Le réel

Du réel.

Ce que nous percevons est le réel, du moins une image du réel, même faible, incomplète, relative et fonction de nos sens, de ce corps comme un outil. Il est suffisant pour pouvoir le penser, et accroître cette conscience que nous avons d’être. Ce qui nous fait croître et évoluer. Sans évoquer les buts ultimes, les fins dernières, ou notre sortie de cette existence. Tout comme nous avons un corps, nous avons un esprit, qui est comme un corps, un esprit étant possesseur de ce corps « matériel » apparent. Un corps invisible à nos sens de chair, mais visible aux sens de l’imaginaire, onirique, éthéré.
C’est en premier lieu l’esprit qui donne consistance au corps de chair. Consistance ou impression d’être dans un corps. Ceci à la moindre échelle des corps existants. Le moindre escargot possède une conscience de soi ce qui lui assure son existence autonome et séparée des autres, et sa volonté de vivre dans le monde, et se prémunir de ce qui le mine. Même si c’est une conscience minimale et non consciente d’elle même, non consciente de sa conscience. Nous, nous sommes censés être conscients de cette conscience. Malgré la distance qui nous en sépare.
Mais avant cela, nous pensons à l’esprit. Nous pensons l’esprit. Le pouvoir que l’esprit peut avoir ou non sur cette matière apparente, de même celui de la matière qui nous semble tangible concrète, sur l’esprit. Nous croyons que c’est notre corps qui secrète cet esprit, avec lequel nous nous identifions. Qui nous fait dire « je ». Mais ce « je » n’est pas faux, pas irréel, pas illusoire. Il est à proprement dit cet esprit « notre ». Cet esprit ayant fort à faire dans ce monde, comme dans son corps, et dans tous les corps constitués par le monde.
Si notre corps est mortel, notre esprit l’est aussi. Ce « je » est modifié à la mort. Notre chair retournant à la poussière de la matière, (des matières), notre esprit à celle de l’esprit, (des esprits). Tout comme – exactement – durant les jours de notre existence au cours de laquelle nous sommes morts de secondes en secondes, nos corps métamorphosés disparaissent et partent en poussière ( l’enfant que j’étais n’existe plus matériellement) de même que notre esprit est mort de jours en jours dans ces transformations ( je n’ai plus le même esprit que celui de mon enfance ou adolescence, ni même celui d’il y a peu d’années).
Ainsi, il nous semble qu’il n’y a nulle permanence mais que tout est relatif à ces métamorphoses. dans un monde en mouvement constant, le mouvement étant le seul mode de la permanence, mouvement perpétuel donc, où tout serait périssable.

Or non, le conscient ne meurt pas. le « je » conscient traverse les corps, de l’esprit et de la chair.
Dans ce sens il y a deux ou même trois « je ». celui de chair, celui d’esprit et celui du conscient. Qui n’en forment qu’Un, mais Un rendu à son terme, évoluant, cheminant, progressant en relation, relativement, en translation, en connaissance.
Pour y voir clair, cela demande du temps… de l’étude, des échanges, des mots, des images, de la réflexion, du plaisir, des efforts, et des choix à toujours opérer. Cela demande aussi de ne pas trop s’enfermer dans une coquille de croyance, malgré cette utilité comme celle d’un poussin destiné à éclore.

L’œuf

C’est un monde clos, protégé de l’extérieur, se développant en interne, et se suffisant à un certain niveau. Touts les ingrédients y sont pour sa métamorphose, et transformation en poussin, ou en humain.
Tout sauf cette chaleur, ce rayonnement, ces ondes et vibrations qui traversent la coquille, la conque protectrice. Chaleur, énergie qui donnent à l’œuf comme une orientation, comme une volonté de vivre, et d’éclore.
De cette chaleur, dans celle-ci nous y retrouvons donc tout ce qui tourne autour de la parole qui nous transforme, de ce Verbe comme un acteur extérieur magicien. Ce que certains ont nommé comme étant Dieu.
De ceci, il en résulte que Dieu est aussi un réel existant, surtout dans la mesure exacte, où si Tout existe, a fortiori Dieu existe aussi. Malgré les efforts des hommes pour en rejeter l’existence.

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