Peu glorieux

Quand je me penche sur mon passé, je n’y trouve nulle gloire, beaucoup de perditions. Rien de franchement catastrophique, non. Comme nombre d’entre nous paumés, ne savent pourquoi ils agissent, ballottés sur les flots comme un bouchon. Mus par des désirs, des appétits, des envies sans en assumer pleinement la responsabilité. Jamais trop de mal, ni trop de biens. Mélange de fierté et de honte. C’est pourquoi il est difficile, voire impossible de porter un jugement sur les autres, si nous ne nous jugeons pas. Si je ne suis pas capable de me juger, et d’être juste. Dans ce sens il n’y a pas de quoi se glorifier outre mesure des biens accomplis, ni se condamner définitivement des maux commis. Il s’agit peut-être de savoir où l’on va, et ce qu’on fait pour s’y rendre. Cela ne tient pas à notre seule volonté. Cela non plus n’est pas social ou politique. Ni les mots qui comptent dans la balance, qui déterminent les actes. Ils les nourrissent mais n’en sont pas la cause.
Tout ne tient que par la généalogie, et la transmission. Genèse plus que généalogique génétique. Question des origines et des fins.
Nous sommes toujours à la remorque de. Nous suivons. Nous nous plions à cette volonté.
On voit ensuite quel fruit nous sommes, quel fruit nous rendons. Il va de soi que cela ne peut pas être parfait, mais peut être bon ou meilleur. C’est à dire ferme. Affirmatif. Et également capable de transmettre. Ici, il s’agit d’œuvre collective. Dans le sens où nous sommes peu ou prou du même bois, ce n’est pas l’individu humain qui prime s’il ignore l’individu divin. La parole divine, ou l’esprit divin.
Pour cela, il faut fouiller dans ce qui est vivant. Et non dans ce qui est mort. Il en ressort forcément des lumières, censées appartenir à tous et ne pouvant pas être cause de malentendus, d’idolâtries, ou de fanatismes.
On peut aussi puiser dans les lettres, mais ce n’est jamais une garantie contre l’erreur et la tragédie qui se répètent. À la condition où nous nous ouvrons, on peut remonter à la source. On retrouve en nous cette part divine originelle.
Et on peut s’enseigner. Du même bois, il y a un bois maître et un bois élève. Et tout s’améliore.

0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *