Terre promise

Qu’est-ce que c’est cette histoire de terre promise par un prophète comme un vulgaire héritage de terrain cadastré, des meubles et des bijoux ? Tout est faux, dévoyé de son sens.
Une musique messianique ouvre les portes du royaume, de cette autre terre au-delà de la terre. Comme tout a une fin, quand la musique cesse, ce qui nous a transporté cesse ou s’atténue. C’est à nous de recomposer ce chemin intérieur, de retrouver notre terre promise. Promise dans le sens où les équations, les harmoniques qui furent délivrées par les messagers, comme des semences pures, ne peuvent pratiquement pas manquer de produire leur fruit. Même si nous nous trompons, ou égarons en cours de route, nous savons nous corriger.
Demeure le problème crucial des puissances prêtes à réduire en cendres les hommes et la vie sur terre. Puissances lourdes d’un nihilisme affligeant, avec lesquelles aucun dialogue n’est possible. La vie modeste, l’existence simple, n’ayant aucune valeur à leurs yeux, guère plus que celle des outils qu’on jette après usage. Voudraient-ils établir dans le temporel, l’éphémère faible et mortel, posséder la puissance des soleils ? Il y a une inversion dans leur esprit, une perversion du langage ?- qui leur fait croire que le royaume est de ce monde. Et qu’ils doivent être au sommet de la hiérarchie en piétinant le monde infâme à leurs yeux.
Le dilemme des mots et de leur sens, est tel qu’effectivement il y a un règne divin sur terre. Mais qu’il n’a pas plus de pouvoir que celui d’un musicien sublime, lui aussi transporté.
Bon, admettons que ces puissances maléfiques jouent un rôle positif, le positif du négatif absolu. Elles ont cette vertu de nous montrer la puissance réelle des « choses » devant lesquelles nous n’avons qu’à nous incliner. Non pas nous soumettre à ces gens qui emploient les armes et sont prêts à assassiner les gens, mais entendre la voix qui nous appelle, et que nous devrions suivre, obéir à notre conscience.
Il faut se protéger de ceux qui provoquent avec leurs armes, les petites et les grandes, les poignards et les bombes, fruit de la haine.
J’ai rêvé de témoins. Ces témoins, martyrs, étaient heureux, poétiques, doux. Libres. Contrairement à ceux qui ne jurent que par les États, et leurs horribles sectes.

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