Et puis

Je me reprends. La totalité, est-elle mal, bien ou indifférente ? Positive, négative ou neutre ( ou nulle ) ? Il n’y a que nous pour le savoir. Et sans doute nous, pour l’ignorer. Les habitants naturels semblent savoir ce qui est bien et dédaignent les maux, ou savent s’en prémunir ou s’y adapter, c’est à dire survivre si rien d’incongru vient perturber le cours normal de leur existence. Nous semblons être la seule engeance capable de générer des maux intentionnellement, pratiquement comme des expériences, des souffrances qui paraissent gratuites.
Les habitants naturels ne se donnent pas la peine de faire mal. Nous, cela rentre dans nos pouvoirs. Comme si nous voulions posséder ce négatif, sortir de cet état pur ou angélique, ne se posant pas de questions, mais prenant la vie telle qu’elle vient, de même que la mort. Nous refusons quelque part la mort, la nôtre ou celle de nos congénères, et de ce fait nous refusons de vie ou redoutons le vivant, sous ses formes intenses, entières, tout cela par faiblesse inhérente à notre nature. Nous devenons inhumain ou surhumain, c’est selon.
Nous ne sommes pas nés d’une seule évolution d’objets porteurs de vie propre, se complexifiant au gré des circonstances extérieures.
Il a fallu un geste créateur, pour ôter cette pureté, instinctive, première, mais décisive quant à ce qu’un être privé de cette innocence va devoir entreprendre dans tous les espaces pour comprendre sa situation. C’est peut-être ce qu’on nomme évolution. Ce ne seraient pas les êtres qui d’eux-mêmes évoluent, mais des facteurs extérieurs qui les font évoluer, et ceci en vue de quelque chose porteur de sens. C’est à dire allant quelque part.
Nous avons ces capacités de nuisance et inversement de pouvoirs positifs créateurs. De même l’indifférence.
Entre parenthèses : quand on se demande si les univers sont peuplés, il suffit de savoir que nous peuplons l’univers, que nous en sommes des habitants, ayant en nous toutes les questions nécessaires, et les réponses à chercher ou à créer. Ne serait-ce que cette volonté en nous de ne pas se satisfaire de notre condition, en bien comme en mal. De nous dépasser, comme on dit couramment de nous transcender. Si nous avons ce pouvoir effectif, c’est qu’il y a de la transcendance dans ces univers.
Et par conséquent un fil conducteur qui nous amène ou non à accroître ces pouvoirs et ces savoirs. Dans l’idée fondamentale de ne pas mourir ou nous éteindre, de façon définitive.

Pour un être mort tout est mort

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