Des élus désolés

Partout sur terre il y eut des lumières, des envoyés, des messies messagers. Qui furent appelés par les humains en détresse, souffrant de leur condition, ou des conditions affreuses dans lesquelles ils vivaient, sans réponse face au mal tenace et désespérant.
Si on veut être logique jusqu’au bout, il n’y a pas d’alternative. Tout doit être « bien« , sinon le mal nous emporte. Excessif, le bien ne peut être que lent et progressif. Tout comme le mal, insidieux, sournois, passant inaperçu, jusqu’à ce qu’il nous éclate en pleine face et nous pulvérise.

Le peuple élu des Elohim

Supputations

Un jour, échoués sur cette grève, cette bande de terre muette, ressentant de façon atroce cette nudité d’être comme si nous étions morts, certains d’entre nous ont fait appel de la sentence qui nous fut infligée, et nous mit au ban des mondes lumineux, doux et heureux, de ces cieux, désormais sombres car fermés.
Alors nous avons pensé, prié et imploré, afin d’obtenir des réponses venant des hauteurs profondes.
Ce qui arriva.
Mais le flot des oublis est plus puissant que celui des souvenirs. On écrit, on dessine, élève des totems, des cathédrales pour recouvrer possession de ce que nous sommes. Ce qui s’avéra juste, en partie que l’on prit pour entière.
Tout devint barbarie, violence, cortège funèbre de fantômes.

Chaînon manquant

Entre le chaos existentiel, et les souffrances que cela engendre, et le néant auquel on pense quand on est mort, ou l’illusion que la mort nous conduit automatiquement au lieu de nos rêves, il y a quelque chose qui nous échappe.
On dirait que nous avons oublié les leçons des déluges, tels qu’ils furent relatés, déluges de feu, ou d’eaux.
Allo, Noé ? quelle arche pour ces temps ci ?
Comment se fait-il que c’est toujours de la faute des autres ?