Éros dans la Rose

Je pensais ne plus noircir ces pages, arrêter d’écrire à propos de ces choses si sombres, ce pessimisme et ce plomb si facile. Essayer de trouver à travers des mots et des images l’esprit de sel et de sagesse, ce qui rendrait le monde bien meilleur et même merveilleux si vraiment on y songe.

Tenez, la science ne sait pas, ça on le sait. Pas plus que les mythes, à la différence près que les mythes suggèrent aux enfants les objets lumineux et heureux, et gravent en eux des sentiments profonds et doux, plus vrais, par ce jeu de l’imaginaire, cette dimension magique du mystère lumineux.

On n’a nul besoin d’amasser des millions de légendes pour avoir une assise dans sa psyché. Le scientifique est utile parce qu’il donne à penser. Mais le sage donne à rêver et voir à la fois la merveille et son contraire, pour que nous puissions opérer nos choix.

On peut affirmer que tout est merveille, dans l’absolu. Et tenter d’en dessiner les contours à travers nos œuvres. Quelle est cette expression disant qu’il n’y a pas de film ou de fiction qui ne soit belle sans tragédie ? Je ne me souviens plus de la formule exacte.

Je reprends ce mythe grec. Tout sort de Chaos. Indéterminé. Naissent Gaïa et Éros, qui disparaît. Ou reste si discret qu’on ne l’entend plus. Gaïa la Terre met au monde tous les dieux, les êtres, Ouranos, etc. et ne cesse d’engendrer, et d’être fécondée. Tout sort du ventre de la Terre. Comprendre que la Terre à ce moment là veut dire plus que notre planète. Comprendre ou imaginer ce que Éros a pu susciter dans sa retenue, sa discrétion. Éros est extra-terrestre.

La totalité est Merveille. Mais rester dans le Soufre, séparé du Mercure, ou pour le dire autrement enfermé dans le corps matériel ou des images noires, d’un réel noir et dramatique, signe mauvais, mauvais augure, ou malheur, comment le nier ou le gommer d’un trait de plume ?

C’est pour cela qu’il y a le Sel, qui disait je suis le sel de la terre.

Pour cet assemblage heureux du soufre et du mercure.

Je n’ai pas conclu sur mon idée initiale, à savoir à propos de la nécessité de créer des œuvres belles et vraiment heureuses, c’est réparé.

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