Dieu, à la fin et son mot de passe ?

Dieu c’est l’Inconnu obligé sans lequel rien ne va, Dieu qui s’oppose à tous vos dieux qui se trompent, vous égarent, vous font commettre des crimes, perdre toute sagesse et tout rêve.
Le Père n’est plus entendu, plus écouté du tout. La Mère même n’est pas reconnue. Le monde ne peut tenir sans cette parole du Père. Et cet amour de la Mère.
Je m’entends, cette Parole entendue et acceptée, passe depuis des siècles par Nous, coule de source et produit son fruit. Notre humanité libérée des anciens jougs. Et de tout ce qui nous blesse.

La Vérité n’est pas dans les astres, ni dans ce quanta. Elle est ou n’est pas en nous. Elle est en Moi et en Toi parce qu’acceptée, reçue, entendue et rendue. À ce moment là Moi et Toi se confondent. Ils se reconnaissent.
On peut toujours ergoter sur la relativité de nos petites existences, se frapper la tête sur le sol, se couvrir de cendres ou d’or, ce qui se produit en notre intérieur n’est pas sans effet sur ce qui se produit à l’extérieur. Comme l’inverse, difficile à encaisser dans ses horreurs.
Il est toujours possible que ces mots soient maladroits, oubliant en cours de route beaucoup d’éléments. Parlent-ils plus avec la tête que le cœur ? Avec le cœur il est moins nécessaire de parler, l’amour se voit et se vit avec Amour.
Remonte-il jusqu’à la tête ? Je vois bien que c’est cela qui fait mal, ce fait de perdre sa tête, la tête ayant perdu le cœur.

Et pour parler d’autre chose, autrement.
Moi et Toi, M & T, le M sur la T, liés par l’anneau du O :
MOT de passe.
Ces lettres « parlent » d’elles-mêmes. De leur généalogie, leur genèse.
Le A d’Adam, le E d’Eve
Entourant TOM Tom-be , OM sous la T. par ATOME.

L’homme est un drame

Dans quel sens notre existence est dramatique ? Ou plutôt, dans quel sens ne l’est-elle pas ? Elle l’est si nous ne faisons pas corps avec la vérité, avec ce qui vit en nous, comme si nous n’avions pas retrouvé cette adéquation, la justesse entre ce que nous percevons et ressentons, ce qui fait l’ensemble de nos épreuves dans les temps, et la totalité. Dramatique si nous sommes dans le faux. L’illusion est bien peu de choses face au faux. Totalité ou réel universel. Recouvert de voiles.
Combien de pas pour franchir ce passage ? Il y a des mots qui sont faux, des pensées erronées, des actes mauvais, cependant intrinsèquement sont vrais, dans le sens de porter valeur de signe. Atroce, certainement.
Rien ne ment. C’est dramatique si nous n’en comprenons pas le signe secret. La matière dans son réel est vraie, le temps, la mémoire, l’amour, l’énergie et l’onde, le rayonnement. La souffrance non plus ne ment pas. Nous la comprenons, ou la rejetons. Si nous la rejetons, c’est que nous ne pouvons pas la souffrir, la supporter. Parce qu’elle nous conduit quelque part et que nous n’avons nul moyen pour la soutenir, nous succombons. Nous abandonnons la partie, qui est remise à plus tard. Si nous passons, il n’y a plus de souffrance. Plus de dragon pour nous mordre. Ou la morsure n’a plus prise sur notre âme. Nous sommes en quelque sorte sauvés.
Il est entendu que nos chairs sont la proie des douleurs, tant que nous existons dans nos corps. Et de même, dans cette unité d’être avec les êtres, nous ressentons leurs douleurs. Mais si un seul parmi nous est délivré, nous sommes délivrés. C’est comme une voie ouverte.
Inversement, dès qu’il y a disparition, nous aussi subissons cette disparition de notre être. Et l’angoisse. Si vous ressentez cette angoisse, c’est pour endiguer cette mort, cette absence.
C’est pour cela que le jugement est difficile voire impossible, si nous ne savons pas. Si nous n’aimons pas, même nos ennemis.
Ce qui revient à une chose : C’est de savoir ce qu’on sert. Mettre le son.

 

Où il est question de pouvoir

Depuis le temps des pharaons, peut-être bien longtemps avant, l’appareil à dominer turbine à plein régime. Il n’est question que de cela. Chaque nouvelle apparition d’un messager nous délivre des oppressions, puis le monde retombe dans les mêmes ornières, avec cette volonté de puissance et d’emprise, la reconstitution d’une caste de maîtres, se prenant pour pharaon-dieu. Le pouvoir est théocratique masqué. Cette théologie est d’ordre spiritualiste, scientifique, matérialiste, langagière, humaine. Le divin, perdu de vue, est rendu à l’état minimal, s’il n’est pas assassiné. Les puissants se font des guerres, en empruntant leurs membres comme des outils devant se sacrifier et tuer leurs ennemis. Le plus fou, c’est qu’ils cherchent à faire régner la vérité, en se glissant dans ses apparences. Mais ne rendent pas la vérité à l’ensemble des hommes, sauf sous la forme d’une croyance ou d’une obligation. Pensez donc, que s’ils restituaient le vrai, ils seraient renversés en rendant du pouvoir dans ce monde aux fondements et aux conditionnements tenaces du passé. Et du poids des fautes accumulées. On ne gomme pas ses blessures. On vit avec elles. C’est peut-être la seule chose qui relève de la tradition pure. Mais rien ni personne ne nous oblige à en commettre de nouvelles. Sinon nous ne pourrions jamais en sortir.
Les écrits étaient censés nous éclairer. Ils furent employés pour briser les chaînes qui nous tenaient, puis comme moyen de subjuguer des fauves et des forces de la nature. Ça donne du pouvoir à ceux qui perçurent ça. Et qui s’installèrent dans cette position acquise, augmentant leur emprise sur la masse. Évidement contestée.

Dans le fond, humble et doux, patient et lumineux, discret sans être muet, ceux qui savent ce qui se trame en eux comme hors d’eux, ne sont pas sans pouvoir, même assaillis de doutes. Que peuvent-ils faire d’autre que d’entretenir et transmettre la flamme ?
Cette lampe à huile égyptienne. Comment appelle-t-on ces jeunes filles gardiennes du feu ? Les vestales, je crois.
Le symbole comme saint bol, une coupe du Graal. Et puis, ceux qui n’ont pas de bol. Ou un bol mendiant.

Avant, les opprimés pouvaient sortir d’Egypte. Ou se réfugier dans les Cévennes, ou les Amériques.
Et maintenant, où allons-nous pouvoir nous délivrer du mal ?

De l’esprit dans un flacon.

Pour nombre de gens rationnels, l’esprit est la conséquence de la matière, de la nature des choses, et n’émane que de cette organisation systémique. Dans cette optique l’esprit n’est cause de rien. Cette lecture des phénomènes a des implications au niveau sociétal. L’ensemble du corps façonne et détermine ce qui s’y produit. De la même façon que notre corps décide de ce que nous éprouvons, de ce que nous voulons. Il en serait de même de nos amours, rivés à des flux hormonaux, des sécrétions glandulaires, et au plan social, des revenus et des pauvretés, décisifs de nos existences, bonheurs et libertés.
Ce n’est pas faux. C’est juste insuffisant.

Chaque être vivant comme chaque objet possède son unité propre, sa cohérence, et ne supporte nulle fuite, sous peine de se décomposer à plus ou moins long terme, disparaître dans la masse, retourner à l’état initial ou l’état brut de la matière première indifférenciée. Tout corps effectivement y retourne en se décomposant. Que ce soit un arbre, une pierre, un homme ou une étoile. Sous cet angle là, le temps d’existence est relatif, contingent, sans tellement d’importance, sauf ces éventuelles souffrances ressenties, dont on voudrait bien se défaire.
Nous ne voudrions pas fuir de notre vivant, mais cicatriser nos blessures ou lésions même petites, qui forcément nous tueraient. Inversement nous avons besoin de recevoir quelque chose, pour conserver notre unité d’existence, par conséquent nous ne vivons dans nos corps que selon la loi des échanges.

Le corps système universel ou le cosmos serait complet, achevé, ne comportant que des échanges internes à son système, avec comme on le sait la loi de l’entropie et de l’effondrement des énergies et du chaos.
Univers vide et vain, apparu pour rien, même aux yeux de celui pour qui cela est apparu. Pour qui cela n’aurait été qu’une chimère d’existence. Souffrances, rires, engloutis dans la masse absurde anéantie, sans conscience.

Reprenons nos esprits, provisoirement mettons la conscience de côté. Ce qui paraît impossible. Mais admettons. Un objet ne tenant que par sa cohérence, de même nous nous tenons. La moindre cellule, le moindre atome, ne se maintient que dans son unité interne. Tout comme nous, notre existence se disperserait si nous ne l’habitons pas, et lui conférons son unité, son intégrité, même relative. Or nous pouvons faire un constat, c’est celui de la foule des objets épars relevant de notre psyché, et qui nous traverse, sans savoir de quoi il s’agit. Mémoires, désirs, sentiments bons ou mauvais, ennuis, doutes, espoirs, etc.
Il y a autant d’objets spirituels ou psychiques, qu’il y a d’objets matériels. Tout un bestiaire de formes en corrélation des formes apparues ou consubstantiels à la matière. Le lion et la gazelle, l’eau et le feu, la roche et l’air, le chaud et le froid, tous ces phénomènes apparus donnant une certaine orientation, une direction a priori indéfinie à ces ensembles en relation les uns avec les autres. Dans la mesure où nous acceptons l’idée qu’il y a les uns et les autres, que tout n’est pas qu’un magma indifférencié. La matière donc, dans sa structure, donne une sorte de dessein à ce qui s’y produit. Et plus étrangement à ces êtres qui – selon notre point de vue – nous semblent vivants, moins inertes. Dotés de volontés d’existence. Refusant l’oxydation. Notez comme ceci est peu rationnel. Je m’égare.

L’esprit est ou apparaît être en absolue correspondance avec la matière et la forme produite. Et disparaître dès lors que la forme disparaît. De là l’idée qu’il n’y a pas d’esprit indépendamment de la matière qui la supporte. Il y a une unité entre Matière et Esprit. Et cependant nous opérons un distinguo entre les deux objets.

L’esprit d’un dauphin n’est pas celui d’un requin, l’un plus joueur que l’autre plus mordeur. Chacun ayant sa fonction, son rôle dans la Nature.
Nous ne savons toujours pas en quoi consiste l’esprit en tant qu’objet. Ou objectifs inclus, ou orientation, fins, buts. Humainement cela soulève autant de questions, si on observe les enjeux auxquels nous sommes confrontés. Parce qu’il s’y déroule à la fois des drames et des comédies fantastiques. Ne songer qu’à ce fait étonnant des multitudes frappées de stupeur face à l’insondable que nous voudrions connaître dans ses profondeurs, et que nous explorons dans tous les azimuts, comme si nous procédions de cette totalité. Que nous la cherchions dans les astres, les quanta, ou en notre psyché, en nos mémoires. Avec plus ou moins de bonheur. Et de volontés transformatrices des mondes. Soit dans la destruction ou l’édification. Selon notre « appréhension » du bon ou du mauvais, des choix obligés.
De ce que nous en pensons. À la base il y a donc la pensée.
Difficile de savoir si nous pensons ou si nous sommes pensés, si nous sommes traversés de pensées diverses et contraires. De même que la matière se frotte à son désordre, son effondrement. J’ai été surpris de voir cette volonté de vivre dans la moindre plante, fournissant ses efforts pour se sustenter, et tendre ses ramifications sur un support. Elle obéit à la loi de sa survie propre, comme une plante saprophyte s’accroche à son support qu’elle finit par l’absorber, l’engloutir entièrement et lui prendre la place. Elle même sera un jour dévorée par des minuscules parasites.
Dans ce bal universel de la prédation qui nous apparaît aller nulle part, mais néanmoins existe, il en ressort quoi ? Si ce n’est rien, ce rien est inconcevable et révoltant. Non pas uniquement pour notre seule douleur, mais par tout ce qui s’y présente. Et également pour notre existence d’être abandonné au milieu d’un monde indifférent, d’une part ; de devoir lutter pour vivre et sachant ou croyant que tout cela s’avère inutile d’emblée. De quoi avoir une position totalement nihiliste. Mais qui est radicalement une aporie tragique. D’autant plus si nous nous révoltons contre le monde, contre la totalité existentielle qui serait aussi démunie de sens que nous.
Dans ce sens là, il apparaît l’idée de l’extérieur, ou antérieur à la matière ou à son apparition. Idée de la semence, délivrant du sens effectuant une opération et un mouvement, une orientation aux corps, et à leurs énergies. Leur conférant une énergie prédatrice, de même des possibilités de tous ordres.
L’univers ayant reçu de la lumière la restitue sous une autre forme. Tout comme nous, ayant perçu nous rendrons notre lumière sous une autre forme.
Autrement dit le spirituel est aussi une matière, mais une matière d’un autre plan, d’une autre dimension que nous percevons à peine, ou pas du tout. Mais qui nous appartient dans la mesure où nous nous en servons. Elle est consubstantielle à la matière organique concrète. Tout serait dans ce sens et dans cette image d’essence féminine matérielle. La matière « Matière » de même la matière « Esprit ». Comme une conjonction de matières différentes entre elles. Soit. Sans prééminence de l’une sur l’autre. Certes, et sans nul doute. Il n’y a là nul haut, nul bas.

