Épurer ses mots.

Se redire sans cesse, se poser toujours les mêmes questions. Essayer de rendre la parole pure. Non par des effets de style, mais par souci d’intelligibilité. Que dieu existe, mais savoir ce que ça signifie. Ce mot dieu recouvre un nombre considérable de vérités distinctes, censées ne pas nous égarer, ou alors il ne s’agit pas de dieu mais de notre égarement. La question essentielle est celle de la bénédiction, et de la malédiction dans laquelle nous sommes retenus. Les dédales verbaux, les mensonges, les hypocrisies, les fausses vérités qui disent les choses à moitié sans vraiment dire ce qu’elles cachent comme intention et comme volonté de puissance, sur les âmes faibles. Ou encore, cette pensée pernicieuse sûre de son droit par la certitude de détenir des vérités « officielles » et consensuelles, rejetant les autres comme hérétiques, ces mots qui font semblant de bénir alors qu’ils maudissent, sans jamais rétablir l’autre dans son chemin. Et pour cause, parce qu’ils l’ignorent. ( même s’ils ont rencontré un jour la présence de l’au-delà )
La question de l’âme donc est essentielle. Âme individuelle reliée à l’âme collective. Âme vivante au lieu d’âme morte. Une âme morte souffre intensément dans son âme Et dans ses corps. C’est l’homme brisé, l’humanité brisée en de multiples morceaux n’arrivant à se raccorder, reprendre des voies d’harmonie et d’accords. Dans cette noirceur, tous les maux s’engouffrent. Les jalousies, les envies, les crimes, les violences, et les exploitations honteuses des autres, la jouissance à faire mal aux autres et à soi-même. Comme lors de ces mises à mort dans les arènes. Ces vengeances des impuissants qui détiennent des otages à leur merci et contemplent leur sacrifice. Tout ceci déchire les restes humains, la nature et la vie, qui en pâtit horriblement. Et nous emporte dans une spirale négative. Il n’y a que cela sous nos yeux, si nous restons fermés aux autres signes.
Une âme vivante, ne perdant pas le fil, ne lâchant pas la main qui la retient, ne saurait mourir. Elle ne pourra pas. Elle ne voudra pas. Et ne forcera rien. Certains y ont vu la voie passive comme celle d’Orient. Mais en orient aussi on te fait souffrir et mourir si tu t’opposes aux princes. En cela l’occident et l’orient sont semblables dans leurs principes, leurs terreurs. Seules les modalités varient, comme des décors différents. Mais les perditions sont les mêmes, avec plus ou moins de richesse ou de pauvreté.
Dieu et toutes ses images fortes, vierge, christ, archanges, tous ces noms des divinités venus de tous les horizons recouvrent un arrière plan constant, et muet. Ce silence afin que nous puissions entre hommes nous entendre et nous former, nous transformer et survivre dans nos métamorphoses, vers quelque chose de positif et d’heureux, pour la raison unique et impérieuse des générations, dont nous sommes issus.

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