Interruption estivale

J’ai interrompu le déroulement du fil le temps de quelques jours. À la suite de cette coupure, il me semble que ce qui se passe est encore plus dramatique. Parce que ça touche tout le monde, et paraît insoluble.
Vous me direz de quoi s’agit-il ? Ce serait peut-être ce fait d’une humanité enfermée dans cet espace-temps sans avoir d’issue réelle, tangible, sans moyen d’évasion hormis ces illusions que procurent les drogues, exactement comme d’être enfermé dans sa boite crânienne, par ses croyances ou ses représentations, ou pris au sein de ces images d’identités. Chacun essayant de trouver sa porte de sortie, ou de s’accrocher à ses anciennes afin de ne pas perdre totalement espoir.
Alors que tout tend vers l’épuisement. Et que tous les détenteurs de systèmes forcent le passage pour se maintenir en place, en y mettant désormais des moyens surpuissants, inhumains de calculs. L’humain y étant évacué, comme le poétique, dans les cartons et les plans des décideurs.
Ce n’est pas vrai à l’échelle relative des liens que nous pouvons tisser, mais cela se passe dans le monde. Et dans la survie.
En quelque sorte je me demande comment ça tient dans un tel contexte. Où apparaissent milices armées, crimes organisés, mafias, pouvoirs impuissants et imbéciles, la violence s’accroissant.
Il est en plus difficile à la fois de se comprendre, et de se faire comprendre ou de dire les choses telles qu’elles sont, de pouvoir décrire le paysage à cet instant, dans cet état, à tel instant, et dans quel état il va pouvoir évoluer.
Parce que ni vous ni moi ne le savons avec certitude. Même concernant les niveaux supérieurs, éthérés. Nous ne le savons qu’une fois rendus de l’autre côté.
C’est probablement pour cette raison que face à l’immensité, les hommes se disent qu’ils ne sont rien, ou pas grand-chose, acceptant leur sort avec un certain fatalisme. Mais qu’au fond, les actes et les moyens mis en œuvre prouvent strictement l’inverse.
Le drogué cherche les paradis, en trichant par des moyens illicites. Comme les guerriers, les hommes d’affaires, les ambitieux emploient des ruses pour remplir leur existence, et évitent de succomber à l’ennui mortel de l’inaction ou du mortel.
Les usines tournent mais le monde semble en panne sèche en de nombreux points. Ou cela menace sérieusement de tomber dans la misère.
Je ne parle pas de l’état de santé déplorable du fait de vies mauvaises, de mauvais travaux, et de pauvretés qui ne peuvent plus se soigner, ou persistent dans l’alcool pour oublier leur condition. Ni de tous les pièges liés à la consommation, et aux dépenses forcées que les gens vont devoir assumer et qui sont ruineuses.

Changer de contexte, voir des montagnes et leur poser des questions, parce qu’elles en ont vu d’autres, des civilisations qui s’effondrent.

Mais bon, tout cela reste incompréhensible. Dans ces conditions, il est possible que la seule réponse valable consiste en ces questions qu’on se pose et qui nous meuvent ?
Parce que nous contenons la réponse. C’est dans l’échange de points de vue que se posent ces questions et en particulier celles qui nous touchent. Et ces questions ne peuvent surgir que dans les liens aimants. Nullement dans les liens hostiles.
D’où la grande difficulté, voire le danger dans lequel se trouve le monde.

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