Nous en déduisons

Si le photon est amusant, que pouvons nous en déduire ?
Nous en déduisons qu’il faut un minimum de sérieux, de rigueur, d’honnêteté, de candeur, ou de pureté non feinte, pour pouvoir survivre à tous ces désordres terribles qui frappent les gens, et qui nous emportent dans la tombe. Le chaos n’est pas réjouissant, pas plus que la mort. On ne survit pas dans ces conditions. On perd notre vie. Comme si nous avions mal pensé, et mal fait, et mal dit. Mal aimé.
Cela dit ce que ça dit : Nous aurions préféré le mal. Et opéré des magies noires au lieu des blanches, nous enfonçant dans les profondeurs épaisses et obscures des mondes, pour en tirer quelque puissance. Énigme des souffrances infligées qui laisse à ses acteurs l’impression de transcender les choses et de se sentir indemnes et intouchables, détachés des maux de cet univers. Il y a une dimension de mépris dans l’esprit perverti qui se croit hors d’atteinte. Qui pense que dans le fond, la mort ravale tout au même plan et nous délivre de tout, quelque soient nos actes.
Il y a une unité entre les éléments épars qui sont à notre disposition pour la connaissance et pour vivre. Nous ne pouvons en faire n’importe quoi, dire n’importe quoi non plus, et prétendre gouverner ce monde à coups de canons, de décrets absurdes, ou de slogans.
Dans un sens, c’est un peu la fin qui s’annonce. Qui s’est annoncée depuis quelques années déjà, dès lors qu’apparurent les formes les plus brutales de l’extermination. On sait que rien ne peut se poursuivre dans ces conditions explosives. Ce serait la fin du jeu.
Mais si on songe au photon, à la lumière qui nous traverse, et nous donne à vivre, on sait qu’il y a une autre vie. Ce n’est pas une raison pour détruire celle-ci, bien au contraire.

Il s’agit de faire vivre cette lumière, intuitive et douce, comme si c’était de l’eau. D’ailleurs elle parcourt les sciences, les arts, les natures, et nous élève.

Le temps amusant

Penser au temps, et aux temps. Si l’on en croit la théorie, le photon est dans un temps nul, de même que les temps cosmologiques ne sont pas partout identiques, ils sont fonction de l’espace.

Cela revient à dire que le concept de temps exprimé par Kant n’est pas suffisant, pas entier. Il n’est pas que relatif à l’être sensible. Il l’est pour nous, valable pour nous, dans notre temps d’existence, et malgré ses immenses fluctuations. Comme si nous pouvions en appréhender plusieurs, et même ce temps nul du photon subrepticement.

S’il est nul, il englobe alors tous les temps passés, présents et futurs. Non, il n’englobe pas il effleure, il survole. Ce qui fait qu’il existerait alors dans cette simultanéité, par le truchement de tous les photons présentes dans l’univers. Et relierait les temps entre eux. Mais cette lumière visible que nous percevons, ce ne sont pas les photons, mais l’expression ou l’incidence des photons dans la matière, avec son inévitable inertie.

Simultanéité au plan de l’immatérialité de la lumière, ou d’une matière d’une autre essence que la notre visible.
Il est amusant le photon.

Le songe

Je reviens sur la science. Les ordres de grandeur qu’elle nous indique, les années lumières qui se comptent par milliards pour Andromède, le mur de Planck qui vaut 10 ^-43 centimètres ( si je ne me trompe pas ) tout cela ne veut rien dire, c’est pour nous pratiquement impensable, inconcevable, de même que la taille de l’univers, sa géométrie et sa courbure, difficile à imaginer, cela d’autant plus si on songe que selon les théories admises qui s’imposent comme étant vraies, la dimension de notre univers était à ses débuts des milliards de fois plus petit qu’un atome d’hydrogène.
On peut admettre que cela ressemble à un songe. Lequel est le plus vrai ? celui qui nous parle de notre temps présent, et nous donne à aimer cette vie et nourrit notre âme, ou celui qui rend infime et minuscule le moindre de nos gestes, de nos désirs ?

