Moi, je et l’œuvre au noir

Ça n’a pas tellement d’importance, ce que je pense être ou ne pas être. Ce qui est plus embêtant, c’est cette volonté de te faire marcher au pas et te fondre dans la masse d’un pensée commune qui se croit détentrice de vérité, et considère que tes images, tes façons de croire sont fausses, illusoires ou ténébreuses, et que tu dois te soumettre à la doxa, au format. Ce n’est pas tant pour toi que les systèmes se mettent en place, mais pour que le système puisse dicter sa loi, et imposer ses mots validés par la hiérarchie, comme un chef des armées à besoin d’un piétaille docile.
Si je dis, « moi, je suis » ( que ce soit vrai ou faux ) ne t’empêche d’être ce que tu veux, ou ce que tu penses être. Nous serions dix mille milliards d’être différents que cela ne nuit à personne. Différents, séparés et simultanément dans une continuité de l’être et de leurs pensées.
Cela a un même aspect positif incroyable de voir toutes ces pensées, ces singularités s’exprimer librement et accroître les champs de vision respective, cela n’empêche nullement qu’il y ait Unité des êtres, comme si c’était un peuple.
Tandis que l’inverse fait de nous des robots, des automates sans esprit critique, sans discernement, comme ceux qui doivent se couler dans un moule.
Non, la question tient beaucoup plus à ce que nous faisons, quelles actions et quelles paroles nous tenons.
Par ailleurs, pour pouvoir œuvrer sainement, il faut pouvoir le faire seul, dans le secret de sa chambre noire.

Terre noire

Mon Dieu, quel bazar dans nos têtes et dans nos cœurs. Est-ce que ce sont nos corps qui sont rendus à ce point malades ? à tel point qu’il nous faut des prothèses pour penser, de même pour marcher et nous mouvoir. Les stratifications des écrits antiques, des sagesses, des mystères révélés depuis les origines ne font plus recette. Comme si c’étaient des stupidités. Comme si les anciens n’avaient pas vu et que leurs témoignages ne valaient pas un clou. Ou comme si les messagers divers ayant traversé les siècles étaient des pures lubies. Et comme si les modernes, les nouveaux ne s’appuyaient pas sur les anciens pour étayer leurs propos et faisaient table rase des messages des anciens, pour affirmer leur pensées arbitraires.
Si bien qu’on n’y comprend plus grand chose dans le désordre du monde, et qu’on se fie à n’importe quel amuseur public pour nous dire quelques vérités bien senties. Ou encore qu’il faudrait faire référence à l’intelligence artificielle pour obtenir des réponses fiables et des certitudes qui nous rassurent.
La question n’est pas dans les écrits, mais dans leur accomplissement, des fruits qu’ils nous donnent et ce que nous allons faire de nous.
Naufrage de la pensée sectaire. Pire, ces sectes qui ne tiennent que si les autres ont tort, qu’il faut écraser pour imposer ses images, ses icônes, ou ses idoles. Pensez donc, si l’autre avait des raisons, cela effondre les nôtres, et nous ne nous en relèverions pas.
C’est pour cela que les luttes existent, pour mettre nos prétendues vérités à l’épreuve du réel.

Je pense à ces faits de hasard, ces choses quasiment improbables qui arrivent et qui nous stupéfient. Certains y voient le doigt de dieu, comme une providence. On peut aussi penser ces choses là comme étant incluses dans les profondeurs insoupçonnées de notre psyché, étant dotée de capacité qui nous dépassent de façon consciente immédiate. Nous nous croyons là, mais nous sommes aussi au-delà. De temps en temps, l’au-delà nous parle, nous appelle et nous rappelle à son bon souvenir, sans doute pour que nous nous y rendions, pour que nous fassions tout pour nous y rendre au lieu de nous égarer dans ce monde obscur, cette terre noire.

Ceci dit, je ne confonds pas mon lumignon fumeux avec le soleil radieux.

