La fuite

Nous nous dépensons à courir comme des fous après nos fantômes qui s’égarent entre les meubles de la maison et les poussières. Tout est si instable fuyant. Il n’y aurait rien sur quoi nous pourrions nous appuyer afin de voir où se trouve notre ciel ? Toutes nos croyances parties en fumées avec la matière que nous pensions si solide comme une mère aimante et protectrice ne dit plus rien dans ses tourbillons d’évanescence. Nous, des chiens obsédés par ces copulations dans le vide, où nous projetons nos semences sans espoir.
Pouvoir dans ces cieux y prendre pied avant de quitter ces illusions mondaines, tendre la main vers cette couronne ornée de diadèmes et de cristaux de feux, ne pas sombrer dans cet impossible néant, cet absurde, cet innommable vide de tout être.
Avoir du ressort, puisé rien qu’en nous-mêmes, enfermés dans nos crânes rempli de chimères et de boues, interdit de paroles ou d’échanges, tenus au mutisme qui rend sourd, et sourds ayant perdu le sens du verbe, de ce qui vibre parmi nous, et nous fait vivre.
Ce ou ce-lui, celui sans moi ou ce moi qui s’envole vers l’horizon lumineux de l’âme, toutes ces âmes en fusion. Nul feu, nul flamme d’enfer à ce propos. Mais bien ce feu sacré et doux, qui nous ranime.
Et de ce monde nous ferons sans effort le constat de l’insipide et du mortel. Sans se retourner sur le spectre.

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