Perturbateurs

Pourquoi y a t’il autant de perturbations dans nos esprits et que ce que nous vivons est si troublant ? Comme si nous en perdions nos assises et notre sérénité ? Et d’un autre côté chacun fait l’effort de se rassurer pour ne pas subir un effondrement psychique, se raccrochant à quelque chose lui semblant stable, sûr et pérenne. Il n’y a pas que des perturbateurs endocriniens qui nous bousculent et nous mettent en désordre. La science, aussi savante soit-elle du fait de ses calculs, n’est pas faite pour nous consoler. Elle nous donne un aperçu assez désespérant avec ses conclusions relatives à l’entropie, le big bang, les dimensions et quantités hors de notre portée, l’insignifiance de notre existence, de notre temps. Il ne nous resterait plus rien, quoiqu’on fasse ou quoiqu’on pense. Venus du néant, nous y retournerions.
On le sait, on la comprend aisément cette idée que nous sommes le jouet de nos perceptions, que nous n’avons face à nous que l’habit illusoire de la maya. Que nous n’avons pas l’heure exacte, le présent très précis, et d’espace non plus, devenu fluctuant. Si l’on en croit la science il y a des infinité de présents, il n’y a plus de simultanéité d’un temps unique et universel. Ce qui escamote le temps présent en notre psyché, si ce n’est pas carrément notre psyché. Perturbant aussi ce mur de Planck, cet infinitésimal espace sous lequel il n’y plus d’espace. Ni temps réel ni espace réel, que reste-t-il ?
Vous savez, c’est comme cette apparente stabilité, tranquillité de la terre dans un univers en mouvement, fusant de toutes parts, aussi bien en ses microscopiques ou macroscopiques éléments. Et nous, nous serions là, au milieu, aussi illuminés que des bovins à l’étable, ou des dormeurs paisibles et sans soucis.
Celui qui cherche peut être stupéfait pas l’immensité des données des sciences, qu’elle soient physiciennes, biologiques, historiques, archéologiques, psychiques, mathématiques Tout étant trop grand pour notre esprit, cela semble hors de notre portée. C’est en vertu de cela qu’on nous demande de rester à notre place, et de ne pas émettre d’opinions divergentes à la doxa. Parce qu’il est sûr que ces versions officielles des sciences reçoivent d’abord l’assentiment des autorités qui les promulguent, et ne peuvent remises en questions par des profanes.
C’est tout de même un machine monstrueuse, cette somme encyclopédique de la science submergeant le bonhomme, et ne lui apportant pas de réponse au sujet de ce qui lui est raisonnable de croire, de penser, de mettre en pratique dans sa vie ordinaire, et en vue de sa mort certaine.
Comme si les dés étaient jetés.
On ne m’a rien demandé. Mais voyez, je me suis demandé.
Et ai fait appel, pour ne pas subir cette existence en perdant conscience. Il y a tellement de trucs que la science ignore et qui se produisent en nous, qui relèvent de l’expérience intérieure en lien avec l’extérieur bien entendu.
Je ne dis pas que ceci est pleinement rassurant, ou immédiatement. Vous savez que c’est vertigineux, comme sont les univers. Mais à la fin, nous nous retrouvons ou non, c’est selon.

