Façons de penser

Il ne s’agit pas seulement de façons, ni de pensées. Ce qui modifie radicalement le cours de notre existence tient à autre chose, quelque chose de caché. Une foule d’énigmes qui purent se présenter à nous et qui nous interpellèrent.
Une fois qu’on sait que ce monde n’est pas bon, et que l’on refuse de demeurer pris dans ses bêtises, ses travers, son épaisseur, son ignorance qui s’infuse en nous, ne répondant pas bien à ces aspirations enfouies, à cet amour qui erre dans le désert, il reste donc tout à faire, et tout à penser.
On n’invente rien, on ne fait que retrouver ce qui fût perdu. Ou qui a été écrasé par des siècles obscurs et violents, qui envahissent tout notre espace psychique. Nous étions aveugles. Nous n’entendions plus rien. Nous étions ivres, et vains. Soumis par ces conditionnements et endoctrinements scolaires, issus des livres sans vie, nous ne pouvions plus penser la mort que comme une fin. Dans ces conditions nous étions pris dans ce monde-ci, sans pouvoir envisager un autre monde.
Ainsi, tout fut fait pour que nous déployions notre énergie pour transformer ce monde-ci en un autre monde, mais c’est le même, ou du moins il est fondé sur des bases qui prétendent le contenir en vérité, et ne pas le contredire.
Or s’il y a ce monde et ses lois, il y a aussi un autre monde et ses autres lois, qui n’effacent pas les premières, mais leur redonnent un sens et énormément de nuances.
C’est comme cette évolution des espèces. Cette façon de penser ce qui la produit. Ces interrogations savantes à son sujet ne répondent en rien sur les facteurs réels. On nous dit de penser l’évolution comme une suite se complexifiant, par elle-même, selon ses propres ressources, incluses et automatiques, sans existence d’agent extérieur au système terrestre, ou universel matériel.
Il a bien fallu qu’en elle furent dessinés des plans, et plus que des dessins ou des schémas, que ces plans furent chargés d’intentions, de pensées, d’affects et de présences effectives, d’énergies et de volontés, de capacités de mémoire. Tout cela coulant de source par la suite.
Si les hommes font barrage au vivant, ils se privent de pouvoir vivre. Et de comprendre ou de progresser en eux-mêmes, relativement à ce qui vit.
C’est pourquoi les hommes ont encore des dons d’extralucides. Ou de guérison, qu’aucun livre ne contient, si nous ne pratiquons pas, par ces étincelles reçues. Il est bien entendu que cette pratique reste secrète. Et sa parole discrète.
Mais comme je disais ailleurs, nous sommes rendus au bout, signifiant que dieu a tout donné. Et que c’est à nous désormais de nous prendre en charge, nous appuyant sur le meilleur possible, et rejetant le pire possible.
C’est pourquoi nous n’avons pas grand-chose à attendre des systèmes et de leurs tenanciers qui possèdent la hache.
Voyez tout ce qui peut se produire en vous.
Je reprends. La pierre ne se transforme pas toute seule en argile. Il a fallu de l’eau et du feu. Il y eut aussi des bactéries qui purent l’ingérer, et ces bactéries restèrent bactéries aussi longtemps qu’il n’y eut d’autres facteurs intervenant, des algues qui restèrent algues, des herbes qui ne devinrent pas pour autant des chênes, qui restent chênes sans autres interventions. Ou deviennent des pierres pétrifiées, fossilisées. Bref, c’est un jeu de relation entre la mort et le vivant. Un corps meurt et rend sa vie à la vie.
Humainement, c’est le même processus qui s’opère. Des facteurs extérieurs qui nous transforment. À la différence près que nos transformations ne concernent pas seulement notre corps, et sa décomposition, mais tout ce qui s’y produit en notre psyché si nous voulons. Si nous ne voulons pas, nous n’avons que la mort, la décomposition qui fait son œuvre de nos corps.
Nous n’aurions pas fait le pas vers une connaissance de ces agents extérieurs. Plus simplement de cette transcendance consubstantielle aux univers de pierre, de métaux, de minéraux, de feux et d’eaux.

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