Mais il y a nous, entre les deux courants qui se traversent. Je m’explique : la matière produit son esprit, l’esprit transforme les corps, qui rendent Un esprit singulier.
L’esprit n’agissant pas sur la matière comme nous soulevons un poids, ou tordons des métaux, l’esprit n’agit que sur l’esprit, sur la multitudes des esprits. (comme je vous le disais étant en nombre) de même la matière n’agit sur la matière que par le truchement de l’esprit, et des esprits qui la traversent.
Activité et passivité, comme mort métamorphose et vie.
Un point assez remarquable ici. Si nous pensons que la matière peut mourir, s’éteindre, nous pouvons aussi croire ou penser que l’esprit aussi s’éteint du même coup. Mais il reste nous au milieu de cette relation plus ou moins objective, plus ou moins subjective. Un nous étonnant de conscience et d’inconscience. Comme si nous avions tout pouvoir quant à la transformation, la nôtre et à celle des objets de l’univers. En imposant nos pensées, nos envies, désirs, amours, haines et tout cet attirail sensible.
Détermination du sujet, le je dans l’agencement des mondes.
Ce qui pose plus de questions. Ce sujet-je.
Difficile de dire cet Univers-je, ou ce cosmos, c’est Moi. Il y en a tellement en poussières. Tellement dans les cendres.
Une autre question à propos de ce qui existe quand même et malgré tout, c’est ce masculin. Ce qu’il veut dire dans une totalité Mère ou matricielle.
Il ne saurait rien y avoir sans fusion ou conjonction du masculin et du féminin. À mon avis.
La Matière sait (tout) dans son inconscient, d’instinct, si vous voulez. L’Esprit sait dans ou par sa conscience, par ses actes, ses choix. Tout cela est finalement assez fou. Mais c’est ainsi.

Et nous, nous nous débattons avec nos mots, qui recèlent quantité de lumières et d’ombres, d’oublis et de mémoires, d’analyses plus ou moins frauduleuses, et ne rendons jamais les armes.

En conclusion, il importe de savoir ou de percevoir un peu l’Esprit – disons dans le pur- pour ne pas rendre la matière impure ou impropre à notre vie. Et donc de le rendre dans le monde avant tout sans le trahir.

Est-ce suffisant ? L’eau coule sans mal.

