L’amour ne suffit pas

« Tous vos élans d’amour se briseront sur un roc de souffrance »

Cela me revient comme souvenir. J’avais pensé cela, que Dieu était Souffrance autant qu’Amour. Non par plaisir masochiste, mais du fait de se tenir debout dans ces éléments de tempête, inflexible et juste, vivant voulant vivre sans jamais renoncer, voulant entraîner à sa suite tous ceux qui le suivent et qui sont de son côté, du côté des vivants et non du côté des morts.
Souffrance parce que Dieu même est sujet au vertige dans ce vide existentiel, face à l’abîme, au néant, ou face aux souffrances des hommes, et à la terre.
Si nous nous demandons alors ce qu’est Dieu, nous ne pourrons jamais l’entendre que de sa propre voix. C’est lui qui Se dit, et nous parle, qui nous appelle pour que nous soyons vivants et que nous nous rendions en son lieu, où nous sommes censés y avoir notre place.
Nous sommes poussières de Dieu. Ce qui est autre que poussière d’étoiles. Notre poussière compose le corps de dieu. Dans cette multiplicité effective de nos pensées, de nos amours et de nos savoirs, de nos volontés différentes, rassemblées en ce lieu qui nous attend. Et pour lequel nous nous donnons du mal en rejetant le mal hors de nous.

Et puis Nietzsche :

Ainsi me dit un jour le diable :
« Dieu aussi a son enfer : c’est son
amour des hommes. »

La suite ? Ça boite. Explications toujours boiteuses ou bancales, jamais satisfaisantes. Va falloir sérieusement méditer sur le bien. Et autant que faire se peut, laisser le mal où il est, s’il est, s’il a de l’être. Ce qui revient à tourner son regard vers les hauteurs, sans s’appesantir de choses, d’objets inutiles et de doutes.
Nul doute que nous n’en finirons jamais.

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