Nous pouvons croire que la terre a de beaux jours devant elle, elle n’est pas prête à mourir de suite, dans le big crunch promis par le savant. Nous ne voudrions tout de même pas gommer le futur, même si nous savons que nous ne serons plus ici, il importe que la terre vive. C’est très mauvais de quitter la terre en ayant laissé des montagnes de morts derrière soi. Tout ce qu’on voit de nos jours n’est pas trop raisonnable. Il ne s’agit pas de raison raisonnante qui arrive à justifier tout et son contraire, au prix fort des exterminations des masses soumises. Avec la complicité de la science qui nous persuade du bien fondé de ces exactions.
La Science sans esprit, ou les lois sans esprit, que peut-il en résulter ? Ces affirmations scientifiques rigoureusement exactes dans leurs théorèmes et équations, ignorent superbement la dimension spirituelle, on le sait.
Comme par exemple le temps de Planck réduisant tout présent à ce temps là, annihilant tout les Temps, et leur continuité, dans laquelle nous nous vivons éprouvons ressentons et nous souvenons. Bref, pour la science nous n’existons à peine.
Et le monde se met en chantier pour construire une terre sans homme. Ou des hommes comme de simples outils au service de cette puissance savante. Quasiment outils de cette transcendance inédite, matricielle mathématique.
Il s’agit de nous, de savoir ce que nous sommes, de quel esprit nous procédons, de quel esprit nous faisons notre esprit. De quelle « pensée » venons-nous ? Quelle pensée traverse nos corps, nos sociétés et la terre entière ? Si c’est une traversée, c’est d’une rive à une autre rive. En principe sans perte, et mieux, en enrichissant l’autre rive.
Je me répète
Puisque le « Père » ( esprit du père) ne fait plus autorité aux yeux des hommes, puisque le « Fils » (vie du fils) ne sert plus d’exemple, il ne nous reste que le nôtre (dans l’hypothèse où nous en avons, de l’esprit ). Et comment va-t-il ? Esprit sain, esprit pur, innocence ou culpabilité ? Dans ce sens là, nous sommes seuls face à nous.
Après ces mots, vides de sens si nous ne les remplissons pas de nos actes et de nos efforts, que rajouter ? Que prouver ou affirmer ?
Que nous ne sommes pas nés à la suite de limaces vaguement évolutives par le jeu de circonstances hasardeuses, pouvant se sustenter à moindre frais sur le dos de la bête. Non, ce n’est pas ça la vie qui est incluse en nous. La vie, ou le réel que nous sommes. Cet impératif de lutte dans cet univers, se produisant entre nous et en nous, c’est une ruse d’un ordre supérieur, pour que de nous-mêmes en sorte notre « nature ». Celle-ci, oubliée, voilée, lumineuse et salée, ne nous revient pas par passivité ou par paresse. Elle ne se révèle pas non plus sous un angle strictement intellectuel dialectique ergotant sur les bords, ou palabrant à l’infini sur des jugements de valeurs, ou sur des questions de systèmes qui ne sont que des cadres vides.
La question à laquelle nous ne pouvons répondre, c’est celle de ce Dieu qui vous habite, et de sa demeure existentielle. La seule réponse qui tient est de le vivre, comme on dit, il faut y aller. Ce n’est pas une mince affaire, de dévorer les univers et de les digérer. Mais tout cela, pas à pas. Ou pour les gens qui se disent initiés et savants, d’un seul coup pourquoi pas.
N’empêche que dans la foule – houle humaine – il y a nécessité d’un médium, ou de médias qui servent de relais de transmission d’information « pure ». Comme lors d’une transfusion. Sans plus d’explication, de critique, de discussion, comme une étincelle vous enflamme. L’étincelle, le photon n’est pas dans les lignes des équations d’Einstein ou des probabilités. On est dedans, ce n’est pas probablement, c’est certainement.
On fait corps avec les univers, on est vivant avec les univers vivants, qui nous servent de support, d’épreuve, d ‘océans à franchir, de terrain de jeux épousant plusieurs formes. Chacun son talent et son goût.
Si vivre, c’est voyager, au bout de la nuit il doit y avoir la lumière où vous venez déposer votre âme, et où vous fusionnez avec elle, et vous vous y re-posez.
L’âme est (rationnellement) pure. Son chemin ne mène pas à la mort.
Raisonnablement ou prenant la mesure exacte du Réel ?