Cosmos relatif

La physique arrive à modéliser la fusion de deux trous noirs, au cours de laquelle un énergie incommensurable s’y déploie. On ne sait pas si cela se passe à l’échelle astronomique ou atomique. Cela paraît insensé et défier la pensée ordonnée selon l’habitude de désigner le grand comme grand et le petit comme petit. Comme si l’infiniment grand regagnait l’infiniment petit, comme si tous ces phénomènes dans leurs immensités respectives n’étaient que des jeux de miroirs tombés dans notre perception. Si on pousse le relativisme à ses extrêmes.
Ce qu’on croit concret, objet tangible, posé et établi, ne sont plus, ne sont pas comme nous en recevons l’image, comme nous la modélisons. C’est comme ces ondes sur les eaux, comme ces translations des perspectives, où le paysage se transforme à chaque seconde de notre mouvement, où les reflets surgissent dans notre œil. Il y a une infinité de subjectifs, de points de vue, qui se rassemblent à un moment donné et les embrasse tous. Le phénomène, que nous prenons comme objectif est alors dissout.
Ça dépasse l’entendement. L’organisation matérielle à laquelle nous pensions faire face se disperse en poussières, en abstractions subjectives et relatives.
Ne resterait-il rien de ce qui est perçu ? Rien comme ressenti profond des douleurs et des joies ? Nulle capacité à trouver et faire vivre en nous quelque permanence se trouvant du même coup dans l’altérité ? Et nous ne serions qu’en prise avec des immensités vides ? Immensités des astres et des profondeurs atomiques. Abysses dans tous les horizons de cette dimension dans laquelle nous avons l’impression d’Être. Être dans le sens du sujet percepteur exclusif.
Si nous prenons les choses et allons jusqu’à leur terme, nous savons que moi et toi ont le même sujet, le même ressenti, ou sensibilité. Avec des nuances, mais tout de même. Que cette évolution qui se produit en nous est conséquente, comme nous évoluons dans le champ infini du cosmos vide, il s’y passe quelque chose.
Ce qui relève de la gravitation, des trous noirs, de ces jeux de forces pesant sur tous les corps, ce mystère en somme, nous en avons tous une certaine idée. Ce qui nous pose question sur la nature même de l’idée. Mais ce n’est pas ici le sujet.
Ce qui se profile c’est notre relation avec le cosmos, et tous les êtres qui y sont. Sans exclusion en principe.
Bon, la seule chose exclue étant rien ou n’étant rien. Ce qui nous demande de rudes efforts à tous les niveaux de notre psyché, mémoires, désirs, affections, devant se supporter soi-même. Et ne pas succomber. Ni faire tomber les autres parts de nous mêmes.
Non, nous avons comme devoir de vivre et faire vivre. En empruntant tout objet propice à nos recherches dans ce sens là, du vivant.
La science telle qu’elle se présente est alors un support objectif à la pensée subjective. Même si en elle-même elle ignore.

Dans le bruit du monde

Il faut tout de même un minimum de bon sens. Dieu, n’est pas machin, mais machine. Machine à tout faire, et savoir ce qu’elle fait, à aimer, produire son propre sens, et sa propre lumière, son harmonie, son bal, et stupéfiant, son jeu de cache, invisible et ses énigmes, puis nous.
Nous dans ce bal, selon notre façon de danser, de prendre et de donner, y trouvons notre compte ou nos malheurs. Il semble qu’il y a des lois, que le mal n’est pas une fatalité contre laquelle nous ne pourrions rien. Une part non négligeable de chance et de malchance, également.
Quelle musique faudra-t-il chanter pendant des siècles, combien d’œuvres et d’images sublimes, pour percevoir ce qui s’y cache et s’y révèle, et nous cause en notre intimité ? nous avons tout à apprendre, et reconnaître, les uns par les autres. Sauf ce qui nous anéantit.

De l’esprit et de la lettre.

