Perturbateurs

Pourquoi y a t’il autant de perturbations dans nos esprits et que ce que nous vivons est si troublant ? Comme si nous en perdions nos assises et notre sérénité ? Et d’un autre côté chacun fait l’effort de se rassurer pour ne pas subir un effondrement psychique, se raccrochant à quelque chose lui semblant stable, sûr et pérenne. Il n’y a pas que des perturbateurs endocriniens qui nous bousculent et nous mettent en désordre. La science, aussi savante soit-elle du fait de ses calculs, n’est pas faite pour nous consoler. Elle nous donne un aperçu assez désespérant avec ses conclusions relatives à l’entropie, le big bang, les dimensions et quantités hors de notre portée, l’insignifiance de notre existence, de notre temps. Il ne nous resterait plus rien, quoiqu’on fasse ou quoiqu’on pense. Venus du néant, nous y retournerions.
On le sait, on la comprend aisément cette idée que nous sommes le jouet de nos perceptions, que nous n’avons face à nous que l’habit illusoire de la maya. Que nous n’avons pas l’heure exacte, le présent très précis, et d’espace non plus, devenu fluctuant. Si l’on en croit la science il y a des infinité de présents, il n’y a plus de simultanéité d’un temps unique et universel. Ce qui escamote le temps présent en notre psyché, si ce n’est pas carrément notre psyché. Perturbant aussi ce mur de Planck, cet infinitésimal espace sous lequel il n’y plus d’espace. Ni temps réel ni espace réel, que reste-t-il ?
Vous savez, c’est comme cette apparente stabilité, tranquillité de la terre dans un univers en mouvement, fusant de toutes parts, aussi bien en ses microscopiques ou macroscopiques éléments. Et nous, nous serions là, au milieu, aussi illuminés que des bovins à l’étable, ou des dormeurs paisibles et sans soucis.
Celui qui cherche peut être stupéfait pas l’immensité des données des sciences, qu’elle soient physiciennes, biologiques, historiques, archéologiques, psychiques, mathématiques Tout étant trop grand pour notre esprit, cela semble hors de notre portée. C’est en vertu de cela qu’on nous demande de rester à notre place, et de ne pas émettre d’opinions divergentes à la doxa. Parce qu’il est sûr que ces versions officielles des sciences reçoivent d’abord l’assentiment des autorités qui les promulguent, et ne peuvent remises en questions par des profanes.
C’est tout de même un machine monstrueuse, cette somme encyclopédique de la science submergeant le bonhomme, et ne lui apportant pas de réponse au sujet de ce qui lui est raisonnable de croire, de penser, de mettre en pratique dans sa vie ordinaire, et en vue de sa mort certaine.
Comme si les dés étaient jetés.
On ne m’a rien demandé. Mais voyez, je me suis demandé.
Et ai fait appel, pour ne pas subir cette existence en perdant conscience. Il y a tellement de trucs que la science ignore et qui se produisent en nous, qui relèvent de l’expérience intérieure en lien avec l’extérieur bien entendu.
Je ne dis pas que ceci est pleinement rassurant, ou immédiatement. Vous savez que c’est vertigineux, comme sont les univers. Mais à la fin, nous nous retrouvons ou non, c’est selon.

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