Sisyphe

Pourquoi ce monde ci est si sombre, rempli de méchancetés incompréhensibles ? Avec des hommes toujours prompts à commettre des atrocités. Ou nous laisse dans un désarroi total sans la moindre trace d’eau douce et visible ou sa douce lumière. Même si parfois nous entendons des chants, découvrons des choses inouïes qui nous donnent à penser. Tout fuit à nouveau, il faut recommencer, Sisyphe.

L’amour ne suffit pas

« Tous vos élans d’amour se briseront sur un roc de souffrance »

Cela me revient comme souvenir. J’avais pensé cela, que Dieu était Souffrance autant qu’Amour. Non par plaisir masochiste, mais du fait de se tenir debout dans ces éléments de tempête, inflexible et juste, vivant voulant vivre sans jamais renoncer, voulant entraîner à sa suite tous ceux qui le suivent et qui sont de son côté, du côté des vivants et non du côté des morts.
Souffrance parce que Dieu même est sujet au vertige dans ce vide existentiel, face à l’abîme, au néant, ou face aux souffrances des hommes, et à la terre.
Si nous nous demandons alors ce qu’est Dieu, nous ne pourrons jamais l’entendre que de sa propre voix. C’est lui qui Se dit, et nous parle, qui nous appelle pour que nous soyons vivants et que nous nous rendions en son lieu, où nous sommes censés y avoir notre place.
Nous sommes poussières de Dieu. Ce qui est autre que poussière d’étoiles. Notre poussière compose le corps de dieu. Dans cette multiplicité effective de nos pensées, de nos amours et de nos savoirs, de nos volontés différentes, rassemblées en ce lieu qui nous attend. Et pour lequel nous nous donnons du mal en rejetant le mal hors de nous.

Et puis Nietzsche :

Ainsi me dit un jour le diable :
« Dieu aussi a son enfer : c’est son
amour des hommes. »

La suite ? Ça boite. Explications toujours boiteuses ou bancales, jamais satisfaisantes. Va falloir sérieusement méditer sur le bien. Et autant que faire se peut, laisser le mal où il est, s’il est, s’il a de l’être. Ce qui revient à tourner son regard vers les hauteurs, sans s’appesantir de choses, d’objets inutiles et de doutes.
Nul doute que nous n’en finirons jamais.

On dira la nature

La nature est forte, inouïe supportant le froid glacé, les pressions au fond des océans, les chaleurs torrides, les privations, les charges lourdes, souffrant en silence, patiente. Elle dit toutes les variations des énergies d’une volonté qui y est incluse et ne peut céder sur rien pour devoir vivre, puisqu’elle veut vivre sans se demander pourquoi.
Nous procédons aussi de la nature, et non de la culture, ou de l’histoire comme certains le prétendent, mais d’une nature qui nous est propre, et fait de nous des êtres d’une faiblesse aussi inouïe qu’elle est forte en elle-même.

Nous avons été altérés. Ce n’est nullement un accident, un phénomène hasardeux, involontaire, ne répondant à aucune nécessité ou dessein inscrit quelque part. Par ce fait là, ce manque ou de cette altération, ce fut comme l’arrivée ou l’émergence d’un miroir de la nature – au sens large – en quelques uns. Suffisant pour déclencher partout un processus de culture. Et générer les faits d’histoires que l’on sait. Et s’interroger sans fin sur ces processus énigmatiques, sur les intentions et volontés incluses dans le monde, qui nous affectent à ce point et nous rendent si faibles et désarmés. Paralysés par cette impression de grandeur dans notre petitesse.

À partir de là, le pire et le meilleur s’avèrent possibles, du fait de se trouver devoir choisir. Ces choix, ce sont comme des canaux qui s’amplifient au fur et à mesure de notre progression dans ce canal, et une fois dedans, il est quasiment impossible de modifier ses choix, sans devoir en payer le prix fort, et peut-être même sa vie.

La nature de l’homme est celle de dieu, mais qui ne se comprend exclusivement qu’à la condition où chacun opère son choix, choisit son dieu, ou sa voie. Sinon se perd.
Mais comme il doit y avoir convergence des voies, ce qui se comprend de façon rationnelle, en vue d’une existence commune sur terre, il se présente parfois pour tous les hommes quelque chose comme un Chemin regroupant toutes les voies. Et en sus, réduit cette part maléfique, cet horrible démon qui peut nous posséder, et nous anéantir.
Bigre, comme tout cela est tortueux.

Alors pourquoi ?

D’abord parce qu’il faut vivre. Et que pour vivre il faut savoir vivre, et cela s’apprend. Non pas dans les livres, mais dans la chair, le sang, les larmes, les rires, dans l’amour libre. Dans la simplicité des jours, dans le repos, et les efforts, dans tout ce qui nous construit quand on construit ou quand on crée. Et on se délivre. C’est Christique.

Cela ne se fait pas n’importe comment, au gré de nos humeurs, et de nos erreurs. Nous avons des prédécesseurs avertis qui ont mis en ordre impérial toutes ces choses et qui y tiennent comme outil de pouvoir. Ils n’ont pas l’intention de lâcher d’un pouce, de concéder la moindre parcelle de terrain ou de concept à un individu anonyme, venu d’on ne sait où et qui renverse le système ordonné depuis des millénaires, par ses messages aux relents hérétiques.

Hérétiques, si on veut bien examiner leur contenu et tout ce que ça implique comme changement, comme modification dans les conditionnements qui furent transfusés depuis si longtemps, et firent de nous, en masse, des automates sans discernement, serviles. Et puis inconscients des périls réels, de ces perditions dans des puits sans fond.

Bref, il se peut qu’une seule voix parmi toutes celles qu’on entend soit étincelle déclenchant un renversement. Certes non pas parmi les foules, parce que cette petite voix serait noyée dans la masse. Mais parmi certains d’entre nous touchés, attentifs, ne lâchant pas la main de leur maître, et les éléments de pensée qui bouleversent, sidèrent et émerveillent.

Pensez donc que le vieux monde et les institutions ne vont pas accepter cela. Elles vont pieds à pieds tenter de se réapproprier les éléments de langage à la base de ce renversement dans les têtes et les cœurs, faire œuvre de détracteur. Travail dans l’ombre.

Je ne crois pas à la bonté foncière des systèmes ordonnés, qu’ils soient politiques, religieux ou scientifiques, économiques. Désormais chapeautés par les ordinateurs. Ce qui nous enferme dans un langage écrit crypté d’où la parole est mise sous contrôle, de même que nos faits et gestes.

Comme des oiseaux en cage tenus de se taire. Et de souffrir mille misères, mille morts.

Croyez vous sincèrement que le dieu présent en chaque homme puisse dans ces conditions, secrètement recréer son dieu ou son état d’être initial, premier, principe, etc.

La régression à l’infini ? Nous ne pouvons pas l’interrompre de nous-mêmes, selon nos moyens ou connaissances. Nous pouvons juste renverser en nous ce mouvement d’involution en évolution. Ce qui nous oblige à nous débarrasser des encombrantes pierres qui nous firent chuter, pensant gravir les sommets en Esprit.

Au fond

Un philosophe plus ou moins aristotélicien affirme que les fondements de la métaphysique se trouvent dans trois points : La négation, la désorientation, la régression à l’infini. ( pour le dire succinctement )
C’est partiellement vrai. S’il y eut la négation il y eut l’affirmation ; si tout était possible, il y avait aussi ce mur, et cet orient perdu ; et s’il y avait la régression, c’est parce qu’il y eut immédiatement cette conscience informulée de la chute, et de la mémoire.
La métaphysique est née du souvenir. De l’éveil. De l’écoute de la voix située au-delà qui suscite le songe, et qui nous brûle.
S’il y eut négation c’est par cette révolte initiale de celui qui réalise sa condition de prisonnier, et refuse. S’il s’agit de désorientation et d’ouverture à tous les possibles, cela relève du désir puissant qui le possède, qui le propulse hors de lui. Et s’il y a régression à l’infini, c’est face à la nuit des étoiles, face à l’incommensurable abîme qu’il perçoit.
Tout cela sans formulation, uniquement intuitif viscéral. Cela ne relève pas de la logique, il n’y a aucun mot, mais des sons, des lumières, et la nuit.

Où les pensées peuvent se recouper, c’est dans cette affirmation a posteriori de notre nature singulière, de se savoir sans habitat naturel, comme si nous étions venus d’ailleurs, sans niche spécialement conçue ou en adéquation avec ce que nous sommes. En fait nous sommes décalés, distants de notre existence.

Comment comprendre et interpréter tout cela ? Le processus créateur opère automatiquement ( plus ou moins) jusqu’au point où l’opérateur s’inclut dans l’opération, en prenant tous les risques de la séparation, de la disparition, de l’oubli, et de la mort. Mais qui est comme un ensemencement de ce qu’il est dans l’infime partie opposée au tout. De là naît un avatar. Ou une racine. On peut supposer que cet ensemencement volontaire ne s’est pas produit en un seul exemplaire, mais en nombre suffisant pour que le processus tienne de lui-même et sache se reproduire, malgré la perte d’instinct due à sa qualité intrinsèque d’être conscient et distant, décalé ou fou.

Ainsi donc, le Dieu s’est inclus dans une forme ( ou plusieurs autres possibles ) et on se demande en vue de quel besoin s’il est Dieu. Qu’est-ce que cela pouvait lui rajouter de vivre cette expérience dans ce microbe humain pullulant ?
Devoir souffrir atrocement
Se voir se niant, s’humiliant dans la multitude
Se tenir impuissant.

Bref, que s’est-il passé avant notre apparition dans ce corps limité et qui a décidé de s’y inclure et s’enfermer ?
Comme si dieu avait rejeté hors de lui une part de lui, hors de son domaine ou sa demeure. Ou comme s’il s’était jeté dans un corps pouvant le recevoir.
Cela nous dépasse totalement. Cela voudrait dire qu’il s’est divisé ? Ou qu’il voulait se reproduire ? S’étendre encore plus loin ? Se multiplier à l’infini ? À partir du lieu où Il se trouve.
La logique de tout cela, c’est que le processus de création ne finit jamais, mais se rénove sans cesse. Esprit d’aventure qui donne du sel à toute existence. Même au niveau des dieux, et des anges obéissants.

On ne disposerait plus que des mots pour s’informer ? Ce n’est pas certain. Il y a toujours un moyen d’expérimenter dans sa chair ce que contient l’univers.
Prenez Icare qui se rapprocha trop du soleil et qui tomba. Sans doute avalé dans ce soleil, ce qui ne lui laissa pas le temps de réaliser l’expérience de la distance demandant du temps, un décollage trop rapide hors de son corps en somme, et sans retour. Il faut probablement que ce qui se passe en nous se fasse à feux doux, comme pour l’éclosion d’une graine, dans des conditions propices.

Le Serpent l’engage

Langage d’où ? ou doux langage ?
Il dispense son venin par sa langue séduisante. Qu’est-ce qui est un danger, et qui est en danger ?
Cela ne peut être que nous, en péril pour et par nous-mêmes, par le fait du langage, qui nous engage. Nous nous sommes engagés depuis si longtemps, depuis la nuit des temps, depuis les origines. Le danger est de ne pas retrouver cette origine, de se perdre dans ces infinis, de se dissoudre, exactement de se séparer de nous-mêmes. Succomber dans la complication langagière qui nous fait renoncer. Langagière ou logique du logos ne disant pas, ne pouvons jamais dire ce que contient le silence de l’ange. S’il le disait il s’exposerait ou l’exploserait à distance. C’est à dire depuis le lieu où nous sommes, nous toucherions à son corps d’ange sans en avoir droit, sans savoir malgré nos sciences, dégradant le sommet avant de pouvoir nous y rendre.
C’est en vertu de cela qu’il n’y a qu’une seule philosophie valable, c’est dans la mise en pratique de vérités qui donnent à vivre et à voir. Et non pas dans ces accumulations de mots qui tournent autour du pot, comme une tour de Babel, une spirale verbale, non spirituelle effective.
Il est pénible de se trouver face à ces sommes savantes qui t’enferment dans leur labyrinthe sans que tu puisses y trouver ta propre lumière. Comme des vérités dogmatiques, – ce qui est un pléonasme par définition – qu’on t’assène comme unique et incontestable, puis t’en fait la démonstration, quelles qu’en soit le domaine des disciplines. Danger des doctes, depuis toujours. Dès lors qu’ils ne parlent pas d’anges, d’ âmes simples.
Cela demanderait pour celui qui voudrait produire une contre offensive face à la redoutable machine de guerre intellectuelle dotée de légions savantes, d’avoir tous les éléments discursifs à sa portée, et se mettre à niveau.
Imagine le topo.
Dans ce sens là, de façon rigoureuse, il ne peut y avoir que Dieu et ses anges pour pouvoir affirmer le contraire sans risque d’erreurs. Et même là, rien que le mot-dieu fait défaut et relève de ton arbitraire ou d’une impossible communication, mise en commun de l’un à l’autre. Bref, tu restes seul avec ton Moi. Enfermé et schizophrène, parano ou bipolaire.
Bon, inversement il y a du bon dans ces nœuds générés par les intellectuels de toutes branches, à condition de ne pas se laisser prendre, ou mordre, c’est à dire empiéter sur ce que tu sais en toi-même de façon immédiate, même si c’est « très peu ».
Ce bon, ce mal venu des tréfonds cela réveille.