Quand tout devient dramatique, quand on est au bord du gouffre, qu’il y a des morts partout et des guerres, on entend les hommes sortir du bois et crier, parce que tout semble incompréhensible, se poser des questions légitimes sur la nature du « bon dieu », qui laisserait faire tous ces massacres. Le pire de toutes ces choses, c’est que ces massacres ont lieu au nom d’un dieu qu’on défend. Ça en fait un boucan de tous les diables, ces mots allant en tous sens, comme si nous ne savions plus rien, n’entendions plus rien.
Comment remettre la vérité sur ses pieds ? Un jour, face à l’ampleur des maux existentiels, récurrents et insolubles par nos seules ressources, un homme récepteur de lumière et de vie, tapies sous des apparences, reçoit « quelque chose » du fait de sa conscience ouverte à cela. Il entend Dieu dans sa profondeur. Il entend sa voix, lui indiquer ce qu’il doit dire, pour que les autres hommes puissent aussi être récepteurs de cette même voix.
On ne pourra plus dire que Dieu n’a rien fait pour nous, n’a pas pesé sur les événements chaotiques mortels, qu’il n’a rien dit afin que nous trouvions à la fois le bonheur et notre liberté.
Mais le doute est possible, quant à la pureté de la voix. Ou de son Esprit. Il y a tellement de pièges dans cette nature sauvage. Et humainement tellement de faiblesses, d’oublis et de tromperies volontaires et malignes.

La partie est rude. On ne sait plus rien. On a rompu le fil initial, le fil de nos origines. On a chuté. Ce n’est pas par hasard, ni pour rien. Cette table rase est conçue – probablement – pour quelque chose d’impératif qui gît en nous. Puisque nous avons en dernier recours, les moyens d’y penser, de nous questionner et prendre du recul face aux choses, et aux faits.
Nous ne sommes plus comme ces anges victimes impuissantes, et fatalement résignées, des maux et violences que les hommes leur infligent. Nous avons cette capacité de dire non. Quitte à en perdre notre vie ou en souffrir. Notre mort ou nos souffrances ne rachètent rien si nous n’en comprenons pas le sens. Nous ne comprenons notre vie que dans la phase joyeuse, libérée de ces maux. Et nous laissons notre mort derrière nous.
En quelque sorte dieu s’avère être l’être, et sa négation son non-être. Parmi nous, nombreux sont ceux qui le renient. Très très rares ceux qui en perçoivent quelques échos. Et un seul dans les siècles qui passent miroir pur de ce Dieu. ( Un seul, pour un lieu et un temps uniques, pour qu’il n’y ait pas confrontation, contradiction, quiproquos, chocs verbaux, etc. )
C’est cette idée du Christ – du Bouddha de même – des envoyés divins. Et à leur suite, des prophètes, des sages, des poètes, des musiciens, des inspirés. Cela reforme une chaîne.
Parce qu’elle était brisée. Pourrions-nous encore nous naufrager si nous savons cela ? Et si nous avons confiance en Dieu ? ( je sais que cette confiance est faible, tremblante, terrifiée par la puissance adverse, « noire », comme ce fond abyssal de la matière noire, des trous noirs.
Mais voyez le jeu, le défi, ou le pari consiste à ce que nous participions pleinement à ce jeu et ce défi cosmologique. Il est pensable et probable que ce ne sera pas par la destruction ou des bombes que nous serons là, il faut au contraire avoir pleine conscience, maîtrise et sang froid, aimer en somme.

Revoir la définition d’Amour.
Comme si nous pouvions écrire l’amour ? Qu’il pouvait se tenir dans des lettres ?
J’espère que ceci est compréhensible. Le christ ou quelque chose comme ça, s’il ne laisse à proprement dit pas de lettre définitive, c’est que l’esprit ne doit pas être enfermé, et que nous puissions faire notre chemin sans « idolâtrer » les lettres.

Naître à terme
Comme un œuf. On ne naît pas avant terme. Quelque chose en nous avorterait, qui coïncide avec ce que nous sommes de façon virtuelle, mais pas encore née dans le réel. Comme la chenille qui est écrasée ne devient pas papillon. La chenille dort, se transforme, se prépare, espère cet envol.
La chenille ne peut s’envoler. Et nous ? Quelles sont nos ailes ? Et quel espace allons nous pouvoir découvrir ? Avec qui ? Pour qui ? Nos corps sont ceux d’une chenille, ce n’est pas cela qui doit s’envoler, comme s’extasier, métamorphoser son corps vers un corps plus léger, plus subtil.

