Du feu sacré

Ce qui différencie l’homme de la nature, des êtres de la nature, c’est l’instinct. En lisant un ouvrage d’un microbiologiste, j’y ai vu la capacité fabuleuse des formes vivantes à s’adapter et trouver la voie la meilleure, en s’associant avec les autres formes vivantes qu’elles mettent à leur service et qu’elles ménagent. Elles ont cette intelligence là. Le vivant trouve sa voie, ou s’ouvre la voie, sans forcer excessivement, sans dégrader son milieu. Mais bien entendu les micro organismes, les plantes, les champignons bactéries, les bêtes ne cherchent pas à savoir ce qui les anime. Elles s’en tiennent à cet instinct de vie. Il n’y a rien de morbide en elles. Ce qui en fait peut-être des êtres reliés par des fils invisibles, dans une totalité vivante, comme des abeilles d’une ruche contribuent à la ruche sans se questionner sur la ruche, sur l’organisation de celle-ci, sans protester, étant fusionnées. Jusqu’où les vivants étendent-ils leurs liens existentiels ? On voit l’abeille effectuer la danse du soleil, et les oiseaux se repérer dans leurs migrations sans avoir besoin de cartes et de compas. Bref, on observe que la nature forme un tout vivant, non seulement sur terre, mais aussi dans les profondeurs du cosmos, des atomes aux étoiles, comme si c’était son corps, qu’elle active pour se maintenir en vie, et se reproduire.
Et nous dans cette totalité, que faisons-nous, ou plus exactement que cherchons-nous hors de ce monde ? En étendant nos recherches et observations dans les confins des univers, dans les replis de la matière, dans des expériences totalement hasardeuses, périlleuses, inutiles, nuisibles sources de souffrances, pleines de morts, d’ennuis, de séparations effectives et d’angoisses.
D’où Cela vient ? Cela ne viendrait-il pas du fait que nous ne retrouvions pas nécessairement la source, dans nos psychés défaillantes. Et que nous brisons beaucoup en espérant nous retrouver dans une sorte d’intégrité d’être ? d’entièreté avec l’être des êtres vivants. Paradoxalement les hommes emploient ces destructions – à divers degrés – pour affirmation de leur « Tout », auquel ils croient. Cela ne se passe pas en douceur. L’accouchement étant plutôt douloureux. De même que le travail, et par conséquent tous ces déploiements d’énergies, sans lesquelles nous ne pourrions nous maintenir en vie.
Aurions-nous égaré en notre esprit le feu qui est censé nous animer ?

Ou voudrions-nous voir ce feu hors de nous, avoir du pouvoir sur ce feu. Ce qui ne nous implique pas, ne nous oblige pas, nous fait croire que nous ne serions plus esclaves, mais détenteurs d’une sorte de transcendance. De cette compréhension des phénomènes, tous les abus sont possibles, la pression exercée sur les plus faibles, notamment.
Selon ces affirmations (paraissant gratuites) il est pensable que si nous avons vraiment ce feu sacré, je m’entends, en y étant dedans, non pas comme dans un bûcher, ou sur des braises, ce feu nous soutient dans nos actes, et sur la voie.
Le feu dans ce sens, c’est instinctif.
L’instinct de vivre est sacré. Et comment…

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