Ce qui reste

Il ne reste que des sentiments confus et beaucoup d’oublis. Les émotions demeurent sans pouvoir être dites. À peine pourrions nous les dessiner ou les écrire, les chanter, jouer de façon théâtrale cet au delà des apparences, comme si c’était folie. Mais dans ces lieux exprimés ressortent les vérités qui nous concernent, les malheurs, les bonheurs, l’horreur ou la beauté. Là, ce sont des états permanents, inhérents à notre humanité, à partir desquels nous nous décidons à agir, c’est à dire renverser notre façon de voir ou de penser, de dire également.
Aurions-nous une prise sur les événements ? Se pose donc la question de ce qui fait autorité. De ce qui gouverne les hommes dans leur conscience, et des relations qu’ils entretiennent. Questions de morale et de mœurs, question de justice et de sens. De même de transmission. Il faut savoir ce qu’on fait.
L’acte n’est pas illusoire. Il est porteur de signe et d’effet, en nous et hors de nous. Nous nous construisons autour de nos actes, et en fonction de ceux du monde. Ce qui n’est pas rose tous les jours.
C’est là que nous nous trouvons, là dans ce signe. Et sans mélange possible. Parfois de honte rouge, parfois de joie orange.
Il m’est arrivé d’entendre des échos d’une âme dans le son subtil, cet enchantement d’un violon, chargé de forme humaine, des sentiments humains les plus purs. Il n’y a plus de voile, plus d’illusion.
Dans ces conditions, on laisse un monde où les enfants auront envie de vivre.

Que reste-t-il ?

Que reste-t-il une fois qu’on a évacué nos illusions ? Quand on commence à savoir quelque chose. Par exemple, ce film en trois dimensions qui se déroule dans la boite noire de notre cerveau et qu’on prend comme objectif. Trois dimensions ? Comme c’est insuffisant. Il y a les odeurs, les couleurs, les profondeurs, les pesanteurs et les aspérités, les goûts, le chaud et le froid, toute cette scène du réel contenue dans nos crânes et qui est perçue mais qui est comme un calque du réel. De même ces impressions de stabilité de la terre et des corps célestes et atomiques, alors que c’est une agitation fantastique, que nous pouvons penser du fait d’être stable en notre milieu. Et où nous nous égarons dès lors que nous sommes agités ou la proie de tourments et de souffrance dans nos chairs. Il reste des notions abstraites du temps et de l’espace, donnant cette impression de réel matériel. Le Temps présent qui en lui-même disparaît à peine arrivé et qui demeure toujours présent. L’Espace dont on cherche désespérément les limites et les contours, la géométrie, pour ne pas succomber dans le vide. Et dans ce fatras de choses et de non-être, essayer de se retrouver encore en vie avant de devoir mourir.

Tiens, je me demande, et ce que j’y vois ce sont des êtres sensibles vivants, et animés, aimants et créateurs. Tellement d’êtres, différents, divers, poursuivant leurs œuvres. Comme ces anges de Dante, si bien illustrés par Gustave Doré

Quand tout déraille

Dix milliards d’hommes et de femmes qui ne savent plus rien de ce qu’ils sont, et persistent dans leurs actions nuisibles pour les uns et les autres, pour des salaires de misère ou pour des fortunes immenses qu’ils redoutent de perdre, pour conserver leur poste et leur fonction inutile, tout cela c’est comme une machine sans queue ni tête, insensée en elle-même, dans un bain toxique, mortel.
Pris dans ce jeu inhumain, bestial, démoniaque, règne de la peur et de la violence, nous ne voyons nulle issue possible, nulle parole porteuse de lumière ou d’espérance, nul signe favorable. Le monde restant agrippé à ses objets fétiches, à ses slogans répétés en boucle, invocations de la grandeur qui les écrase, et les fait tuer. Et dans ce bal affreux les femmes enfantent encore, et les savants produisent des ventres artificiels pour couver les œufs. Ce n’est plus un monde chaotique qui vient mais un monde éteint à force de malédictions.
Justement, le chaos donne à penser. Les forces naturelles et les forces employées par les hommes engendrent les mêmes effets destructeurs, nous poussant à réagir et devoir chercher les raisons et les causes de ce qui se trame, à la fois en nous et hors de nous. S’agit-il simplement de notre âme ? De notre présence dans ces univers, insensés si nous n’y sommes plus, aussi absurdes qu’une planète sans vie. C’est pourquoi penser la terre, l’aimer, la voir dans ses êtres qui y vivent est source de miracle. Comme une consolation, une relation lumineuse avec l’ordre des vivants qui donne à vivre.
Tandis que les états, les institutions, les morales, les marchés et leurs règles nous achèvent comme du bétail.
Donc, qui peut vous rendre votre âme ? Étant entendu que si vous vous sentez investis d’âme et de conscience, d’acte accompli en conscience, là est l’issue.