Par analogie

Quand on voit ce qu’on est capable d’infliger comme maux, qui se reproduisent et nous reviennent, il devient urgent de cesser d’en produire, dans l’intérêt vital de tous. À ce jeu là, nous n’avons aucune chance de gagner notre vie. C’est une pente négative sans issue. Le mal gagne du terrain, nous n’en sortons pas. Parce qu’il y a une unité dans le corps de l’humanité, ce que nous faisons, nous le faisons à nous-mêmes, de façon détournée. Pourquoi cette volonté de faire mal, comme si nous allions trouver une résolution à nos maux dans la production des maux ? Cette aspiration aux enfers, nous y entraîne tous.

D’emblée, dès l’origine, depuis les débuts de la conscience, nous pouvions nous sentir comme retenus dans un monde infernal et sans issue, puisque nous n’en comprenions le sens, ni les causes réelles, nous rejetions ces maux sur des épaules autres, dont la face et les actes négatifs nous apparaissaient crûment.
Nous rejetions les autres. C’est encore d’actualité. De rejet en rejet, cela devient total. Il n’y a plus de beauté, ni de bonté possibles. Sauf pour ceux qui s’extraient et se mettent en retrait du monde, mais là encore, il y a une carence. Mourir au monde ne délivre pas les âmes prisonnières, les hommes emprisonnés. Il semble n’y avoir comme unique solution effective que de devoir s’affronter à cette emprise négative, comme si c’était un fantôme, un spectre, et y résister. Et franchir ce mur gardé par des cerbères : ignorance indifférence impuissance.
Tout un travail en soi. Ce qui nécessite un moi construit, structuré, charpenté, et ouvert. Parce que le moi est fort, il n’est pas mortellement accablé par les maux, il est capable de les recevoir et de les dissoudre, les réduire à rien, ou au strict minimum, les rendre insignifiants.
Cela oblige donc à se tenir parmi les hommes. Sans succomber dans les spirales négatives.
Quand il n’y a plus de maux sur terre, c’est à dire quand la Vie reprend ses droits, on peut être assuré que c’est le Ciel alors qui s’ouvre devant nous. Disons une dimension supérieure.

Et ce que je dis n’a plus d’importance.

Savoir face à croire.

Peu importe ce que vous croyez.
Ce qui est essentiel, tient à ce que nous faisons et vivons. Cela tient à notre savoir et notre pouvoir.
Pourquoi sommes-nous sans pouvoir face à cette machine implacable ? C’est parce que nous ne savons plus ou ne savons pas.
Tenus dans l’ignorance, nous subissons la règle dictée par ceux qui savent plus que d’autres et tirent profits de nos ignorances. Probablement sont-elles soigneusement entretenues, tout comme sont suscitées les envies, les convoitises, les faiblesses, les contraintes fortes par ceux qui font croire qu’ils savent, et qu’ils peuvent.

Alors que ce n’est qu’un mur d’ignorances et d’impuissances qui se dresse devant la vie, la vie des hommes principalement.

