Que pourrions-nous savoir ?

Si vous pensez que la totalité ne fonctionne que par la raison ou par la science, nous allons avoir du mal à nous entendre. De même que ceux qui ne jurent que par l’hermétisme, ou les voies impénétrables qui nous surplomberaient.
Si la nature était prévisible, cela serait d’un ennui mortel. Par mer calme, une lame de fond peut surgir inopinément, et emporter l’imprudent. Il se peut qu’il ne se passe rien, probablement. Cependant ça arrive. La nature est invisible et parfois visible. C’est d’ailleurs la raison d’être de l’art, de saisir ces moments rares où la nature fait son apparition. À la façon d’un souffle qui vient ou ne vient pas, sans que nous sachions s’il va venir, et comment il viendra, ou non.
Il est néanmoins probable qu’un pommier donne des pommes, et non pas des poires. Dans ce sens nous pourrions penser la nature conforme à nos prédictions, sans cependant savoir d’avance la saveur exacte ou la quantité que l’arbre nous donnera. Disons qu’il y a de la marge, une certaine probabilité, sans plus, jamais atteinte en entier.
Si nous pouvions savoir à l’avance, la vie serait sans sel. Qu’aurions nous à y faire ? Il suffirait de laisser faire la machine et se laisser emporter par le courant.
Mais le réel n’est pas ainsi dans son ensemble. Il arrive que des éléments inattendus viennent bouleverser nos plans. Et modifient nos trajectoires. Des visions, des intuitions, des pensées surprenantes ou des hasards, des étranges coïncidences perturbant la monotonie des jours. Des angoisses, ou des fantômes, brisant l’uniformité. Tout cela échappant à la raison. Nous pourrions par conséquent la perdre, ou le simple bon sens.
Si la nature se cache ce n’est pas sans raison. Si elle s’expose elle se met en danger. Disant cela par « hasard », jetant cette phrase, j’en ignore la raison. Il n’est pas exclu que l’univers naturel contienne un prédateur affamé.
Rien n’étant innocent, ni gratuit. L’erreur est incluse dans la vérité, de même que l’impur dans le pur.
Et c’est par là que nous pourrions progresser. Non pas en professant un pur pur dénué d’altération. Encore moins un impur pur. Évidemment…
Mais je vous laisse, à vous de voir.

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