Légère mise au point

Vous savez qu’il est difficile de s’entendre sur les mots et sur leurs sens. Il faut beaucoup aimer pour que nous puissions nous comprendre. Quand untel parle du Présent qu’entend-il par là ? Tout étant dans le présent et rien hors du présent, en apparence cela enlève de valeur au passé et au futur, non seulement de la valeur mais de la réalité. Ce n’est effectivement que dans l’instant présent que nous pouvons voir ou avoir l’éternité en conscience ou en esprit. Quel lien donc entre le temps présent et l’éternité, si ce n’est celui qui est en notre esprit ? Recouvrant tous les temps vécus, et tous ceux à venir.
C’est pourquoi le spirituel pose question, et donne sa réponse intime. L’esprit et la conscience étant intimement liés. Pratiquement identiques. C’est à peine abusif de dire que la conscience c’est dieu, l’être de dieu, l’être divin éternel. D’autres diraient c’est l’âme.
Âme existant au dessus de l’existence passagère, en transit dans les temps, dans le champ où se déroulent les temps. Et nous, dans cette existence, sommes ou ne sommes pas récepteurs, nous captons ou ne captons pas ce qui vient de l’âme éternelle. Ce qui cause bien des problèmes. Et nous oblige.
Certains d’entre nous, pour franchir les lignes d’horizon, prennent des stupéfiants pour voir ce qu’il y a au-delà des apparences. D’autres empruntent des passions, amoureuses ou guerrières, poussant les feux à fond. Tout cela nous crée, nous reconstruit, ou nous détruit.
Nous nous trouvons toujours à la croisée des chemins, devant effectuer des choix, des choix d’amour. Et même bien plus conséquent que ce que nous pourrions croire, des choix engageant notre âme, notre être éternel « angélique ». Qui allons nous épouser ?

Dans ce sens l’homme épouse la femme, exclusivement. Ou si vous préférez, le masculin le féminin qui l’aime, il y a fusion des deux.

Plus rien de normal

Il n’y a plus rien de normal dans tout ce qui se passe sous nos yeux, c’est dramatique. Comme si nous étions littéralement abandonnés ou livrés à notre sort malheureux. Un monde ayant perdu la raison, perdu la vérité et le moindre bon sens, aveuglé par ses passions sinistres. Malgré les vœux d’amour, les rejets réciproques étant plus forts, malgré ces manifestations appelant à la fin des hostilités, tout se passe dans le noir profond des inerties et des ignorances, des intérêts divergents sources de tous ces chaos. Nul humain n’y entend plus rien. Aucun domaine d’activité n’échappe à ces désastres, d’une terre qu’on empoisonne, des vies qu’on assassine ou fait souffrir, aussi bien ces vies humaines que celles de la nature écrasée sous le poids des bombes et des conditions affreuses infligées brutalement. S’il reste quelques lieux où nous pouvons encore vivre et être heureux, ce n’est pas majoritaire. On dirait un envoûtement dans lequel est plongée la masse immense des gens, étant la proie de menaces de guerres, de pauvretés, de prisons, de surveillances, de révoltes et de destructions, que ce soit lors de faits divers immondes particuliers ou de guerres collectives. Bref, la terre est comme un grand corps malade.
Pourtant, au cours des siècles, n’ont jamais manquées les voix sages indiquant les chemins qu’il nous fallait emprunter. Les voix des inspirés devant raisonnablement nous guider, pour que nous nous maintenions en vie et découvrions les secrets du vivant, sans outrepasser les limites, sans être retenus dans des filets d’un puritanisme étriqué, et mortel. Plus rien de normal dans les dictatures des lois humaines absurdes comme des administrations sourdes, des machines de guerre contre nature.
Dans ces conditions inédites, jamais vues au cours des millénaires, et pour cause, puisqu’elles se sont affinées au cours des temps, comme un piège de plus en plus élaboré, et un mensonge faisant office de vérité. Des mensonges plutôt. Des trahisons de l’Esprit. Des profanations de la Parole.
Parler de blasphème. De péché contre l’Esprit. Ce n’est pas une petite affaire. Primo, nous ne pouvons l’écrire ni le dire. Si nous pouvions ce ne serait plus de l’esprit libre, mais de l’esprit enfermé dans la lettre, de l’esprit mort ou pétrifié. Ceci a des effets de rejets de l’autre auquel on dénie son lien avec l’esprit, dès lors que les mots sont différents, ont un sens différent, ce qui est normal. Nous n’avons pas absolument les mêmes histoires, les mêmes origines et conditionnements, nous ne sommes pas égaux dans nos mémoires et nos capacités à supporter ou souffrir. De cela il y a divergences dans les sens et les visions respectives, difficulté à s’entendre, à trouver des accords dans la partition.
Ceci fait un monde anormalement fou et sourd. Les issues peuvent se trouver cependant dans la pluralité des voix, comme celles des musiques et des arts, qui parlent des langues communes.
On ne sait jamais de façon catégorique ce qui est bien et ce qui est mal. On ne sait pas de quelle souffrance l’autre cherche à se défaire. Ce qui peut de façon incongrue générer de la souffrance. Comme si nous défendions nos morts respectifs, et au nom de cela faisions mal à notre tour, au nom de « notre bien ».