Pourquoi ce mur du savoir principalement, avant celui du pouvoir ? Cela à tient à la nature même de ce que nous avons à savoir, ce qui doit être su par nous-mêmes, non pas uniquement se connaître soi-même, mais savoir de soi-même, c’est à dire selon nos seules ressources. Or si on réfléchit à ces ressources on sait qu’elles n’ont qu’une seule provenance, disons en simplifié l’universel. C’est de cet universel que tout est issu. ( il ne saurait y avoir deux universels en compétition et division dans l’univers)
À propos de science :
On peut enseigner ou transmettre ce qu’on sait, mais l’autre ne saura véritablement que selon son expérience et sa conscience. On transmet la lettre de la science, mais non l’esprit de la science, qui relève d’un plan ou d’un niveau supérieur à toute l’humanité.
Il n’y a de science qu’en cet Universel, qui nous diffuse la science. Ou qui nous inspire. Ou que nous découvrons, comme dans une mine de science inépuisable.
Il y a là un problème fort épineux. Les hommes découvrent des choses puissantes, qui tiennent à des théories, des équations, des expériences, qui deviennent ensuite des ensembles d’applications entre des mains qui acquièrent de fait des pouvoirs pour des usages plus que douteux. Ces produits de la science ayant une part négative très puissante. Cela ne peut pas être le tout de la Science, la science universelle, ou d’ordre divin transcendantal. Assis sur ces pouvoirs, les hommes y demeurent et en profitent.
Pourquoi ces pouvoirs retiennent les masses dans l’ignorance? Ce n’est pas seulement une question de morale.
Si tous les hommes avaient la puissance ce serait nuisible pour les hommes, tous les hommes. Si nous avions la puissance sans avoir la sagesse, par exemple.
Ce serait nuisible jusqu’à Dieu
*
Comprendre que Dieu est composé de tous les hommes. Mais des hommes qui savent ce qu’est Dieu et qui l’ont fait vivre en eux et hors d’eux.
Comprendre qu’Amour est composé de tous les hommes. Mais des hommes qui savent ce qu’est Amour et qui l’ont fait vivre en eux et hors d’eux.
L’Amour est Universel si tous les hommes aiment. Et n’est pas universel dans l’absence d’amour, c’est tellement évident.
*
Faire croire qu’on peut aller vers l’universel, vers dieu ou l’amour divin en tuant ou égorgeant ses congénères, c’est un crime contre la pensée. Contre Dieu, que l’on mine, dans ces actes commis.

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Devoir

On doit mourir. C’est un acte. On se sépare de ce corps minuscule. On se trouve sans corps. Absolument nu. Dans ces univers glacés, brûlants et tourbillonnants, qui nous enivrent et nous disloquent nous laissant cette impression de chute sans fin, de telle sorte que nous perdons non seulement le corps, mais aussi conscience, que nous abandonnons la partie, nous nous abandonnons complètement. Nous faisons corps avec les univers inconscients, sans volonté. Nous laissant sans possibilité d’agir.
Nous reste-t-il encore un œil, une perception, une ultime sensibilité de pouvoir contempler les mondes vivants, les habitants, et d’entendre leurs voix ? Sans cela, nous serions morts complètement, fusionnés à la totalité, sans existence propre, livrés à l’absolu des mouvements des objets sans conscience, avec lesquels nous n’aurions nulle distance, faisant corps avec toutes choses comme des pierres muettes, indifférentes.
Est-ce ainsi ou autrement ?
S’il nous reste un œil vivant, et donc une présence vivante en arrière plan, dont les contours restent flous, nous nous voyons dans ce miroir d’univers polymorphe. Nous pouvons mesurer l’étendue de ce que nous fûmes, et de ce que nous fîmes. Nous voyons défiler nos passés, et nos spectres, nos souffrances et nos joies, inscrites à jamais sur les parchemins et les pierres, les ondes, les musiques et les images. Réalisant à quel point ces univers sont vivants vibrant de tous leurs membres.
Cela nous ouvre le désir de vivre. Ou de revivre, de nous rattacher aux êtres vivants qui nous font vivre. Même si à l’analyse des temps présents nous savons de quelle mort, de quel plomb est faite l’existence des mondes. Il s’agira de transmutation, ou de transfiguration.
Se pourrait-il qu’en fin de tous les parcours, nous n’ayons plus besoin de renaître dans nul corps particulier, en nul endroit spécial, cela signifierait que nous sommes accomplis. Unis en conscience avec les univers. Unis dans l’Amour.
Mais donc, revenant sur cette terre, nous constatons autre chose. Comme une volonté d’en finir, et de mourir. Assez universelle. Comme si nous avions épuisé toutes les possibilités ? Et que nous voulions passer de l’autre côté pour voir et vivre autre chose. Une autre aventure vers l’inconnu.
Bon, ceci, nous pouvons, parce qu’en nous il y a de l’immortel et que s’impose l’inconnu à découvrir. C’est chaud, c’est périlleux, éprouvant. Cela nous propulse en avant.
Comme on dit faites vos jeux, rien ne va plus.