La Science et moi

S’il fallait se fier à la science pour savoir, on n’en sortirait pas. Son objet ne nous délivre pas de sens. Elle arrive à des conclusions absurdes malgré tous ses efforts et toutes ses vérités qui restent relatives à cette existence prise dans son temps et son espace. Même si elle donne à penser, il lui manque le « moi ». Le sujet principal, le sujet central. À ce compte des vérités scientifiques émises couramment, la mort n’a pas d’importance, elle ne contient nulle existence si le moi n’existe pas, s’il ne fait partie que d’un flux, d’un mouvement et résulte des énergies et des forces du cosmos. Nous ne serions qu’un objet accidentel ayant vocation à nous maintenir tant bien que mal dans ces champs présents. D’où nous venons, où nous allons ne seraient des illusions, des chimères liées à nos perturbateurs endocriniens, ou à nos hormones, dans un cerveau détraqué. S’il est vraisemblable que nous soyons fêlés, sujets à tout ce qui s’engouffre dans la faille de nos faiblesses et de nos maux, c’est parce que nous pensons. Nous sommes victimes de ce que nous pensons, et ignorons. Mais nous sommes également pensés, traversés de pensées, ayant leur nécessité et leur objet, ayant le sens de nous ouvrir ou de nous enfermer.
Nous avons à opérer des choix dans nos pensées. Dans ce sens précis nous pouvons dire « Je » sans outrepasser nos droits, même en commettant des erreurs, nous rencontrons des vérités. Tout tient à la façon de prendre ou de refuser la vérité et la vie qui y est incluse. Nous ne sommes pas des bouchons périssables sur un océan d’incertitudes.
Notre temps d’existence nous semble bref une fois qu’il arrive vers sa fin. C’est pour cela qu’il ne faut pas perdre son temps à des choses idiotes, des actions nuisibles. Faire mal nous fait perdre notre vie. La tentation du mal est forte. Il peut y avoir une jouissance dans la souffrance infligée, même celle qu’on s’inflige, et qui nous donne cette impression d’exister.
Tout cela relève du bas. Par défaut du haut. Ces hauteurs qui nous paraissent inaccessibles, improbables et tellement éthérées, que nous semblons nous y dissoudre et disparaître.
Paradoxalement les hauteurs nous font souffrir, la grande merveille des choses, le sublime est douloureux s’il n’est pas mis en commun, s’il reste enfermé dans le « moi ». Mais dans ce cas précis, il y a toujours ce moi qui seul sait en quoi il consiste, comme en écho de sa propre voix, de son amour, ou de son don. De cette réflexion, il en ressort l’idée que le collectif fait très mal, s’il ne tient pas compte des voix singulières ayant des lumières, s’il y a formatage et oppression du collectif pour imposer son ordre à tous, sur la base du mensonge, des vérités bafouées.
Entre des cimes fragiles en notre esprit et des gouffres tenaces dans nos frayeurs, nous sommes quelque peu écartelés. Cela rend l’humanité folle.
Raisonnablement : toutes les formes d’existence qui nous précèdent ne savent pas, ne cherchent pas à savoir le pourquoi de leur existence et des autres existences. Elles sont dedans, elle vivent étant pleinement dans la vie qui se poursuit, et qu’elles poursuivent. Nous, nous en avons perdu les traces. Nous avons à chercher si nous voulons vivre, et ces traces sont d’un autre ordre que celui qui est apparent. Nous sommes certes, matière, mais matière qui cherche en elle-même l’essence, l’origine et la fin. Comme si nous avait été imputé des devoirs, des impératifs, des obligations du fait d’être homme, se tenir au sommet, à côté des hiérarchies. Ce qui fait que se tenir à ce sommet ne tient que dans le fait de se tenir dans les profondeurs, et en assumer pleinement les effets.
Coton, cet arbre de Vie.
De l’un et du multiple. S’il y a moi, il y a toi et tous les autres. s’il n’y a pas de moi, et qu’il est illusoire, il n’y a rien ni personne. Dans ce cas tout est vain, bien comme mal, vie comme mort.
Le Moi est multiple par les autres. Ou multiplié par eux. Et réciproquement. Nous faisons croître les autres, ou non.
Dans le sens où la science est bonne, elle nous fait grandir et évoluer. Sinon, elle nous mine.

Du jugement ( suite )

je reviens sur ce que j’écrivais ici pour compléter ou apporter des nuances.

Dieu, l’âme pure. Nous, mélangés de pur et d’impur, ou de bien et de mal, les deux ayant leur utilité et leur fonction, servant à nous structurer et nous orienter, à nous décider dans nos choix.
le jugement, face à soi, face à notre âme pure qui, si elle veut vivre et se retrouver, se recomposer après ce passage dans ce monde du bien et du mal, n’a d’autre choix que de s’examiner et se corriger.
Si nous étions absolument purs et saints de naissance, que ferions nous ici ? Nous serions en mission uniquement pour les autres humains coupables et égarés.
Autrement dit, comme il y a des degrés et des niveaux de culpabilité, autant dire que le jugement est fait en principe pour sauver les coupables, en plus de se prémunir des maux qu’ils commettent dans le monde.