À ce que j’affirme là, il va être facile pour un critique de trouver des failles et des fautes. On peut me répondre par exemple : puisqu’il y a Dieu comme tu le prétends, il n’y a plus aucun danger nulle part. Facile, dans ce cas les hommes et les pouvoirs peuvent tout s’autoriser, si tout relève de l’expérimental. Sans frein.

Nous en déduisons

Si le photon est amusant, que pouvons nous en déduire ?
Nous en déduisons qu’il faut un minimum de sérieux, de rigueur, d’honnêteté, de candeur, ou de pureté non feinte, pour pouvoir survivre à tous ces désordres terribles qui frappent les gens, et qui nous emportent dans la tombe. Le chaos n’est pas réjouissant, pas plus que la mort. On ne survit pas dans ces conditions. On perd notre vie. Comme si nous avions mal pensé, et mal fait, et mal dit. Mal aimé.
Cela dit ce que ça dit : Nous aurions préféré le mal. Et opéré des magies noires au lieu des blanches, nous enfonçant dans les profondeurs épaisses et obscures des mondes, pour en tirer quelque puissance. Énigme des souffrances infligées qui laisse à ses acteurs l’impression de transcender les choses et de se sentir indemnes et intouchables, détachés des maux de cet univers. Il y a une dimension de mépris dans l’esprit perverti qui se croit hors d’atteinte. Qui pense que dans le fond, la mort ravale tout au même plan et nous délivre de tout, quelque soient nos actes.
Il y a une unité entre les éléments épars qui sont à notre disposition pour la connaissance et pour vivre. Nous ne pouvons en faire n’importe quoi, dire n’importe quoi non plus, et prétendre gouverner ce monde à coups de canons, de décrets absurdes, ou de slogans.
Dans un sens, c’est un peu la fin qui s’annonce. Qui s’est annoncée depuis quelques années déjà, dès lors qu’apparurent les formes les plus brutales de l’extermination. On sait que rien ne peut se poursuivre dans ces conditions explosives. Ce serait la fin du jeu.
Mais si on songe au photon, à la lumière qui nous traverse, et nous donne à vivre, on sait qu’il y a une autre vie. Ce n’est pas une raison pour détruire celle-ci, bien au contraire.

Il s’agit de faire vivre cette lumière, intuitive et douce, comme si c’était de l’eau. D’ailleurs elle parcourt les sciences, les arts, les natures, et nous élève.

Le temps amusant

Penser au temps, et aux temps. Si l’on en croit la théorie, le photon est dans un temps nul, de même que les temps cosmologiques ne sont pas partout identiques, ils sont fonction de l’espace.

Cela revient à dire que le concept de temps exprimé par Kant n’est pas suffisant, pas entier. Il n’est pas que relatif à l’être sensible. Il l’est pour nous, valable pour nous, dans notre temps d’existence, et malgré ses immenses fluctuations. Comme si nous pouvions en appréhender plusieurs, et même ce temps nul du photon subrepticement.

S’il est nul, il englobe alors tous les temps passés, présents et futurs. Non, il n’englobe pas il effleure, il survole. Ce qui fait qu’il existerait alors dans cette simultanéité, par le truchement de tous les photons présentes dans l’univers. Et relierait les temps entre eux. Mais cette lumière visible que nous percevons, ce ne sont pas les photons, mais l’expression ou l’incidence des photons dans la matière, avec son inévitable inertie.