Ange comme un démon

Ange ou démon, bien ou mal, c’est le pourquoi de l’existence, ce n’est pas qu’une question de morale.
S’il y a et s’il ne peut y avoir qu’une unité essentielle dans la totalité, unité transcendant toutes les formes particulières, et non séparation, ce qui se trame en cette totalité n’exclut pas la séparation, et la multiplicité des existences.
Transcendant ? Que veut dire ce mot ? Pouvoir, vouloir, savoir, voir, ordonner, traverser, insuffler, soutenir, tenir, habiter, tous ces verbes à la fois et de toutes les nuances possibles telles que nous les pensons, et les éprouvons en conscience.

Pour exprimer cela de façon symbolique comme s’il s’agissait d’un scénario, d’une pièce de théâtre et de ses multiples personnages, le créateur de l’histoire n’existe pas sans sa troupe. On pourrait dire Dieu existe dans ses anges, dans ses multiples corps. Il peut y vivre à sa guise, si par définition il n’en est pas séparé. Il peut aussi s’en séparer ou s’en détacher. C’est selon ce qui s’y produit.
Peut-être naïf comme pensée. Nous ne pouvons penser qu’à partir de nous, de notre vécu. De ce que nous éprouvons. Par conséquent de ces moments de souffrances ou de joies, même si nous les savons éphémères, l’une comme l’autre. Elles nous indiquent une sorte de direction relative à notre existence, et à nos choix, si nous en avons. Si nous avons de la liberté, ce qui n’est pas prouvé.
Le monde, la nature ne peut déroger à ses lois. Ce qui ne lui vient pas à l’idée, faisant corps avec les univers. Mais nous, nous pouvons le faire, ce que nous payons au prix fort. En ce sens, nous (nous) sommes séparés des lois, dans la transgression, la démesure, et toutes ces expérimentations nés de nos folies, n’obéissant à aucune règle précise, ou décidant des règles, modifiant le jeu, arrivant à des monstruosités, et parfois des choses sublimes.
En quelque sorte le Dieu Humain, Créateur de quelque chose d’inédit. Mais sous cette optique là, il y a des dangers, et des maux pour des biens.
On mesure l’étendue de la misère. Des souillures, des destructions. Quel règne voudrions-nous établir sur terre si nous ne comprenons pas le règne universel de l’harmonie, du doux, de l’amour, de la patience, de la présence ? Faut-il tout casser pour devenir transcendant ? Ou pour simplement vivre, faut-il tous ces maux ?
Pour la simple raison que nous échouons, nous casserions tout ? Nous nous casserions cette fois de façon définitive. Nous serions réduits à la plus simple expression des êtres pulvérisés. Objets automates comme atomes, ou comme étoiles, devant suivre leur cycle, sans savoir. Comme si nous n’avions jamais été que cela.
Ce n’est pas pensable sous cet angle là, parce que nous sommes dans notre être ensemencés de cette pensée divine, que nous sommes de son esprit ( Tout à revoir de cette dimension spirituelle, volonté, puissance, etc.) Consubstantiel à Dieu, si vous voulez. Comme Lui. Virtuellement du même « Esprit ».
S’il y a cette séparation, son Démon se manifeste. Et il emprunte dix-mille formes : Armes atomiques, Intelligence artificielle, Perversions des désirs. Le danger réside dans cet anéantissement de notre être. Opération douloureuse, avortement de l’être que nous sommes, dans la rupture. Ça ne se passe pas.
Regardez les événements : c’est ce que ça signifie.
C’est un rapport de force. Le plus fort nous détruirait ? Ce serait son échec.
Nous ne pourrions plus rien ? Il n’y aurait plus d’assemblée humaine, plus de destin. Nous n’aurions été que des corps mortels, il n’en resterait plus rien.