Du juste

Ce que nous vivons est toujours assez étrange, entre des scandales, des fautes et des vengeances. Comment y voir clair dans ces nœuds où la morale embrouille tout ? C’est facile de désigner des coupables, puisque nous ne pouvons pas être innocents. Ce n’est pas du tout dans notre nature d’être innocent. Nous ne serions plus humains. Mais celui qui sait qu’il fait mal, sait-il au moins, qu’il peut s’en repentir ? Alors là, il tombe sous un autre type de jugement. Mais personne n’a confiance absolue dans le « jugement de dieu ». Ce qui se conçoit, vues les suspicions et les doutes, les écrans de fumées et les sournoiseries humaines, les hypocrisies et les mensonges, vue aussi la violence environnante. De même que les repères perdus concernant cette dimension du vivant.
On peut commettre des choses affreuses, avec cette certitude d’être intouchable, ou de cacher nos méfaits, ce qui se passe dans les faits. Mais en sens inverse, poser des jugements n’est pas non plus totalement innocent. Pour pouvoir juger, il faudrait être saint, et encore, un saint oserait-il ?
Non, dans tous les cas, dans le bien comme dans le mal, nous sommes seuls face à nous-mêmes, face à notre propre jugement, à défaut de Juge suprême évident.

Lassant de redire les mêmes choses. Dieu est cause de lui-même, sans autre chose qui le cause. et cause se sachant, mieux que tout ce qui apparaît ou existe et est relatif, sujet ou contingent. Bref, « il » sait mieux que tous les hommes réunis.
Néanmoins, nous pouvons êtres jugés par nos congénères, à condition qu’ils soient justes.
Est-ce ainsi ?

Causerie autour d’un concept.

Ce concept de symbiose. Le saint bi ose, en préambule irrationnel. Le scientifique magnifique débordant de connaissances des organismes et de leurs fonctions, dans les moindres détails et dans leurs ensembles, rationnel, logique, dans sa méthode, arrive à des conclusions, tout à fait justes dans une certaine mesure, relativement à ses observations, ce qui l’autorise à postuler ce concept universel de symbiose avec tout ce que cela a comme implication dans nos représentations du réel, et des doutes sur nous-mêmes. Nous aurions pu arriver à des conclusions du même ordre en observant un homme marchant pieds nus sur la terre : en effet, nous avons là en présence deux êtres différents, deux corps étrangers, n’ayant pas les mêmes fonctions organiques, les mêmes « gènes » ou la même genèse, a priori. Et dont on peut affirmer sans erreur possible que l’un ne tire sa subsistance que de l’autre, en étroite symbiose, avec la pesanteur, les températures, les éléments dans lesquels nous baignons ou nous nous brûlons. Dans ce sens, nous ne sommes jamais seuls avec la Terre. Disons, en ce qui concerne notre possibilité d’exister organiquement. Ce qui est insuffisant. Et n’a guère de sens. Ce qui est sans intérêt, si ne se présentent pas d’autres dimensions à notre regard ou entendement, de même des congénères avec lesquels des échanges se produisent et nous nourrissent d’autres nourritures que des sucres, des énergies, des chlorophylles, ou des graisses, dans un bal fantastique d’hormones et d’enzymes qui autorisent tout cela.
Tout ceci est évident. On parle de système, on pense que tout ce qui existe relève de systèmes. Donc de mécanismes qui sont en eux-mêmes causes de leur existence. Et que connaître ces systèmes pourrait corriger leurs défauts, ou leurs manques, les dysfonctionnements possibles. Ce que nous découvrons nous donnerait du pouvoir sur la vie dans son ensemble, comme si nous en étions les co-auteurs, à égalité avec le Hasard. Ceci n’est pas entièrement faux.
L’auteur dont il est question apporte des éléments nouveaux à la réflexion sur l’évolution et à la pensée darwinienne. Il a parfaitement raison dans cette correction, de même que Darwin a aussi apporté d’excellentes choses pour penser le vivant, pour en faire connaissance, passionnant dans le fait des recherches. Ne serait-ce que la cellule, et tout ce qui y est inclus comme objets et fonctions, et de proche en proche, les molécules, les atomes, les ions, si près des soleils.
Que d’énigmes, que d’eaux alimentent nos moulins. Que de farines pour nourrir nos philosophies.
Et en contrepoint de ces approches scientifiques non dogmatiques, il y aussi des approches relevant d’un autre ordre, d’une autre méthode, si on peut appeler méthode cette démarche sensible, artiste, poétique, spiritualiste. Telle que des hommes premiers, naïfs et sidérés, pouvaient concevoir – conception sans les mots – intuition, vision immédiate, dans leur nudité face à l’univers « miroir » d’eux-mêmes, pris dedans et désirant s’y fondre, y trouver leur vie d’instinct, sachant d’intuition leur redoute de leur mort. Ne pouvant confondre le haut et le bas. Voyant leur temps s’enfuir dans le passé, et devoir fuir face aux prédateurs.
Je fais l’impasse sur tout ce que nous aurions à connaître du monde dans lequel nous sommes, pour pouvoir y vivre.
On ne va pas se nourrir de champignons vénéneux quand même, ce serait contre productif. Et pourquoi donc en est on arrivé à fabriquer autant de choses nocives ? Inversion du sens et de l’instinct. Il n’y a qu’un instinct, c’est celui du vivant. Et qu’un manque d’instinct c’est celui du mort.
On voudrait échapper à la mort, en combattant la mort ? Là encore, c’est voué à l’échec. De même de se prémunir du vivant qui arrive et nous sort de nos habitudes, de nos croyances, de nos images, nos dessins, et nos desseins. Donc de nos mots. De tout ce que nous avons nommé, et pris comme vérité.
Verte est la Vérité. Comme le dit le microbiologiste, on peut spéculer sur les cyanobactéries qui ont fourni l’oxygène sur la terre, et engendré tout ce qui suit, comme organismes vivants, par les fonctions chlorophylliennes.
Ne serions-nous qu’un de ces organismes parmi d’autres, ayant tout liberté de manœuvre et manipulation du vivant en fonction d’objectifs que nous nous fixons ? Comme par exemple cette idée de faire ingérer des enzymes du bonheur par le truchement de bactéries. Selon l’idée de l’auteur qui y voit à juste titre l’influence positive ou négative des substances produites par ces minuscules entités. Et nous dépouillant presque de notre capacité de choix, et même de ce « je » qui reste pour ce chercheur un élément douteux.