Simultanéité au plan de l’immatérialité de la lumière, ou d’une matière d’une autre essence que la notre visible.
Il est amusant le photon.

Le songe

Je reviens sur la science. Les ordres de grandeur qu’elle nous indique, les années lumières qui se comptent par milliards pour Andromède, le mur de Planck qui vaut 10 ^-43 centimètres ( si je ne me trompe pas ) tout cela ne veut rien dire, c’est pour nous pratiquement impensable, inconcevable, de même que la taille de l’univers, sa géométrie et sa courbure, difficile à imaginer, cela d’autant plus si on songe que selon les théories admises qui s’imposent comme étant vraies, la dimension de notre univers était à ses débuts des milliards de fois plus petit qu’un atome d’hydrogène.
On peut admettre que cela ressemble à un songe. Lequel est le plus vrai ? celui qui nous parle de notre temps présent, et nous donne à aimer cette vie et nourrit notre âme, ou celui qui rend infime et minuscule le moindre de nos gestes, de nos désirs ?

Perturbateurs

Pourquoi y a t’il autant de perturbations dans nos esprits et que ce que nous vivons est si troublant ? Comme si nous en perdions nos assises et notre sérénité ? Et d’un autre côté chacun fait l’effort de se rassurer pour ne pas subir un effondrement psychique, se raccrochant à quelque chose lui semblant stable, sûr et pérenne. Il n’y a pas que des perturbateurs endocriniens qui nous bousculent et nous mettent en désordre. La science, aussi savante soit-elle du fait de ses calculs, n’est pas faite pour nous consoler. Elle nous donne un aperçu assez désespérant avec ses conclusions relatives à l’entropie, le big bang, les dimensions et quantités hors de notre portée, l’insignifiance de notre existence, de notre temps. Il ne nous resterait plus rien, quoiqu’on fasse ou quoiqu’on pense. Venus du néant, nous y retournerions.
On le sait, on la comprend aisément cette idée que nous sommes le jouet de nos perceptions, que nous n’avons face à nous que l’habit illusoire de la maya. Que nous n’avons pas l’heure exacte, le présent très précis, et d’espace non plus, devenu fluctuant. Si l’on en croit la science il y a des infinité de présents, il n’y a plus de simultanéité d’un temps unique et universel. Ce qui escamote le temps présent en notre psyché, si ce n’est pas carrément notre psyché. Perturbant aussi ce mur de Planck, cet infinitésimal espace sous lequel il n’y plus d’espace. Ni temps réel ni espace réel, que reste-t-il ?
Vous savez, c’est comme cette apparente stabilité, tranquillité de la terre dans un univers en mouvement, fusant de toutes parts, aussi bien en ses microscopiques ou macroscopiques éléments. Et nous, nous serions là, au milieu, aussi illuminés que des bovins à l’étable, ou des dormeurs paisibles et sans soucis.
Celui qui cherche peut être stupéfait pas l’immensité des données des sciences, qu’elle soient physiciennes, biologiques, historiques, archéologiques, psychiques, mathématiques Tout étant trop grand pour notre esprit, cela semble hors de notre portée. C’est en vertu de cela qu’on nous demande de rester à notre place, et de ne pas émettre d’opinions divergentes à la doxa. Parce qu’il est sûr que ces versions officielles des sciences reçoivent d’abord l’assentiment des autorités qui les promulguent, et ne peuvent remises en questions par des profanes.
C’est tout de même un machine monstrueuse, cette somme encyclopédique de la science submergeant le bonhomme, et ne lui apportant pas de réponse au sujet de ce qui lui est raisonnable de croire, de penser, de mettre en pratique dans sa vie ordinaire, et en vue de sa mort certaine.
Comme si les dés étaient jetés.
On ne m’a rien demandé. Mais voyez, je me suis demandé.
Et ai fait appel, pour ne pas subir cette existence en perdant conscience. Il y a tellement de trucs que la science ignore et qui se produisent en nous, qui relèvent de l’expérience intérieure en lien avec l’extérieur bien entendu.
Je ne dis pas que ceci est pleinement rassurant, ou immédiatement. Vous savez que c’est vertigineux, comme sont les univers. Mais à la fin, nous nous retrouvons ou non, c’est selon.