Ce n’est pas ainsi. Tous ces signaux négatifs sont pour nous rappeler à autre chose. C’est dans ce sens et cet ordre d’idée que (l’idée de) Dieu est fondamentale, qu’elle est simple au fond de chacun d’entre nous. Que ce n’est pas une idée extravagante, et ne doit pas donner lieu à des conflits. S’il y en a c’est que c’est faux, en Nous.
Bon sang, il faut toujours tout refaire, tout redire, tout repenser.
Et puis un détail : l’esprit humain, selon sa volonté, et selon son savoir, fait de la magie, blanche ou noire. Ce n’est pas tout à fait de la robotique qui nous anime.

Je songeais aux martyrs. Aux gens persécutés parce qu’ils croient différemment de ce que les autorités dominantes autorisent ou obligent à croire. C’est en ce lieu que le démon se manifeste, ou se cache. Retenant les gens otages. Ceux qui tiennent ainsi les hommes ont ce sentiment de puissance. Ceux qui cherchent à s’en délivrer et reconstituent le fil qui les relie à la Vie, savent qu’il ne leur sera rien épargné.
Mais il ne faudrait penser non plus que les martyrs font la vie vraie. Le seul signe prouvant en quelque sorte la vérité se trouve dans la joie, le rayonnement. Non pas dans les bûchers. Ou sur la croix des crucifiés.

Vide sidéral

Lassant de voir tous ces monothéismes ne jamais reconnaître l’altérité, la relativité de leur dieu n’existant que de façon réciproque, de l’un à l’autre. Cet enfermement sur cette unicité d’un dieu respectif révèle son absence, et toutes les violences qui en suivent. Dieu est à 2
Si tu ne vois pas le dieu dans l’autre, s’il n’est pas ton dieu, tu n’es pas non plus son dieu. Il y a rejet réciproque de l’un à l’autre, et ce lien qui fonde le divin étant disparu, est la cause de toutes ces catastrophes. Dieu n’est pas sans Nous, c’est Nous qui le fondons.

Au lieu de Dieu, dis Homme, ou Créateur, ou Être vivant.
Si Nous sommes 8 milliards de pensées séparées, il n’y a Rien.
Il y a un lieu où ne sommes plus séparés, où nous sommes Un.
Mais cela, il faut le faire.
Sinon ?

Terre promise

Qu’est-ce que c’est cette histoire de terre promise par un prophète comme un vulgaire héritage de terrain cadastré, des meubles et des bijoux ? Tout est faux, dévoyé de son sens.
Une musique messianique ouvre les portes du royaume, de cette autre terre au-delà de la terre. Comme tout a une fin, quand la musique cesse, ce qui nous a transporté cesse ou s’atténue. C’est à nous de recomposer ce chemin intérieur, de retrouver notre terre promise. Promise dans le sens où les équations, les harmoniques qui furent délivrées par les messagers, comme des semences pures, ne peuvent pratiquement pas manquer de produire leur fruit. Même si nous nous trompons, ou égarons en cours de route, nous savons nous corriger.
Demeure le problème crucial des puissances prêtes à réduire en cendres les hommes et la vie sur terre. Puissances lourdes d’un nihilisme affligeant, avec lesquelles aucun dialogue n’est possible. La vie modeste, l’existence simple, n’ayant aucune valeur à leurs yeux, guère plus que celle des outils qu’on jette après usage. Voudraient-ils établir dans le temporel, l’éphémère faible et mortel, posséder la puissance des soleils ? Il y a une inversion dans leur esprit, une perversion du langage ?- qui leur fait croire que le royaume est de ce monde. Et qu’ils doivent être au sommet de la hiérarchie en piétinant le monde infâme à leurs yeux.
Le dilemme des mots et de leur sens, est tel qu’effectivement il y a un règne divin sur terre. Mais qu’il n’a pas plus de pouvoir que celui d’un musicien sublime, lui aussi transporté.
Bon, admettons que ces puissances maléfiques jouent un rôle positif, le positif du négatif absolu. Elles ont cette vertu de nous montrer la puissance réelle des « choses » devant lesquelles nous n’avons qu’à nous incliner. Non pas nous soumettre à ces gens qui emploient les armes et sont prêts à assassiner les gens, mais entendre la voix qui nous appelle, et que nous devrions suivre, obéir à notre conscience.
Il faut se protéger de ceux qui provoquent avec leurs armes, les petites et les grandes, les poignards et les bombes, fruit de la haine.
J’ai rêvé de témoins. Ces témoins, martyrs, étaient heureux, poétiques, doux. Libres. Contrairement à ceux qui ne jurent que par les États, et leurs horribles sectes.