êtres qui ont dû passer par toutes ces étapes et venir jusqu’à nous pour que nous puissions faire de la prose en mangeant des huîtres et se parer de perles. Ah les jours légers…

 

Se pencher sur nous mêmes

La science qui se penche sur les mythes, comme un objet à analyser, évidemment ne croit pas une seconde à la validité du mythe en lui-même, n’y voyant là que de l’ignorance venue des tréfonds les plus reculés du passé des ignorances. Ce qui semble donner un crédit fort aux sciences contemporaines et leurs corpus de représentations. Sauf que la science actuelle au lieu de ces mythes d’émergence naïfs, ou natifs, nous fait sortir d’un puits sans fond de l’espace temps, d’un puits où au fond il n’y a rien qu’un processus d’énergie, un événement passé, et d’où on extrait une volonté de prédictions et donc de possession de vérités ultimes, par conséquent du savoir à l’état pur et « objectif », définitif, débarrassé de toute croyance.

Du moins, c’est dans cette direction que la science actuelle pose ses principes, en prétendant sonder dans les origines et renvoie le reste à des chimères, de l’imaginaire sans queue ni tête.

Or l’origine, on ne peut qu’y être encore présent. Il fait partie de nous, mais se révèle parmi ceux qui s’y penchent, et non qui se penchent sur ce que d’autres purent penser, dessiner ou imager, bref, c’est un objet intérieur, invisible, non factuel. qu’on ne peut par conséquent que rendre de façon symbolique, mythique, comme des prières.

Ceci n’enlève rien à la science, sauf son emprise sur nos esprits. Par delà la science humaine on découvre une science divine, ou une science incluse dans les éléments ou en tout, ainsi que ses finalités.
Si on demande au robot de nous éclairer, on va sérieusement être embrouillé. Normal, puisqu’il n’est que le fruit d’humains.
Vous savez qu’il n’y a pas que ce plan humain de la machine. 

Croi croi

Un scientifique affirme ne rien croire. Disant cela il se drape dans une certitude. Celle que ses mots sont justes. Il croit au moins dans ses mots et ce qu’ils veulent dire, sinon il se tairait en proie à un doute absolu, du fait de l’ignorance, celle qui fonde la science et la recherche, la sienne y comprise.
Alors a fortiori, les hommes dans leur ensemble, sachant qu’ils en savent encore moins que les savants, sont bien obligés de croire, avec ce que cette façon de procéder implique, pour ne serait-ce que pouvoir vivre et supporter l’existence.
Il demeure des points incontournables au sein des psychés ayant des effets puissants. La peur, l’angoisse, la souffrance, la maladie et la mort, le sang et les ossements. La faim et le désir, la soif et le plaisir, la jouissance, le sentiment de beau ou de larmes qui nous traversent, sans qu’on sache pourquoi. Forcés donc de croire à tout cela, induisant une dimension de Mystère, exprimé sous d’infinies formes, par d’infinis moyens, et en nombre aussi nombreux que d’humains.
Le Matériau en nos esprits ne manque pas. Nous savons que cela n’est pas rien même si nous ne savons pas résoudre les équations d’Einstein, ou n’avons pas d’explications relatives à notre existence en ce lieu terrestre isolé dans ces univers.
Croire, c’est un mode de la pensée pure, en nous, qui essaie simplement de reconstituer son parcours, ou sa vie.
Dans cette logique, il semble normal que face à l’approche savante, il se trouve l’art – en général. Cela fait partie de l’humanité en quête d’elle-même, par les questions que l’art soulève, ou l’exposition de son intériorité sur les murs, où des hommes savaient ce qu’ils voyaient.
Le Sujet est inépuisable. Si elle ne veut pas tomber dans l’insignifiance et ou le néant, et nous y entraîner, la Science est bien obligée de croire à l’objectivité du sujet, tout comme à l’existence de l’âme diffuse hors de nous. Ce qui n’est pas tout à fait rien.