Du feu sacré

Ce qui différencie l’homme de la nature, des êtres de la nature, c’est l’instinct. En lisant un ouvrage d’un microbiologiste, j’y ai vu la capacité fabuleuse des formes vivantes à s’adapter et trouver la voie la meilleure, en s’associant avec les autres formes vivantes qu’elles mettent à leur service et qu’elles ménagent. Elles ont cette intelligence là. Le vivant trouve sa voie, ou s’ouvre la voie, sans forcer excessivement, sans dégrader son milieu. Mais bien entendu les micro organismes, les plantes, les champignons bactéries, les bêtes ne cherchent pas à savoir ce qui les anime. Elles s’en tiennent à cet instinct de vie. Il n’y a rien de morbide en elles. Ce qui en fait peut-être des êtres reliés par des fils invisibles, dans une totalité vivante, comme des abeilles d’une ruche contribuent à la ruche sans se questionner sur la ruche, sur l’organisation de celle-ci, sans protester, étant fusionnées. Jusqu’où les vivants étendent-ils leurs liens existentiels ? On voit l’abeille effectuer la danse du soleil, et les oiseaux se repérer dans leurs migrations sans avoir besoin de cartes et de compas. Bref, on observe que la nature forme un tout vivant, non seulement sur terre, mais aussi dans les profondeurs du cosmos, des atomes aux étoiles, comme si c’était son corps, qu’elle active pour se maintenir en vie, et se reproduire.
Et nous dans cette totalité, que faisons-nous, ou plus exactement que cherchons-nous hors de ce monde ? En étendant nos recherches et observations dans les confins des univers, dans les replis de la matière, dans des expériences totalement hasardeuses, périlleuses, inutiles, nuisibles sources de souffrances, pleines de morts, d’ennuis, de séparations effectives et d’angoisses.
D’où Cela vient ? Cela ne viendrait-il pas du fait que nous ne retrouvions pas nécessairement la source, dans nos psychés défaillantes. Et que nous brisons beaucoup en espérant nous retrouver dans une sorte d’intégrité d’être ? d’entièreté avec l’être des êtres vivants. Paradoxalement les hommes emploient ces destructions – à divers degrés – pour affirmation de leur « Tout », auquel ils croient. Cela ne se passe pas en douceur. L’accouchement étant plutôt douloureux. De même que le travail, et par conséquent tous ces déploiements d’énergies, sans lesquelles nous ne pourrions nous maintenir en vie.
Aurions-nous égaré en notre esprit le feu qui est censé nous animer ?

