Autre chose

La nature ne saurait être autre que ce qu’elle est dans son simple appareil. Elle se suffit à ce qu’elle est sans vouloir autre chose, sans même y penser. Pour cela elle su s’adapter.
Nous, c’est différent. Nous savons que sommes autre que ce que nous sommes, et nous cherchons à retrouver ce que nous sommes. Nous nous sentions « nus », quelque chose nous faisant défaut. Nous nous sentions coupés de la nature, de notre origine, de notre entièreté. Nous n’aurions pas pu vivre, étant ce que nous sommes, si nous n’avions pas étés séparés d’une part essentielle de nous-mêmes, si nous étions en entier, tel quel, dans notre corps présent. Ce serait insupportable. Et inutile. Nous n’aurions strictement rien à faire ici bas dans ce corps minuscule.
Alors pourquoi donc cette condition, cet état d’être amputé d’une part de nous-mêmes, et cette conscience qui est supposée évoluer d’elle-même, confrontée à ces autres, qui sont les mêmes que nous ?
Ça doit bien avoir un sens, une fonction, une utilité qui dépasse largement notre existence personnelle, et qui se retrouve ailleurs ou se transpose dans la suite de tous ces événements, de tous ces processus historiques, ou de mémoires.

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1 réflexion sur « Autre chose »

  1. Ce qui veut dire que si on veut se retrouver en entier, il n’y a qu’en passant par l’autre qu’on peut espérer y arriver. d’où ce besoin irrépressible d’exprimer et d’être entendu. Sans cela on finit en miettes.

    et tout est insoluble.

    Et si on pousse ce raisonnement jusqu’au bout, cela s’applique aussi à la terre dans son manque d’universel, son manque du Tout autre. C’est à dire ce qui nous est permis d’espérer.

    ( on pourrait très bien nommer ce tout autre,  » nature » , rien de péjoratif )

    Ce que je n’ai pas dit dans mon billet , c’est que nous , étant inadaptés à cette condition, mettons tout en œuvre pour adapter le monde à nos vues

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