Voir l’œil. Voir l’anneau ou la boucle. Le dire ou l’écrire ne dit rien. L’expliquer le noue de façon insignifiante. Il y a une verticalité abyssale. Et si elle nous prend, nous ne pouvons la saisir. C’est comme une colonne. Si nous essayons de la penser elle nous échappe. Nous ne pouvons à la rigueur que de se laisser penser. Un peu zen, tout ça, me semble-t-il.

Trans Maître

Rien ne va sans transmission. Une donnée transmise reste intacte. Il n’y a nulle perte d’une génération à l’autre. S’il y a des pertes ou des défauts cela se passe dans la transmission et non dans les données.
L’objet dont il est question ici n’est pas dégradable. Ça passe ou rien ne se passe. Ça ne passe que s’il y a une certaine pureté possible. D’où le fait des épreuves de purification qui sont imposées aux récepteurs potentiels. La pureté n’est pas une fin en soi.

Si le pur était la fin, nous perdrions en chemin ce qui n’est pas pur. Et, ça fait beaucoup de vies gâchées.

Trans maître, trans mission, la mission vient du maître, Rien n’est forcé. Contrairement à ce qu’on sait des contraintes et violences exercées sur les esprits, au nom du Pur.

Il y a un sens à cela.

il y a un sens, tout comme le temps a un sens. Et puis ce sens est secret, un secret que tout le monde connaît, qui gît même dans l’impur. Tout comme il y a un sens à engendrer, voir vivre ses enfants, et les générations se suivre, et se pousser à vivre.

et donc, se sauver. Le Maître vient se sauver dans les hommes qui se sauvent et se reconnaissent enfin.

Signe

Avant le mythe il y a le signe comme avant l’écrit il y a le cri.

Le signe s’est imposé à nous et nous a traversé, invisible et fulgurant, silencieux effrayant et merveilleux, mouvement immobile qui nous pénètre de son absence. Nous émettions des sons animaux, utiles. Nous ne savions pas qu’il y avait un autre monde qui pouvait s’inscrire dans notre œil, forçant celui-ci à s’ouvrir. Puis un signe, deux, un nombre conséquent, chargé de multiples sens, et nous confondant. Sidérés face à l’abîme. Nus devant les mondes, c’est à dire nous sentant insignifiants face à eux qui nous parlent.
Cela nous secoue.

Nous ne pouvions plus nous taire ou nous satisfaire des sons utilitaires qui passent, des gestes ou des pratiques. Il fallait traduire les signes subjectifs en signes objectifs, et ainsi dessiner les signes muets invisibles en visibles.
L’art est une expérience des profondeurs qui nous brûle sur les bords et nous expose, parce que nous y mettons notre âme nue. Et prenons des risques comme dans un miroir, où le voile se déchire ou se soulève.
Il s’y passe quelque chose qui forcément nous atteint dans notre psychisme fou, conscient du bas et du haut, de l’illimité et de notre finitude.
Il est possible alors que nous commencions à progresser en rendant grâce à ces présences douces à nos côtés, cheval, bison, rennes, en les dessinant et coloriant couleur sang.
Cela nous apaise.

Des premières données

Il est difficile de penser que les hommes, depuis que l’on sait que nous sommes les mêmes depuis si longtemps, n’aient pas étés traversés par ce qui nous touche aujourd’hui, nous effraie ou nous émerveille. Et donc aient eu ce besoin de l’exprimer comme nous en avons le besoin. Ce ne sont pas des affaires de croyances qui sont à la base de toutes ces créations. Mais me semble-t-il un impératif intérieur subjectif, la « Beauté » en tant que force vivante, présente dans la forme animée et animale. S’il y eut si peu de scène d’ordre sexuel, cela s’explique sans doute que ce n’est pas la priorité des anciens, qui devaient avant tout, se nourrir, se vêtir, se chauffer, s’abriter, et donc ils n’avaient guère trop de loisirs pour la chose.

Cet aspect double de l’effroi ou de l’émerveillement s’impose comme donnée première, et universelle