Ou voudrions-nous voir ce feu hors de nous, avoir du pouvoir sur ce feu. Ce qui ne nous implique pas, ne nous oblige pas, nous fait croire que nous ne serions plus esclaves, mais détenteurs d’une sorte de transcendance. De cette compréhension des phénomènes, tous les abus sont possibles, la pression exercée sur les plus faibles, notamment.
Selon ces affirmations (paraissant gratuites) il est pensable que si nous avons vraiment ce feu sacré, je m’entends, en y étant dedans, non pas comme dans un bûcher, ou sur des braises, ce feu nous soutient dans nos actes, et sur la voie.
Le feu dans ce sens, c’est instinctif.
L’instinct de vivre est sacré. Et comment…

Pour savoir

Il n’est pas nécessaire de savoir tous les détails des objets et des transformations, pour savoir, c’est à dire avoir une vision de ce que nous sommes, savoir où nous allons. Il en faut tout de même, cela jette un éclairage sur la profondeur de cette création, le réel étant fantastique insondable, dans l’infini de ses formes et processus. Tout ce que la recherche scientifique nous offre, c’est la contemplation abyssale de notre ignorance face à la complexité des phénomènes, et des limites inatteignables, qui se repoussent sans cesse. Mais nous, dans ce déroulement des événements, nous devons y trouver notre part, notre connaissance, la raison de notre existence. Les bactéries, les atomes, les formations rocheuses, le végétal et l’animal ne se penchent guère sur leur origine et leur fin. Ils sont un tout dans la cohérence de l’univers, sans plus ni moins. Cohérence n’est pas le mot. Ils sont habitants habités de présences dans le monde.
Nous, au contraire, sommes hantés d’absence, poussés à devoir toujours plus que notre condition. Comme si nous étions d’une autre nature que la nature. D’une nature devant savoir d’où elle procède, et ce que nous avons à y faire. En puisant dans tout ce que la nature nous propose comme large éventail de questions, dans les maux, dans les biens. Tout cela en étant isolés, séparés de l’univers. Comme le scientifique opère dans un système clos. Même si de façon catégorique il n’y a nulle séparation. On ne se coupe pas des forces et des lois. On ne peut être dissocié des origines. On peut simplement les avoir oubliées.
Il y a d’immenses probabilités qu’existent des terres du même style que la notre dans ces univers. Et des formes humaines, ou similaires à nous. Ce qui implique que nous ne trouverions rien d’autres que du semblable dans ces espaces éloignés. Ce n’est pas une quête prioritaire. Ici, il y a tellement à explorer, et expérimenter dans le sens du vivant. De la Vie présente, au sens fort de la vie incluse, de la présence incluse dans l’existant et dans les enchaînements des causes. Là, nous y trouvons l’universel. Et cette immensité, cette intensité et densité d’être et de présence. Et puis tout ce que nous avons oublié. Retrouvant la mémoire, nous avons retrouvé cette lumière originelle, en faisant corps avec elle.
Alors, ce qui distingue l’homme, c’est sa parole, son expression qui révèle sa pensée, qu’il donne au monde.
Et si le monde n’en veut pas ? Ou s’il pense pouvoir s’en dispenser, comme le croyait Lavoisier. Pour sûr, on n’a pas besoin de se pencher sur Dieu pour faire l’électrolyse de l’eau. Mais est-ce que toutes les expériences ont des vertus positives, nous conduisant à une amélioration de la conscience ? Ou au contraire nous dégrade dangereusement, en abîmant la Terre. On succombe dans des gouffres horribles.