Ange comme un démon

Ange ou démon, bien ou mal, c’est le pourquoi de l’existence, ce n’est pas qu’une question de morale.
S’il y a et s’il ne peut y avoir qu’une unité essentielle dans la totalité, unité transcendant toutes les formes particulières, et non séparation, ce qui se trame en cette totalité n’exclut pas la séparation, et la multiplicité des existences.
Transcendant ? Que veut dire ce mot ? Pouvoir, vouloir, savoir, voir, ordonner, traverser, insuffler, soutenir, tenir, habiter, tous ces verbes à la fois et de toutes les nuances possibles telles que nous les pensons, et les éprouvons en conscience.

Pour exprimer cela de façon symbolique comme s’il s’agissait d’un scénario, d’une pièce de théâtre et de ses multiples personnages, le créateur de l’histoire n’existe pas sans sa troupe. On pourrait dire Dieu existe dans ses anges, dans ses multiples corps. Il peut y vivre à sa guise, si par définition il n’en est pas séparé. Il peut aussi s’en séparer ou s’en détacher. C’est selon ce qui s’y produit.
Peut-être naïf comme pensée. Nous ne pouvons penser qu’à partir de nous, de notre vécu. De ce que nous éprouvons. Par conséquent de ces moments de souffrances ou de joies, même si nous les savons éphémères, l’une comme l’autre. Elles nous indiquent une sorte de direction relative à notre existence, et à nos choix, si nous en avons. Si nous avons de la liberté, ce qui n’est pas prouvé.
Le monde, la nature ne peut déroger à ses lois. Ce qui ne lui vient pas à l’idée, faisant corps avec les univers. Mais nous, nous pouvons le faire, ce que nous payons au prix fort. En ce sens, nous (nous) sommes séparés des lois, dans la transgression, la démesure, et toutes ces expérimentations nés de nos folies, n’obéissant à aucune règle précise, ou décidant des règles, modifiant le jeu, arrivant à des monstruosités, et parfois des choses sublimes.
En quelque sorte le Dieu Humain, Créateur de quelque chose d’inédit. Mais sous cette optique là, il y a des dangers, et des maux pour des biens.
On mesure l’étendue de la misère. Des souillures, des destructions. Quel règne voudrions-nous établir sur terre si nous ne comprenons pas le règne universel de l’harmonie, du doux, de l’amour, de la patience, de la présence ? Faut-il tout casser pour devenir transcendant ? Ou pour simplement vivre, faut-il tous ces maux ?
Pour la simple raison que nous échouons, nous casserions tout ? Nous nous casserions cette fois de façon définitive. Nous serions réduits à la plus simple expression des êtres pulvérisés. Objets automates comme atomes, ou comme étoiles, devant suivre leur cycle, sans savoir. Comme si nous n’avions jamais été que cela.
Ce n’est pas pensable sous cet angle là, parce que nous sommes dans notre être ensemencés de cette pensée divine, que nous sommes de son esprit ( Tout à revoir de cette dimension spirituelle, volonté, puissance, etc.) Consubstantiel à Dieu, si vous voulez. Comme Lui. Virtuellement du même « Esprit ».
S’il y a cette séparation, son Démon se manifeste. Et il emprunte dix-mille formes : Armes atomiques, Intelligence artificielle, Perversions des désirs. Le danger réside dans cet anéantissement de notre être. Opération douloureuse, avortement de l’être que nous sommes, dans la rupture. Ça ne se passe pas.
Regardez les événements : c’est ce que ça signifie.
C’est un rapport de force. Le plus fort nous détruirait ? Ce serait son échec.
Nous ne pourrions plus rien ? Il n’y aurait plus d’assemblée humaine, plus de destin. Nous n’aurions été que des corps mortels, il n’en resterait plus rien.

Ce n’est pas ainsi. Tous ces signaux négatifs sont pour nous rappeler à autre chose. C’est dans ce sens et cet ordre d’idée que (l’idée de) Dieu est fondamentale, qu’elle est simple au fond de chacun d’entre nous. Que ce n’est pas une idée extravagante, et ne doit pas donner lieu à des conflits. S’il y en a c’est que c’est faux, en Nous.
Bon sang, il faut toujours tout refaire, tout redire, tout repenser.
Et puis un détail : l’esprit humain, selon sa volonté, et selon son savoir, fait de la magie, blanche ou noire. Ce n’est pas tout à fait de la robotique qui nous anime.

Je songeais aux martyrs. Aux gens persécutés parce qu’ils croient différemment de ce que les autorités dominantes autorisent ou obligent à croire. C’est en ce lieu que le démon se manifeste, ou se cache. Retenant les gens otages. Ceux qui tiennent ainsi les hommes ont ce sentiment de puissance. Ceux qui cherchent à s’en délivrer et reconstituent le fil qui les relie à la Vie, savent qu’il ne leur sera rien épargné.
Mais il ne faudrait penser non plus que les martyrs font la vie vraie. Le seul signe prouvant en quelque sorte la vérité se trouve dans la joie, le rayonnement. Non pas dans les bûchers. Ou sur la croix des crucifiés.

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