De l’Être face au Néant

De quoi tomber en extase ou émerveillé devant la moindre chose, si on peut nommer chose, par exemple l’œil, le miracle de l’œil, du cœur, du foie, des poumons, des plantes et des fleurs, cette puissante harmonie du vivant, de la beauté des gazelles. Nées de Dieu ou du hasard, cela n’entame rien du réel. On peut penser ce qu’on veut. Cela tient parce qu’il y a comme des lois. Une structure ? Mettons. Mais dans tout cela, on constate ou déplore aussi cette capacité strictement humaine à infliger des tortures, à faire souffrir. Faire succomber l’autre dans le pire. Comme un maléfice qui colle à peau pour assouvir sa vengeance. Terrible haine. Envoûtement diabolique, possession, folie. D’où cela vient ?

Il faut avoir perdu quelque chose de très cher pour avoir soif de vengeance à ce point, et le faire payer au monde entier. Quelque chose ou quelqu’un ? Le mal, ou les maux sont sans fin, puits sans fond. Infernale nuit des âmes. Les maux n‘engendrent que des maux, quel effroi. Tout cela est à éviter. Cette descente aux enfers ne mène strictement à rien, sauf à se faire mal en faisant mal.

Poser la question de l’esprit, ou de cet esprit perdu, comme du fil rompu. Ou dire de la pensée qui relie l’un à l’autre dans le même être. Assurant une continuité de l’être, voulu, aimé, miraculeux. Continuité du vivant.

Dans cet ordre d’idée ou de représentation du réel, vous comprendrez que Dieu ou le hasard, se confronte violemment avec ce qui le mine. Il n’a pas l’intention de se laisser anéantir. Ou de laisser les puissances négatives du néant anéantir ses êtres, les laisser s’abîmer sans fin.

Il y a une cohérence absolue, même au plan des transcendances, il n’y a pas d’être sans néant. Pour que l’être soit absolu, il faut du néant, face à lui, auquel il résiste. Et résistant à ça, il se propulse en avant, sans rien devoir.

Le nihilisme est une impasse. L’esprit existe. Existant il engendre de l’existant. Il se crée.

On est assez loin du bidouillage des matières pour fabriquer des objets voyants, des machines désirantes.

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